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de HENRY ROHMER Nour est une danseuse et vient d'une famille appartenant à un clan arabe criminel. Laurent est un ancien de la Légion étrangère que la guerre a transformé. Leurs chemins se croisent dans le demi-monde de Marseille, ville portuaire du sud de la France. Mais pour le clan de Nour, leur amour est un crime digne de mort. Ils n'ont aucune aide à attendre de la police impuissante. Lorsque Laurent est attaqué par des voyous du clan et tue deux d'entre eux, la situation des deux jeunes gens semble totalement désespérée. Laurent décide alors de prendre les choses en main...
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Dans les rues de Marseille : Thriller
Copyright
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
de HENRY ROHMER
Nour est une danseuse et vient d'une famille appartenant à un clan arabe criminel. Laurent est un ancien de la Légion étrangère que la guerre a transformé. Leurs chemins se croisent dans le demi-monde de Marseille, ville portuaire du sud de la France. Mais pour le clan de Nour, leur amour est un crime digne de mort. Ils n'ont aucune aide à attendre de la police impuissante.
Lorsque Laurent est attaqué par des voyous du clan et tue deux d'entre eux, la situation des deux jeunes gens semble totalement désespérée.
Laurent décide alors de prendre les choses en main...
Un livre CassiopeiaPress : CASSIOPEIAPRESS, UKSAK E-Books, Alfred Bekker, Alfred Bekker présente, Casssiopeia-XXX-press, Alfredbooks, Bathranor Books, Uksak Sonder-Edition, Cassiopeiapress Extra Edition, Cassiopeiapress/AlfredBooks et BEKKERpublishing sont des imprints de
Alfred Bekker
Roman par l'auteur
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Tout ce qui concerne la fiction !
Marseille s'éveille à une nouvelle aube, la lumière de l'aurore perce à travers les falaises sauvagement découpées et danse sur les bateaux qui se balancent doucement dans le vieux port. La ville se dresse, contrastée, entre une agitation essoufflée et un calme rêveur. Ici, où l'odeur des croissants frais se mêle à l'haleine salée de la Méditerranée, vivent des gens venus du monde entier, pris dans un jeu éternel de douceur et de perdition.
Dans la rue des Pistoles, caché derrière un voile de néons sales, Luigi ouvre son petit café. Luigi est un Napolitain aux cheveux gris, au cœur d'or et au passé dont il parle rarement. Entre les machines à expresso et les tables en marbre, il se remémore la soirée d'hier - une soirée au cours de laquelle Céline, une strip-teaseuse très belle du cabaret Le Chat Noir, a reçu une visite douteuse.
Céline danse encore dans les ombres de la nuit qui se faufilent dans ses cheveux comme des mains invisibles. Marco, son ami mais aussi son mac, est déjà assis au comptoir du bar à whisky "La Sirène Rouge". De ses doigts rugueux, il caresse le bord d'un verre, perdu dans ses pensées. C'est un homme à l'allure féroce, toujours sur le qui-vive, toujours renfrogné. Son regard croise brièvement celui de Fernand, le patron du bar, un ancien boxeur dont le visage est traversé par une cicatrice au-dessus du sourcil gauche, comme un éclair.
Fernand se retourne et grogne quelque chose à propos du mauvais temps, mais en réalité, il observe l'ombre informe qui se tient en embuscade à l'entrée du bar. C'est Alphonse, un vieux pickpocket qui, malgré son apparence en haillons, se déplace habilement dans la masse humaine de la ville. Ses mains sont agiles, ses yeux perçants, et personne ne remarque qu'il dérobe le portefeuille d'un habitué ivre.
La rue St. Ferreol est presque vide à cette heure matinale, à l'exception de Jacques, un petit dealer de drogue qui se livre à un obscur troc dans un coin sombre. Sous son long manteau se cachent de petits sachets en plastique remplis d'illusions prometteuses. Son client, François, un jeune homme emmêlé aux bras tachés d'aiguilles, jette des regards hâtifs autour de lui avant qu'ils ne procèdent au bref échange.
Dans l'ombre de la cathédrale de La Major, Paulette est assise, une vieille femme noueuse que tout le monde connaît sous le nom de "la sorcière". Elle propose des onguents de guérison et des prédictions, sa main ridée serrant un peigne décoratif en ivoire que Fernand lui a donné en gage pour un marché oublié depuis longtemps. Ses yeux sont vides, presque fantomatiques dans son visage sans âge, mais elle voit plus que la plupart des gens ne le soupçonnent.
