Alternative - David Sebinne - E-Book

Alternative E-Book

David Sebinne

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Beschreibung

Un jour, le mal s'installe dans l'esprit de Franck...

Marié, père d’un nourrisson, officier de police exemplaire, Franck Agostini est habitué à pourchasser des psychopathes, des détraqués qui remplissent les colonnes des faits-divers. Il doit cependant tout remettre en question le jour où un alter ego aux yeux rouges prend possession de son esprit.
A deux doigts de la folie, le capitaine choisit de taire son secret et retourne sur le terrain. Les enquêtes s’enchaînent, tandis que l’autre présence s'accroît de jour en jour. Et si le tête-en-tête pervers dans lequel s’engageait Franck lui coûtait la vie ?
La frontière entre le bien et le mal n’aura jamais été aussi ténue.

Découvrez ce thriller fantastique dans lequel un officier de police est en prise avec un alter ego qui prend possession de son esprit.

EXTRAIT

Franck vérifie un numéro d’immatriculation, celui du véhicule qui était garé devant la maison où vit son ex-femme.
L’identité du propriétaire s’affiche à l’écran, il s’appelle Sacha Ljubovic, il n’a pas de casier judiciaire et est propriétaire d’une boulangerie.
–« Tu fréquentes qui tu veux ». Bah voyons !
–Je croyais t’avoir prévenu pourtant !
–C’est vrai j’avais oublié, ça arrive les erreurs.
Le capitaine fait mine de n’avoir rien entendu, avant de se rendre compte que ce qu’il vient d’entendre est loin d’être futile. Il appelle Agnès Deflandre et lui demande une information précise, la réponse de la journaliste confirme son intuition.
–Je dois vérifier autre chose.
16h42.
Franck se rend chez Jonathan Neville avec Christian, il était tranquillement installé sur son fauteuil une bière à la main avant de répondre à la porte.
–La fête est terminée ! lance Franck.
–Pourquoi vous dites ça ?
–C’est votre dernier jour de liberté avant que vous ne commenciez à perdre des cheveux.
–Et pour quel motif ?
–Homicide avec préméditation.
–Quoi ?! Le mec de la journaliste ?
–Exactement.
–Et pourquoi j’aurais fait ça ?
–Pour qu’on ne découvre pas que vous n’avez jamais été cancéreux, dit Christian.

À PROPOS DE L'AUTEUR

David Sebinne partage sa passion pour les énigmes criminelles avec ce thriller policier où deux visions du monde s'oppposent dans un même esprit.

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David Sebinne

Alternative

1.
LES SECONDES NOIRES

Mercredi 11 janvier 2017, 11h38.

Deux jeunes femmes traversent un quartier résidentiel des Hauts-de-Seine, l’une d’elles aperçoit un chat noir en passant devant une maison.

–Regarde comme il est beau, j’aimerais bien en avoir un, s’exclame-t-elle.

–Tu l’as bien regardé ou t’as été abusée par ton opticien ? lui répond son amie.

–Je viens d’entamer le chemin qui mène tout droit vers le diable, ironise-t-elle après lui avoir tendu la main, mais elle remarque ensuite que la patte de l’animal a laissé une trace dans la paume de sa main, une légère empreinte de couleur rouge.

– Ah ! Ce petit farceur m’a bien eue.

– La couleur n’est peut-être pas un hasard, le voyage sera plus rapide que tu le crois !

– Tais-toi idiote !

Intriguées, elles se demandent d’où peut bien venir le chat, et en regardant un peu plus loin, les deux jeunes femmes aperçoivent une série d’autres empreintes en direction de la maison voisine, plus précisément vers une fenêtre entrouverte à l’étage supérieur où la couleur des empreintes de pattes, cette fois plus prononcée sur le rebord blanc comme neige, s’apparente à du sang. Le chat n’étant pas blessé, l’inquiétude les envahit, elles appellent le 17.

