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L’auteure, dans ce quatrième recueil, joue avec les mots. Elle les enfile comme des perles pour masquer les silences ou pour les extérioriser. C’est une reconstruction après la destruction, le cheval de bataille qui la maintient hors de l’eau. Dans ses poésies, il y a des deuils, des souffrances, des cris, des révoltes, de l’amour, et finalement, il y a la vie. Entrez dans ces pages et reconnaissez-vous dans ce flot tourbillonnant de vérité.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Patricia Tsavdaris Duchâtel déverse dans ses poèmes le poids de ses douleurs. Le recueil "Les mots du silence" symbolise la fin d’un parcours de vie et l’avènement d’un nouveau cycle. Elle vous livre ici un fort message d’espoir et de résilience.
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Seitenzahl: 55
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Patricia Tsavdaris Duchâtel
Les mots du silence
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Patricia Tsavdaris Duchâtel
ISBN : 979-10-422-2360-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
En dehors de mes bleus à l’âme, marqués à l’encre indélébile, des cris assourdissants de la solitude, tout m’interpelle, tout m’interroge.
J’ose encore rêver à un monde meilleur, m’extasier devant la première fleur du nouveau printemps, mais aussi crier sur la violence de ce nouveau monde.
La poésie commence à sourdre
lorsqu’elle croise les méandres de l’existence du poète.
Elle est réponse au vide, à l’immensité,
à l’inquiétude intérieure qui nous habite,
lorsque soudain, tout se tait,
et qu’il faut traduire le silence.
Alain Mabanckou
Ce matin les mots sont frivoles,
ils font une folle farandole,
se cachent sous l’aile d’un moineau,
serpentent à travers les roseaux,
se parfument dans les frangipaniers,
picorent dans les framboisiers,
se poudrent dans les boutons d’or,
se lovent dans la boîte de Pandore.
J’en attrape quelques-uns,
ce qui les rend chafouins,
je voulais faire des vers,
et tout va de travers.
Je replie mon grand cahier,
range mon crayon de papier,
reprends mon oreiller,
je peux au moins rêver…
Lors d’un matin chargé de brume,
avant que le jour ne s’allume,
accroupie, elle cherchait ses rires :
ils étaient si beaux dans son souvenir.
Elle en avait fait un collier,
qui soudain s’était craquelé,
perle de rien, perle de chagrin,
perdues dans le blanc matin.
Elle attendait une flaque de soleil,
qui éclairerait, illuminerait son ciel,
et là, dans la corolle du bouton d’or,
elle a enfin trouvé ses petits trésors.
Ils riaient à perdre haleine,
dans un doux bonnet de laine,
une coulée de lumière a jailli,
pour éclairer sa folie.
Son ombre avançait devant lui,
bientôt il ferait nuit,
et, perdu dans son brouillard,
il avançait au hasard.
Dans ses poches, il cachait ses mains
qui ne se souvenaient de rien,
peut-être de quelques amours,
perdus aux alentours.
Il essaie de se rappeler
une chanson qu’il aimait,
d’un pas de danse effrénée,
d’un corps à enlacer.
Pourtant, il est bien quelqu’un,
perdu, confus sur ce chemin.
Une lumière rouge dans la nuit,
le reconduit dans son lit.
C’est celui qui vous empoigne le cœur,
qui vous baigne de couleurs
volées à tous les horizons,
pêchées dans le bleu des lagons.
C’est celui qui jongle avec les mots,
et bien souvent avec les maux,
c’est un visionnaire qui nous éclaire,
sur les doux chemins de sa clairière.
Il vous enrobe d’amour qui ensorcelle
saupoudré de sucre d’étincelles,
et parfois dans le ciel rougeoyant,
il y a des vers écrits avec son sang.
Le mois de mai est revenu,
muni de son rosaire de souffrance.
C’est en ces temps-là que tu as disparu,
au milieu des senteurs et des fragrances.
La nature était métamorphosée,
et sous le doux soleil renaissant,
s’ouvraient les boutons de roses
exhalant leur parfum enivrant.
Je ne trouve plus ta trace,
elle s’est perdue, tout comme moi,
mais tu remplis tout mon espace
je me promène dans notre bois.
Le grand sapin, infiniment,
porte nos noms enlacés,
ils ont la couleur rouge sang,
celle de notre bonheur éclaté.
Prendre la vie à bras le corps,
pour essayer d’y croire encore,
déchiqueter les jours moroses,
que ce soit en vers ou en prose.
Se lover dans le creux des fleurs,
verser ses larmes dans leur cœur,
s’enivrer du soleil au levant,
chevaucher la lune au couchant.
Ramasser, ressouder la vie en miettes,
en faire un tapis de fleurettes,
se désintoxiquer de soi-même,
devenir pur cristal de Bohème.
Se laver de ses propres peurs,
et ne plus écouter que son cœur,
le déverrouiller, sourire, et rire,
par la vie se laisser séduire.
Dans mes silences :
se cachent mes non-dits,
les mots que je n’ai pas écrits,
peut-être par inadvertance,
ou, perdus dans mes errances.
Il y a des chagrins non consolés,
des amours qui se sont envolés,
les mots qu’on n’a pas su me dire,
pour apaiser tous mes délires,
les joies que je garde en secret,
j’en ai fait des chapelets,
que j’égrène tous les soirs,
ce sont mes trésors d’espoir.
ELLE :
Elle des bruissements dans le regard
qui cachent ses filaments de douleur,
ses petites rides sont ses sillons du cœur,
et d’amour elle n’est point avare.
LUI :
Il connaît tout de sa fragilité,
il lui caresse doucement la joue,
geste rempli de sincérité,
il est son rempart, son garde-fou.
MOI :
je suis fière d’être leur amie,
profitons de tous les instants,
nous n’avons plus toute la vie,
alors rions, vivons intensément.
J’ai repris le petit chemin de pierre,
vu le manoir enrubanné de lierre,
effleuré la douce mousse du puits,
si douce qu’on en rêve la nuit.
J’ai vu l’herbe qui parlait au vent,
tout juste enfanté par le levant,
j’ai cueilli les silences dans les roseaux,
éprouvé l’hésitation d’une feuille de bouleau,
pour sauver quelques bribes d’avant,
ne plus entendre les berceuses en lambeaux,
rester à l’écoute de ton ciel de ton soleil,
dans le doux bruissement des abeilles.
Le ciel a saigné des nuages roses,
je les ai semés sur mes ecchymoses,
fais reculer les moments du temps passé,
et dans la brume, je me suis glissée.
Dans la pénombre si sombre ;
je suis seule, ils sont nombres
et la bougie qui se consume
avec des coulées d’amertume,
semble une agonie de lumière
où s’enracinent tous les hiers.
Elle se consume lentement,
attisée par un souffle de vent,
en continuant d’abriter l’espoir,