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C’est le deuil d’une jeunesse acharnée, le déclin de plusieurs amours partis en fumée, l’histoire d’un corps, décoré d’une âme se faisant abattre par les coups de soleil que la vie nous balance au visage. Du premier au dernier amour, Une toile où se peint l’humanité, Un tableau sur les autres, notre enfer, dirait-il, Sur les inconnus qui passent, dont dans les regards « alors meurent les cavatines », Un hommage à Rimbaud, en parallèle à un certain intrépide… Un au revoir à l’âge des garçons pas sérieux, à la puérilité des aventures qu’à une époque toutes les jeunesses ont vécues.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Driss Belbachir, qui a déjà enchanté le monde littéraire avec ses deux premiers recueils de poèmes auto-publiés, "Les affres de l’échine" et "le bleu des yeux" et "Constellations", nous dévoile maintenant "Coups de soleil". Ce troisième opus, prometteur et exalté, s’annonce comme une œuvre sensationnelle.
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Driss Belbachir
Coups de soleil
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Driss Belbachir
ISBN : 979-10-422-3392-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cher lecteur,
Ceci n’est ni une autobiographie, ni une œuvre de fiction. Il me titillait d’écrire un ouvrage autour de ce que j’ai vécu, mais il me titillait aussi de l’arranger de sorte qu’il puisse t’intéresser. Cher lecteur, peut-être es-tu le sujet d’un ou de plusieurs des textes présents dans ce livre, ou même celui d’une de ses sections. Si c’est le cas, tu te reconnaîtras, et bon courage à toi. Sinon, profite des rayons de soleil sur ta peau, et n’oublie pas la crème solaire, certains passages de certains textes peuvent peut-être te heurter. Cet ouvrage se place dans sa majorité avant l’entrée de la violence dans ma vie. La dernière section est adressée à cette violence. Et adressée au fait qu’il m’eut été donné le droit de l’embrasser.
Bien à toi cher lecteur.
Alec
Il y a des poissons dans la lagune et des oursins sous les roches.
L’eau salée me longe la peau et me boucle les cheveux.
Je regarde les vagues,
Assis,
Comme inanimé sous le soleil devant ce spectacle à couper le souffle.
Mes épaules commencent à me brûler un petit peu, mon dos aussi,
Mais assis sous le soleil je demeure
Tant hypnotisé par l’été je suis.
Je suis en train de prendre des coups de soleil et le soleil nous regarde.
Avec nos sentiments,
Nos actes,
Nos amours…
Le soleil nous regarde en nous embrassant de ses coups,
Et tous les humains le subissent.
Tous les humains le vivent.
Avoir mal en prenant sa douche après la plage,
La peau qui pèle,
Ne plus supporter le simple fait de porter un t-shirt…
Voici le charme des coups de soleil.
Vais-je mourir ou vais-je pouvoir les revoir ?
Peut-être qu’il est impossible d’avoir l’un sans l’autre.
Après tout,
Ce n’était pas mon idée de tous les voir partir,
Je n’étais pas prêt, je n’ai aucun souvenir de comment ils m’ont annoncé son départ
Mais ils disent tous qu’il nous regarde.
Je n’ai même pas eu besoin de pleurer quelques secondes…
Peut-être est-il près de moi à regarder la télé,
En connaissance de mes secrets.
De chacun d’entre eux.
Je n’ai jamais pleuré la mort
Même si je me la suis espérée.
Mais vais-je enfin partir ?
Offrir à mes parents de jolis couchers de soleil ?
Attendant doucement quelques secondes,
Le temps qu’ils pleurent de me voir m’en aller.
Je n’ai même pas fait de valise.
Assis sur le carrelage de la baignoire, le sang coule.
Dieu existe-t-il ?
Vais-je enfin connaître la vérité ?
Pleurer le ciel à chaque coucher de soleil ?
Même si je n’ai jamais ressenti le besoin de pleurer la mort.
Pas même quelques secondes.
à Aramis
Allongé sur l’herbe la pluie tombe
Et il sent sa peau hurler des cris de guerre à la lune.
