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Les textes de ce recueil, rédigés entre 2015 et 2023, puisent leur inspiration dans l’actualité mondiale ainsi que dans des histoires personnelles et intimes. Ils décrivent un monde à la fois injuste et cruel, mais également porteur d’espoir. Cet ouvrage, imprégné de poésie, d’humanisme et de colère, est un véritable hymne à la vie et une ode à la liberté.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Avec son premier recueil, "Absence", publié en 2016,
Aude Marmuse-Beylemans a présenté des textes inédits rédigés alors qu’elle était encore très jeune. Grande amatrice de lecture et de musique, elle poursuit sa carrière d’écrivain. Pour elle, l’écriture est bien plus qu’une activité ; c’est un moyen d’exister, d’exprimer ses émotions, et de se révolter. Écrire représente pour elle la liberté.
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Aude Marmuse-Beylemans
Du bruit et des silences
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Aude Marmuse-Beylemans
ISBN : 979-10-422-4194-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Nous sommes tous différents.
Ça nous fait un point commun.
Sandrine Fillassier
J’ai rêvé, hier, d’un jour plus beau,
Assise à l’ombre des figuiers.
J’ai rêvé, parfois, d’un soleil plus chaud,
Entourée de mes frères, je me reposerais.
Les enfants, déjà grands, auraient ces rires complices
Que l’on ne comprend pas.
Des galets brûlants, sur la plage de Nice,
Monterait l’enivrant parfum du mimosa.
À travers les ruelles, au-delà des collines,
Les enfants, déjà grands, inventeraient le monde.
À l’ombre de l’olivier, l’Esterel qui domine,
Frères et sœurs s’unissent, en formant une ronde.
Les huiles et les fleurs aux couleurs flamboyantes
Attisent les envies de nos cœurs retrouvés.
À l’ombre du pin, sa sève si odorante,
En famille, le repos, la paix si mérités.
Les enfants, déjà grands, nous diraient de leurs yeux :
« Pourquoi, mon Dieu ? Qu’avons-nous manqué ?
Les rires, les pleurs, les souvenirs heureux ? »
Enivrés de jeunesse, à l’ombre des palmiers.
Sur la promenade, à la fraîcheur du soir,
Les frères, les sœurs, les enfants déjà grands,
Au clair de la lune, le cœur rempli d’espoir,
L’espace d’un instant, rattraperaient le temps.
Assis à l’ombre des figuiers, sur les galets brûlants,
Sur le ponton, Majestic, sur un hamac tremblant,
Les frères, les sœurs, les enfants déjà grands,
Avec le père aussi, enfin, seraient vivants.
Été 2015
Deux milliards de dollars pour construire une tour
La plus haute du monde
Sur le sable de Dubaï.
Un milliard de dollars pour sauver des enfants
Parmi les plus malheureux du monde
Sur le sable d’Alep.
Que choisiriez-vous ? vous humble mortel ?
Que choisit l’élite ? Elle, immortelle ?
Je vous laisse deviner…
Il faut dominer le monde
Pour voir de haut mourir les enfants.
Avril 2016
Je suis entrée en résistance,
J’ai choisi le camp de la violence.
J’ai pris ma baïonnette et mon fusil,
En bandoulière sur mon cœur.
À la guerre je suis partie,
Sans un adieu, sans un pleur.
Je suis entrée en résistance.
J’ai choisi le camp de la souffrance.
Face au combat j’ai tremblé de peur.
J’ai armé mon fusil ; j’ai tiré.
Des hommes sont tombés…
Des terroristes, des menteurs.
Je suis entrée en résistance.
J’ai choisi le camp de la vengeance.
Contre la barbarie des hommes barbus.
J’ai vengé le Bataclan, Nice et Charlie.
Des têtes sont tombées, barbues,
Sur le sable de Syrie.
Je suis entrée en résistance.
J’ai choisi le camp de l’insolence,
Et j’ai dressé mon poing levé.
Je n’ai pas peur de cracher
Sur leur Coran dénaturé, sur leur Islam bafoué,
Sur leur religion défigurée.
Je suis entrée en résistance.
Je voudrais choisir le camp de l’insouciance,
Raccrocher ma baïonnette et mon fusil.
En bandoulière, sur mon cœur,
Porter l’espoir, porter la vie.
À jamais oublier la peur.
