La fable du miroir - Gaëtan Denis - E-Book

La fable du miroir E-Book

Gaëtan Denis

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Beschreibung

"La fable du miroir" dévoile un périple intérieur sur six années, où Gaëtan Denis partage son voyage de jeune homme assoiffé de liberté. À travers poèmes, proses et chansons, il explore sa lutte contre la solitude et ses confrontations avec ses démons intérieurs. Malgré les tourments, l’amour, la musique et la quête de beauté éclairent son chemin. Entre ombre et lumière, son récit se dessine, ponctué de moments de légèreté et de contes enchanteurs. C’est le récit d’un rêveur solitaire, cherchant des réponses dans le miroir de son âme, toujours avide de leçons à apprendre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Gaëtan Denis, épris de musique, explore les délices sonores. La chanson, source d’inspiration initiale, lui a révélé la beauté des sons, la précision des mots et la fantaisie des formules, en réponse à son premier émoi amoureux. Désormais, l’écriture est son moyen d’apporter réconfort, partage et célébration.

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Gaëtan Denis

La fable du miroir

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Gaëtan Denis

ISBN : 979-10-422-2332-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À Alice, ma muse complice

Poème du mois d’octobre

Et possiblement de celui de novembre

Paris la nuit, le vent frais souffle, la Seine

Calme caresse l’atmosphère, voici la scène.

Un pont majestueux puis des rires et puis la Seine

Qui se plie, chargée d’histoires, victoires et puis peines.

Ce fleuve roi qui devant la Dame Liberté

Se prosterne. Deux êtres fragiles, cette beauté

Et puis mots, sourires, rires, mains timides aux côtés.

C’est ainsi que naît en secret une amitié.

Les jours passent lentement, insoutenablement,

Les questions ne cessent de hanter l’adolescent.

Une semaine, un lundi, un soir, un enchantement,

Une tête sur une épaule, deux mains, un sentiment.

Une vieille tour, une péniche, une statue, Paris ;

Ville lumière qui défile sous les pieds des amis.

Puis, au pied de cet immeuble, le cœur serré, ainsi,

Il la serre fort, il ne se sent plus ami.

Le cœur de cet homme est une épée en fusion,

Une arme en fusion frappée par le forgeron,

Son corps une mine d’or en pleine explosion.

Le garçon aime son forgeron.

Le forgeron fait vibrer son enclume.

L’enclume fume, saisit sa plume

Et résume cette histoire emplie de brume.

Que vos cierges pour lui s’allument !

Pour que l’enclume et le marteau,

De l’épée, ne soient plus bourreaux.

Un miracle, une merveille

Dans l’euphorie de cette dernière nuit de l’année,

Musique, alcool et rires changent de calendrier.

Et c’est ainsi que deux étrangers nez à nez

Brisent une frontière en cette première nuit de l’année,

Deux heures sous les étoiles semblant filer doux,

Le temps s’arrêtant hors de ce tumulte fou,

Et, sans bruit, pour ne pas déranger, un doux goût

Se dépose sur leurs lèvres, celui d’un baiser fou.

Et c’est ainsi que la lune brille dans le ciel

Perçant alors à jour ce corps à corps de miel

Bercé de tendresse et d’insouciance charnelle.

Cela fait désormais seize jours et seize heures

Que mon miracle Alice, visage de mon bonheur,

Transporte, au pays des merveilles, mon pauvre cœur.

Je t’aime

Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour,

Je t’aime quand je sens tes lèvres contre les miennes et ton corps vibrer contre le mien,

Je t’aime quand tu es loin de moi et que je peine à trouver le sommeil.

Je t’aime quand tu me parles de toi, de maquettes et de choses que je ne comprends pas,

Je t’aime quand j’entends dans ton silence ta gorge et ton cœur se serrer.

Je t’aime quand tes yeux me sourient et m’envoûtent,

Je t’aime quand tu me dis des mots doux et brûlant de vérité.

Je t’aime quand tes passions sont jalouses de notre passion,

Je t’aime quand tu partages avec moi tes rêves, tes envies et tout ce que tu sais.