De l'autre côté de la ville, près de la station Doc, un groupe de rockers sort du bar "Le Hell Hound". Leur chef, Vincent, un géant barbu aux bras tatoués dont les motifs racontent des histoires de violence et de loyauté, allume une cigarette. Ses hommes le suivent, des ombres avec des flashs sourds de loyauté et de crime. Ils parlent d'une "affaire" nocturne à venir, qui ne recevra ni la lumière de la légalité ni celle du jour.
Sur les quais, Camille, une sans-abri bien connue de la ville, se traîne de bateau de pêche en bateau de pêche, à la recherche de quelque chose à manger. Son visage est celui d'un ange, ruiné et blanchi par le soleil, ses vêtements sont déchirés et sales, mais ses yeux, ses yeux sont vivants. Parfois, elle parle à des compagnons invisibles, parfois elle marmonne le savoir suspendu de la rue.
Marseille palpite dans ce jeu d'ombre et de lumière, entre honneur et trahison, dans la lutte pour le pouvoir et la survie. Une ville comme un océan déchaîné, toujours en mouvement, jamais en repos, mais pleine de gens qui vivent leurs histoires, les tissent et parfois, comme maintenant, sont pris dans la toile d'une histoire bien plus grande. Une toile qui commencera bientôt à se tisser autour d'eux tous, silencieusement et inexorablement.
*
Laurent regarde au loin, adossé à un pilier froid du "Club Paradis". Le doux murmure de la ville derrière lui se fond en un bruit de fond monotone qu'aucune de ses pensées ne parvient à percer. Laurent se remémore les jours passés à la Légion étrangère, cette période qui l'a façonné comme le feu sur l'acier.
Il n'était guère plus qu'un enfant perdu lorsqu'il s'est engagé dans la légion. Les larmes de sa mère lorsqu'il leur a tourné le dos sont la dernière image claire de son enfance. La décision de commencer une nouvelle vie, sans le poids de son passé, impliquait aussi un nouveau nom - Laurent. La Légion lui a imposé une discipline ; un entraînement impitoyable qui l'a poussé à bout, physiquement et mentalement.
Il se souvient avoir lutté aux frontières inhospitalières de la forêt tropicale de Guyane française, où l'air était si lourd qu'il s'imposait à ses poumons comme un boulet. Les patrouilles quotidiennes dans les forêts sans fin, le bourdonnement constant des insectes, le rugissement occasionnel d'un jaguar au loin. Dans la Légion, il a appris à compter sur ses camarades, car la survie était un effort collectif. Mais cela ne signifiait pas que la confiance était facile à trouver.
L'un des chapitres les plus sombres de son époque a commencé dans une petite ville du Sahel. La mission était simple : apporter une aide humanitaire à un village isolé. Mais ce que Laurent et ses camarades ont trouvé était un champ de bataille sanglant, résultat d'une attaque par des seigneurs de guerre locaux. C'est là que Laurent a vu la cruelle réalité de la guerre. La vue de huttes brûlées et de corps mutilés hante encore ses cauchemars. Il a trouvé ce qu'il restait d'humanité - des morceaux de verre qui parlent d'espoir plus qu'ils ne le préservent.
Laurent a été récompensé pour son courage lorsqu'il a sauvé son unité lors d'une impitoyable embuscade. Il a porté son camarade Jean, blessé, sur son dos pendant des kilomètres, alors qu'il saignait lui-même et que les balles sifflaient à proximité. Jean serait mort si Laurent n'avait pas agi. Mais ce courage n'était pas né de la gloire, mais du pur désespoir et de la responsabilité. Après cet incident, il a été promu au grade supérieur - et son dilemme moral était de savoir comment il devait lui-même donner le commandement à quelqu'un qui le jugeait.
Mais l'éclat de l'héroïsme a vite disparu sous une couverture d'auto-reproches et de traumatismes. Il se souvient des nuits dans le désert, où le froid était presque aussi mortel que la chaleur du jour, et des voix et des visages de camarades qui se fondaient dans l'obscurité. La camaraderie s'opposait à la brutale réalité de la guerre, et l'amitié se terminait souvent par la mort.
