Madi, un conte de faits - Carol L. Bing - E-Book

Madi, un conte de faits E-Book

Carol L. Bing

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Beschreibung

La vie amoureuse trépidante d'une jeune femme célibataire !

À 26 ans, Madi cherche encore l'amour de sa vie, a des copines bourrées d'humour, un job qu'elle déteste et une coloc' qu'elle rêve d'étouffer durant la nuit.
Tout bascule le jour où, suite à un accident de vélo, elle rencontre Paul. Paul, l'homme charmant et marié, qui souhaite lui présenter son ami Rick. Au fil des semaines, force est de reconnaître que les deux la font chavirer. Un choix devra alors être fait, non sans conséquences, qui démontrera que l'échec n'est pas une fatalité, mais qu'il cache souvent de belles opportunités.

Ce roman déjoue les contes de fées et démontre que les aléas de la vie peuvent aussi avoir du bon !

EXTRAIT

Je ne suis pas la mieux placée pour te parler des relations sentimentales, parce que jusqu’ici ma spécialité c’est le célibat, rassure-toi j’ai tout de même quelques expériences amoureuses. Cependant en amour il y a toujours un moment où tu te casses la figure, à ton avis pourquoi dit-on « tomber amoureux ».
Je ne peux pas te parler des hommes sans te parler de nous les femmes, car n’oublie pas que nous les mettons au monde, tout commence par nous.
Alors parlons un peu de nous en toute franchise. Je pense que dans la vie il y a cinq catégories de fille (il y en a sûrement plus, mais mon monde est un peu limité) :
Les Indépendantes #rebelles : elles se cachent parfois derrière le féminisme, se la jouent « j’ai pas besoin d’un mec dans ma vie. Je dirige ma vie comme je l’entends, je suis une femme forte comme Beyoncé ». Ok, sauf que Beyoncé quand elle a fini de chanter elle rentre retrouver son mari, JayZ (qui aux dernières nouvelles la trompe aussi).

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

L'écriture est agréable, fluide, et se lit très rapidement. Un bon petit livre pour passer un agréable moment de lecture sans se prendre la tête, touchant et drôle pour s'évader en souriant. - Step, Partage Lectures

À PROPOS DE L'AUTEUR

Carol L. Bing a grandi entre la France et les États-Unis et vit aujourd’hui à Paris. Elle a longtemps travaillé dans le milieu de la mode avant de se consacrer à l’écriture. « Madi, un conte de faits » est son premier roman.

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Carol L. Bing

MADIUN CONTEDE FAITS

Laisse l’amour venir à toi,Trouve un homme qui t’aime véritablement,Pas seulement avec des mots et du matériel,car tout ça n’est que vanité quine résiste pas à l’épreuve du temps.Maman

Prologue

Je ne suis pas la mieux placée pour te parler des relations sentimentales, parce que jusqu’ici ma spécialité c’est le célibat, rassure-toi j’ai tout de même quelques expériences amoureuses. Cependant en amour il y a toujours un moment où tu te casses la figure, à ton avis pourquoi dit-on « tomber amoureux ».

Je ne peux pas te parler des hommes sans te parler de nous les femmes, car n’oublie pas que nous les mettons au monde, tout commence par nous.

Alors parlons un peu de nous en toute franchise. Je pense que dans la vie il y a cinq catégories de fille (il y en a sûrement plus, mais mon monde est un peu limité) :

Les Indépendantes #rebelles : elles se cachent parfois derrière le féminisme, se la jouent « j’ai pas besoin d’un mec dans ma vie. Je dirige ma vie comme je l’entends, je suis une femme forte comme Beyoncé ». Ok, sauf que Beyoncé quand elle a fini de chanter elle rentre retrouver son mari, JayZ (qui aux dernières nouvelles la trompe aussi).

Les Ravageuses #femmesfatales : quand l’une d’entre elles arrive dans ta vie, t’as intérêt à cacher ton homme. Elles se font tatouer « Carpe Diem » quelque part de bien visible et leur idole s’appelle Miley Cyrus. Il faut savoir qu’il y a très peu de vraies ravageuses car la plupart le sont par dépit ou suite à un traumatisme affectif. C’est pourquoi j’ai une affection particulière pour ces filles en mal d’amour, je vous aime les filles ! Vous voyez, pas besoin de coucher pour être appréciée à sa juste valeur.

Les Loveuses ou Amoureuses #pleureuses : elles ne veulent pas être aimées, mais elles veulent juste aimer à tout prix et tant pis si on ne les aime pas en retour parce qu’elles vivent pour aimer. Elles sont amoureuses de l’amour. Leur fête préférée est la Saint-Valentin bien sûr, et ce jour est plus important que leur propre anniversaire. Être une loveuse arrive à tout le monde, or la majorité d’entre nous s’en remet car on se rend compte assez vite que cette stratégie amoureuse ne paye pas.

