Alex et Nawelle - Tome 1 - Alexandre Boyer - E-Book

Alex et Nawelle - Tome 1 E-Book

Alexandre Boyer

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Beschreibung

Il s'était pourtant promis de ne plus tomber amoureux...

Ne plus tomber dans les pièges de l'amour, rester concentré sur ses trois concessions automobiles... Alex se l'était promis. Il avait même tout fait pour rester fidèle à ce principe : inscription sur un site de rencontres extraconjugales, relations toujours très courtes... Puis, il y a eu Nawelle, femme mariée au sourire irrésistible et à la beauté orientale. Avec elle, tout est différent, mais Alex reste convaincu : il ne tombera pas amoureux. Toutefois, ne dit-on pas que les bonnes résolutions sont faites pour être transgressées ?

Découvrez la nouvelle série Alex et Nawelle et plongez dans un cocktail de romance et d'interdits !

EXTRAIT

— [...] Actuellement, je n’ai plus confiance en la femme.
— Je peux comprendre, mais ça ne te manque pas la vie de couple ?
— Non, la vie que je mène actuellement me convient parfaitement. De plus, cela m’a permis de me concentrer exclusivement sur le développement de mon activité professionnelle et sur l’éducation de mon enfant. Si j’étais resté en couple, je n’aurais pas développé mon empire aussi vite. Et si j’étais en couple, j’aurais délégué l’éducation de mon fils. Là, je n’ai pas le choix. Une semaine sur deux, il est avec moi et je dois être présent pour lui. Cette vie me convient.
— Oui, je vois ce que tu veux dire. Après, ce n’est pas rédhibitoire. J’espère que tu rencontreras une femme qui te fera changer d’avis.
— C’est sûr, je ne suis pas fermé à une vie de couple. Un jour, je tomberai peut-être sur une femme bien sous tous rapports qui changera la donne et ma façon de voir l’existence. Mais j’en doute un peu. Le rythme de vie que j’ai mis en place ne laisse pas beaucoup de place pour une femme. Et puis, je ne pense pas la trouver sur un site de rencontres extraconjugales.
— Qui sait. Souvent l’amour, on le trouve à l’endroit où on l’attendait le moins.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alexandre Boyer a 36 ans. Passionné de voitures, son parcours est assez diversifié : diplômé en gestion-comptabilité-finance, il a vogué entre l’expertise, le monde automobile et le commercial. Étant dyslexique, il a très vite vu dans l’écriture un refuge imaginaire.

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Chapitre 1 Le cauchemar

C’est un soir d’hiver, plus précisément le dernier week-end de février. La nuit est tombée, la température aussi. Nous sommes en dessous des zéros degrés Celsius. La soirée est fraîche, quasi glaciale, mais le cosmos est étoilé. On distingue clairement la Voie lactée. C’est une belle nuit. La pleine lune éclaire de sa lumière cendrée le ciel pur et dégagé de cette nuit hivernale. Un petit blizzard souffle ce soir-là, accentuant le froid ressenti. L’atmosphère est particulière, un brin fantomatique. Le hurlement que le vent fait en s’engouffrant dans la vallée, son écho qui se répercute sur les hauts sommets environnants et la poudreuse qu’il envoie valser dans les airs à chaque rafale donne une ambiance de film d’horreur. D’un autre côté, ces volutes de flocons dansant dans les cieux donnent également un côté féerique à ce sombre tableau.

Le bourdonnement du vent a quelque chose d’inquiétant. On s’attend à voir surgir ce monstre qui mugit à tout moment ou toute autre espèce animale terrifiante ou créature évadée des enfers. Cette année, l’hiver a commencé tard en France, mais depuis une quinzaine de jours, il est particulièrement rude. Le froid s’est installé sur le pays, particulièrement sur les chaînes montagneuses françaises, suite à l’arrivée d’une vague de froid venue de l’Est. Nous sommes dans le massif pyrénéen à plus de 2000 m d’altitude, dans les Hautes-Pyrénées, à environ trois heures trente minutes de route de Bordeaux.

Ce soir-là, les routes sont désertes. Nous sommes hors période scolaire et le lieu est éloigné des pôles touristiques de la région. Ce calme et cet isolement relatif accentuent cette sensation de fin du monde. Sur cette route de montagne peu fréquentée, un bolide made in US enchaîne les cols et les virages à vive allure. Le vrombissement du gros V8 américain résonne dans les tunnels et son écho rebondit sur les monts enneigés de la montagne, faisant concurrence au blizzard. C’est la lutte entre deux monstres, l’un naturel, l’autre mécanique. Quand le pilote de cet OVNI accélère, le moteur se met à rugir. Le son est démoniaque, c’est un son roque à vous faire hérisser tous les poils de vos bras. Quand le rugissement s’intensifie en même temps que la vitesse augmente très fortement, à plaquer votre dos contre le dossier du siège, cette sensation est divine. Tous les accros à l’adrénaline et à la vitesse connaissent ça. Ce magnifique chant ne laisse planer aucun doute sur la puissance du bolide. La voiture sportive roule vite, certainement trop vite, étant donné les conditions climatiques actuelles. Les jours précédents, il a beaucoup neigé, il y a, par-ci, par-là, encore des plaques de verglas.

La route n’est pas sûre, voire même très dangereuse, à certains endroits, mais le pilote de ce véhicule a l’air de se jouer du danger avec dextérité. Il donne l’impression de bien maîtriser son sujet et, tel un Ayrton Senna des grands jours, il bat tous les chronos. Cela fait déjà une bonne demi-heure qu’il a pris la route en direction de Bordeaux. Il vient de quitter son chalet qui se trouve dans le petit village de Saint-Lary-Soulan, station de ski et station thermale des Pyrénées qui se situe dans la vallée d’Aure, sur la Neste d’Aure, dans les Hautes-Pyrénées, à environ une vingtaine de kilomètres de la frontière avec l’Espagne. Le pilote est pressé, car il souhaite arriver à destination avant une heure du matin. Ce jeune homme connaît bien la route, il a déjà parcouru des centaines de fois cet itinéraire. L’excès de confiance risque de lui coûter cher. Il enchaîne les virages jusqu’à cette célèbre courbe en tête d’épingle connue pour sa dangerosité. Le virage est sec, étroit et il surplombe un précipice abrupt. À cet endroit-là, ni parapet de pierre ni roche pour stopper une éventuelle sortie de route. Seule une vieille barrière de sécurité qui a déjà subi plusieurs légers chocs qui l’ont fragilisée. Son remplacement est prévu pour la semaine prochaine, avant l’arrivée massive des touristes dans la région. Pas le droit à l’erreur, car une sortie de route serait mortelle.

