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"Commandant Niang Ibra Demba Haimedatt" est un recueil de poèmes qui reflète les souvenirs intimes de Soulèye Oumar Bâ. Il nous promène dans des mondes aux cultures et aux croyances diverses. Des luttes introspectives y prennent forme afin de révéler la vanité des choses et l’atemporalité des faits. Chaque vers est imprégné d’un amour profond pour l’humanité et son histoire, nous invitant à contempler autrement la vie à travers les yeux des visionnaires du passé.
Soulèye Oumar Bâ puise son inspiration dans sa culture et les valeurs qui lui sont chères pour façonner ses œuvres littéraires. Après la parution de quatre romans aux éditions Edilivre, dont "Comme les doukhobors" en 2014 et "Cahiers dits sur Kaédi" en 2020, il présente son premier recueil de poésie intitulé "Commandant Niang Ibra Demba Haimedatt".
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Soulèye Oumar Bâ
Commandant
Niang Ibra Demba Haimedatt
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Soulèye Oumar Bâ
ISBN : 979-10-422-3510-9
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À Issoum Hamadi Bâ, Binta Hamadi Bâ, Silèye Hamadi Bâ, aux défunts Bâ Yéro Sidi dit Bellou, Demba Hamel Bâ, Egoudou Hamadi Bâ, Hamidou Hamel Bâ, Abou Ngueloba Dia et Kardiatou Hamel Bâ, mes pères, oncles, et mères encore irremplaçables…
À mes enfants : Amadou Mamadou Ghali Bâ, Halimatou Bâ, Binta Bâ, Ousmane Bâ, Hamadi Bâ, Mariame Bâ, Abou Ngueloba Bâ et Oumoul Dienguel Bâ,
le plus gros trésor acquis dans les chemins sinueux de la vie…
Aux frères et sœurs : Babaly Thiello, Cheikh Tidjane Thiello, Abdoulaye Demba Thiello, Youssouphi Thiello, Niang Amadou Malal, Thiam Mamadou Abdoul, Bass Amadou Samba, Hamadi Issoum, Ibra Issoum, Adama Samba Bâ, Abdoul Samba, Kalidou Samba, Cheikh Oumar Bâ, Ousmane Silèye Bâ, Hamadi Egoudou Bâ, Fati Bâ, Dienguel Bâ, Binta Bâ, Mariame Bâ, Gaïssiri Bâ, Coumba Samba Bâ et Kardjatou Bâ, poutres de notre belle famille…
À mes épouses : Hapsatou Bocar Bâ, Fati Sall Bâ, Aïssata Amadou Kane, Aïssata Mamoudou Sow, Oumoul Silèye Bâ, Kardiatou Demba Kébé, Kardiatou Bellou Bâ, Fati Amadou Ly, Mali Yéro Bâ et Marième Demba, venues pour combler notre maison de bonheur…
Aux cousins et cousines : Bâ Moctar Chérif, Kébé Alpha, Kébé Amadou Mama, Diallo Amadou Demba de Hodjo, Diallo Ibrahima dit Iba, Guèye Abdoulaye et ma chérie Khady Sène, son épouse, Bâ Djibril Alpha, Bayla Samba Bâ, Dia Mamoudou Amadou, Dia Abou Djibril, Dia Abou Amadou, Diallo Mamoudou Demba et ma petite fille Ramata Mamoudou Diallo, Kébé Alassane Sèye, Bâ Mariame Tidjane et Leïla Bâ pour cette route que nous partageons avec grandeur…
Aux amis de toujours : Soumaré Amadou Oumar, Ball Mohamed Elhabib, Wane Elghassim, Sall Amadou Pothio, Aly Fall, Pape Nguissaly Fall, Bâ Kassoum Sidiki, Kane Alioune, Kane Amadou Tidjane de Galoya, Dicko Aziz, Gaye Bachir, Seydou Nourou Thiam, Sow Adama Ibra, Soumaré Moussa, Mademba Ndiaye, Sidi Samba Sow, Guèye Elhadj, Sow Adama Yahya, Sy Tidjane et pensées émues à Woul Sy, véritables kilos d’or que le démuni découvre subitement…
À mes élèves : Bâ Hamédine et ma fille Raki Hamédine, Mouhamadou Yall, Lam Aliou, Aissata Kouro Kane, Moustapha Yakham Diagne, Adja Bigué Ndao, Adja Djeinaba Sogo, Yacine Camara, Diarriyatou Lahi, Assane Khoulé, Mohamed Dieng, Seydou Diop, Ngoné Diop, Yaye Boye Macina, Boubacar Sow, Limamou Lèye et Thierno Souleymane Mbengue, pépites de diamant que j’ai eu l’aubaine de rencontrer dans les classes formatrices…
Mention spéciale à mes deux petits-enfants directs, comme me l’a rappelé un neveu inspiré :
Bouchra Aissata Cheikh Tidjane Thiello, l’homonyme de ma fille et Silèye Ousmane Silèye Ousmane qui porte mon nom, mes trésors, les derniers agréments d’une vie qui s’essouffle…
Mille vagues, de l’horizon frelaté par les caravelles,
Sur la berge, avaient échoué pour jaunir
D’une langue effilée, mousseuse, silencieuse.
J’observais, charmé par la nature vivante,
Devant moi, étalant mille secrets.
Mes pensées, encore chargées de rancune,
S’entichaient de l’un d’eux, d’un visage perdu
Malgré la douleur qu’il avait provoquée, une douleur
Dans mon cœur encore restée. Je la connus,
Comme un paysan découvrant une herbe mauvaise,
Alors que tout mon être aspirait au repos,
Après avoir vaincu mille flots dans sa pêche.