Il fait nuit, malheureusement
Et il a froid, Aléan.
Les étoiles jouent avec lui au regard qui tue mais il gagne.
Sur cette onde noire son cœur sonne
Et l’orage, doucement tonne.
Ses doigts emmêlés aux cordes métalliques de sa guitare acoustique.
L’immensité du ciel le mange de baisers
Et il en pleure, tête baissée.
Comment ce petit ange peut-il taire toutes les couleurs de l’univers ?
Sa peau doucement mauve
Son corps tremble, comme un fauve.
Pauvre Aléan ne voulait qu’entendre sa voix rire pour une fois.
Sa musique enfreint les lois sociales
Et les gens le voient, il est pâle.
Aléan est différent par son silence fantomatique.
Le toucher est impossible
Même quand il devient fébrile.
Qu’il tremble et hurle à l’aide aux âmes daignant l’écouter.
Il a perdu toute foi
En cette humanité qui fut sa joie.
Histoires d’autrefois où il ne pleurait pas devant la pluie.
Tout ça parce qu’il n’existe pas.
On entend les pistolets depuis l’extérieur
Du champ de bataille,
Amour sanglant.
La terre noircit les pieds nus des soldats
Endormis,
Des balles sur le dos.
La vie nous a ainsi faits et nous le resterons
Si tout demeure calme,
Au milieu du sang de la bataille.
On entend des hallalis assourdissant
Nos peines de cœurs déchirés,
Des cris. Que des cris.
Les fusils fument
Et les hommes se battent sans compromis,
Blessures éternelles.
Marchant sur des cailloux, on se cache, on se tait,
On attend la bombe.
Le danger nous surplombe.
Et dans le ciel gris couvrant
Le sol goudronné des villes modernes,
La mer reste silencieuse.
Derrière les buissons ils attendent
Le signal d’attaque,
Les civils se noient dans la peur.
Cœur à cœur.
Le soleil ne lèvera plus jamais.
Feux de forêt,
Animaux en pleine extinction,
Le cœur des poètes brise
Le corps de ces êtres inanimés.
La peau en lambeaux,
Notre âme est à jamais noire et souillée.
Épiderme sur épiderme.
Plus d’humanité.
L’humanité est morte.
Terminé l’humanité.
Les octogénaires s’endorment tous les soirs,
Toute la nuit,
Attendant la paix.
Mais sous les étoiles réveillées
Des milliers de soldats se battent pour demeurer existants, vivants.
Rimbaud écrit que le dormeur du val est mort avec deux trous Rouges au côté droit.
Le bois s’endort paisiblement.
Des corps allongés,
Des dormeurs du val qui prient pour leur liberté.
Les boyaux de leurs frères déchiquetés.
C’est la même chose pour les deux camps,
Les deux partis se battent pour une seule et même chose :
Que la guerre enfin se termine.
Le règne des rois sages tombe,
C’est la révolution !
Les enfants pleurent pour la paix !
Des drapeaux blancs déchirent le ciel.
Dieu n’a rien pu y faire.
Les hommes se sont avalés.
L’un après l’autre ils s’endorment
Paisiblement,
Des cris de guerre déchirant les forêts.
Aujourd’hui j’ai remonté le temps,
Lisant des anciens textes
Je me suis souvenu d’antan,
Replongé dans ce vortex
J’ai ri d’anciennes larmes de tristesse,
Me baladant dans nos échanges
Ah ! les erreurs de jeunesse !
Sentiment de honte qui dérange
Vise à faire fuir le temps qui passe
Et Apollinaire l’avait dit,
« Les souvenirs sont cors de chasse »
Et nos histoires restent futiles,
Les petits ont grandi
Et se sont créé des souvenirs utiles.
Allongé sur l’herbe, au plus profond de la nuit,
Un ange se reposait.
Sa tête tournait sans arrêt, comme une toupie,
Et il pensait si fort que ses battements de cœur étaient lisibles.
Un oiseau, un phénix,
Alla secouer l’ange pour le réveiller doucement,
Comme dans un bon ménage, avec un pansement.
L’ange recoiffait ses boucles dorées.