Le bolide arrive à vive allure sur cette boucle. Le conducteur jette des coups d’œil furtifs sur l’écran de son GPS pour anticiper le prochain virage et adapter sa vitesse à chaque courbe. C’est son copilote et une aide précieuse à la conduite. Il est confortablement assis dans son siège baquet chauffant qui le maintient dans une position idéale à son pilotage. Le chauffage dans la voiture le coupe du froid rude de l’extérieur. Sur le siège passager, un manuscrit d’une centaine de pages recto verso est posé négligemment et glisse de gauche à droite à chaque virage et d’avant en arrière à chaque freinage ou à chaque forte accélération. Il est dans de bonnes dispositions pour sa conduite très sportive. Concentré, imperturbable, tel un pilote de Rallye.

Juste avant d’aborder ce virage, il reçoit un SMS d’une jeune femme. Il est 21h30, ce message a perturbé sa concentration qui jusqu’à présent était sans faille. Ce message lui a fait perdre cinq secondes de concentration. Cinq secondes de trop, cinq secondes et une vie bascule. Les coups d’œil, qui étaient jusqu’à présent furtifs, sont devenus l’espace d’un instant plus appuyés, plus concentrés sur son téléphone portable que sur sa conduite, oubliant ainsi, pour un court moment, la route et le danger qui s’approche à grand pas. À cause de ces cinq secondes d’inattention, il a oublié de ralentir pour aborder ce virage dangereux. Il arrive trop vite, beaucoup trop vite et quand il s’en rend compte, il réagit très vite, il freine fort et fait tout son possible pour éviter le drame. Sa maîtrise du pilotage et ses bons réflexes ne sont pas suffisants. La route est glissante et le virage en épingle est trop proche, beaucoup trop proche pour pouvoir l’aborder à la bonne vitesse. L’ABS, ses disques de freins Brembo ventilés percés, ses plaquettes de frein de carbone n’y feront rien. La voiture est trop lourde et elle va trop vite et, à cet instant, il n’y a plus qu’une seule issue possible.

Tel le Titanic avant qu’il percute l’iceberg, son destin est scellé. Malgré tous ses efforts, le véhicule file à vive allure vers la vieille barrière de sécurité. Il ne peut éviter l’inévitable. La puissance du choc pulvérise la vieille rambarde dans un vacarme de tous les diables. Un bruit métallique se fait entendre et la voiture chute dans le précipice. En omettant le côté tragique de la chose, vu de l’extérieur, l’accident est spectaculaire. On a l’impression que ce magnifique bolide de couleur rouge bordeaux essaie de prendre son envol. La voiture s’envole dans les airs dans un fracas terrible, se met à planer sur quelques mètres avant que les lois de la gravité ne se rappellent à elle. Le bruit du V8 qui rugit donne un côté infernal à cet accident. Cela donne l’impression qu’il s’agit du dernier rugissement d’un fauve majestueux avant son trépas. Le vol plané de la voiture dans la lumière blanc clair de la pleine lune a quelque chose de somptueux. Pendant ces quelques secondes, le temps est comme suspendu, puis le bolide amorce sa chute. D’abord doucement, puis celui-ci commence à prendre de la vitesse, sa chute s’accélère. Le fond du précipice se rapproche de plus en plus vite jusqu’au moment où la voiture percute violemment le sol dans un fracas étourdissant.

Vous vous demandez certainement qui est cette jeune personne qui est en train de chuter vers sa fin tragique. Ce jeune homme, c’est moi. Je m’appelle Alex Paoli et je suis en train de faire une chute vertigineuse dans ce précipice au volant de ma Dodge Charger SRT HellCat V8 HEMI surcompressé de 6,2 litres développant 717 chevaux d’origine. Je vais finir ma vie dans un train d’enfer. Certains diront que c’est une belle mort au volant de ce petit bijou. Mais quand cela vous tombe dessus, vous ne trouvez pas la mort belle, mais plutôt stupide. Sur ce mois de février, il y a eu au total deux cent cinquante-sept personnes qui ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine. Pour vous, ce n’est rien, ce n’est qu’un chiffre parmi tant d’autres. Une réalité bien loin de votre quotidien et de votre insouciance. Pour moi, cela signifie la fin d’une vie et d’une absence à tout jamais pour mes proches qui auront beaucoup de mal à surmonter cette épreuve. La mort est un aller simple pour un autre monde et le plus dur est pour les personnes qui restent et doivent apprendre à vivre sans l’être aimé, car la vie continue. Show must go on.

Pendant ma chute mortelle, je prends conscience que les accidents de la route n’arrivent pas qu’aux autres. Une prise de conscience trop tardive, car je suis déjà en train de chuter vers mon destin et que maintenant, je ne peux plus rien faire pour l’éviter. Je ne sais pourquoi, mais j’ai toujours eu le sentiment que j’étais immortel et que ce genre d’accident ne pouvait m’arriver. Ce soir-là, cette nuit funeste, je m’apprête à devenir la deux cents cinquante-huitième victime.

Vous vous demandez certainement pour quelle raison je me retrouve dans cette situation tragique. À vrai dire, moi aussi je me pose la question. Mon accident est dû à une conduite dangereuse, car je roulais trop vite, à un manque d’attention, à un manque criant de vigilance, à un virage dangereux et à des conditions climatiques défavorables. Ce sont les causes de mon accident. Mais pour quelles raisons je roulais aussi vite ? Pourquoi j’ai décidé d’écourter mon séjour dans les Pyrénées, de quitter mon chalet en plein milieu de la nuit pour retourner sur Bordeaux et prendre la route aussi tardivement ? Je suis en train de faire une chute mortelle dans un ravin d’une profondeur de six cents mètres.