Lorsqu'il a finalement quitté la Légion, Laurent n'était plus le garçon qu'il avait été. Il portait les cicatrices et l'amertume d'une existence faite de violence et d'innocence perdue. Il essayait de trouver sa place dans le monde normal, mais les souvenirs ne le quittaient pas. À Marseille, il a trouvé une sorte d'ancrage au "Club Paradis". Là, où la lumière des enseignes au néon se brisait à travers les vitres sales, il trouvait une sorte de sérénité. Son travail de videur lui donnait une structure, mais les vieux instincts ne s'envolaient pas ; l'attention tendue au moindre mouvement, la confiance tendue en ses propres sens.
Laurent dirige son regard vers la ville qui s'étend à ses pieds et prend une profonde inspiration. Chaque personne qui passe devant lui, chaque bruit qui s'échappe du club lui rappelle que sa place est désormais ici. La Légion est peut-être derrière lui, mais les enseignements et les cicatrices de la guerre sont indélébiles. Et dans ce Marseille nocturne, au milieu du flot continu de la vie, il cherche une nouvelle forme de paix - une quête qui l'entraîne inévitablement dans un autre enchevêtrement, alors que les ombres s'allongent et s'épaississent autour de la ville.
Un moment particulièrement marquant de la période de Laurent dans la Légion étrangère s'est déroulé dans les sombres étendues du Tchad. Il s'agissait d'une mission qui aurait dû être simple et routinière : escorter un convoi d'aide humanitaire vers une colonie isolée près de la frontière soudanaise.
Mais ce jour-là, peu avant le coucher du soleil, alors que les véhicules du convoi traversaient un étroit canyon de collines rocheuses, le destin a frappé. La gorge était silencieuse, un silence menaçant qui donnait une sensation inquiétante. Soudain, Laurent entendit le bruit trompeur d'un tintement métallique qui résonnait dans les collines - une bombe à retardement.
Une détonation assourdissante a déchiré le silence, suivie d'une onde de choc qui a déchiqueté les premiers véhicules du convoi. La fumée et les débris tourbillonnèrent dans les airs et furent immédiatement suivis par un tir immédiat et intense de mitrailleuses ouvertes depuis des positions en altitude inconnues.
Laurent a sauté à couvert et a ordonné à son unité de prendre des positions défensives. Au milieu du chaos, il pouvait entendre les cris des blessés et les instructions nerveuses de ses camarades, tandis que l'écho des balles de fusil se répercutait sur les parois rocheuses. Le temps semblait s'étirer dans ces moments-là, chaque seconde étant une lutte contre la mort imminente.
C'est alors qu'il la vit - un petit garçon d'à peine dix ans, échoué entre les épaves des véhicules, tremblant et pleurant. Laurent a vite compris le danger : l'enfant se trouvait directement dans les tirs croisés. Sans réfléchir, sans prêter attention aux avertissements de ses camarades, il a sprinté hors de son abri. Il a senti l'adrénaline battre dans ses veines alors que les tirs fusaient autour de lui et que le monde commençait à se brouiller autour de lui. A cet instant, une seule chose comptait : la vie de cet enfant.
D'un seul mouvement, il s'est jeté sur le garçon, a couvert son corps avec le sien et a roulé derrière un fragment de véhicule brûlé. Il pouvait sentir les mains tremblantes du garçon s'agripper désespérément à sa poitrine tandis qu'il lui parlait pour le rassurer et qu'il entendait les battements de son propre cœur contre la symphonie furieuse des balles et des explosions.
Après des minutes qui semblaient interminables, alors que les renforts arrivaient de la ligne arrière et repoussaient peu à peu les assaillants, Laurent a réussi à mettre le garçon en sécurité. Ce n'est que plus tard, dans le silence qui suivit la bataille, qu'il sentit la douleur brûlante à son côté. Une balle l'avait touché, manquant de peu le gilet pare-balles. Mais la douleur physique a été masquée par le succès triomphal et la survie du garçon.
Alors qu'il attendait son évacuation, il se souvint de Jean, accroupi à côté de lui, qui lui tapota doucement l'épaule. "Tu as été un héros aujourd'hui, Laurent", dit Jean d'une voix rauque.
