Les sens interdits - Marie Hem - E-Book

Les sens interdits E-Book

Marie Hem

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Beschreibung

Découvrez l'île de Fuerteventura et son histoire, en même temps qu'une histoire d'amour touchante entre deux femmes.

« T’ai-je déjà raconté que les premiers habitants de l’île, les guanches, communauté mystérieuse, qui seraient les derniers survivants de l’Atlantide, avaient constitué une société matriarcale et polyandre ?
On y parle d’une société libertine où il n’y avait pas de chasteté et où les femmes étaient honorées par leurs divers amants, elles-mêmes adulant une seule divinité féminine, prénommée Moneiba.
Devrais-je te rebaptiser ainsi ma douce Moneiba ? Je t’aime trop pour cela et je ne voudrais te prénommer autrement ni te réduire à une simple image, cela reviendrait à te faire offense, tu es bien plus à mes yeux, tu es mon unique, ma déesse adorée.
Cette société t’aurait sans doute plu si elle avait été transposée à la gente féminine. Être aimée, adulée, choyée et adorée par autant de femmes que tu le désires tout en faisant partie de la normalité, voire de la déité, car tel aurait été ton rang dans une telle civilisation... Cela me semble une certitude. Je suis sûre que tu adores cette idée, je te vois sourire. »

Il est question d’amour et de voyage. D’amour rêvé ou vécu, qui perdure malgré l’absence, de voyage lointain comme de voyage intérieur. Les deux se mêlent pour faire un roman, clair-obscur, un message adressé à l’être qui a été aimé. Les sens interdits parlent des chemins qui s’offrent à nous et des routes que l’on décide de prendre mais de liberté avant tout.

Cette romance LGBT, inspirée par l’île de Fuerteventura, est gouvernée par l'amour, réel ou rêvé, et le voyage, intérieur ou lointain, pour mieux parler de liberté.

EXTRAIT

Si seulement le monde était peuplé de toi(s) il n’y aurait plus de guerres, plus de querelles, de peur ni de souffrance. Tu parles et tu écoutes. Tu regardes et tu vois. Tu sais aimer, de manière juste et équitable. Tu es dans le partage et l’amour de l’autre. Le monde serait fait de belles personnes pleines d’un amour idéaliste. Si seulement…
Reparlons-en mais un autre jour. Un jour où mon cœur sera plus clair et moins obscur. De l’endroit, de l’envers de l’amour.
J’ai envie de te faire voyager aujourd’hui et de t’envoyer plein de soleil et de chaleur pour réchauffer ton cœur transi par ce rude hiver. De partager avec toi ces moments que je vis, que je revis, de cette plage dont je ne me lasse pas et que je m’apprête à retourner voir.
Je te raconterai mon voyage sur cette partie de l’île, qui est à l’opposé de là où j’ai posé mes valises. À chaque séjour ici je retourne à cet endroit fascinant, qui est devenu pour moi lieu de pèlerinage. Ce site, duquel je t’ai maintes fois parlé, m’intrigue, m’attire irrésistiblement et m’apaise tellement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie Hem vit en France mais séjourne chaque année sur l’île de Fuerteventura dont elle est tombée amoureuse. Ce lieu lui a inspiré ce roman. Elle a voulu, à travers ce livre, faire voyager le lecteur tout en racontant une histoire entre deux femmes.

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Marie Hem

Les sens interdits

Roman

Pour elle

Souffrir par toi n’est pas souffrir

C’est comme mourir ou bien faire rire

C’est s’éloigner du monde des vivants

Dans la forêt, voir l’arbre mort seulement…

–Étienne Roda-Gil

Chère Toi,

Te voici ailleurs… Je ne sais où… Sur une île, m’as-tu dit. Soleil, mer, et couleurs inouïes. Je peine à croire que tu es désormais si loin. Ton souvenir m’entoure encore. Tu m’as promis de me raconter. En attendant, je te suis, pas à pas, en pensée. Tu dois être dans l’avion. Peut-être somnoles-tu en contemplant les nuages. Et maintenant, es-tu arrivée ? As-tu souri en descendant sur le tarmac ? As-tu secoué tes cheveux en offrant ton visage à la chaleur de l’air ? As-tu couru pour attraper un taxi ? Où as-tu dormi ce premier soir ? Tes rêves ont-ils été encore un peu d’ici ou bien, déjà, de là-bas ?

Je ne sais pas… Mais tu m’as promis de me raconter. Aucune inquiétude à avoir. Tu le feras. Tu es de ces gens qui tiennent leurs plus menues promesses. Je ne m’impatiente pas encore. Je regarde tes photos, je relis tes mots, je me promène dans le jardin de ma mémoire. Surtout, je t’imagine danser. J’aimerais savoir où chacun de tes pas te conduit sur cette île. Comprendre pourquoi tu l’aimes tant. Pourquoi tu y retournes. Ce que tu y trouves et qui te manque ici.