Ma chute dure quelques secondes, mais j’ai l’impression que le temps s’est arrêté et que je vis les dernières secondes de ma vie au ralenti. Je revois ma vie défiler et surtout les dernières années de mon existence. Avant que mon véhicule ne percute violemment le fond du ravin, que celui-ci se désintègre et m’envoie directement au paradis ou en enfer, j’ai quelques secondes devant moi pour faire le bilan de ma courte vie.

C’est con, la vie. Je me suis souvent mis en danger, j’ai souvent joué avec le feu. Étant plus jeune, j’ai toujours pensé que je finirais comme James Dean. Maintenant que mon souhait est en train de se réaliser, je n’en ai plus très envie. C’est drôle, je vais quitter cette terre au moment de ma vie où j’avais le plus envie de vivre. J’ai encore plein de choses à accomplir, beaucoup de projets à réaliser, mais le plus dur sera de ne pas voir mon fils grandir. Je vais mourir seul sur cette route de montagne une nuit d’hiver, loin de mes proches. Je suis au volant de mon magnifique bolide en chute libre. Un tas de choses me passe par la tête. Plus rien n’a d’importance. Quand ma voiture a percuté la vieille barrière de sécurité, la musique à la radio était Unchained Melody de Righteous Brothers. Je vous invite à l’écouter sur votre téléphone portable ou sur votre ordinateur. Allez sur votre application musicale et mettez cette musique pour vous mettre dans l’ambiance de ma chute libre et ressentir ce que je ressens juste avant de trépasser. C’est l’ironie de ma vie. Je vais quitter ce monde sur la musique emblématique du film Ghost. Très belle chanson, mais un peu triste, vous n’êtes pas d’accord avec moi ? J’aurais dû être plus attentif. La musique s’est lancée environ deux minutes avant l’accident. C’était un signe de mon ange gardien pour me mettre en garde. Encore une fois, je n’ai su voir les signes, je ne les ai pas compris ou mal interprétés.

La musique, l’accident, la chute libre, tout ça est tragique. Si vous avez déjà fait du saut à l’élastique ou en parachute, vous avez un aperçu de ce que je ressens en ce moment. Cette sensation de chute libre, la montée d’adrénaline, cette émotion qui envahit votre corps, ce grand frisson qui parcourt votre chaire, cette peur, votre cœur qui s’emballe, vos intestins qui remontent, votre respiration qui se coupe. Vous êtes en apnée pendant quelques secondes, cette impression de basculer et de n’avoir rien sous la main pour se retenir, le vide, le néant, tout ça mélangé. En plus, dans mon cas, je sais que c’est la mort qui m’attend au bout, pas d’élastique pour arrêter ma chute et me remonter, pas de parachute pour freiner ma descente.

On dit qu’une personne qui fait face à sa propre mort passe à travers cinq phases d’acceptation de celle-ci. Pendant ma chute, ces cinq phases se sont enchaînées en une fraction de seconde. La première, le refus. Difficile de croire qu’au moment de la sortie de route, c’est la mort qui m’attend au bout. Je refuse cette éventualité, je n’y crois pas, je suis trop jeune pour mourir, pas dans ces circonstances, c’est trop stupide. Difficile d’accepter sa mort alors que je n’ai pas encore atteint la quarantaine et que je suis en excellente santé. Quand nous tous nous pensons à la fin de notre vie, nous l’imaginons à un âge très avancé, voire très vieux. Par exemple, à 90 ans, on va se coucher dans son lit et on ne se réveille pas. Partir en dormant au chaud sous sa couette, c’est la réponse que nous donnons tous quand on nous pose la question par rapport à comment voit-on notre propre mort. La deuxième phase est la colère. Oui, je suis en colère, car une erreur d’inattention a précipité ma fin précoce. Une faute de conduite débile et tout s’arrête. Je ne peux m’en prendre qu’à moi. La troisième phase, c’est la négociation. Je ne suis pas croyant, mais je prie tous les dieux pour qu’un miracle arrive et que je m’en sorte sans trop de bobos. Après tout, nous avons tous entendu des histoires de personnes qui sont sorties indemnes ou avec des blessures légères d’accidents dramatiques ou de crashs d’avions où, a priori, ils n’avaient aucune chance de s’en sortir vivants. Nous avons tous entendu au moins une fois une histoire sur ces miraculés. Donc à ce moment-là, je prie pour être un de ces putains de miraculé. On négocie avec dieu, le diable, l’univers, avec quiconque qui puisse vous sortir de cette galère. La quatrième phase est la dépression. Savoir que la fin est inévitable vous plonge dans un état dépressif, mais vu à la vitesse à laquelle je chute, je n’ai ressenti la dépression que l’espace d’une seconde, un furtif aperçu. La cinquième et dernière phase est l’acceptation. Quand on se rend compte qu’il n’y a plus aucune issue, que l’impact est proche, que la mort est inévitable, on finit par l’accepter. J’ai donc accepté celle-ci, mais j’ai peur. Je suis en train de chuter, l’acceptation arrive avec l’approche du fond du précipice. Je ne sais ce qu’il y a après la mort. Personne ne le sait vraiment. Est-ce qu’il y a un paradis ? Un enfer ? Une réincarnation ? Quel Dieu va nous accueillir, s’il en existe un ? Personnellement, je pense qu’il y a qu’un seul Dieu et que toutes les religions monothéistes ne sont que différents chemins à emprunter pour nous conduire devant le grand patron. C’est ma vision. Après, je me trompe peut-être. Est-ce qu’il n'y aura qu’une seule divinité céleste ou plusieurs ? Après tout, les religions monothéistes sont assez récentes. Est-ce qu’il y aura une réincarnation, comme les bouddhistes et les hindouistes le pensent ? Ou le néant ? Rien du tout certainement. Ou peut-être autre chose, qui sait. Nous avons tous entendu ces conneries sur la mort. Chacun a son opinion, chacun essaie de se rassurer comme il peut afin d’accepter l’inévitable, car chacun qu’entre nous y sera confronté tôt ou tard. Dès que nous arrivons sur terre au moment de notre naissance, nous savons que nous ne sommes que de passage sur cette magnifique planète bleue et que tout organisme vivant finit par s’éteindre. J’ai entendu mille et une histoires sur la mort et la vie après le décès. Tout ça, c’est des conneries, car personne n’est revenu d’entre les morts pour nous raconter ce qu’il y a après. En tout cas, personnellement, je le saurai dans quelques secondes. Bon, j’arrête de vous saouler avec toutes ces conneries existentielles.

