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Charles Perrault

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Beschreibung

Les contes de fées de Charles Perrault représentent une collection emblématique qui a marqué le registre littéraire du XVIIe siècle, se démarquant par son style narratif fluide et accessible. Ces récits enchâssent des éléments de folklore et de merveilleux, mêlant la réalité quotidienne à des méandres fantastiques. Perrault, à travers son écriture, exploite une langue raffinée, parsemée d'enseignements moraux, tout en s'inscrivant dans le mouvement littéraire du classicisme. Les contes tels que 'Cendrillon', 'La Belle au bois dormant' et 'Le Petit Chaperon rouge' sont imbibés d'une portée didactique, révélant des réflexions sur la nature humaine et les comportements sociaux de son époque. Charles Perrault, né en 1628 à Paris, était juriste de formation et un membre actif de l'Académie française. Son intérêt pour les contes traditionnels émanait d'un désir de préserver la culture populaire tout en l'embellissant pour le public cultivé. Perrault se positionna en tant que pionnier du conte de fées littéraire en adaptant et en transposant ces récits oraux, tout en leur donnant une structure narrative rigoureuse, ce qui les rendait appropriés à la société bourgeoise qu'il voulait séduire. Les contes de fées de Charles Perrault sont un incontournable pour quiconque souhaite comprendre l'évolution de la littérature jeunesse et les fondements des récits modernes. Leur subtil mélange de merveilleux et de sagesse morale offre aux lecteurs une expérience à la fois divertissante et enrichissante. Cette œuvre, pétrie d'imagination et de sensibilité, mérite d'être redécouverte et savourée dans sa pleine mesure.

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Veröffentlichungsjahr: 2022

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Charles Perrault

Les contes de fées de Charles Perrault

 
EAN 8596547442394
DigiCat, 2022 Contact: [email protected]

Table des matières

AUX JEUNES LECTEURS DES CONTES DE FÉES ET AUSSI UN PEU A LEURS PARENTS
NOTICE SUR L’AUTEUR ET SES CONTES
LE PETIT POUCET
LE PETIT CHAPERON-ROUGE
LA BARBE-BLEUE
LE MAITRE CHAT OU LE CHAT BOTTÉ
LA BELLE AU BOIS DORMANT
CENDRILLON OU LA PETITE PANTOUFLE DE VERRE
PEAU D’ANE
LES SOUHAITS RIDICULES
RIQUET A LA HOUPPE
LES FÉES
LE LOUP BLANC ET LES PETITS SABOTS ROUGES
L’ADROITE PRINCESSE OU LES AVENTURES DE FINETTE
GRIPPE-SAUCISSE
LE GÉANT PÉRIFÉRIGÉRILÉRIMINI
GOURMANDINET OU LA FÉE BERLINGUETTE

AUX JEUNES LECTEURS DES CONTES DE FÉES ET AUSSI UN PEU A LEURS PARENTS

Table des matières

Avant de donner la coupe à boire à l’enfance, trempez-y la lèvre et goûtez le breuvage; s’il n’est pas assez bon pour elle, purifiez-le.

De V.....

Les contes de Charles Perrault ont bercé notre enfance; notre jeunesse s’est réjouie à leur lecture, et maintenant nous les relisons encore.

Depuis plus de deux cent cinquante ans qu’ils sont écrits, ils ont passé par toutes les mémoires; et il n’est personne, même parmi les plus boudeurs, qui n’en ait gardé un riant souvenir.

Qu’on ne s’y trompe pas, ces fraîches légendes de fées, depuis longtemps populaires, le deviennent tous les jours de plus en plus encore: avec leurs aventures morales et amusantes, elles sont le premier code de toute jeune intelligence... et ces récits, qui, avant nous, ont tant fait rire nos grands-pères, feront rire et captiveront à leur tour nos enfants.

Maintenant, une question.

Quand Perrault a écrit ses contes, a-t-il pensé à la classe nombreuse et si intéressante que je viens de nommer? a-t-il eu spécialement en vue de faire un livre pour la jeunesse, et d’être en tous points irréprochablement convenable pour de jeunes lecteurs?

Personne ne sera de cet avis.

Perrault, dans cette œuvre, comme le bon La Fontaine dans ses Fables, a laissé couler sa verve facile. Son style a pris les allures qu’il lui a plu; sa phrase s’est taillée, son expression est venue comme bon lui a semblé... et de ce travail sans gêne il est résulté les contes que vous savez, contes s’adressant à tous, aux enfants et aux hommes, c’est-à-dire aux petits et aux grands enfants, mais n’étant point assez préparés, épurés ni châtiés pour être spécialement donnés en lecture à la jeunesse.