Les Désespérées #pitié : la plus triste des catégories, aucune femme ne veut y être mais trop de femmes y sont. C’est le club de la honte, des femmes bafouées, celles qui n’ont plus aucune dignité. Elles acceptent tout, tromperies, irrespect, humiliation et quand tu essayes de raisonner cette pauvre femme elle te dit : « Mais je l’aime, je sais pas quoi faire. » Déjà commence par t’aimer un peu plus et tu trouveras peut-être la force de changer. C’est simple, si ton mec ne change pas change de mec.

L’Optimiste #réaliste : catégorie de la femme normale, celle qui est passée par plusieurs phases, elle a appris, grandi, mais surtout elle a compris ! Elle sait que l’amour viendra un jour, elle ne cherche pas forcément, elle vit sa vie. Elle se dit : « Je ne suis pas la fille la plus nulle du monde donc comme crie Lara Fabian : “J’y crois encoooorrre”. »

En ce qui me concerne je suis toujours un peu indépendante en public, parfois ravageuse en secret. Il m’est arrivé d’être désespérément amoureuse pourtant je reste optimiste.

IMadi

J’ai l’impression d’être en prison et de partager ma cellule avec une folle. Je ne supporte plus ma coloc et ses mecs, oui « ses » parce que c’est un minimum par soir et les murs de l’appart ne sont pas épais. C’est une vraie malade du sexe, si son matelas pouvait témoigner elle finirait en psychiatrie. Clara est, à la base, une fille sympa, sinon je n’aurais jamais accepté qu’elle devienne ma coloc, sauf que depuis qu’elle a découvert « Fesselook » et « Adoptunherpes.com », elle est devenue une vraie prédatrice. Je ne la reconnais plus et je dois avouer qu’elle me fait peur. Tout a commencé il y a six mois quand son mec Xavier le toulousingue l’a quittée pour une autre fille, alors que pour elle il était « son tout », et comme on dit « tout ou rien » il est finalement devenu son rien du tout. Pauvre fille, la dépression dans laquelle elle est tombée était vraiment difficile, perte de poids, journées dans le noir, cheveux sales, elle n’avait plus goût à rien. Kleenex a dû doubler son chiffre d’affaires grâce à elle, je ne savais pas qu’un être humain pouvait pleurer une semaine entière sans mourir de déshydratation. J’oubliais le plus grave, elle écoutait Lara Fabian et un chanteur appelé Christophe (je ne sais absolument pas qui est ce type), toute la journée. J’ai dû intervenir afin d’éviter qu’elle ne saute par la fenêtre.

Si elle avait écouté Mariah Carey ou Adèle je l’aurais peut-être laissée, mais ce Christophe a été le mec de trop.

Mon intervention de sauvetage a commencé juste après cette conversation :

—Madi je crois que je vais finir par me suicider, j’ai trop mal, j’ai plus goût à rien, j’peux pas vivre sans lui.

—Pardon ?

—Tu penses que si je me déplace j’aurais plus de chance de lui faire comprendre qu’on est faits l’un pour l’autre ?

Autant vous dire qu’à ce moment précis j’ai hésité entre l’aider ou la frapper. La voir espérer en une cause aussi désespérée m’exaspère complétement.

—Tu veux te suicider parce que t’as plus goût à rien et ça je peux le comprendre, le goût est un sens très important. Mais avant tout il faut que tu saches que 80 % des suicides ratent. Vu la chance que t’as, je te conseille pas d’essayer, tu risques de finir dans un sale état, pour toujours. T’as plus qu’à retrouver goût à la vie ou à t’acheter un chat.

—J’espérais un peu de compassion de ta part.

—Oui mais ça je sais pas faire. Par contre ma petite Cendrillon, Tata Madi peut t’aider à voir la vie du bon côté.

—J’ai tellement de problèmes, je voudrais que tu m’aides à ne plus en avoir comme toi.

—Pardon ?

—Tu penses que tu pourrais m’aider à ne plus avoir de problèmes comme Cendrillon ?

Je ne sais pas si elle est sérieuse ou si elle est juste déshydratée à cause des larmes qu’elle a versées.

—Bien sûr que je peux t’aider à ne plus avoir de problèmes, d’ailleurs je connais un tas de gens qui n’ont plus du tout de problèmes.

—C’est vrai ?

—Bien sûr Cendrillon, mais on ne peut pas leur demander plus de détails. Et tu sais pourquoi ? (Elle fait non de la tête) Parce que les gens sans aucun problème vivent dans les cimetières !