Il ne me reste que quelques secondes à vivre, je ne vais pas les gâcher avec toutes ces questions à la con. En tout cas, à ce moment précis, ce n’est plus ma vie qui défile devant mes yeux. Ça aussi, c’est des conneries. À ce moment précis de ma vie, quelques secondes avant ma fin inéluctable, c’est mes regrets qui assaillent mon esprit. Tout ce que je n’ai pas fait, tout ce que je n’ai pas osé dire, surtout aux êtres chers qui m’ont accompagné durant toutes ces années. Le regret de partir sans laisser une trace de mon passage sur cette terre. Je regrette de partir de ce monde sans avoir dit une dernière fois à la femme de ma vie à quel point elle compte pour moi, sans avoir pu une dernière fois la serrer très fort dans mes bras, sans avoir pu l’embrasser une dernière fois, sans avoir pu une dernière fois lui faire l’amour et sentir son si doux parfum. La vie est belle, mais cruelle à la fois.

Je pousse un dernier soupir, je peux maintenant apercevoir le fond du canyon malgré le peu de lumière y régnant. Celui-ci se rapproche à vitesse grand V. Le crash va avoir lieu dans moins de trois secondes. Le dernier compte à rebours de ma vie vient de commencer. Trois… Deux… Un… puis juste avant de percuter violemment le fond du précipice, je me réveille en sursaut en poussant un cri d’effroi.

Merde, c’était quoi ce cauchemar qui me semblait si réel ? C’est la première fois de ma vie que je fais un rêve si précis et si terrifiant. J’avais réellement l’impression d’être dans la réalité, il faut que je me pince pour être sûr que je suis bien réveillé et surtout que je suis bien vivant. Je suis assis dans mon lit, ma respiration est rapide, mon rythme cardiaque est très intense et je suis en sueur. Est-ce que l’on peut réellement trépasser en faisant un rêve sur sa mort ? Qui sait, ce n’était peut-être pas un mauvais songe, je suis peut-être passé de vie à trépas dans ce dramatique accident, mais Dieu a entendu mes prières et il a décidé de m’épargner me renvoyant dans le passé afin que je change le futur. En tout cas, je suis très content d’être en vie, mais pourquoi ce cauchemar ? Je reprends mon souffle doucement. Après tout, ce n’était qu’un mauvais rêve.

Pendant ma chute, j’étais triste à l’idée de ne plus revoir ma chère et tendre. C’est absurde, je suis célibataire et je n’ai aucune femme en vue. Ça ne sert à rien d’essayer de comprendre, les rêves sont souvent anti-raison, n’ont ni queue ni tête. L’illogisme est la nature intrinsèque des songes.

Je regarde ma montre. Il est 5h30 du matin. C’est bientôt l’heure à laquelle mon réveil va sonner. J’ai légèrement froid, car nous sommes en hiver et que mon chauffage se coupe automatiquement le soir à 23h30 pour se rallumer tout seul à 6h juste avant que je ne me réveille. Il fait encore nuit noire dehors, mais des éclairs illuminent de manière intermittente ma chambre qui est plongée dans le noir. Seuls les lumières du voyant de veille de ma télévision, ainsi que le cadran rétro éclairé de mon réveil éclairent faiblement la pièce, évitant ainsi que celle-ci soit noyée dans l’obscurité totale.

Hier soir, j’étais crevé et j’ai sombré comme une masse dans mon lit en oubliant de fermer les volets. Les puissants flashes éclairant la pièce sombre suivis des coups de tonnerre accompagnés de rafales de vent, tout ceci a dû jouer un rôle dans la création de ce funeste cauchemar. En plus, hier soir aux infos de 20h, la sécurité routière a donné les chiffres du nombre de tués sur les routes françaises pour le mois de janvier. Cela a dû également jouer un rôle important dans mon inconscient. À l’extérieur, l’orage me semble être très violent. Le vent fait claquer les volets contre le mur de ma maison et j’entends son hurlement si caractéristique quand celui-ci s’engouffre sous mon avant-toit. De toute façon, après ce terrible cauchemar, je n’ai plus trop sommeil. Puis la tempête qui est en train de sévir dehors va m’empêcher de me rendormir. Plus le choix, je décide de mettre une fin précoce à ma nuit agitée. Par conséquent, je me lève et me dirige vers les toilettes, afin d’assouvir une envie pressante. Ma vessie est pleine et elle est à deux doigts d’exploser. C’est peut-être un facteur supplémentaire à l’élaboration de ce mauvais rêve, même si dans celui-ci, je n’ai pas manifesté cette envie-là.

Après avoir vidé le trop plein dû à ma consommation d’eau de la veille, je décide de me préparer un petit déjeuner copieux, car toutes ces émotions, ça creuse. Je suis heureux d’être en vie et je vais me faire plaisir ce matin en avalant un repas digne des rois.

Chapitre 2 La vie est belle

Ce matin, nous sommes le lundi 6 février 2017. En ce jour, rien de particulier, c’est un jour quelconque pour moi, un jour comme les autres, c’est la routine quotidienne. Les matins, de manière générale, je me lève tôt pour aller travailler et accomplir ma journée de dur labeur. Comme tous les esclaves des temps modernes de ce monde, je vais faire mon travail quotidien pour avoir le droit de vivre décemment et avoir l’impression utopique d’être un homme libre. Je ne sais pas ce qui m’arrive, cette sensation étrange qui me prend aux tripes au plus profond de mon être et envahit d’un seul coup tout mon corps. Cette sensation de mal-être qui me pousse à m’interroger sur ma vie et à me poser des questions existentielles. À quoi ça rime tout ça ? Tous les jours se ressemblent. Je me lève, je vais bosser pour essayer de convaincre les clients d’acheter mes voitures ainsi que mes produits annexes. Les convaincre que tous ses produits sont indispensables et qu’il faut être inconscient d’acheter un véhicule sans. Chaque jour est une remise à zéro, chaque jour c’est une remise en question, un perpétuel recommencement. Travailler dur tous les jours et rentrer tard chez soi, épuisé. J’ai l’impression de manquer cruellement de temps pour faire ce que j’aime vraiment dans la vie, pour lui donner un sens.