Quelques taches (et je dis taches par rapport aux jeunes esprits à qui l’on destine ce livre) se rencontrent à de rares intervalles et semblent, pour ainsi dire, égarées et faisant ombre à travers les fraîcheurs et les charmes de son style...

J’ose croire que l’on me saura bon gré de m’être imposé la tâche de les faire disparaître.

Voici à quel titre je l’ai entrepris:

Je suis père, et je me suis fait une religion de l’instruction de mon enfant.

La mémoire charmée par ce qui me restait de ces gracieux contes, je songeais à les lui mettre bientôt entre les mains.

Mais, en père prudent, je commençai d’abord par les relire moi-même, et les relire cette fois, non plus pour m’amuser, mais la loupe devant les yeux, et analysant; faisant dans ce cas comme la mère attentive, qui goûte la première au mets préparé pour son enfant, et veut, avant de le lui laisser manger, s’assurer de sa qualité et de sa saveur.

C’est en les relisant ainsi, en les pesant phrase par phrase, mot par mot, que j’y ai découvert les légères taches signalées tout à l’heure, et que l’idée me vint de passer la plume dessus.

En effet, doit-on songer à sevrer ses enfants de ces fantaisies, de ces féeries délicieuses?

Non; ce serait à plaisir ôter des mains du petit berger la bonne tasse de lait qu’il va boire.

Seulement si, sur la surface laiteuse, on remarque quelques grains de poussière, il peut bien être permis de les enlever.

En deux mots vous voyez mon but:

Perrault a fait un chef-d’œuvre, mais sans le destiner précisément aux enfants; ce chef-d’œuvre, mes bons petits amis, moi je veux vous le conserver, mais en le purifiant tout à fait à votre intention.

Ayez donc pleine confiance en moi; ne craignez point un vandalisme.

Votre conteur chéri, je vous le laisse tout entier: ce sera toujours le Petit Chaperon-Rouge, avec sa galette et sa mère-grand; le Petit Poucet, avec ses bottes de sept lieues; la Barbe-Bleue, avec sa femme curieuse et sa clef tachée de sang; et Peau d’Ane, avec son gâteau; et Cendrillon, avec sa petite pantoufle; et la Belle au Bois dormant, et Biquet à la Houppe, et tous les autres; — un respect religieux, et tout filial de ma part pour votre auteur, présidera à ma paternelle révision; il n’y aura rien de changé pour vous; non, rien, si ce n’est quelque imperceptible expression, la plupart du temps incompréhensible ou impropre, ou, tout au plus, quelque phrase vous parlant de choses inconnues ou en dehors de votre âge.

Non, mes chers enfants, ce n’est point un profane qui vient tailler et trancher cruellement dans le naïf trésor de vos légendes; c’est au contraire un ami, un père, qui, aimant par-dessus tout ces récits lointains et leur simple morale, a voulu, en toute humilité, mettre une dernière main à cette œuvre si attrayante, et la rendre entièrement propre à votre jeunesse et digne de vous.

Lisez, mes petits amis, lisez; Perrault eût été à ma place, il eût fait sans aucun doute ce que je viens faire aujourd’hui... ou, si l’on persistait à me dire qu’il a écrit ces contes exprès pour ses enfants, et que j’aurais pu me dispenser de ma tâche, je répondrais ceci: — qu’il faut alors que depuis deux cent cinquante ans l’acception de certains mots ait bien changé, et que ce qui, a-t-on la bonté de prétendre, pouvait passer dans ce temps-là, ne peut plus passer aujourd’hui.

Oui, mes chers petits lecteurs, le travail que je m’impose ici (et en disant cela je me répète) est une tâche toute cordiale et toute paternelle; oui, Perrault écrirait ses contes de nos jours (toujours en admettant, ce qui n’est pas, qu’il les ait écrits exprès pour la jeunesse), qu’aucune des expressions supprimées ou modifiées dans cette édition ne sortirait de sa plume; il se châtierait lui-même et bâtonnerait certains mots, et, songeant à son rôle de premier moraliste de l’enfance, il s’en rendrait tout à fait digne par la réserve de la pensée et la circonspection de sa phrase.

J’espère m’être à peu près mis à ce point de vue important, et, loin de redouter un blâme, je pense plutôt avoir pénétré dans les intentions des parents et devoir obtenir, de la part de quelques-uns, un remercîment affectueux et sincère; de la part de tous les autres, l’assurance de leur estime et leur approbation...