Un quart d’heure après, deux policiers arrivent et constatent à leur tour ce qui a été signalé. Devant l’absence de réponse lorsqu’ils sonnent à la porte, les deux policiers prennent la décision d’entrer. L’un d’eux saisit la poignée et à sa surprise, la porte n’est pas verrouillée. Une fois à l’intérieur, ils remarquent qu’il y a eu lutte en voyant le miroir brisé qui était suspendu au mur ainsi que le pot de fleurs renversé. Ils remarquent également les empreintes de pattes sur les marches de l’escalier menant à l’étage, l’un monte vérifier en suivant les empreintes. En avançant dans le couloir qui relie le salon à la porte d’entrée, celui resté au rez-de-chaussée aperçoit la chaussure d’un homme, ou plutôt, celui d’un cadavre allongé dans une mare de sang avec une partie du crâne enfoncée. Le policier qui est à l’étage supérieur fait une découverte tout aussi macabre, dans l’une des chambres à coucher, le corps d’une femme gît sur son lit les yeux grands ouverts et la gorge tranchée si profondément qu’elle en est à presque décapitée, une scène de crime à peine croyable dans ce quartier d’ordinaire tranquille.

ÉTAT DES LIEUX

11h53.

Dans le bureau du juge aux affaires familiales, Franck Agostini, 37 ans et sa femme Mélanie, 34 ans, accompagnés de leurs avocats, finalisent les derniers détails de leur divorce à l’amiable. Après huit ans de mariage, la juge en charge du dossier ne peut s’empêcher de faire part de son étonnement.

–Vous êtes tous les deux parents d’un enfant venu au monde il y a seulement quelques semaines, êtes-vous sûrs de votre décision ?

–C’était la meilleure solution pour son bien-être, répond Mélanie.

–Je me suis engagé à respecter mes obligations, on s’est mis d’accord pour qu’elle ait la garde exclusive alors finissons-en au plus vite avec la paperasse j’ai pas toute la journée, intervient Franck.

Mélanie fulmine.

–Il n’y aura jamais assez de temps pour autre chose que ton boulot.

À la sortie du tribunal, Frank demande une faveur à Mélanie.

–Laisse passer un peu de temps s’il te plaît, tu comprendras en temps voulu.

–Comprendre quoi ? Que t’étais pas prêt à fonder une famille ?

–Non ça n’a rien à voir avec ça.

–Écoute, c’est toi qui as voulu cette situation. Tu n’es plus le même depuis ce jour-là et je t’ai laissé plus d’une fois l’occasion de me dire ce qui n’allait pas mais maintenant ce qui est fait est fait.

Sur ces paroles, Franck la regarde s’en aller rempli de frustration. Dans la foulée, son portable sonne, il doit se rendre sur une scène de crime.

13h12.

Franck arrive sur les lieux du crime à bord de sa berline noire. Avant de descendre du véhicule, il voit sa propre silhouette sur le siège passager, il se met étrangement à lui parler.  « C’est pas vrai ! J’espère que je ne t’aurai pas indéfiniment dans les pattes », lui dit-il.

Son équipe d’enquêteurs de la brigade criminelle fait les premières constatations, parmi eux, le lieutenant Christian Rubio, 35 ans, et le lieutenant Katia Rodriguez, 31 ans. Les deux victimes étaient mariées depuis presque cinq ans. Le mari s’appelle Richard Letellier, 33 ans, employé d’une société de gestion de patrimoine. Son épouse Virginie, âgée de 30 ans, est infirmière de nuit. Le mari semble avoir été frappé à la tête à plusieurs reprises avec un objet contondant et vu l’état de ses mains, il s’est battu avec son agresseur. Concernant l’épouse, l’arme du crime est une lame tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Les couteaux de cuisine rangés sous la plaque de cuisson ne semblent pas avoir été touchés, mais ils sont quand même saisis pour des vérifications. Malgré les recherches dans la maison et aux alentours, rien n’a été trouvé pouvant être utilisé comme arme pour tuer le mari. D’après le médecin légiste, les victimes ont été tuées environ une heure avant la découverte des corps, le crime se situe donc entre 10h30 et 11h30. Les victimes n’avaient pas d’argent dans leurs portefeuilles, les contenus des placards et tiroirs sont éparpillés sur le sol. Dans le couloir du second étage, un policier évite de chuter de justesse après avoir marché sur un rouleau de papier dépassant du dessous d’une commode.