Il faut que je me ressaisisse et que j’arrête tout de suite ces pensées négatives qui vont me faire basculer dans un cercle vicieux qui aura pour seule et unique conséquence de pourrir ma journée. Bon, ce matin, je ne suis pas de bonne humeur, je n’ai pas le droit de trop me plaindre. J’ai très bien planifié ma vie, mais malgré cela, nous ne sommes pas à l’abri d’imprévus. La seule chose que nous pouvons faire, c’est essayer de suivre le mouvement et épouser au mieux les événements au lieu de s’obstiner à aller contre eux. Tel un surfeur, le but de la vie est d’essayer de prendre le mieux possible la vague, de la surfer au lieu de l’affronter en frontal et de savoir nous adapter aux éléments.

Le matin, quand on se lève, il est difficile, voire impossible, d’identifier ce jour où notre vie va prendre un tournant imprévisible. Nous avons tous tendance à procrastiner et à remettre nos rêves à plus tard en pensant bêtement que nous avons tout le temps devant nous. Hier soir, je regardais la télévision et ils parlaient d’un mec qui a été frappé par la foudre alors qu’il jouait au foot avec ses amis. Je suis certain que ce jour-là, quand il s’est levé, il s’est juste dit « ce soir, après le taf, je vais me faire une petite partie de foot avec mes potes pour décompresser de ma journée », sans imaginer que quelque chose d’aussi improbable lui arrive. À aucun moment, il ne pouvait imaginer que, ce jour-là, la foudre déciderait de s’abattre sur lui. D’ailleurs, je me demande bien qu’elles sont les probabilités d’être frappé une fois dans sa vie par la foudre. Il faudra que je regarde ça sur internet par curiosité. Enfin bref, ce sujet d’actualité a fait naître en moi des questions d’ordre existentiel.

Le ciel est bas, avec de gros nuages noirs, et il pleut des cordes. C’est le déluge, le vent souffle fort, les arbres ploient sous sa puissance, j’ai l’impression que les ténèbres s’abattent sur terre et que le jugement dernier est proche. Je regarde pensif par la fenêtre de mon salon ce temps vraiment maussade et, faisant fi de ces considérations cataclysmiques bibliques, je continue de m’apprêter. Car, malgré tout, je pense qu’il est très peu probable que j’ai la chance d’assister à la fin du monde. Ce n’est qu’une de ces grosses tempêtes hivernales, qui sont actuellement plus courantes et plus violentes à cause du réchauffement climatique. Mais, quelles que soient les conditions météorologiques, il faut que j’aille travailler. J’ai beaucoup de boulot qui m’attend et j’ai déjà pris pas mal de retard. Il faut que je rattrape tout ça. Je finis de me préparer rapidement. Il est inutile de perdre mon temps qui est si précieux en rêverie absurde.

Je suis un homme pressé, toujours en train de courir après le temps, à travailler comme un malade, mais, ce qui est paradoxal, c’est que je suis aussi un épicurien qui essaie de profiter à fond de la vie durant mon temps libre. Comme l’a si bien dit Gandhi, « Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours ». Cette citation est très appropriée à mon style de vie, même si parfois j’ai l’impression de travailler plus que de profiter de la vie.

Comme j’aime bien me définir, je suis un jeune homme célibataire de trente-sept ans avec toutes ses contradictions et ses ambiguïtés. L’être humain est complexe et je ne fais pas exception à la règle. Ah, oui, je tiens énormément à utiliser le qualificatif de jeune homme et j’en profite encore, car je suis bientôt un quadra et, dans trois ans, je vais basculer dans une autre ère. J’espère ne pas faire la crise de la quarantaine, déprimer et finir par rejoindre une secte à la con à l’autre bout du monde. Pourvu que Dieu me préserve de ce genre de conneries, mais me connaissant, tout est possible avec moi. Donc, revenons à nos moutons. Je vous disais que je suis un jeune homme de trente-sept ans, célibataire avec un enfant et gérant de trois concessions automobiles. Je gagne très bien ma vie et je la gagne en faisant ma passion. L’automobile, c’est plus qu’une passion, c’est ma vie. Comme quoi, il y a des esclaves qui sont logés à meilleures enseignes que d’autres. Mon job consiste à vendre des véhicules neufs et d’occasions toute marque, mais une partie de mon activité est tournée vers les véhicules premium, voire de luxe. En fait, une de mes concessions ne vend que des véhicules de prestige. Ce lundi matin, je commence ma semaine dans cette concession. Donc, malgré le temps exécrable de cette matinée, je vais me réconforter au milieu de belles carrosseries.

Pour faire simple, avec mon ex-femme, nous avons mis en place la garde alternée pour notre fils. Donc, une semaine entière, du vendredi au vendredi, je l’ai avec moi. Par conséquent, quand mon fils, Julian, est sous ma responsabilité, je suis un père modèle, je ne finis pas trop tard le soir pour le récupérer le plus tôt possible à la garderie et je l’amène tous les matins à l’école. Je ne sors pas, tout mon temps libre durant cette semaine est dédié à mon enfant et, quand il va au lit, ce temps est consacré à mon développement personnel. Ce que j’aime dans ma vie, c’est qu’il m’est permis de faire ce que je veux de mon temps libre sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit. C’est l’un des avantages du célibat. Par contre, la semaine où Julian n’est pas avec moi, je suis un vrai célibataire. Je sors beaucoup, je rencontre régulièrement de nouvelles femmes. Je profite à fond de mon indépendance sentimentale et de la vie en général. Entre mon travail, mes activités extra-professionnelles, les sites et autres applications de rencontre, c'est devenu extrêmement facile pour moi d’avoir deux à trois rendez-vous avec des femmes différentes la semaine où je n’ai pas mon fils.