La lecture du livre, revu et corrigé, vous fera voir si c’est trop attendre.

F. FERTIAULT.

NOTICE SUR L’AUTEUR ET SES CONTES

Table des matières

Charles Perrault est né à Paris le 12 janvier 1628.

Il eut trois frères: l’un d’eux, Claude, médecin et architecte, est l’auteur du plan de la colonnade du Louvre.

Il fit des études laborieuses et brillantes.

Protégé par Colbert, il devint plus tard premier commis des bâtiments du roi.

Il s’occupa toujours avec ardeur de travaux littéraires, faisant tantôt des vers, tantôt de la prose.

Comme à bien d’autres écrivains, l’œuvre à laquelle il attachait peut-être la moindre importance est celle qui lui fit le plus de réputation: ce sont ses contes.

Eux seuls ont popularisé le nom de Charles Perrault, que, sans eux, bien peu d’entre nous connaîtraient aujourd’hui.

Il recueillit la matière de ces naïfs récits dans la bouche des nourrices de son temps, et il les habilla de son style aussi naïf qu’elles.

De nombreuses traditions les avaient conservés jusqu’alors; mais il est fort probable que si Perrault n’eût pris la peine de les écrire, ces récits seraient à cette heure perdus pour nous.

Perrault avait plus de cinquante ans quand il se mit à ce travail.

Dans l’origine, ses Contes de ma mère l’Oie furent appelés par lui: Histoires ou Contes du temps passé. Toutes les éditions, depuis 1697 jusqu’à celles de 1724, n’en contiennent que huit: la Belle au bois dormant, la Barbe-Bleue, le Petit Chaperon-Rouge, les Fées, le Chat botté, Riquet à la Houppe, Cendrillon et le Petit Poucet. — Peau d’Ane et les Souhaits ridicules ont été écrits en vers par Perrault, et, depuis lui, remis en prose. L’Adroite Princesse ou les Aventures de Finette n’est pas de lui, mais de Mlle M. J. Lhéritier de Villandon.

Le succès des contes de Perrault fit qu’il eut un grand nombre d’imitateurs, parmi lesquels on peut citer Mme d’Aulnoy, Mme de Beaumont, Mme de Murat, Ducray-Duminil, et d’autres. On trouve, dans ces essais faits à sa manière, plus ou moins d’agrément et d’invention; mais Perrault est resté jusqu’à présent l’unique; lui seul sera le compagnon inséparable de toutes les enfances.

Il vécut tranquillement jusqu’en 1703. Le 16 mai, il mourut en philosophe et en chrétien, recevant pour récompense d’une vie pure les larmes de ses enfants et les regrets de ses amis.

F. FERTIAULT.

Le petit Poucet, s’étant approché de l’Ogre, lui tira ses bottes.

LE PETIT POUCET

Table des matières

Il y avait une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons: l’aîné n’avait que dix ans, et le plus jeune n’en avait que sept. On s’étonnera que le bûcheron ait eu tant d’enfants en si peu de temps; mais c’est que la Providence leur en donnait souvent deux à la fois.

Ils étaient fort pauvres, et leurs enfants les incommodaient beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait gagner sa vie. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le plus jeune était fort délicat et ne disait mot, prenant pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son esprit. Il était fort petit, et quand il vint au monde, il n’était guère plus gros que le pouce; ce qui fit qu’on l’appela le petit Poucet.

Ce pauvre enfant était le souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours le tort. Cependant il était le plus avisé de tous ses frères, et s’il parlait peu, il écoutait beaucoup.

Il vint une année très-fâcheuse; et la famine fut si grande, que ces pauvres gens résolurent de se défaire de leurs enfants. Un soir que ces enfants étaient couchés, et que le bûcheron était auprès du feu avec sa femme, il lui dit, le cœur serré de douleur:

«Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir nos enfants: je ne saurais les voir mourir de faim devant mes yeux, et je suis résolu de les mener perdre demain au bois, ce qui sera bien aisé, car, tandis qu’ils s’amuseront à fagoter, nous n’avons qu’à nous enfuir sans qu’ils nous voient.

— Ah! s’écria la bûcheronne, pourrais-tu bien toi-même mener perdre tes enfants?»

Son mari avait beau lui représenter leur grande pauvreté, elle ne pouvait y consentir: elle était pauvre, mais elle était leur mère.