–On n’est pas passés loin d’avoir un autre cadavre, ça aurait fait le tiercé de la semaine avec un flic.

–Boucle-la !

L’hypothèse du cambriolage qui a mal tourné est envisagée, Christian avance que le mari a probablement surpris un ou plusieurs voleurs. Le médecin légiste apporte une précision : « Le corps de la seconde victime à l’étage ne porte aucune marque défensive, elle a été tuée pendant son sommeil ». L’un des techniciens de la police scientifique rapporte aux inspecteurs que des empreintes ont été relevées sur ce qui a été fouillé, et aussi sur le rebord extérieur de la fenêtre par lequel le chat est entré et sorti, Franck lui répond que la majorité des empreintes appartiennent sûrement aux victimes mais avec un peu de chance, on ne sait jamais. Un message a été laissé sur le répondeur du téléphone fixe et l’heure affichée confirme l’estimation de celle des meurtres. Le numéro enregistré est celui d’un chauffeur-livreur dont le passage était prévu dans la matinée et qui affirmera plus tard aux enquêteurs ne pas s’être donné la peine de se présenter après avoir compris que personne n’était là. Katia soulève un détail :

–Les deux victimes devaient rarement utiliser la ligne fixe, la liste d’appels entrants et sortants est vide.

–Les smartphones des victimes n’ont pas été volés, ça doit être parce qu’ils sont verrouillés avec un code, ajoute Christian.

–Quelle déduction ! Je crois que ton potentiel remplaçant est tout trouvé.

–Mais tu vas la fermer ?!

Surprise, Katia se retourne vers Franck pensant que ça s’adresse à elle.

–Pas toi Katia ! Je parlais à… laisse tomber.

–Vous êtes sûr que tout va bien ?

–Ne vous en faites pas, ça va.

L’enquête de voisinage qui suit permet d’en apprendre davantage sur la personnalité des Letellier, et notamment sur l’élection du chat car d’après l’occupant de la maison d’à côté, l’une des deux victimes, Virginie, avait pris l’habitude de nourrir les chats errants qui rôdaient au bas de la fenêtre de la cuisine mais en dehors de ça, les témoignages ne permettent pas de récolter d’autres informations utiles. Dans l’ensemble, ils sont décrits comme un couple sans histoire avec qui les habitants du quartier n’ont jamais eu de problèmes, la nouvelle du drame les a traumatisés.

APPARENCES TROMPEUSES

Trois mois plus tôt.

Le capitaine Agostini croule sous un nombre conséquent de dossiers en attente d’être bouclés, ce que ne manque pas de lui rappeler le commissaire Daniel Vaudeau, qui sous-entend que sa rétrograde est même envisagée.

–Je ne peux plus me permettre de vous couvrir, Franck. La pression sur le service devient pesante.

–C’est pas comme si je pouvais boucler une affaire en une journée, j’ai besoin de plus de temps.

–Et bien, on n’en a pas ! On fait déjà face à des coupes budgétaires et vos absences de résultats n’aident pas.

–Navré de ne pas être du même niveau qu’un flic de série télé.

–Quoi qu’il en soit, il vaudrait mieux ne pas vous louper sur cette affaire, n’oubliez pas que la victime est un proche du député local.

–Entendu.

Plus tard dans la matinée, lors d’une perquisition chez un homme suspecté d’un vol avec homicide, il met la main sur une urne dans laquelle se trouvent les cendres du père, Michel Sinnera, mort à 78 ans, ce dernier avait confessé dans son testament être l’auteur d’une série de meurtres jamais élucidés.

À l’époque, la police considérait l’assassin comme un génie du crime, il n’a jamais laissé le moindre indice derrière lui et allait même plus loin en informant la police de ses agissements avant de les commettre.