Cette semaine, c’est différent et celle-ci commence difficilement. Je suis dans le dur. Depuis vendredi soir, mon fils est avec sa mère et moi, j’ai eu deux amis de la région parisienne, Joan et Jean-Marie, qui sont descendus jeudi soir sur Bordeaux pour passer trois jours avec moi, avant de repartir dimanche dans la soirée. Jeudi, nous avons été softs, car j’avais Julian chez moi, mais aussi par le fait que mes amis sont arrivés aux alentours de 21h30 et qu’ils étaient crevés par leur journée de travail et surtout par le voyage. Nous sommes restés assis à la table du salon à boire du bon whisky qu’ils m’ont amené tout en écoutant de la musique et à refaire le monde jusqu’à 1h30 du matin. Je m’étais organisé pour ne pas travailler vendredi ni samedi, ce qui explique le retard pris dans mes dossiers et la nécessité de bosser dur aujourd’hui. Par conséquent, vous imaginez bien que ces trois jours furent très intenses et que les nuits ont été courtes. Entre soirées très arrosées, expédition la journée sur le Bassin d’Arcachon, la route des châteaux du Médoc et l’Espagne toute proche, nous n’avons pas beaucoup dormi. Et à trente-sept ans, c’est difficile de se remettre de trois jours aussi intensifs, surtout avec si peu de sommeil.

Donc vous comprenez mieux dans quel état je suis ce lundi matin. Avant de commencer ma journée, j’ai déjà pris deux cafés bien corsés pour me réveiller. Donc, ce matin-là, dès mon arrivée, je fais le tour de la concession pour saluer les employés et discuter un peu avec eux. Je ne croise pas beaucoup de monde, car normalement mes agences sont toutes fermées le lundi matin. Aujourd’hui, nous sommes exceptionnellement ouverts, mais nous tournons avec une équipe restreinte. Ensuite, je fais le point avec le responsable d’agence sur l’activité des deux dernières semaines. En effet, ayant trois concessions, j’ai mis en place un système de roulement. Je passe une semaine dans chaque établissement. Donc, c’est un peu le même rituel quand j’arrive dans une concession après deux semaines d’absence. Je fais le point avec le responsable d’agence sur les deux dernières semaines d’activité. Puis après, on détermine les objectifs pour les deux semaines à venir ainsi que les actions à mettre en place pour les atteindre. Nous faisons également une réunion collective avec les vendeurs, puis je suis disponible pour faire un point individuel avec chaque salarié de la concession, s’ils le souhaitent. Je m’occupe également de l’administratif, des problèmes à régler et autres tâches nécessitant mon accord.

Ce jour-là, j’ai beaucoup de travail, je ne vois pas la journée passer. Il est déjà 18h30 et ma concession vient tout juste de fermer. Aujourd’hui, je n’ai fait que courir, je n’ai pas eu un moment à moi. Je règle encore deux ou trois petits détails et je décide de faire une petite pause en me connectant sur mon site de rencontre, histoire de souffler un peu, de penser à autre chose et surtout d’essayer de choper des rendez-vous pour les prochains jours. On est déjà lundi, c’est la fin d’après-midi et, à cause de mes amis descendus de la région parisienne, je n’ai pas pu organiser ma semaine. Je suis célibataire jusqu’à jeudi soir, car je récupère mon fils vendredi en fin d’après-midi à la garderie

Une semaine blanche, ça fait vraiment très longtemps que je n’ai pas connu ça et je n’en ai vraiment pas très envie. Je désire sortir, faire de belles rencontres et passer du bon temps en agréable compagnie. Merde, je ne suis pas un moine. La semaine dernière, je l’ai passé avec mon fils et la semaine prochaine, je l’aurai également. Si je n’arrive pas à avoir de rendez-vous, ça veut dire au minimum vingt et un jours consécutifs d’abstinence. Rien que le fait d’y penser me donne un coup de chaud ou, plutôt, ça me donne froid dans le dos. C’est plus approprié comme expression, me semble-t-il. Le stress me prend et s’empare de mon esprit. Il faut que je réagisse tout de suite. C’est bon, j’ai assez travaillé pour aujourd’hui. Maintenant, il faut que je me consacre à la recherche de profil féminin me correspondant et à de l’obtention d’un rencart pour les jours à venir.

Il est donc 18h48 quand je me connecte. Je vois qu’une personne a aimé mon profil. Je m’empresse d’aller voir qui est cette mystérieuse visiteuse. Il s’agit d’une jeune femme répondant au doux pseudo d’Angelina33. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense tout de suite à la belle actrice américaine, Angelina Jolie. J’espère que cette demoiselle est aussi mignonne que son pseudonyme ne me le fait imaginer. Je vais sur son profil, je regarde ses photos, je lis son descriptif et je me dis tout de suite « il faut que je parle avec cette fille ». Elle est plutôt jolie et, à première vue, nous recherchons la même chose. Il s’agit d’une jeune femme de vingt-huit ans, une très jolie brune qui a des origines marocaines. Elle est très belle. Elle a ce charme fou qu’ont les femmes méditerranéennes et orientales. Les cheveux noirs, un regard de braise, des yeux ténébreux avec cette lueur dans les prunelles qui vous ensorcelle, ainsi qu’un sourire magnifique qui illumine son visage. Les femmes arabes laissent rarement indifférent. La beauté arabe a quelque chose d’envoûtant, entourée de mystère. Elle symbolise la chaleur et le charme à l’orientale. Qu’elles aient les yeux noirs, bleus ou verts, les Arabes ont le regard perçant, charmeur, ensorceleur ; regard que bien des femmes occidentales tentent d’imiter, en maquillant leurs yeux de khôl noir. Cette beauté-là ne se base pas sur un seul physique type. Nous savons que, dans les pays d’Afrique du Nord, nombreux sont les types de physiques que l’on peut y trouver. Beaucoup ont les yeux clairs, beaucoup ont les cheveux clairs. Les brunes ne sont pas les seules femmes arabes à susciter l’admiration dans le regard de la gent masculine. Or, brunes ou non, les yeux sombres et sauvages ou bien les yeux clairs et écarlates, elles ont toutes en elles ce petit quelque chose en plus, cette touche orientale qui les rend uniques.

Je vous préviens tout de suite, je n’ai pas un type de femme en particulier. Je sors aussi bien avec des brunes, des blondes, des rousses, des blacks, des Asiatiques et autres types de femmes. Pour moi, quel que soit le continent, il y a de très belles femmes partout dans le monde et dans tous les styles. Je ne recherche pas un style en particulier, je recherche juste la beauté d’une femme. Mais, n’empêche, vous l’avez compris, j’ai un petit faible pour ce genre de femmes qui ne me laissent pas indifférent. Par conséquent, je décide de commencer la conversation avec elle en lui envoyant un long message de présentation pour attirer son attention et, à ma grande surprise, elle est en ligne et me répond de suite.