Je n’en sais rien. N’en ai pas la moindre idée. Il te faudra me donner tous les détails, ceux qui me transporteront là-bas, dans ce lieu et dans ton cœur. Car je pressens que ce voyage est aussi pour toi une expérience intérieure. Sur cette île paisible, tu as rendez-vous avec toi-même.

Alors, raconte, raconte, raconte. Les bleus, les blancs, les parfums, les chemins, les voix, les rues, les rencontres, les questions, les heures, les repas, les retrouvailles, l’Histoire, les chansons, les arbres, et Toi, au milieu de tout cela.

Xanthie

Ma chère Xanthie,

Quel plaisir de te lire, ma tendre et fidèle amie. Toi dont le cœur me rappelle tellement les gens d’ici. Je suis partie la nuit dernière, après avoir passé la soirée auprès d’amis et de proches et je suis arrivée ce matin, à l’aube, sur cette terre considérée par certains comme aride et trop ventée par les alizés mais que j’aime tant.

Juste à temps pour voir le soleil se lever sur la mer. Je l’ai entraperçu auparavant, à travers le hublot de l’avion, lorsque nous avons survolé les nuages mais l’avion n’est pas allé plus haut, il ne s’est pas brûlé les ailes…

J’ai même réussi à sentir la chaleur du soleil sur mon visage. J’ai joué avec ses rayons, regardé les particules de poussière, invisibles à l’œil nu, celles que l’on ne peut discerner que lorsque la lumière les touche de sa grâce. Quelle belle façon de commencer une journée, emplie de chaleur et auréolée de clarté.

J’ai dû somnoler mais je n’ai pas dormi cette nuit, j’avais hâte d’être ici mais j’avais aussi envie de profiter d’un peu d’animation et de présence rassurante avant de partir, d’un peu d’amour aussi.

Me voici donc sur place et, oui, j’ai souri en descendant sur le tarmac. Je n’ai pas secoué mes cheveux, mais j’ai offert mon visage à la douce chaleur de l’aube naissante.

À mon arrivée à l’aéroport d’El Matorral, qui se situe à Puerto del Rosario, la capitale de l’île, j’ai loué une voiture et emprunté la FV-1, la route principale, qui dessert le nord de l’île, et dont une grande partie longe la mer. J’en ai profité pour m’imprégner de ces paysages environnants qui m’ont tant manqué.

J’ai pris la direction du nord, jusqu’à cette ville si chaleureuse dans laquelle j’ai pris mes quartiers. Sur le chemin, il y avait ce volcan, la montaña roja, flamboyante dame toute de rouge vêtue, qui, lorsqu’on en atteint le sommet, vous offre une vue surprenante et spectaculaire pour un moment de plaisir intense. Vint ensuite la plage du parc Holandés, où le désert vient mourir dans la mer.

Ce désert est fait de sable et de poussière ramenés par la Calima, ce vent d’hiver chaud et violent qui vient du Sahara et qui parfois obture les routes, nécessitant des déblayages. La Calima peut être nocive et engendrer des problèmes respiratoires ; en d’autres temps, on devait parfois fermer l’aéroport à cause de ce vent, seul point négatif de cette île mais heureusement cela ne dure pas toute l’année.

J’ai aussi traversé quelques criques où des plages sauvages accueillent surfeurs et naturistes qui viennent tranquillement s’adonner à leur passe-temps favori sans être dérangés. Il se dégage en moi une sensation de liberté que je ne retrouve qu’ici. Je revis, je suis à ma place…

À mon arrivée à Corralejo, une charmante jeune femme m’attendait au pied de l’immeuble : elle m’a remis les clés du même appartement que j’occupais les années précédentes. Il surplombe la mer et je l’ai retrouvé tel qu’il était l’année dernière. Il est tout blanc et décoré avec goût mais simplicité et dispose de tout le confort nécessaire.

Le propriétaire m’avait laissé un petit mot de bienvenue, comme à son habitude, ainsi qu’une boîte de chocolat et une bouteille de vin : c’est dire la délicatesse des gens d’ici ! Il était encore tôt et une douce quiétude régnait encore sur le port.

Il faisait doux mais pas trop chaud, juste ce qu’il fallait pour un peu de réconfort après avoir échappé au froid hivernal de Paris. Je suis allée sur le balcon pour pouvoir contempler la mer et les bateaux.

Je suis ensuite allée prendre l’air, me promener dans la ville. M’imprégner à nouveau de cet endroit. J’avais oublié la courtoisie et le civisme des gens d’ici. Aux passages piétons j’attendais que les voitures passent pour pouvoir m’engager mais les conducteurs s’arrêtaient tous avec bonne grâce, anticipant, comme à leur habitude. J’avais oublié comme il fait bon d’être ici. Rien n’a changé. En ce lieu, le temps semble s’être arrêté. Peut-être est-ce dû aux insulaires ? Ou peut-être à la mixité ?