Août 2016
Un attaché-case de politicien
Un kilo de poudre blanche
Douze kilos d’argent blanchi
Des promesses électorales
Une urne à double fond
Une Légion d’honneur
Une veste retournée
Un compte bancaire en Suisse
Une École Nationale de l’Administration
Un discours mensonger
Un juge, un avocat, une affaire d’État
Une mallette de P.D.G.
Un kilo de poudre blanche
Douze kilos d’argent blanchi
Un parachute doré
Des syndicalistes en colère
Une semaine de 35 heures
Une retraite anticipée
Plusieurs milliers de chômeurs
Un compte bancaire en Suisse
Un fonds de pension américain
Un juge, un avocat, des affaires louches
Un sac à dos de djihadiste
Un kilo de poudre blanche
Douze kilos d’argent blanchi
Un exemplaire du Coran contrefait
Une ceinture d’explosifs, une bouteille de gaz
Un burkini, des tours jumelles
Un voyage en Turquie, une fiche S
Une salle de sport dans une cellule
Un passeport belge, un visa syrien, un permis de tuer
Un billet d’avion, un ticket de métro, une place de concert
Un juge, un avocat, des extraditions
Un sac Vuitton
Un gramme de poudre blanche
Une liasse d’argent (blanchi ?)
Une montre Rolex
Un dîner au Fouquet’s
Un iPhone 7
Une croisière aux Caraïbes
Un compte bancaire au Panama
Un duplex dans le seizième
Une villa en Corse, un studio à Courchevel
Un juge, un avocat, des pots-de-vin
Un sac de sport
Un kilo de poudre blanche
Douze kilos d’argent blanchi
Des produits dopants
Un transfert de plusieurs millions
Une retraite à trente ans
Une icône publicitaire
Des JO, une coupe du monde, un mercato
Une FIFA, des athlètes déchus
Un tour de France, des seringues
Un juge, un avocat, des dessous de table
Un sac plastique de migrant
Un gilet de sauvetage
Un passeport périmé
Des passeurs bourreaux
Des canots bourrés
Une jungle calaisienne
Des familles décimées
Des guerres de religion, des minorités
Une ONG
Dix mille euros pour une traversée
Un juge, un avocat, des expulsions
Un tabernacle
Une soutane, une kippa, une mosquée
Un Jésus en croix
Un calice, un chandelier, un minaret
Des versets, des paraboles, des mensonges
Une église orthodoxe, un dalaï-lama
Une papamobile, un islam modéré
Des moines bouddhistes, des intégristes
Des enfants souillés, des enfants trahis
Un juge, un avocat, une absolution
Un caddie de supermarché
Un kilo de farine
Un ticket de caisse excessif
Des œufs de batterie
De la viande de cheval
Des produits bio, des produits discount
Une caissière surdiplômée
Un vigile black
Une tête de gondole
Des profits, des bénéfices, de la rentabilité
Un juge, un avocat, des licenciements
Dans mon sac moi j’ai juste
Un kilo de rêves
Trois sous pour le métro
Des photos de mes enfants
Des cartes de fidélité
Un mouchoir pour pleurer
Des lunettes de soleil
Un permis de circuler, une carte d’identité
Un crayon, du papier
Je n’ai pas besoin pour me défendre
De juge ou d’avocat.
Septembre 2016
N’en déplaise à vos collègues, écrivains coincés
Du siècle d’antan, moustachus, ventripotents,
Qui vous trouvaient scandaleuse et délurée,
Vous avez changé les codes, à Paris, Nohant.
Dans votre redingote, sortie de l’armoire
De votre amant, et portant des pantalons noirs,
Vous maniez la plume autant que le cigare,
A Paris, à Nohant, seule dans votre boudoir.
Vous damez le pion à Simone de Beauvoir !
Avec son « Deuxième sexe », elle est en retard.
Flaubert sentait en vous l’idéal féministe.
Naissance d’un troisième sexe, avant-gardiste.
À Casimir, les enfants, l’ennui à Nohant ;
À Paris c’est fête, Figaro, amours, amants,
Frédéric et Alfred, musiques et romances.
Aurore Dupin, la féministe en avance !
Mars 2016
Il était une fois une fillette aux yeux d’azur
Qui s’ennuyait ferme et rêvait d’aventures.
Elle suivait un lapin qu’elle avait vu en rêve
Elle lui courait après sans aucune trêve.
Elle rencontra de drôles d’êtres : le chapelier fou,
Une reine absurde et un chat mystérieux.
Grandissait ou bien rapetissait d’un seul coup,