Un regard, une visite, un hasard, un ami,
Tout cela fondu dans une parfaite alchimie,
M’offrirent sa vie que je pris sans flageoler
Ignorant le trébuchet, le énième guet-apens
Tendu par la vie sur mon chemin constellé
De figures rayonnantes, de fleurs emballantes.
Deux jours durant, elle arrosa mon âme de sa splendeur
Et elle vint m’annoncer l’incroyable, une union sordide
Décrétée par des goules, anthropophages avant l’heure.
Assise sur mon lit, sans trémolo dans la voix,
La terrible nouvelle fut lâchée et la chambre s’assombrit.
Le silence, toujours en de pareilles circonstances,
Ajouta sa saveur indigeste, comme une mort libératrice.
Je compris mon malheur : du temps, j’en avais eu peu
Pour affrioler durablement une jeune oiselle,
Comme ses consœurs, en quête de certitudes.
Entre mes doigts avides, elle fila à l’anglaise
Me laissant vide, lessivé et exsangue.
Curieux destin, maître des corps qu’il promène à l’envi,
Comme une mer en furie, qui me fit échouer à Bangoudo,
Ville de solides liens et antre d’une célèbre lionne.
Elle avait ce visage fin qui attire
Elle avait cette noirceur qui rend fier
Elle avait cette vista qui accroche
À un cœur las de vagabonder, elle offrait un refuge
Que son cœur se chargea de désigner, un soir d’octobre,
Quand nos yeux, plusieurs fois après s’être croisés,
Comprirent qu’un même destin pouvait les unir.
Un seul sourire et mon paysage intérieur prit feu
La lourde fumée sortie de mes entrailles
Fut comme un encens qui envoûta ma lionne.
Elle m’ouvrit alors sa tanière et sa brousse.
En moi, un monstre affectionnait la doublure de la paire naturelle
Quand les miens en rencontraient une, ils devenaient apathiques
Comme foudroyés, comme emportés, comme hypnotisés.
Peu importe les noms de celles qui les portaient !
Sur leurs visages, la doublure devenait enchanteresse
Et rendait les plus hideuses fées de circonstance.
Goulot d’étranglement pour un cœur en errance,
La doublure, plus d’une fois, m’assomma aux vertèbres
Alors que la marée me signalait avec vigueur
Une chute fatale que l’amour pour la mythique doublure
Cachait de toutes ses forces.
Alors que j’étrennais la soixantaine
Une cartouche, partie de je ne sais où,
Me percuta, en plein cœur, broyant mes veines.
Un nouvel assaut, perpétré par la classe biberon,
Se profilait à l’horizon et mon cœur assiégé,
Sur l’heure, réagit à la canonnade s’accrochant,
Comme toujours, au pare-feu de l’âge et de la morale.
Violemment, je repoussai l’attaque et les soldats
Tout charmé par leur allure aux yeux de goule.
Étais-je arrivé à cet âge où l’on doit décliner
Les éternelles merveilles que la vie offre ?
Ne m’accuserait-on pas d’avoir vaincu sans péril ?
D’avoir souillé les honneurs de l’âge
Comme le roquentin reprenant ses mômeries ?
À force d’avoir donné de son sang et de ses muscles
L’ouvrier achève son calvaire par la retraite
À force d’avoir beaucoup aimé et adoré
Le cœur finit le sien par la disette.
Ce fut bien toi qui arrosas mes liens de nectar
Ce fut bien toi le miel de mes cardiaques accointances
Par un seul de tes secrets, je choquais mon amour
Par une seule de tes lubies, aussi je le renforçais
Tu devins, dans les extases, l’allié idéal
Tu fus, dans le doute amoureux, l’engrais salvateur.
Les petites bisbilles que tu provoques
Sont, en amour, une onde de choc
Pour l’amoureuse encore à l’intelligence intacte
Les petites bisbilles que tu provoques
Sont, en amour, une cure de jouvence
Pour l’amoureux à l’orgueil apprivoisé.
Tu fus ma sublime trouvaille contre la monotonie d’aimer
Tu fus la panachure déridant un fond brumeux
Tu fus une limande rempoissonnant un aquarium fade
Tu fus le sel rendant à l’amour ses nobles vertus.
Dans la maison, îlot qui l’avait recueillie
Qu’elle servait avec une abnégation rare
Jamais son destin ne connut une embellie
Et on la traitait sans le plus petit égard.
Elle avait fini par perdre toute estime
Dans un îlot éclaboussant sa dignité
Pourtant, à tous, elle paraissait très intime
Mais notre maisonnée respirait sa vanité.
À la scruter de mes yeux, à longueur de journée,
Je finis, comme beaucoup, avant la fin d’année,
Par l’aimer de tout cœur et de toute mon âme.
À mes yeux entichés, plus de lavandière
Elle devint la dame au cœur tendant une rame
Pour effacer l’hiver et les peines d’hier
Aimer demande un cœur, aimer exige un être
À la fois serviable, à la fois indomptable.
Quand l’heure des orages n’est plus qu’à quelques mètres,
Jetant déjà l’alerte, par ses lourds grains de sable,
La Joconde tend sa main et protège son aimé
Sans penser à sa vie et à l’épouvantail,
Sur l’heure, peu importe les plaies encore fermées :
Lui suffit son amour tiré des victuailles.
Aimer demande un cœur, aimer exige un être
À la fois serviable, à la fois indomptable
Quand le fauve refuse la parcelle où paître
L’immonde plie son bras, geste vil et innommable
Pensant à son seul sort et au terrible fauve
Oubliant par instinct le pauvre enamouré
Victime d’une goule rendant étique et chauve