Il ne voulait quitter l’aurore de l’été.
Les yeux de l’ange étaient bleus,
Et comme dans un miroir, nous pouvions y voir du feu.
Enfin une réponse de Dieu,
Pour savoir si enfin je peux devenir pieux.
L’ange nous confia un secret au creux des oreilles, un nouvel univers.
Plusieurs, des milliards, des milliers !
Un infini de milliards et de milliers…
Ma question ne fut plus la même alors.
Être pieux ne m’intéressait pas, je voulais savoir, comprendre.
Pouvoir les voir dansants.
Ces univers tous différents.
Ma nouvelle question était devenue sans espoir de réponse.
Et elle le demeura.
Il y a une différence entre savoir et pouvoir.
Vouloir toucher le ciel.
Sommes-nous tous réels ?
Le trouble du monde crée des esprits malveillants.
Il tourne et me donne la nausée,
La réalité devient irréelle.
Les ombres défilent
J’ai peur.
Elles dansent entre elles et ce sont les fantômes de mon âme.
Je le sais,
Je le vois.
Un enfant aux cheveux bouclés,
Yeux marrons qui danse,
Dans l’herbe fraîche marocaine,
Devant les montages denses.
L’innocence me manque.
Ne pas connaître l’inexistence de notre monde et son insignifiance.
Mon corps ne m’appartient plus,
Il ne m’a jamais appartenu.
Ma braguette béante devant les corps.
Leurs courbes et leurs odeurs,
Leur peau blanche comme du papier
Douce comme un lys.
La lune me regarde.
Sorti de l’appartement de mon énième orgasme,
Dans la rue froide
Le soir
Le lampadaire m’éclaire
Et je ne le mérite pas.
J’ai tué mon ange gardien et je suis devenu rouge.
Sous les lumières qui clignotent et la musique qui gronde, l’enfer m’appelle.
Je suis les esprits malveillants que crée le trouble du monde.
Je laisse mon dos se tordre sous la pression de ses mains.
J’expire et c’est de la fumée qui sort.
J’inspire et c’est la réalité qui s’endort.
Sa peau est froide,
Son empoigne est forte.
J’ai eu une période où mes bras ensanglantés salissaient mes draps.
C’est le même type de douleur.
Le même truc inévitable.
Au milieu de la chambre d’hôtel,
La chambre était fermée.
Attaché,
Je me suis débattu pour survivre mais je n’ai pas vraiment survécu.
Je suis vivant,
Mais même sans égratignures mes souvenirs déchirent l’intérieur de mon abdomen au fur et à mesure que la flamme de cette pensée se rallume et consume la totalité de mon être.
Et personne ne l’a jamais su.
Suis-je vivant ?
Non.
C’est juste que le trouble du monde crée des esprits malveillants.
Les feuilles du platane
Planent
Clapent et vivent sous le soleil du printemps.
Grâce au miracle de la nature
Cadrant dans les murs
Un petit brin de petit amour
Se dessine au fin fond de tes yeux.
Allongé au sol je pense à nous,
Ma pensée ne s’arrête plus
Les souvenirs et les fantasmes tombent partout contre le sol de ma tête,
Comme les feuilles du platane.
Platane que j’observe, qui me fascine et que tu incarnes.
Il est symbole d’un changement de saison,
D’une nouvelle ère.
L’ère d’après toi parce que tu es enfin oubliée,
Peut-être pas pour toujours parce qu’après l’hiver les feuilles du platane repoussent,
Mais même les souvenirs n’auront plus un aussi doux mauvais goût.
The sky’s falling asleep.
Summer night
On the 18th of June.
The sun is setting down
And some kids are carrying a baby bird.
I don’t know anything about those kids, just that they’re innocent.
As innocent as the sky,
That watches us do the most terrible things in the world and keeps its mouth shut.
The baby bird’s awake.
Scared.
Under the sky we all dream of.
And the further I go into writing this poem the darker it gets,
The prettier it becomes.
And as beating as my heart is I never want it to end.
Sitting down on a blue fountain,
Writing poetry,
About the Moroccan sunset.