En poursuivant les fouilles dans la pièce, un agent ouvre un placard, ce qui enclenche un dispositif provoquant la détonation d’une bombe dans l’appartement.

L’agent est mort sur le coup, Franck semble également y être resté après avoir été violemment atteint par le souffle de l’explosion, il est allongé sur le sol avec de multiples blessures, surtout au visage où l’urne qu’il avait en main a volé en éclats et blessé à l’œil droit. L’un des enquêteurs qui se trouvait dans une autre pièce, le lieutenant Katia Rodriguez, prend son pouls et constate qu’il est toujours en vie. Plongé dans le coma, il est transporté d’urgence à l’hôpital.

Le diagnostic du médecin est rassurant, son état est stabilisé et ses jours ne sont plus en danger, mais il doit subir une greffe de la cornée s’il veut espérer récupérer son travail.

Six semaines plus tard, Franck sort de l’hôpital et fait la surprise de son retour à Mélanie, enceinte. En profitant de ses retrouvailles, il aperçoit sa propre silhouette en train de l’observer depuis la terrasse du jardin. Surpris, il détourne son attention le temps d’une seconde avant de regarder de nouveau en direction de la terrasse mais cette fois, personne n’apparaît. Persuadé qu’il s’agit d’un effet secondaire dû au traumatisme de l’explosion, il n’y accorde pas plus d’importance.

Les tests psychologiques et physiques nécessaires à sa réintégration dans les jours qui suivent s’avèrent concluants, il est autorisé à reprendre ses fonctions.

Un soir, il est tranquillement installé devant la télé avec sa femme, celle-ci décide d’aller se coucher tandis que lui reste veiller encore un moment. Il sirote son whisky quand soudain, sa silhouette réapparaît assise sur le fauteuil d’à côté, elle le fixe avec des yeux d’une couleur rouge sang, il se dit alors : « Je dois rêver ». « Désolé de te décevoir mais non ! Je suis bien là en train de te parler » lui répond-il, ce dernier poursuit : « Ce n’est pas étonnant que tu rames autant au boulot, tes cellules grises s’effritent avec ces absurdités que tu regardes ». Franck hésite à entamer la discussion car le faire serait comme admettre un début de folie, il se contente de lui répondre en le regardant d’un air désintéressé.

–Ce n’est que temporaire, ça va passer.

–Quoi donc ?

–Tu n’es qu’une hallucination, tu n’es pas réel !

–Je le suis autant que l’élection de Trump à la Maison blanche. La seule différence c’est que moi, je suis dans ta tête.

–Comment c’est possible ?

–Tu n’as pas seulement entr’aperçu l’au-delà dans cet appartement.

–Où tu veux en venir ?

–Tu n’avais pas quelque chose dans les mains à ce moment-là ?

Franck se remémore le jour de l’explosion et se souvient de l’urne.

–Tu parles de la cendre ? C’est quoi le rapport ?

–Elle s’est retrouvée en contact avec ta matière cérébrale, ce qui explique ma présence.

–C’est absolument ridicule ! Je crois qu’il est temps que j’aille dormir.

–Si tu le dis.

Après avoir terminé son verre, Frank se lève pour rejoindre sa femme, il regarde une dernière fois en direction de sa silhouette qui lui lance : « Bonne nuit capitaine ». « Elle le sera que si je te vois pas demain », répond-il.

Vendredi 13 Janvier, 9h32.

En scrutant les relevés de comptes des victimes, les enquêteurs ont remarqué que le salaire du mari a grimpé de manière significative. Il avait récemment obtenu une promotion et cela, au détriment de l’un de ses collègues, Cedric Ayari, 38 ans, Christian et Katia décident d’aller lui poser quelques questions.

10h28.

Ayari profite d’une pause cigarette devant l’entrée de l’agence où il travaille. Les enquêteurs lui expliquent la raison de leur visite. Ce dernier ne cache pas son amertume.