—Madi !

—Je peux juste t’aider à arrêter de déprimer à cause d’un mec. Pour ça tu vas devoir faire une grosse croix rouge sur le mec en question. T’accrocher au mauvais mec t’empêchera tout simplement de rencontrer le bon et le bon il est quelque part dehors, à t’attendre. Donc bouge tes fesses ce soir on sort.

Pour lui changer les idées mes meilleures amies et moi l’avons amenée contre son gré dans tous les endroits féeriques de Paris, là où tout le monde s’éclate, boit et s’embrasse pour rien, genre on est super heureux, alors qu’en fait on a tous les mêmes problèmes. Venant de Toulouse, enfin d’une petite ville des alentours, Clara, brillante étudiante en finances et fan de licornes, était très impressionnée par notre train-train parisien qu’elle découvrait pour la première fois. Au début, elle était un peu mal à l’aise et au bout de quelque temps elle s’est vite adaptée et la voir enfin revivre me faisait vraiment plaisir parce qu’au fond elle ne méritait pas ce que son ex lui avait fait vivre ces derniers temps, aucune fille gentille ne mérite ce genre de traitement. Elle a de la chance car mes copines sont de vraies machines à bonheur, drôles, gentilles, généreuses, chiantes et folles, nous sommes toutes très liées et toujours là les unes pour les autres. Je ne sais pas ce que je ferais sans elles, ce sont mes BFF, rien à voir avec best friends forever (meilleures amies pour toujours en anglais). Chez nous ça veut dire Braves Filles Franches, car on s’est promis de toujours rester braves, nous sommes des filles (logique) et on doit être franches les unes envers les autres.

Sophia, ma meilleure amie depuis le lycée, est une belle grande brune à forte poitrine et à grande gueule. Assistante dans un cabinet de relations publiques, c’est la fille sérieuse du groupe. La tête sur les épaules, elle est celle qui nous pousse à la réflexion et la première à nous dire quand les choses ne vont pas. En ce qui concerne ses relations avec les hommes, c’est le genre de fille qui ne recherche que l’homme idéal, sinon rien. Du coup, elle ne fréquente pas beaucoup d’hommes. Elle est plus dans le qualitatif que le quantitatif et c’est une bonne chose, si toutes les filles étaient comme elles… On s’ennuierait beaucoup en fait, mais au moins les mecs se tiendraient à carreau parce qu’ils n’auraient plus beaucoup d’options. Elle sort toujours avec le même genre d’homme, ils se ressemblent tous, on aurait dit des clones. Genre jeune cadre dynamique qui fait ses courses chez l’épicier du coin au lieu d’aller dans un supermarché comme tout le monde. Beau gosse, propre sur lui, le type de mec qui boosterait l’audimat du 20 heures avec sa tête de gendre idéal. Même si sa dernière relation, qui a duré quatre ans, s’est très mal terminée (il l’a trompée avec une prof de zumba), elle croit encore en l’amour et garde la foi, elle est incroyable. Bref, statut : célibataire depuis un an.

Ensuite, il y a Coco Kamel (Kamel pour les cigarettes parce qu’elle fume comme dix pompiers et Coco pour « Chérie coco » car c’est la chérie de beaucoup de mecs), mon amie depuis l’enfance, on vivait dans le même immeuble. Au début on se détestait, je me suis même battue avec elle au collège et aujourd’hui c’est l’une de mes meilleures amies. Elle a un air de la chanteuse Kelis et est aussi originale qu’elle si ce n’est plus. Elle vient de créer sa propre boîte d’infographie, qui connaît un véritable succès. Coco est la plus folle d’entre nous toutes. Pour elle la vie est une cour de récréation où tout est fait pour s’y amuser. Comme à la récré, on joue avec n’importe qui à n’importe quoi du moment que l’on joue, elle n’a aucun type d’homme précis et dans son cas c’est un problème. Elle est l’opposé de Sophia, pour elle le prince charmant n’existe que dans les livres et s’il y en a eu un, il doit être mort et sans héritier. De toutes les façons elle est plus du style à fricoter avec le grand méchant loup. Je crois ne l’avoir jamais connue en couple en fait, pourtant elle semble parfaitement bien dans ses escarpins et c’est l’essentiel. Statut : célibattante depuis vingt-sept ans (j’exagère je sais, mais elle le mérite).