Je t’aime quand tu prends soin de moi et que, débordée et surmenée, tu prends le temps de me donner ton temps,

Je t’aime quand tu m’entraînes dans une discussion de philosophes et quand on s’amuse à refaire le monde.

Je t’aime quand tantôt confiante et extravertie tu me donnes ton rire

Et quand tantôt inquiète et discrète tu m’offres tes silences et tes doutes.

Je t’aime, je t’aime, je t’aime et de jour en jour de plus en plus, chaque jour ta beauté grandit et mon amour aussi.

Le paradis Alice

Pour certains le paradis n’appartient qu’au domaine céleste,

Mon étoile, je l’ai trouvée, et elle est bien terrestre,

Mon astre est sur Terre, mais avec elle j’ai voyagé comme dans un rêve,

Avec elle j’ai côtoyé la Lune et le Soleil, la Terre et le Ciel.

Cet astre m’a ébloui d’un feu doux et brûlant

Et j’ai bien cru faire partie de son univers galactique et onirique,

Jusqu’à ce qu’un soir, sous une discrète lueur lunaire, mon étoile ait soufflé,

Son feu s’est éteint, sa chaleur enfuie, ses braises réduites en cendres et mon cœur s’est brûlé.

Depuis cette nuit, la Voie lactée est nue, froide, vide et livide,

Le Soleil, lui, s’ennuie de la Lune et le Ciel a pris des rides,

La Terre, elle, est restée ce qu’elle était ; terre-à-terre,

Et tout ça s’est taché d’un arrière-goût amer.

Pourtant, au fond de mon foyer, une étincelle pétille,

Une lumière faible et ténue, qui, séparée de son paradis, a enfanté un espoir,

Caressant le rêve de s’envoler un jour dans la nuit des étoiles,

De revoir briller celle qui lui a donné la vie et qui aurait pu lui donner la mort.

Un foyer qui ne demande qu’à s’embraser pour renaître dans son pays merveilleux, celui d’Alice.

Pour que le phœnix resurgisse de ses cendres

Et pour que les flammes repartent à la conquête du cosmos,

Sans plus jamais le quitter.

On n’oublie pas

Il est une prose à laquelle j’ai pu m’adonner, à laquelle j’ai tant donné. ll est une prose, artisane de mes tourments, de la pluie qui coule sur mes carreaux.

Te souviens-tu ? Suis-je encore présent ? Dis, m’as-tu remplacé ? Dis, le ferais-tu ?

Avec le temps, M. Ferré, reste l’essentiel, survit la vie et jamais ne meurt l’amour,

Avec le temps, Léo, les souvenirs subsistent, oui le visage et la voix s’effacent mais on n’oublie pas les battements du cœur.

Lorsque la passion était, la passion est et sera, rien n’a été perdu, si ce n’est la solitude de glace qui revient toquer à notre porte.

Pour virer cette squatteuse, il nous faut faire face aux yeux et aux lèvres de celle qui l’avait fait passer pour morte.

J’ai peur, je l’aime, j’ai peur de ne découvrir qu’une fausse note fanée,

J’ai peur d’affronter sa vie, son bonheur débarrassé de mes mirettes de nouveau-né.

Pourtant, il me le faudra un jour, le jour de vérité arrive à grands pas, assourdissant ma mémoire,

Voilà mon Léo, qu’en sera-t-il, lorsque son visage et sa voix referont surface, de mes déboires ?

Le retour à l’hiver

Le visage et les yeux de mon fruit défendu ont refait surface,

Ébloui par l’incandescence du passé, je n’ai su leur faire face.

J’ai fait la sourde oreille, ma plaie peinant à cicatriser,

J’ai évité ton regard parce que j’ai toujours peur de sombrer.

Tu sais, je ne t’ai jamais oubliée, depuis le jour de notre rencontre tu es présente en moi, tu as comblé un vide en moi, tu m’as rendu « fort » et puis, tu m’as laissé, moi et mon trou béant et noir.

Huit mois après le jour où j’ai arrêté de vivre, mon cœur a boxé et mes yeux et ma bouche se sont ouverts, deux fois, face à tes yeux et face à ta bouche.