–Évidemment que j’ai pas pris ça avec le sourire, ce poste était pour moi ! J’avais l’expérience en plus de l’ancienneté.

–D’après son agenda il était censé travailler mercredi matin, pourquoi était-il absent ? questionne Katia.

–Il a continué à bosser après la fermeture la veille alors il a négocié auprès du directeur pour avoir sa matinée.

–Est-ce que vous vous êtes senti rabaissé, voire même humilié par rapport à sa promotion ? 

–Je vous vois venir, pas la peine de tourner autour du pot ! J’étais au bureau toute la journée quand c’est arrivé, on devait partir en séminaire le lendemain alors j’avais pas mal de boulot à terminer, répond-il sèchement.

–Ça fait partie de notre travail de tourner autour du pot gardez ça à l’esprit !  Et même si vous étiez sur votre lieu de travail, ça ne veut pas dire que quelqu’un n’a pas fait le boulot à votre place, rétorque Christian.

–Vous croyez vraiment que je tuerais pour ça ?

–Peut-être pas le tuer, mais mettre la main sur quelque chose le forçant à démissionner.

–C’est absurde ! s’exclama Ayari.

–Pourtant c’est bien vous le bénéficiaire de sa mort aujourd’hui, dit Katia.

–Je me doutais que je serais soupçonné, je préfère me taire et laisser mon avocat prendre le relais.

Ayari s’en va après avoir écrasé sa cigarette, les deux inspecteurs le laissent partir faute de ne rien avoir pour le retenir.

15h20.

Dans le bureau du commissaire Vaudeau, Franck et son supérieur tentent de comprendre ce qui s’est exactement passé.

–Ça a donné quoi du côté de la famille ?

–Rien de probant. La moitié d’entre eux ne vivent pas en France quant aux autres, ils ont tous un alibi confirmé.

–Un double homicide avec des modes opératoires différents c’est pas commun, l’un a été brutalement frappé à mort et l’autre égorgé, comme s’il y avait une cible précise et une autre victime qui s’apparente à un dommage collatéral.

–En voyant les choses sous cet angle alors Virginie Letellier devait être la principale visée, elle a été tuée avec calme et précision contrairement au mari qui semble l’avoir été sous l’impulsion.

–Mais on a rien qui pourrait expliquer pourquoi on aurait voulu la tuer.

–Je vais me pencher du côté de ses amis et ses collègues de travail, peut-être qu’un témoignage sera utile. Je vous tiens au courant.

Alors que le capitaine s’apprête à quitter la pièce, le commissaire le retient.

–À part ça Franck, ça va aller ?

–Katia vous a parlé, c’est ça ?

–Non, pas du tout, j’ai appris que vous veniez de divorcer. De quoi elle aurait pu me parler ?

–C’est sans importance, on se voit plus tard.

Lundi 16 janvier, 10h40.

L’une des amies de Virginie Letellier, contactée après avoir vu son nom sur le profil d’un réseau social de la victime, leur révèle que le couple traversait une crise depuis quelque temps, mais elle n’a pas voulu entrer dans les détails. Aux yeux des enquêteurs, cela sous-entend que la victime avait une liaison extra-conjugale et lorsqu’ils lui posent directement la question, elle reconnait qu’elle lui en avait fait part sans jamais révéler son identité. Les enquêteurs obtiennent un relevé de ses communications sur les derniers mois, ils remarquent un numéro avec lequel elle échangeait uniquement par messagerie instantanée, probablement dans un souci de discrétion. Le numéro appartient à Christophe Elbaz, il a 28 ans et est employé à temps partiel dans un magasin proposant des articles pour amateurs de deux-roues. Accompagné de Katia, Franck se rend à la boutique dans l’après-midi.

14h27.

L’amant présumé donne l’impression d’ignorer complètement pour quelle raison il est interrogé, mais lorsque le capitaine lui révèle la nature du crime et qui est concerné, il change subitement d’attitude.

–À l’évidence, j’ai pas besoin de vous demander si vous connaissez les victimes, interroge Franck.