7,99 €
« Ce n’est pas ainsi que l’on agit, me suis-je dit dans l’empressement de mes pas. Elle me tuera, c’est certain, répétais-je à chaque pas accéléré et apeuré. Je sortais sur le pas de la porte comme une voleuse. En effet, je lui avais volé l’opportunité de s’exprimer, en pleurs ou en rires, sous couvert de fausses indifférences. J’avais volé la rupture. »
À PROPOS DE L'AUTRICE
Princesse Feussouo se consacre à l’étude du théâtre, s’inspirant de son parcours artistique ponctué d’expériences au Cameroun, en France et au Québec pour sonder les intrications des relations humaines dans ses œuvres.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 30
Princesse Feussouo
L’ère du ghosting
Théâtre
© Lys Bleu Éditions – Princesse Feussouo
ISBN : 979-10-422-1836-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À tous ceux et celles que j’ai cru aimer
La nostalgie me hantera jusqu’au dernier jour et je disparaîtrai dans les limbes, en restant pour toujours le fantôme amoureux de vos esprits désinvoltes.
Int/ext. Cadre de fenêtre – Day
(La caméra se porte sur SIN, celle-ci danse dans un salon, sa pipe à la bouche, ses ami·es dansent en cercle, se lancent dans des mouvements exagérés avec grâce. La scène s’apparente à une peinture baroque.)
CUT TO
(Noir et blanc, la caméra se rapproche de Mbemko au fur et à mesure.)
(Mbemko [lunettes sombres aux yeux] chuchote au creux du téléphone et prend une cigarette entre ses doigts.)
(Brusquement, elle raccroche le téléphone, ses mains tremblent et dansent de frustrations.)
CUT TO
(Mbemko déambule dans les ruelles à l’architecture haussmannienne, on la suit de dos. De temps à autre, elle s’arrache les cheveux, les mains frustrées, sa cigarette au bout des doigts.)
Ces derniers mois, les souvenirs de nos rencontres tournent en boucle. Comme les manèges, lorsqu’on en abuse, on a le vertige, on devient malade et on vomit.
Exactement.
Je nage dans l’eau changée en vin par tes soins,
Je nage dans l’alcool de dépanneur,
Je nage dans les restes d’alcool fort, tu sais, ceux cachés dans les tiroirs et exposés uniquement aux événements de famille.
L’eau-de-vie aux yeux des invités assoiffés coule sous les veines de mon âme esseulée avec certitude : la première fois que je t’ai conviée, tu étais saoule et la dernière fois aussi.
Avant toi, je buvais peu.
Je me souviens encore de notre premier verre.
Je t’ai répondu vaguement avec un sourire naïf aux lèvres. Un sourire que je peine à retrouver depuis, d’ailleurs.
— Capricorne, ascendant cancer.
D’un air hautain qui ne te quittera jamais, tu as laissé tomber ces simples mots :
— Bitch émotionnelle.
Tu avais raison. Je ne sais pas si Bitch et émotionnelle vont de pair, mais ça fait l’affaire.