Une nouvelle nuit, un nouveau calendrier, cette hantise de perdre ce que j’ai déjà perdu, j’ai agi comme un enfant, dénué de rhétorique, ayant comme unique moyen de défense la fuite et le silence. Ta simplicité, ta spontanéité et ta naïveté m’ont rappelé à l’ordre, après un combat contre moi-même les touches de mon clavier ont cédé.

Dix mois après le jour où j’ai arrêté de vivre, dans une froide nuit de janvier, le soleil de tes lèvres, au loin, a su réchauffer ma nuit. La pénombre cachait ma peine et nous avons parlé, sourit et rit comme deux vieux amis, traversant ensemble le temps.

Et c’est, chemin rentrant, à la lueur d’un lampadaire, assis sur un vieux banc, que ma voix a tremblé, mon regard s’est abaissé et mon cœur s’est emballé, avant que tu répondes avec panache et fragilités. Je suis devenu muet, je me suis surpris en te souriant timidement, mes yeux ont furtivement croisé les tiens pour aussitôt s’en détourner.

En te raccompagnant jusque chez toi, une brise fendait le silence, nos yeux étaient peu souvent synchronisés et enfin, tu as de nouveau souri, dissimulant la bruine de tes pupilles. Et, lorsqu’a sonné l’heure de notre énième au revoir, mon âme et mon corps furent emparés d’une tension mystique voulant à nouveau unir nos lèvres et nos corps. Tes prunelles fixaient les miennes avec telle puissance, tu t’es penchée vers moi et j’ai cru sentir ce goût chaud et humide, cette jungle de tendresse, sur moi.

Mais… les arbres fruitiers de mon imagination ont toujours été trop fertiles. Mes pieds m’ont alors machinalement conduit au coucher. Je n’étais plus aux commandes. Cette histoire est riche et douloureuse, je suis Cat et tu es Patti. J’ai vécu la plus belle histoire d’amour du monde et la fin la plus absurde ma Lady. C’est le doute de la Terreur, il me faut encore un peu de temps pour te laisser partir dans ce monde sauvage.

Prière d’un chien féroce

Comment est-il possible dans ce monde que le dessein d’un homme aussi sain soit il soit rejeté avec tant d’indifférence ? Rejeté par ses paires.

Un homme illustre et reconnu par ses subordonnés, un homme intouchable a voulu, veut, m’écraser, me détruire. Il semble que ma fin soit son cheval de bataille. Parfois je me sens seul et abandonné mais au fond je sais que tu m’as donné ta force et « puisqu’ils me traitent comme un chien, alors je serai le chien le plus féroce ». Je suis ton serviteur, le frère de mon prochain, l’humble secours de mon frère mais c’est ce frère aujourd’hui qui m’oublie.

Je découvre ce monde où la nature humaine me déçoit, me dégoûte, m’attriste, non je ne veux pas croire que ce monde existe. Non, ce n’est pas possible ! Et puis si tout ça est vrai, alors je me battrai, peut-être pour rien ou bien pour le geste, peut-être pour tout. Ce doit être le panache de ces guerriers acculés qui se débattent dans l’espoir de sauver une cause perdue, ce doit être cette idée de liberté, ce résidu de vie resurgissant de l’enfance de l’Homme, qui a le pouvoir de garder les yeux ouverts, le vouloir de sauver le monde.

Maman

Comme une multitude de plumes : douce chaleur,

Comme la plume d’un auteur : revanche sur la mort,

De la tendresse d’une mère pour me rendre fort,

La fermeté d’un père : poème de mes pleurs.

Les louveteaux de ta meute veulent te remercier

De nous avoir donné ton lait, montré les dents

Face aux démons de nos vies, mordu nos tourments.

Toi mère de foi, spontanéité, vérité.

Dans le creux de tes mains, dans l’abîme de tes yeux,

Ce fut l’éclosion des miens, brillant dans ton bleu.

J’ai appris en toi, admiratif ou critique.

L’écho de nos âmes et nos silences qui s’écoutent,

Mon premier mot, de ma vie première pierre, voûte.