Je pense que je vais tomber pour chaque courbe de son visage,
Hors du temps.
Chaque fragment de son âme
En courant.
Je pourrais traverser la mer de ses yeux,
À jamais
Pourtant,
Mon cœur bat plus fort quand sa voix bat à mon oreille,
Lentement,
Comme dans un rêve où ses lèvres sont sur mon cou,
Délice n’est-ce pas ?
Nos cœurs sont pour toujours nos rois
Et rien à foutre de la loi,
Vivons, aimons
Embrassons, chantons
Vivons.
Tout simplement.
Et j’ai envie que tu m’apprennes à vivre,
À tomber amoureux,
Vraiment,
Pour de vrai dans la réalité de l’univers et le concret de l’humanité.
Je veux laisser des traces rouges sur ton col,
Les revoir, les embrasser
Tout le temps,
Pour toujours.
Et mon âme est propice à chaque sentiment,
Hardiment,
Aussi abstrait que le concret
Et aussi concret que la réalité.
Trente-trois.
Il y a trente-trois vertèbres dans la colonne vertébrale.
Elles se hérissent quand ma peau les touche,
Elles se brisent quand j’y colle ma bouche.
Assoiffée,
Ma chair te crie,
La tienne me tue.
Tes os se courbent doucement pour m’offrir les parfaites sensations.
Idées d’imagination.
Sous les draps quand on hurle,
Quand tu transpires le désir et que tes yeux sont pleins d’étoiles,
Je regarde les gouttes couler le long de ton front
Et me noie dans ton cou.
Sa senteur est agréable,
Même enivrante…
Aussi vaste que les océans
Tes lèvres entre mes dents.
Regarde tes jambes,
Elles tremblent.
Elles sont rouges je les ai dévorées,
Tes cuisses qui maintenant sont sous mon emprise.
Tu as la peau laiteuse,
L’épiderme impur.
Un amour infini à l’envers de tes yeux.
Tes yeux…
Quand on y nage on s’y perd.
Par pure définition.
Ils roulent sous l’emprise de ma langue
Et j’aime le goût de ton corps
Et ton souffle contre ma peau.
Si je devais surnommer ta langue je l’appellerais mienne.
Elle s’emmêle à chaque courbe de ma bouteille corporelle,
Ta tête contre mon cœur,
Un fragment de nos âmes en douceur.
Si un jour le mal venait à s’abattre sur vous,
Et que vos paupières résidaient fermées.
Auriez-vous un autre recours que de tenir un discours tendre ?
Et si la mort vous emportait, seriez-vous en transe ?
Entendez les crachats flamboyants d’une arme de métal,
De ces lances qui frappent à distance comme des dégénérées.
Criez à l’aide face à un mur qui ne conduit qu’au silence,
Quand sur vos bras sont des coupures à l’arme d’acier
Que même le meilleur des sangs ne pourrait refermer.
Adieu aux oiseaux qui autrefois me berçaient,
Regardez ce souvenir tendrement vous embrasser.
Voici la fin d’une existence,
D’une époque où l’âge se comptait en cicatrices…
Adieu à nos âmes qui, vagabondes, furent victimes de cette apocalypse.
Ma route se consume sous les étoiles qui dorment paisiblement,
On peut y voir du noir saluer l’extinction du firmament…
Excusez-le, il pensait bien faire,
En embrassant leur brillance il ne voulait que leur plaire,
Lui les aimait profondément…
Plongé dans la brume nocturne je me rappelle la doctrine : « Ne salis pas le noir, il l’est déjà bien assez… » Mes doigts frêles effacent alors les traces du passé.
Les airs du soir font frissonner ma peau,
Il y a de l’amour en eux,
Un amour de la guerre
Qui nous fait mourir encore un peu…
Mes jambes me font mal,
Je me pavane depuis que la nuit tombe comme un funambule de son fil :
Il n’y avait pas de filet en dessous,
Elle s’écrase alors et saigne,
Se casse les étoiles et les fait doucement se taire…
Excusez-moi, je pensais bien faire.
La route est encore longue et l’herbe est encore sèche,
La bouche comme un désert mes ongles déchirent le goudron.