Ce moment a profondément marqué Laurent. Il a réalisé qu'il n'était pas seulement un soldat, mais aussi un protecteur. L'honneur et le prix de la vie qu'il avait payés restaient attachés à son esprit. Cet acte de courage lui avait révélé une nouvelle dimension de l'humanité, tout en ne parvenant pas à neutraliser l'ombre sinistre de la guerre et de la violence.
Depuis ce jour, Laurent portait autour du cou un médaillon en acier, cadeau du garçon sauvé et de sa famille. Trois mots étaient gravés sur le médaillon : "Courage, Honneur, Devoir". Cicatrisés trois fois dans le corps et l'âme, ces principes l'ont aidé à trouver son chemin à travers les épreuves de la vie, même lorsque Marseille l'a rattrapé.
Laurent fait tourner le médaillon d'acier entre ses doigts, son esprit toujours plongé dans les souvenirs de ce moment marquant. Le crépuscule sur Marseille commence à se transformer en une nuit noire d'encre, seulement interrompue ici et là par les lumières vacillantes de la ville. Il remet le médaillon sous sa chemise alors que le club "Paradis" s'anime derrière lui et que les premiers noctambules entrent.
Nour, la jeune danseuse qui s'est appuyée contre le mur à côté de lui, remarque son regard perdu dans ses pensées. "Tu penses encore à avant, n'est-ce pas ?" demande-t-elle doucement en lui lançant un regard perçant. Laurent se contente de hocher la tête et de répondre par un faible sourire. Il y a des choses que même les mots ne peuvent pas saisir complètement.
"Il y a des nuits où les esprits sont plus bruyants", finit par murmurer Laurent en observant les gens qui passent. Il sait que la vie ici, bien que loin des champs de bataille du Tchad, réserve ses propres combats.
Il s'en rend particulièrement compte lorsqu'un homme aux épaules larges et à la démarche déterminée s'approche du club. Il s'agit d'Antoine, un criminel de clan notoire dont la simple évocation fait habituellement frissonner. Laurent se raffermit intérieurement, son regard alerte et attentif comme toujours. Il est conscient de la puissance et de la dangerosité qui émanent d'Antoine. Nour sursaute légèrement en le reconnaissant et entre prudemment dans le bar pour éviter tout autre problème.
"Salut, Laurent", le salue Antoine avec un sourire acide qui n'atteint pas les yeux. "Toujours le portier du Paradis, hein ?"
"Oui," répond calmement Laurent. "Ici, au moins, il y a des règles que l'on peut comprendre".
Antoine rit doucement et s'approche de lui. "Nous avons tous nos règles, n'est-ce pas ? Mais toi, mon ami, tu devrais savoir que cette ville se complique de jour en jour. Tu pourrais très bien utiliser tes compétences pour des choses plus rentables".
Laurent sent la proposition sous-jacente dans les paroles d'Antoine, mais les années passées dans la Légion lui ont appris que toute apparence peut être trompeuse et que toute alliance a un prix. "Je suis content comme ça", répond-il brièvement, laissant sa main glisser avec précision sur la porte en laiton du club pour permettre à Antoine d'entrer.
Lorsque le criminel disparaît à l'intérieur, Laurent reste dans le silence éveillé et respire profondément. La ville, il le savait, était un enchevêtrement d'intrigues et de dangers qui n'avait rien à envier à celui d'une zone de guerre. Mais ici, on ne se battait pas avec des fusils et des grenades, mais avec des regards, des mots et des stratégies souvent plus meurtrières que n'importe quelle balle.
Dans un bref moment de calme, il observe les visages qui défilent : des voyageurs, des rêveurs, des âmes perdues. Chacun recèle un secret, une histoire qui fait partie de la mosaïque complexe de cette ville.
Il entend au loin le chant discret de Paulo, qui est désormais devenu une mélodie de fond familière. Les chansons sont comme des contes de fées envoûtants qui enveloppent la ville et couvrent les bords rugueux de la vie juste assez pour ne pas briser le cœur.
La nuit continue de s'écouler et avec elle le flot continu de personnes qui se déversent dans le club. Laurent reste son gardien silencieux, un observateur implacable qui protège la ville et ses enfants. Il sait que chacun ici mène ses propres batailles, mais qu'il faut parfois quelqu'un pour maintenir l'ordre dans l'ombre, même si cet ordre repose sur des bases inclinées et fragiles.