Dans le noir, ta lumière murmure « jamais n’abdique ! »

Un jour…

Un jour, le vent tournera, les nuages gris laisseront place à l’aube rose, un rose aux reflets de page blanche.

Ce jour-là, je me tiendrai droit, bien vivant, prêt à mordre, embrasser, boire, crier ma vérité et à jouir de ce ciel nouveau.

Je pourfendrai le faux, l’hypocrite, le superficiel et m’érigerai en un pont ralliant rêves et réalité, trop souvent séparés.

Discussions avec Hector

Dans les écumes de la bière et le froid de l’hiver, nous réchauffons nos âmes comme des chiens lécheurs de plaies. Nous accompagnons la brise qui fend le soir et les bouffées de fumée pour cacher nos âmes et comme pour désespérément ressentir notre intérieur brûler, le ressentir jusqu’au fond des entrailles. C’est une fin de journée, nous pouvons enfin vivre.

La vérité frappe à ma porte et je m’y accroche, nous passons la soirée ensemble, encore une soirée inattendue et tant attendue. Les vapeurs désinhibitrices aidant, nous nous plongeons dans le noir abyssal de nos questions et dans l’abîme de l’amour, peut-être pour y trouver un jour des réponses ou mieux, se les assimiler. Nous échangeons et tout y passe, avec le regard de l’enfant et parfois le recul du vieillard, apeurés, avides de découvertes, forts de nos expériences et déjà désillusionnés : les filles, l’amour sous toutes ses formes, la liberté, l’avenir, la mort et nous…

Je viens de finir un livre duquel j’ai retenu cette phrase : « Plus de tête, je n’avais plus à penser, je n’avais plus qu’à être ».

Une soif de liberté bien trop souvent étouffante. Nous avons tous deux ce besoin d’exorciser nos états d’âme, dans un monde où la simplicité se trouve galvaudée, nous l’avons, cette simplicité, mais ensevelie sous un monticule de complications et de mots, ces mots mêmes que nous usitons bien davantage pour la formuler que la vivre.

À toi, mon frère, vivons.

La nuit je vis

(Refrain)

La nuit j’rêve que la nuit je dors,

La nuit j’rêve que la nuit je rêve.

La nuit je vis, le jour je dors,

La nuit de peurs, le jour de hontes.

Sous la candeur solaire, je vais sans savoir où,

Sous la lueur lunaire, je pense et pense à où.

Mon corps s’abandonne sous le poids de la fatigue,

Mais ma cervelle fuit la mort, divague et navigue.

Après m’être noyé dans les images, la lumière,

Une fois le silence venu, je pense à mon père.

Et les draps et l’oreiller c’est trop p’tit pour moi,

Et moi la nuit j’aboie vers toi, en désarroi.

Il est trop tard, malgré moi j’lutte contre le vide,

Les loups hurlent à la lune, demain j’aurai des rides.

L’aube éclat’ra, alors mon esprit dormira,

Et brul’ra mon désir de vivre avant le glas.

À nos micros !

Les nuages blanchissent, la pluie devient rafraîchissante et c’est, dans les vapes de chaleur, entre 4 murs, protégé, que j’entends ma voix qui prend confiance et s’affirme et s’assume.

Là, derrière une vitre, elle transparaît et la transe me paraît vibrante et transparente. Un songe revient alors à ma surface ou, je crois, plusieurs rêves et comme un semblant de prophétie à la con, ce genre de fantasmes qui me font vivre, la bouche défiant le micro et le regard pris, épris et prédatant.

Mon frère parle, l’inconnue regarde, me regarde je crois, avec ses yeux sublimant un sourire plein de dents, et là chante pour moi Moustaki et sa nonchalance sereine et méditerranéenne.

Je ferme un peu les yeux, je m’isole et m’abrite sous un texte enrobé de mélancolie, une voix qui chante le possible, le retour d’un jardin.

7, 8, 9, 10 (…)

Comme un nuage plein de larmes

Sans soleil à protéger,

J’erre en pensant à tes charmes,

Ceux qui n’osent pas m’aborder.

