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Une seule question : « Est-ce que l’homme vaut encore le coup Lorsque ses jambes ne le tiennent plus debout Et que ses bras lui font quelquefois défaut Tout ça juste pour une tumeur au cerveau ? »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Actif dans le secteur para-agricole et ayant repris une exploitation familiale,
Fabien Bourdon arrête ses activités après la découverte d’une tumeur au cerveau. Pendant sa rééducation, il se lance dans l’écriture du recueil de poésie "En vrac", comme une preuve de ses capacités malgré son handicap.
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Seitenzahl: 35
Fabien Bourdon
En vrac
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Fabien Bourdon
ISBN : 979-10-422-2940-5
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Les choix, on en fait dès notre plus jeune âge
C’est même eux qui déterminent qui on est
Les choix faciles, comme ce que l’on mange
Et ceux qui décident des chemins empruntés
Quand on est gosse, on oriente nos décisions
Mais quand on grandit, il faut bien les assumer
Ça dépend beaucoup de notre éducation
Faut pas oublier, par nos choix on est jugé
Bien même si on dit qu’on est insensible
Et au fin fond de nous-mêmes, on est touché
Ce choix doit être réfléchi au possible
Pour ne pas, plus tard, avoir à le regretter
Peu importe l’obstacle que l’on doit franchir
Faut que notre choix permette d’y arriver
Toute action est un choix qu’il faut définir
C’est pour ça qu’il ne faut surtout pas se planter
Le temps que l’on met à choisir nous définit
Quand on est sûr de soi, nous sommes rapides
Mais quand on hésite et qu’on est indécis
On ne veut surtout pas faire un choix stupide
Le choix n’est pas possible pour tout le monde
Alors il faut surtout savoir en profiter
Ne pas hésiter une seule seconde
Car notre dernier choix est déjà décidé
1910, je pointe le bout du nez
Je gambade, je trotte, je suis heureuse
Et tranquillement dans l’herbe verte du pré
Oiseaux, papillons en bordure de Meuse
L’entraînement, avec ma mère, c’était le top
Dans les bois, on débardait toute la journée
Vu notre élan, pas question de dire STOP
Dans le silence des feuilles de la forêt
La journée finie, on rentre à l’écurie
Une bonne ration de foin et un sceau de grains
On est traité bien pire que des rois ici
On aime le bûcheron, qui nous entretient
Il nous pouponne et nous nous faisons brosser
Et il nous fait passer avant lui et les siens
Pas de repos pour les braves, il faut bosser
Pour nourrir sa tribu et gagner trois fois rien
7 ans se sont écoulés, c’est le calme plat
Plus de débardage, ni travaux dans les bois
Deux années que le bûcheron est au combat
Femme, enfants s’occupent de nous pas le choix
Peu après, on apprit qu’il ne reviendrait pas
Mais qui allait s’occuper de nous à présent
Mais mon histoire ne se termine pas là
Un cheval de trait ça peut servir sur le champ
Et ils allaient avoir besoin de mes talents
J’ai été réquisitionné le lendemain
Je partis sous les pleurs de femme et enfants
Je ne comprenais pas pourquoi tant de chagrins
Sur place, j’ai compris bien l’horreur que c’était
Le silence a fait place au bruit des tirs
Là une mitrailleuse m’était destinée
Et j’ai compris ce que je devais accomplir
Sa place était en haut de la colline
Et accompagné nous nous mettons au travail
On la tire au milieu de la vermine
Dans la boue, les cadavres et la tripaille
Mon coéquipier est tombé de fatigue
Dételé, ils l’ont abattu d’une balle
Ayant vu cela, je contracte mes gigues
Et fais parler ma puissance animale
Et le convoi arrive à destination
Voyant, de haut, cette véritable tuerie
C’est ainsi je m’aperçois que l’homme est con
Pour un bout de terre, ils s’entre-tuent ainsi
Aujourd’hui je suis libre, la guerre finie
Je ne peux plus faire confiance à l’homme
Et j’ai retrouvé la verdure des prairies
Être loin de ce monde qui me rend folle