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"Les Carnets des Carmes" se présentent comme une sorte de journal intime, un recueil éclectique de pensées, poèmes, paroles, soigneusement rassemblés depuis 2020 par
Victor Penin. Ces écrits se déploient autour du triptyque thématique cher à l’auteur : l’Art, l’Amour et l’Alcool.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Victor Penin est un écrivain, poète, journaliste, éditeur, réalisateur et chanteur de rock français, ayant exploré diverses voies après des études littéraires, journalistiques et politiques mouvementées. Aujourd’hui, il se consacre à l’art et au voyage, sources de liberté et d’inspiration.
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Seitenzahl: 97
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Victor Penin
Carnets des Carmes
Volume I
La plume et le feu
Recueil d’AAAphorismes de comptoir,
de pensées saoules,
de poèmes bleus et de paroles-poésie
© Lys Bleu Éditions – Victor Penin
ISBN : 979-10-422-2378-6
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Au royaume des aveugles où les Bornes sont reines, la plume et le feu sont comme le couteau et le sang.
Aux écorché. e. s de la vie,
À toustes celleux que la vie, la ville et la Ville ont abandonné. e. s,
Cette ville nous bouffe, Julia. Elle dévore ses enfants.
Barbara à Julia, dans la série Marseille
À l’heure où ce texte sera publié, annonçant le lancement du site Cri des Carmes, des gens naîtront, des gens souriront, des gens boiront, fumeront, danseront, chanteront, baiseront, contents d’avoir eu la vie, bon-vivants de candeur et de simplicité parfois. Et d’autres feront la gueule, mourront, de rire ou tout court, de faim ou de maladie ou d’amour. Des gens riront jusqu’aux larmes et d’autres encore pleureront simplement.
À l’heure où ce texte sera publié, je m’adresserai aux gens simples, aux gens pour qui le sourire est la fortune, des sourires aux dents noires, des sourires sans dents, des sourires couronnés, des sourires qui puent la blonde ou la frisette, comme si le houblon ou l’herbe leur avait donné la force de vivre, des sourires forcés, des sourires sans saveur, des sourires fades rejetant la puanteur du monde. Je m’adresserai aux gens bercés par la torpeur de leur corps fatigué de la veille. Je m’adresserai avec les mots du cœur.
À l’heure où ce texte sera publié, certains travailleront, d’autres s’arrêteront de travailler, d’autres encore ne travailleront pas ou plus, par choix ou par obligation. C’est ainsi que fonctionne la machine : des individus qui se relaient les uns les autres pour courber l’échine pour un boulot qui les tue à petit feu et qui, par acquit de conscience, les paie tout juste assez pour les user jusqu’à la corde avant de les laisser partir pour toujours.
À l’heure où ce texte sera publié, des étudiants seront soucieux de leur avenir qui n’aura de suite qu’en suçant des bites et de belle fin qu’en y mettant les mains. Leurs connaissances s’arrêteront à celles du bois lustré des bancs de la République qui forment ses soldats à bâtir un empire commun et une histoire collective basés sur les diplômes et autres distinctions débiles partisanes de la doctrine « marche ou crève ».
À l’heure où ce texte sera publié, des vieux pourriront dans une boîte pour vioc’, cet abîme de l’abandon pour paternels, et pâtiront de notre connerie et du monde qu’ils nous laissent. Ils reconnaîtront avec sagacité cependant leur autrefois difficile, les guerres et les famines… qui continuent d’ailleurs, ici et là. Ils songeront à « d’antan », quand le coronavirus n’existait pas, et aussi à cette belle époque où les dictateurs tombaient.
À l’heure où ce texte sera publié, des femmes se feront violer, massacrer, certaines ne seront pas prises au sérieux dans les comicos de fachos et d’autres resteront silencieuses, encore et toujours. Alors, comme depuis la naissance du petit Jésus et les vingt et un siècles qui nous en séparent, viendra la nuit bleue sur leur corps et les étoiles danseront tout autour de leur tête pour leur rappeler qui c’est le patron.
À l’heure où ce texte sera publié, la planète tirera la gueule, comme un poumon qui se consume à la vitesse de la cigarette. Les continents se faneront et s’entrechoqueront, et l’eau débordera par-dessus le vase. Pourtant, l’équateur repoussera les hémisphères et le Sud prendra la flotte, comme si le Nord avait fait la bombe dans un océan de pétrole.