Alex :Coucou Angelina, Je viens de visiter ton profil et il m’a donné envie d’en savoir plus sur toi. Tu as mis de très belles photos de toi, mais ton profil est très peu rempli. Cela a piqué ma curiosité. Me concernant, je suis sur ce site pour pimenter mon existence, je suis célibataire. Je ne recherche pas un coup d’un soir, mais plutôt une relation suivie, afin de partager des moments agréables. J’aime la vie et je fais tout pour en profiter un maximum. Sinon, professionnellement, je suis gérant de plusieurs concessions automobiles. C’est très prenant, mais c’est une passion. De plus, cela me permet de me libérer plus facilement qu’une personne étant salariée.

Et toi, jolie jeune femme mystérieuse, acceptes-tu de te dévoiler et de m’en dire plus sur toi ?

À très bientôt.

Angelina :Bonjour Alex,

Je cherche juste un homme simple. Me concernant, je suis en formation. Je suis responsable adjointe dans une enseigne de prêt-à-porter. Je fais une formation en alternance en interne pour être responsable magasin.

Alex :Je cherche la même chose que toi, mais en version féminine. En gros, une femme simple.

Pas trop dur ta formation ?

Angelina :Non, ça va, je connais bien le poste et, en plus, je suis très motivée. J’aime apprendre et évoluer professionnellement.

Alex :J’ai vu sur ton profil que tu étais mariée. Ça fait longtemps ?

Angelina :Oui, ça fait longtemps. On se connaît depuis dix ans et nous sommes mariés depuis huit ans maintenant.

Alex :Tu t’es mariée jeune. Et durant toutes ces années, tu l’as déjà trompé ?

Angelina :Quand je me suis mariée, j’avais à peine 20 ans. Sinon, je n’ai jamais trompé mon mari. J’ai eu des opportunités, mais je ne suis jamais allée jusqu’au bout. J’ai failli le tromper avec un vendeur auto. C’était un flirt qui a duré le temps d’un été.

Alex :Quelle coïncidence. Que s’est-il passé ?

Angelina :C’était une relation bizarre. Nous avons beaucoup flirté ensemble, mais il voyait d’autres femmes en plus de moi et ça ne me plaisait pas.

Alex : Oui, je comprends tout à fait. J’imagine bien que ce type de relation ne te plaît pas. Personnellement, ce n’est pas ce que je recherche. Avoir deux relations suivies avec deux femmes différentes en même temps, ça prend beaucoup de temps. Je ne sais pas comment il faisait pour en voir beaucoup d’autres en plus de toi. Et tu recherches quel type de relation ?

Angelina :Il se débrouillait très bien. Il organisait ses soirées en fonction. Je cherche une relation simple, sans prise de tête.

Alex :Tu te plais dans l’entreprise dans laquelle tu bosses ?

Angelina :Oui, c’est sympa. C’est un secteur d’activités qui me plaît. En plus, il y a une bonne ambiance, l’équipe est assez jeune.

Alex :Tu finis ta formation quand ?

Angelina :Elle se termine fin mai et mon examen est mi-juin. Vivement. Il me tarde que tout ça soit fini.

Alex :Plus que quatre mois, ça va vite passer.

Angelina :Je l’espère. Ta concession, elle se trouve où ?

Alex :J’en ai trois. Une sur Mérignac, une autre dans Bordeaux et la dernière se trouve sur Bègles.

Angelina :C’est quoi le nom de ta société ?

Alex :C’est Paoli Automobile.

Angelina :Je connais bien, mes beaux-parents ont acheté une voiture chez vous, dans la concession de Mérignac et moi je n’habite pas très loin.

Alex :Sérieux ??? J’espère qu’ils ont été satisfaits de leur nouvelle voiture ?

Angelina :Pour la voiture, pas de souci, elle est nickel. Ils en sont très contents.

Alex :Tu m’as dit que tu n’habitais pas très loin de ma concession, où exactement ?

Angelina :Oui, en effet, je vis dans un appartement sur Mérignac, dans un quartier populaire à côté du parc. Et toi ?

Alex :J’habite sur le Haillan, pas très loin du centre d’entraînement des Girondins de Bordeaux.

Angelina :Ah, oui, je vois. C’est plutôt sympa comme secteur. Bon, je vais devoir te laisser, mon mari ne va pas tarder à rentrer. Bisous, à bientôt.

Alex :Je t’embrasse, à très bientôt.

Notre échange a duré une petite demi-heure. Je n’ai pas vu le temps passer. Tous les employés sont partis, il ne reste que le responsable d’agence et moi-même. Je n’ai rien de prévu ce soir, j’en profite pour faire des heures supplémentaires. Je consulte mes mails, j’y réponds et je fais un peu d’administratif. J’essaie d’avancer le plus possible sur mes dossiers. Je quitte l’agence tard, il doit être environ 21h30 quand je monte dans ma voiture. L’avantage est qu’à cette heure-ci, ça roule bien dans Bordeaux.

Arrivé à mon domicile, je me fais à manger, un truc vite fait, car j’ai vraiment la flemme de cuisiner. Je suis épuisé, j’ai du sommeil à rattraper et cette journée intense m’a fini. Je me détends un petit quart d’heure, j’essaie de lire mon bouquin. En ce moment, je suis en train de lire L’adieu aux armes d’Ernest Hemingway. Mais ce soir, j’ai beaucoup de mal à me concentrer, certainement la fatigue. Mais pas que ça. Mon échange avec la belle Angelina me revient en mémoire. Je pense à elle et je me pose beaucoup de questions. Il me tarde d’en savoir plus sur cette jolie femme qui m’intrigue déjà. Je me connecte de nouveau sur mon site internet de rencontre, mais à mon grand regret, elle n’est pas connectée et je n’ai pas de message dans ma boîte de réception. J’en profite pour jeter un coup d’œil sur quelques profils en ligne, mais rien de sensas’ ce soir. La fatigue se fait de plus en plus pressante. Je décide d’être raisonnable et d’aller me coucher. Demain sera un autre jour et à chaque jour sa peine.