Je pleure, j’ai besoin d’une cigarette.
Mais même elle ne pourrait effrayer ma détresse et la faire fuir…
Je regarde les étoiles
Elles ont l’air de me nuire.
Vais-je un jour les voir sourire ?
Eux, qui se cachent derrière les buissons,
Profitent des effets de la boisson.
Œil au beurre noir,
Cicatrice au front,
Lésion aux lèvres,
Côtes brisées…
Allongé par terre je médite ma douleur…
Un pélican donne bien son cœur à manger
Je ne devrais pas avoir si mal et pourtant j’ai si peur.
Mais il y a, cachée dans les airs du soir,
Une poésie brûlante qui réveille mon cœur endolori, une promesse divine !
Il y a bien des couleurs, même dans le noir.
Mais… bientôt, il n’y en aura plus.
Que des supernovae, qui camouflent le noir du ciel, un cimetière à étoiles…
Affronte ma conscience !
Les pierres tombales ne brillent pas non plus, endormies elles volent parmi les
Astres dont elles sont les perles, un joyau si précieux qu’il pourrait guérir l’être le plus malheureux.
Une Voie Lactée est gravée sur le fond d’une toile comme la mémoire de ces paillettes du passé.
Déterrer l’histoire allongée,
Sur un canapé en cuir puant, abjecte
Sans savoir où sont placés nos bras.
Le monde tourne et nous donne l’impression de voler haut dans les astres sombres. « Je ne sais pas qui je suis. »
Dans l’univers il y a des codes auxquels il ne faut désobéir.
Même ton dos nu ne me fait pas rêver.
Ce soir où les promesses interstellaires ont été effacées. Une lueur d’espoir s’éteint et fait briller nos cœurs attachés.
Devant la glace, je regarde mon reflet dans les yeux. Le corps humide et grelottant de froid. Je m’agrippe à l’évier comme si ma vie en dépendait. Mes yeux me brûlent. Vous avez déjà essayé vous ? De faire une battle de regard contre votre propre reflet ? Avez-vous essayé ne serait-ce qu’une pauvre fois oser explorer vos profondeurs depuis la face arrière d’un miroir ? C’est glaçant. Une des sensations les plus désagréables de l’univers. Les larmes dévalent les joues à force de ne plus cligner, l’échine se tord, le cœur palpite et le sang transpire. Les mains tremblent et la peau devient bleue. Toute bleue. Morte, macabre et sépulcrale. Hideuse et pourtant, à cause de cette soudaine froideur, magnifique. Mais cela ne voudrait-il pas dire que notre propre reflet cause peur à notre âme ? Une simple image mobile de notre réalité devrait-elle infliger autant de questions, de doutes ? En théorie, le reflet n’est que nous même coincé dans un truc qui brille. Pourtant leur corps brûle, à ces reflets fantomatiques. Leur corps ne peut se regarder. Leur corps se sent mal parce qu’il n’arrive à ne voir que le mal en lui. Que la graisse qui dépasse du pantalon ou la chair si fine qu’elle n’en camoufle plus les os. Leur corps se sent mal parce qu’il ne leur appartient pas. Jusqu’à la preuve du contraire, c’est eux qui sont nos reflets et pas l’inverse. C’est notre étoile qui brille dans nos iris et pas celle de nos reflets. Et donc ils se détestent parce qu’ils ne sont qu’une ombre. Une petite créature éphémère vachement forte à la battle de regard. Cependant ce démon agit comme un grappin et nous emmène vers ce qui rend la vie plus grise que blanche : le noir. Couleur de tes yeux. Le cerveau se bat contre ses propres pensées, douloureuses et tranchantes, elles empêchent les yeux de se fermer même pour le temps d’un battement de cil. C’est peut être grâce à toi que je gagnerai cette battle de regard. Grâce à ton visage qui se dessine dans mon âme. Grâce au reflet de ta peau dans mes cellules cérébrales. Tu toques à la porte de mon crâne et y entres sans y être même invité parfois. Corbeau aux yeux sombres. C’est certainement ça l’amour. Mais est-ce un bon amour ? Personne n’a la réponse à cette question. Mais tes jolis iris paradent en rêves dans l’air obscur de mon univers… Comme une petite étoile qui brille dans son coin, seule encore, sans trajectoire. C’est une émotion sans mots. Juste le tableau d’une image dont tu fais le croquis quand je suis face à moi-même. Et les larmes ne viennent plus à cause de la sécheresse des yeux. Elles sont ramenées par la brisure de ma cage thoracique qui fait monter une pression en moi. Aussi poétique soit-elle, elle me fait du mal. Aussi horrible que cela puisse paraître, les larmes laissent un sourire entrer en scène. Et seul dans la salle de bain, l’image de ton dos nu avec moi dans la pièce me permet de sourire. Mon reflet se sent plus apaisé… Bien qu’il ne sache pas ce qui se passe dans mes neurones électriques. Je vois les muscles de son visage se relâcher, je vois ses dents heureusement apparaître. Ainsi je cligne. J’ai tenu trente-six secondes cette fois.