À l’heure où ce texte sera publié, les amis, la vulgarité n’aura jamais été autant de mise, je crois. Elle ne choque plus que la grossièreté qui, lorsqu’elle s’exécute, n’est pas répréhensible, tant qu’elle est politique et administrée par ces mafieux en col blanc. Le « politiquement correct », qu’on appelle ça ! Cette nouvelle vitrine d’expression n’apaisera aucune douleur, aucune larme, ni aucune goutte de sang. L’encre versée sera celle d’un nouveau chapitre qui ne s’écrira ni de lettres d’or ni de lettres d’argent mais de lettres d’amour. Mais elle condamnera aussi les dominants sur l’autel de la liberté.
À l’heure où ce texte sera publié, des gens sous les bombes.
Que le triptyque de la passion, l’Art, l’Amour et l’Alcool nous sauve, pauvre monde. Que résonne notre cri depuis les Carmes.
Avant-propos : À l’heure où ce texte sera publié,
des gens sous les bombes, publié sur le site Cri des Carmes,
le 03/06/2020
Ami. e. s, camarades, bienvenu. e. s !
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Ce site est dédié à faire vivre l’Art, l’Amour et l’Alcool. Tous trois, ils forment le triptyque de la passion. La vie n’est pas toute rose tous les jours, et ces trois éléments contribuent à en changer les nuances. Ils sont nécessaires à notre survie en ce monde, autant qu’ils nous mènent à la chute.
Fini le temps des cerises. Aux pouces levés, nous levons désormais les coudes et les poings. Fini le temps des révérences. Vient celui des doigts d’honneur. Au cynisme, on répond « liberté ». Vive les gros.ses taré.es, les fous et folles et les oublié. e. s. Que l’Art, l’Amour et l’Alcool nous sauvent. Pauvre monde.
De la difficulté d’écrire sur soi, il me semble s’ajouter celle de se connaître soi-même. Écrire un autoportrait, c’est écrire par ricochet ce que l’on contemple dans le reflet du miroir, lorsque l’on se tient devant. Je crois avoir témoigné ces dernières années d’une certaine volonté de me tenir fixement devant la glace, pour justement briser celle qui me séparait de la connaissance de moi. L’écriture et le voyage m’y ont aidé.
Aujourd’hui, je pense être débrouillard et combatif, compliqué et torturé. Je suis triste et souris beaucoup. La philosophie me plaît. Je me retrouve dans les écrits et le discours hédonistes. Je suis idéaliste et ai le fatalisme malheureux. J’espère être honnête, avec moi-même surtout, et me rêve d’être bon en amitié comme en amour. J’apprécie la difficulté et salue ceux qui n’en ont pas le choix. Je crois être égoïste parfois, mais ma générosité me rattrape souvent. J’aime fuir les obligations, les règles de bienséance et quitter le monde qui m’entoure pour trouver un ailleurs que je ne connais pas, avec la conviction que je m’y sentirai mieux. J’aime la découverte. J’aime les cheveux dans le vent et les couchers de soleil. Je n’aime pas les levers de soleil, car ils mettent en lumière l’horreur du monde et la torpeur des corps épuisés de la veille. J’ai peur de vieillir et passe mes anniversaires à ruminer, car la vieillesse est une sagesse sans saveur. J’aime mon grand-père et sa folie. J’aime la folie et les incompris. Les animaux et les politiques me fascinent. Je ne crois pas en l’égalité des hommes ni au déterminisme naturel. Je crois que des différences naissent avec les inégalités et que l’homme a tué la fraternité sur l’autel de son égoïsme. Je crois enfin que l’homme ne descend pas du singe mais plutôt du mouton.
Je ne sais pas si je suis quelqu’un de bien ni si j’ai envie de l’être. J’attends simplement que la liberté nous gagne et que tout le monde soit heureux.
Autoportrait, publié sur le site Cri des Carmes le 08/06/2020
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En définitive, je ne suis jamais rien de plus ni moins qu’un connard qui, entre la presse et la paresse, écrit et voyage pour passer le temps en attendant la mort.
La temporalité de l’écriture et de la composition des présents, Carnets des Carmes, Volume I. La plume et le feu. De poésie et de violence se situe entre début 2019 (écriture de ma première chanson Le temps des cerises) et septembre 2023.
Voici donc quelques ribauderies. Ce n’est pas du Arthur Rimbaud, c’est plutôt du Arthur Ribaud.
La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.
Paul Valéry