Je me console en ton espoir,

Je t’ai trouvée, tu es partie.

Le sel de mes yeux, de te croire,

N’a de cesse de pleuvoir, revis.

Pour faire des gouttes sur mes joues des perles,

Que les battements de nos cœurs déferlent,

Fais-moi parcourir ton épiderme.

De ma semence, ils naîtront en ton germe,

Fruits, de ton sein en mon sein récoltés,

Songes élevés en glorieuse vérité.

Deux tétons au soleil

Le sable se fond sur l’étendue d’un corps déserté de tissu. Seul le vêtement réservé à l’extase de l’amant fait de l’ombre aux lèvres érogènes de la jeune femme. Et à sa croupe grainée de roche. Ce mirage callipyge aux couleurs du beau temps ouvre les perspectives d’un nouveau monde par la descente de ses jambes perlées d’eau iodée. L’une d’elles, dont le genou est caressé par l’air écumé, offre un toboggan glissant et vertigineux sur des pieds délicatement voûtés, l’un sur l’autre, comme pour se couvrir de chaleur charnelle.

L’échine fait danser sa silhouette, l’ascension des reins de la reine me fait planer sur ses fesses, miroitant la volupté en ses lèvres mouillées. Elle s’apprête à s’immerger de désir.

Une paire de grenades remonte les eaux, allégorie de l’espoir d’un matin juteux et sucré, une étreinte aux aires de terre inconnue. Un instant, emprisonné dans les volutes, la vigueur de mon corps gorgé de sang effleure le sable de son ventre. Cette créature chaloupée allonge sa grâce sur la plage. Elle sèche, les seins gouttés, gouttant les plaisirs de ses sens. Puis, ses doigts de finesse papillonnent. De son tissu à ses cheveux, en passant par son ventre, ils atterrissent sur ses tétons érigés vers mon ciel.

Deux tétons au soleil…

Morceau à quatre mains

Soirée plateforme

Le vent souffle sur nos balloches remplies de virilité, de fragilités et de liberté. La mer réchauffe nos pieds de son courant chaud. Quand vient minuit, gonflés par notre complice envie de chasser l’interdit, nous jetons sur le ponton nos maillots avant de nager. Nager, la lune découverte par l’astre de la nuit, dans l’horizon de jeunes fêtards, pour atteindre un îlot fait de plastique et de métal. Une barque ancrée. Nos esprits divaguant aux remous des vagues. C’est un bonheur simple et éphémère plongé dans la communion de deux amis de cour de macadam.

Bourre et bourre et ratatam.

Une bière à la main, François me narre sa coloc biennale avec l’adversité, je l’écoute, ému, fleur verte. Conscient que tous ses doutes et ses angoisses l’ont fait grandir, le quasi-ex-encagé me confie qu’il ne faut pas combattre la souffrance, mais l’accepter.

Dans l’enveloppe de cette parenthèse inattendue, nous nous épanchons. Chacun, par son témoignage, à l’aube de l’âge adulte, ou bien dans un âge sans nom, élève le petit copain devenu compère. Deux frères, marqués par la figure d’un père dans les airs ou les pieds bien sur terre, discutent dans l’osmose du cosmos.

Puis s’en vient un « Je t’aime » taciturne, nocturne.

Dans les émois du vent, comme une affabulation, une ponctuation, une jeune femme cachant de ses doigts ses seins vient parfaire notre plus-que-parfait d’un doux présent : ses tendres fesses. Pour une douce image du futur.

Il danse

Plongé dans une nuit solitaire et dans les limbes de ses songes, dans les vapes vaporeuses qui élèvent dans les volutes ses voluptés, il danse. Il danse en transe formée par son harmonie, en transe porté par la musique.

Puis il dort de plaisir, il rêve d’avenir.

Première fois

Samedi matin. Je casse des œufs, le crâne enfumé. Ma gueule de bois me fait la gueule et je ris jaune.

Hier, j’ai vécu une première fois. Cette nuit, je suis entré par la petite porte. Entré… Dans le monde des adultes ? Certainement pas. Il y a quelques heures, j’ai perdu ma fleur.