17 ans est un âge,
Où la vie nous offre des aigles aux ailes battantes,
Elle nous apporte, sur un plateau d’argent, tout ce dont nous tous rêvions : l’or.
L’or de vivre,
L’or de l’existence…
L’or de fumer un joint, puis boire du vin.
L’or de s’amuser…
Quand il le faut.
17 ans…
L’âge des garçons pas sérieux,
L’âge où il faut mourir pour être heureux.
17 ans est un âge que je dois encore découvrir,
Un an où mon côté fauve ne va pas s’endormir.
Un an où la vie nous sourira,
À en mourir.
Porté disparu dans le hall,
Je te regarde et vis de tes yeux lucioles
Brillants comme les rois des années folles
Où l’histoire de notre âge frivole,
Victorieux, grand comme un monopole
Vois une lumière aux banderoles.
Perdus comme aux pôles
Nord/sud sous cette glace qui nous colle,
Je te scrute, t’approchant de ma piaule,
Devant cette hypocrisie molle
Je te décortique dansant, fiole
Contenant mes sentiments et de l’alcool,
Éphémère est la trace rouge sur ton col ;
Le soleil est éclaté contre le sol.
Dans nos cœurs de jeunes humains
Se trouve un coffre aux souvenirs défunts,
Fermé par la fleur d’une renaissance
Mémoires de nos vies et leur évanescence
Tournent comme les aiguilles de l’horloge
Dont l’âge bientôt fera notre éloge ;
Où nos enfants qui courent dans le jardin
Ravivent nos souvenirs avant la fin ;
Un paradoxe de l’âge
Ressuscitant nos esprits sages,
Où s’écriront dans nos pages
Les histoires des enfances de nos parents,
Pleines d’amours ardents
Réunissant nos êtres, même non vivants.
Si je dois mourir un jour sur ton corps,
Je veux que mon cœur continue de battre,
Et que le tien se batte comme un mort,
Pendant que le diable, ne cesse de combattre
Pour nous prouver que l’amour est en tort.
Nos jolis corps sont vraiment nos tyrans,
Mon amour se mêle à ta peau magique,
Nos cœurs effrayés devenus migrants
Brillent comme un souvenir pathétique,
Ton sourire enchanteur que je te rends.
Ta peau aux tâches violettes te rend unique,
Gémissent nos voix lorsque tu me prends.
Penché vers les étoiles solaires
Cet enfant, beau comme la pluie
Noie son orage dans la nuit.
Son cœur peiné peint à l’aide de son ombre ses pensées à l’aquarelle sombre.
Un garçon, debout la,
Sous les larmes des nuages à raconter son naufrage.
Il a les yeux bleus,
Comme la pluie.
Il brille comme un malheureux,
Et la lumière luit.
Les larmes lui coulent sur les joues lentement,
Et les regards se tournent vers lui.
C’est un garçon qui pleure dans la nuit…
Juste un garçon qui pleure à cause de la vie.
Une histoire vraie et terminée,
Comme la peau blanche d’un vivant,
Mon corps en tendresse acharnée,