7,99 €
"J'ai sous ma peau les souvenirs des morts qui crient et me transcendent." (Parme Ceriset in "Femme d'eau et d'étoiles", éd. Bleu d'encre, préface de Patrick Devaux, prix Marceline Desbordes-Valmore 2021 décerné par la Société des poètes français.) Parme Ceriset est l'auteure de plusieurs autres recueils de poésie dont "Nuit sauvage et ardente"(éd. du Cygne), "Boire la lumière à la source"(éd. du Cygne), "Lumière sauvage"(éd. les Impliqués), "Flambeaux de vie" (Pierre Turcotte éditeur), et du roman autobiographique et poétique "Le Serment de l'espoir"(L'Harmattan). Elle a publié dans de nombreuses revues (Verso, Possibles, Poésie première...) et anthologies.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 26
Cham’âme
Flamme libre
Les herbes
« Rêvolution »
Nuit de louve
Nuits pourpres
Lui
N’appartiens qu’à toi-même et au souffle du vent…
Fille d’Aphrodite
La Nuit s’est posée sur mon épaule
Une vie
Vivre
Source
Jaillissement
Ma part de rêve
Ma part de toi
Je réalise
Du côté de la liberté
NIETZSCHE (in Ainsi parlait Zarathoustra)
La plume Amazone
Je suis chamane des mots,
chamane des morts.
Dans le souffle du temps
Je recense les corps
à mon corps-défendant
et dans les rivières d’or
où dorent les goujons
je bois les météores
de la création
aux doux reflets des flots
où coule l’univers.
Le souvenir des peaux glacées,
des yeux qui crient entre les doigts
du souffle qui meurt et renaît,
Immémorial chant des fauves,
chrysalides de vie, de joie…
Une coulée de lave bleue
se répand dans ta poitrine, au crépuscule.
Tu t’es peut-être dit que cela passerait,
que ce n’était qu’un état d’âme,
mais il n’en est rien.
La douleur revient par vagues lancinantes
chaque soir
comme funèbre malédiction.
et elle t’étreint, et elle t’éreinte
et elle te ronge, et elle te mord.
Il arrive que tu te demandes même
si tu existes encore.
Alors tu t’allonges avec Rimbaud
la tête dans le cresson bleu des gentianes
et tu cherches une réponse aux cieux.
Mais nul astre ne te répond
sinon le chant lointain de la louve du val,
ce chant de l’ombre qui traverse les plaines
de la nuit et du Temps
de génération en génération
et arrive jusqu’à toi
pour te parler de l’humanité souffrante,
pour t’extraire du néant et te ramener à la vie.
La poésie est flambeau dans nos ténèbres.
Elle est un acte d’amour, de liberté, de
résistance contre le non-sens et la mort.
Certains matins tu te lèves,
tu as mal à ta foi en la vie,
les cicatrices de l'âme te tiraillent encore
là où les disparus ont laissé leur empreinte,
là où brûle encore la morsure de la mort.
Alors tu ouvres devant l’horizon
le livre de tous les possibles,
les mots t’insufflent leur force sereine,
Tu te fonds au poème,
tu deviens rivière
aux pages de l’Infini.
Tu te sens en harmonie avec la Terre.
Tu pries
dans ses bras de cathédrale.
Je me sens liée à cette louve qui avance
en pleine forêt, dans la nuit profonde
rendue à la vie, rescapée de l’ombre.
Des lances l’ont attaquée,
elle a survécu au combat,
elle a « deux trous rouges » au côté droit…
C’est le prix de sa liberté.
Elle n’existe pas, la liberté que l’on cueille en abondance
comme des fleurs des champs dont on ne
paierait jamais le prix.
La liberté est sauvage,
Ne peuvent l’approcher
que ceux qui ne craignent pas
d’avoir les doigts lacérés par ses épines,
de sentir contre leur cou la morsure de ses crocs.
Mais les louves ne tremblent pas
en regardant la Ténèbre dans les yeux…
Nous sommes fragiles et vulnérables comme des brindilles