Cependant, ayant considéré quelle douleur ce lui serait de les voir mourir de faim, elle y consentit, et alla se coucher en pleurant.

Le petit Poucet ouït tout ce qu’ils dirent; car, ayant entendu, de dans son lit, qu’ils parlaient d’affaires, il s’était levé très-doucement et glissé sous l’escabelle de son père, pour les écouter sans être vu. Il alla se recoucher, et ne dormit point du reste de la nuit, songeant à ce qu’il avait à faire. Il se leva de bon matin, et alla au bord d’un ruisseau, où il remplit ses poches de petits cailloux blancs, et ensuite revint à la maison.

On partit, et le petit Poucet ne découvrit rien de tout ce qu’il savait à ses frères. Ils allèrent dans une forêt fort épaisse, où, à dix pas de distance, on ne se voyait pas l’un l’autre.

Le bûcheron se mit à couper du bois, et ses enfants à ramasser des broutilles pour faire des fagots. Le père et la mère, les voyant occupés à travailler, s’éloignèrent d’eux insensiblement, et puis s’enfuirent tout à coup par un sentier détourné.

Lorsque ces enfants se virent seuls, ils se mirent à crier et à pleurer de toutes leurs forces. Le petit Poucet les laissa crier, sachant bien par où il reviendrait à la maison, car, eu marchant, il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu’il avait dans ses poches. Il leur dit donc:

«Ne craignez point, mes frères; mon père et ma mère nous ont laissé sici, mais je vous ramènerai bien au logis: suivez-moi seulement.»

Ils le suivirent, et il les mena jusqu’à leur maison, par le même chemin qu’ils étaient venus dans la forêt. Ils n’osèrent d’abord rentrer, mais ils se mirent tous contre la porte, pour écouter ce que disaient leur père et leur mère.

Dans le moment que le bûcheron et la bûcheronne arrivèrent chez eux, le seigneur du village leur envoya dix écus qu’il leur devait il y avait longtemps, et dont ils n’espéraient plus rien. Cela leur redonna la vie, car les pauvres gens mouraient de faim. Le bûcheron envoya sur l’heure sa femme à la boucherie. Comme il y avait longtemps qu’ils n’avaient mangé, elle acheta trois fois plus de viande qu’il n’en fallait pour le souper de deux personnes. Lorsqu’il s furent rassasiés, la bûcheronne dit:

«Hélas! où sont maintenant nos pauvres enfants? ils feraient bonne chère de ce qui nous reste là. Mais aussi, Guillaume, c’est toi qui les as voulu perdre, j’avais bien dit que nous nous en repentirions. Que font-ils maintenant dans cette forêt? Hélas! mon Dieu, les loups les ont peut-être déjà mangés; tu es bien inhumain d’avoir ainsi perdu tes enfants!»

Le bûcheron s’impatienta à la fin; car elle redit plus de vingt fois qu’il s’en repentirait, et qu’elle l’avait bien dit. Il la menaça de la battre si elle ne se taisait.

Ce n’est pas que le bûcheron ne fût peut-être encore plus fâché que sa femme; mais c’est qu’elle lui rompait la tête, et qu’il était de l’humeur de beaucoup d’autres gens, qui aiment fort les femmes qui disent bien, mais qui trouvent très-importunes celles qui ont toujours bien dit.

La bûcheronne était tout en pleurs et disait:

«Hélas! où sont maintenant mes enfants, mes pauvres enfants?»

Elle le dit une fois si haut, que les enfants, qui étaient à la porte, l’ayant entendue, se mirent à crier tous ensemble:

«Nous voilà, nous voilà !»

Elle courut vite leur ouvrir la porte, et leur dit en les embrassant:

«Que je suis aise de vous revoir, mes chers enfants! Vous êtes bien las, et vous avez bien faim: et toi, Pierrot, comme te voilà crotté ! viens que je te débarbouille.»

Ce Pierrot était son fils aîné, qu’elle aimait plus que tous les autres, parce qu’il était un peu rousseau, et qu’elle était un peu rousse.

Ils se mirent à table, et mangèrent d’un appétit qui faisait plaisir au père et à la mère, à qui ils racontaient la peur qu’ils avaient eue dans la forêt, en parlant presque tous ensemble. Ces bonnes gens étaient ravis de revoir leurs enfants avec eux, et cette joie dura tant que les dix écus durèrent; mais lorsque l’argent fut dépensé, ils retombèrent dans leur premier chagrin, et résolurent de les perdre encore; et, pour ne pas manquer le coup, de les mener bien plus loin que la première fois.