Le lendemain, j’arrive de bonne heure à la concession. Une autre grosse journée de travail m’attend. Deux jours de congés, ça se paie chèrement. Je passe ma journée à courir et je ne vois pas le temps passer. Pour la deuxième fois de la semaine, je rentre chez moi assez tard. Je n’ai pas eu une minute à moi et, par conséquent, je n’ai pas pu aller sur mon site de rencontre.

La première chose que je fais quand je rentre à mon domicile, c’est me connecter. Je ne tiens plus en place, je suis tellement impatient de voir si j’ai eu de nouvelles visites sur mon profil, de nouveaux contacts et surtout de voir si Angelina m’a écrit aujourd’hui. Je trouve que, sur le premier échange, le courant est bien passé et j’ai envie de continuer la conversation pour mieux la connaître et voir où cela nous mènera. Je me connecte et je vois que j’ai un message dans ma boîte de réception. Je l’ouvre et c’est Angelina. Elle m’a envoyé un message en début de soirée. J’espère qu’elle est encore en ligne. Son message dit simplement :

Angelina :Coucou, Alex, comment vas-tu ?

Je m’empresse de lui répondre et je croise les doigts. Ce soir, j’ai envie de parler avec elle et je prie qu’elle soit encore en ligne.

Alex :Coucou, Angelina. Je vais très bien merci et toi ?

Par chance pour moi, elle est disponible et me répond dans les dix minutes qui suivent l’envoi de mon message. La conversation commence et les messages s’enchaînent à une vitesse folle.

Angelina :Très bien aussi. Merci. Hier soir, je suis allée voir ton site internet. Tu as beaucoup de jolies voitures.

Alex :J’ai un peu de tout, mais c’est vrai que j’en ai quelques unes assez exceptionnelles. Tu aimes bien les voitures ?

Angelina :Oui, je m’y connais un peu en caisses, car j’ai souvent changé de voiture avec mon mari quand nous étions militaires. C’est notre passion commune. D’ailleurs, avec mon mari, nous avons regardé différents business dont celui de l’automobile. Car après ma formation, j’hésite à créer une société. Je ne sais pas si je continuerai comme responsable magasin. J’éprouve la forte envie de me mettre à mon compte et de bosser pour moi.

Alex :Je te comprends très bien. Si tu aimes bien les caisses, je t’invite à venir dans mon agence, j’en ai de très sympas. ;-)

Je vois que nous aimons les mêmes choses. Moi aussi, j’ai pas mal changé de voitures dans ma vie. L’automobile, c’est une très, très grosse passion. En plus, je pourrai te conseiller, je connais bien le secteur de l’auto. Si tu as besoin de conseils, n’hésite pas à demander. Monter un business, c’est dur, surtout en France.

Angelina :Oui, c’est sûr, mais je ne compte pas ouvrir ça comme business. Le secteur de l’automobile a l’air très compliqué et surtout très risqué pour les nouveaux entrants. Et en plus, ce secteur nécessite beaucoup de fonds. Mais merci pour ta gentillesse.

Alex :Tu souhaites ouvrir quoi comme business ? Tu as déjà des secteurs en vue ? Tu en es où dans ton projet ?

Angelina :Non, je ne suis pas encore fixée sur un business en particulier. J’étudie une franchise sur la cosmétique low cost. Après, avec un ami, nous réfléchissons à monter une boîte dans l’événementiel. Mais j’étudie toutes les opportunités. Je n’ai pas encore arrêté mon choix.

Alex :Je ne connais pas trop le secteur de la cosmétique ni celui de l’événementiel, mais ça à l’air d’être des business intéressants. Quand on choisit un business, il y a trois critères importants. Le premier, c’est de choisir une activité qui te plaît, car tu vas y consacrer beaucoup de temps et que c’est plus facile de faire des heures supplémentaires, de se donner à fond quand on aime ce que l’on fait. Le deuxième point est de choisir un business rentable qui te permet de gagner ta vie correctement. C’est bien de travailler dans sa passion, mais c’est encore mieux de pouvoir en vivre. Puis, dernier point, les franchises, c’est bien, mais il faut choisir la bonne. Beaucoup de franchiseurs te font payer des redevances contre du vent. J’ai pas mal d’années d’expérience dans ce domaine. Si tu veux en parler plus profondément, je serais ravi de te recevoir dans mon agence ou d’en parler devant un verre, ça serait plus convivial. Je peux te conseiller et te faire profiter de mon expérience. Ah, oui, j’allais oublier, quand on se met à son compte, c’est bien d’avoir un bon réseau, cela permet de lancer l’activité beaucoup plus rapidement. Si cela peut t’aider et si tu le souhaites, je t’ouvrirai les portes de mon réseau professionnel.

Angelina :Merci beaucoup, c’est très gentil de ta part.

Alex :De rien. Quand je me suis lancé, j’étais jeune aussi, cela n’a pas été facile pour moi. Des personnes m’ont aidé. Maintenant, c’est à mon tour de renvoyer l’ascenseur.

Angelina :Je serais ravie de faire ta connaissance et de te rencontrer.

Alex :Je ne me connecte pas souvent sur ce site. Si tu souhaites échanger plus facilement avec moi, je te donne mon portable professionnel. Vu que je l’ai toujours sur moi, je serai beaucoup plus réactif si tu m’envoies des SMS dessus. Voici mon numéro de portable 06** 21 06 93.

Angelina :Merci, je te promets de t’appeler.

Alex :Il me tarde trop de t’avoir au téléphone. Sinon, Angelina, c’est ton prénom ou un pseudo ?

Angelina :C’est un pseudo. Mon prénom est Nawelle.

Alex :Enchanté, Nawelle. Mon prénom à moi est Alex, comme mon pseudo. Je ne suis pas très imaginatif.

Angelina :Lol. C’est clair, tu aurais pu faire un effort et être plus original. Je dois te laisser, je vais aller me coucher, je suis fatiguée et, demain, c’est moi qui fais l’ouverture du magasin.

Alex :Bises. À demain.

Angelina :Je t’embrasse. À demain.

Chapitre 3 La rencontre