Oui, je te raconterai mon voyage, mes rencontres et cette île ! Je suis intarissable sur le sujet, surtout lorsqu’il s’agit de louer les qualités de cette île que je chéris et qui m’a tant manqué cette dernière année. Je vais redécouvrir cet endroit que j’aime tant, m’en imprégner. Je regarderai, tou­cherai, goûterai, écouterai, respirerai, vivrai à nouveau pour pouvoir partager tout cela avec toi, te faire voyager avec moi, te faire rêver.

Je te raconterai ces paysages si diversifiés, ces saveurs si particulières que je ne retrouve qu’ici, ces bruits de la vie et ces silences apaisants et salvateurs, ces délicieux arômes culinaires présents à chaque coin de rue, ces senteurs iodées qui ont un goût de liberté, cette lumière plus éblouissante qu’ailleurs.

Je te décrirai ces couleurs si belles et variées ainsi que leurs nuances, qui me semblent si éclatantes parfois : les ocres, les rouges, les feux du soleil illuminant le ciel, les bleus clairs ou foncés enlacés du ciel et de la mer s’entremêlant, voilés ou découverts, des gris parfois, des blancs aussi…

Je te dirai ces étoiles si nombreuses et si lumineuses dans la nuit obscure : enviées des observatoires du monde entier, elles viennent éclairer mes nuits. Leur respect de la nature et de l’environnement.

Et je te raconterai la mixité des gens d’ici, leurs valeurs, leur bravoure, leur sens de l’hospitalité, leur humour, leur gentillesse non feinte, leur bienveillance, leur empathie, leur générosité, leur sens du partage, leur bonté d’âme et de cœur, leur solidarité et leur ouverture d’esprit mais surtout… je te parlerai d’amour…

Je te dirai leur culture, leur gastronomie, leurs délicieux vins « sulfureux », car produits sur des sols volcaniques, qui font du bien mais qui parfois font du mal quand on en abuse. Je te parlerai de tout ce qui me fait vibrer ici, des paysages si divers et si beaux, grandioses par endroits, de mes coups de cœur aussi, de ces moments enflammés, de l’histoire de cette civilisation, des légendes qui courent sur certains lieux que je visiterai à nouveau avec un cœur neuf, un cœur autre, le tien.

Je témoignerai de la croyance des gens, de leur foi, de leur histoire surtout. L’île de la grande aventure, Fuerteventura, cette île porte si bien son nom ! Là, où rien n’est écrit d’avance, là où tout peut arriver, là où tout espoir est permis !

Chaque recoin de cet endroit recèle un trésor caché, une histoire oubliée, secrète, un amour perdu pour certains, un amour retrouvé pour d’autres ou encore un amour neuf, pour un nouveau départ, une nouvelle vie. Oui, je te raconterai tout, au gré de mes rencontres, de mes excursions, de mes aventures y compris culinaires. Tu sais ma passion pour le goût des choses et aussi mon goût et ma passion pour les autres, et pour la vie. Cette île merveilleuse, tu l’aimeras autant que je l’aime !

Bien chère Voyageuse,

Merci… J’ai bu chacun de tes mots, comme une eau fraîche en plein désert. Tu as ouvert grand l’espace, et m’as fait rêvé de ton île merveilleuse. Je ne pensais pas qu’un tel endroit pouvait exister. Tu t’y sens bien, depuis si longtemps, et voici que tu le fais exister pour moi. Ce que tu me dis des gens de cette île me touche. Ce que tu me dis des couleurs aussi. Un lieu où les couleurs sont belles, où les gens sont bons, fait croire au paradis ! Pourquoi a-t-on si froid ici ? Pourquoi les gens semblent-ils si tristes ? Peut-être, me dis-je en les observant de loin, que c’est parce qu’ils ne vivent pas vraiment leur vie. Peut-être se sont-ils trompés, en vivant une vie qui n’était pas écrite pour eux. Je ne sais pas très bien qui écrit nos vies, nous-mêmes ou la main du Destin, mais je sais que le sentiment de vie vécue, vraiment vécue, va de pair avec le sentiment du vrai lieu, de la juste place. Tu te sens à ta place sur cette île, m’écris-tu, et cela me rend heureuse pour toi. Et tu me la décris avec une telle précision, une telle sensibilité, que je m’y sens transportée. Cette île devient, le temps de te lire, mon vrai lieu.

Je rêve des routes que tu as parcourues en voiture, et des chemins que tu as faits à pied… Et partout, je vois la mer. Parle-moi de la mer ! Te fait-elle du bien ? Qu’aimes-tu en elle ? Et à quoi penses-tu lorsque tu la contemples ? Songes-tu à ceux qui sont partis ? Ou bien à ceux qui reviennent ? Te fait-elle méditer sur le temps qui passe ? Ou sur l’éternité du ressac ?

Tu vois, ma si chère Voyageuse, jusqu’où tes mots m’emmènent… Doucement, agréa­blement, je vogue vers des questions essentielles.