Il y a Lucie, ma cousine, c’est le bébé du groupe, éternelle étudiante universitaire qui change de filière tous les ans et qui vit toujours chez ses parents ; ce qui n’est pas très grave quand on a 22 ans. C’est une fan de foot, pas des footballeurs comme beaucoup de filles, mais du sport en lui-même au point d’y jouer en salle tous les dimanches. Elle est jolie, mais très garçon manqué alors au final, c’est toujours la bonne copine des mecs qui la prennent pour une lesbienne. Pourtant, elle aime les hommes, les sportifs tatoués, les motards en Harley, les ex-taulards, les méchants hipsters, des types un peu sombres qui peuvent faire peur. Pourtant, la majorité de ces gars-là aiment les femmes fatales et sexy, tout ce que Lucie n’est pas. On a bien essayé de la féminiser un peu, mais rien à faire, elle collectionne les baskets et les casquettes quand nous collectionnons les sacs à main. Un soir, on l’a maquillée pour sortir et une fois saoule, elle a oublié qu’elle était maquillée. Elle est allée aux toilettes, s’est mouillé le visage et quand elle est revenue elle ressemblait à un panda travelo : elle avait du noir partout autour des yeux. Quelle est cette fille qui ne se regarde pas dans le miroir quand elle va aux toilettes ! Statut : célibataire depuis treize mois.

Pour finir, il y a notre prof de maths remplaçante en Zep, Poli, qui contrairement à ce que l’on pourrait penser n’est pas le diminutif de Pauline et encore moins de Paulette, mais de politesse. On ne sait pas pourquoi elle dit merci plus que la majorité des êtres humains même quand on ne lui donne rien, ses parents ont dû la traumatiser enfant. Paradoxalement à cela elle est hyper-vulgaire, un juron par phrase, je ne sais pas si c’est à force de traîner dans des collèges, mais ça devient grave. Au point où quand elle croise ma mère, j’ai peur qu’elle l’insulte sans le faire exprès. Elle est capable de lui dire : « Bonjour madame, putain ça fait plaisir sa mère. » Je la connais depuis toujours, on est copines depuis la maternelle, c’est mon amie-sœur. Concernant les hommes, elle est comme Sophia mais en faible, fleur bleue, mais sur laquelle on marche. C’est malheureusement la plus grosse victime des hommes que je connaisse alors que c’est aussi une petite racaille. Elle attire que les « mitch » (mitch est le masculin de bitch). À chaque fois qu’elle sort avec quelqu’un elle en tombe éperdument amoureuse, il la trompe, elle pleure, tout va mal et c’est la fin du monde. Ce qu’on a essayé de changer chez elle ce n’est pas son style vestimentaire mais son style de mec, pourtant il n’y a rien à faire. Et malgré ça, elle est toujours en couple, je l’ai rarement connue seule, elle est toujours mal accompagnée. Entre deux relations elle est ce que je qualifierais de « célibataire à terre », une épave qui tente de se relever de sa relation précédente, pour mieux se faire achever au cours de la suivante. Ça m’énerve parce que c’est un amour et elle est très drôle entre deux relations, je ne sais pas pourquoi elle vit tout cela et je n’ai même plus envie d’analyser ses histoires, même Freud n’y arriverait pas. Statut : toujours en couple, mais qu’avec des mitch.

*

Pour en revenir à Clara, il lui a fallu très peu de temps pour sortir de sa déprime post-rupture. Elle est devenue drôle et encore plus folle que moi, j’aimais bien sa nouvelle philosophie qui consistait à profiter de la vie au maximum. Puis est arrivé le phénomène « Myworld ». Un soir, elle m’a demandé comment s’inscrire sur les sites de rencontre parce qu’elle se sentait enfin prête à rencontrer quelqu’un. Coco, qui était à la maison et qui est une spécialiste du 2.0, lui a fait un monologue de trente minutes sur le sujet, en vantant les mérites des applis de rencontre avec statistiques à l’appui, ce qui l’a encouragée à s’inscrire. Elles ont donc ouvert un compte avec les magnifiques photos de Clara à la plage, Clara en boîte et Clara dans sa salle de bains, selfie 1 sourire, selfie 2 sérieuse et selfie 3 boudeuse. Moi ce n’est pas trop mon truc les sites de rencontre, parler avec de parfaits inconnus, qui s’inventent une vie juste parce qu’ils cherchent à assouvir un « besoin pressant », très peu pour moi. J’ai déjà du mal à communiquer avec certaines personnes de ma propre famille alors des inconnus. J’ai essayé comme tout le monde, or je fais partie de la vieille école, celle qui drague dans la rue, les bars, le métro et même si j’aime faire la fête, je ne sors jamais avec les mecs de boîte, question de principe. Cela n’engage que moi, bien sûr j’ai des exceptions qui confirment ma règle d’or.

Dont mon ex Nico, que j’avais rencontré en boîte et qui avait l’air vraiment normal, mais qui en fait s’est avéré être un menteur, il m’avait dit qu’il travaillait pour le gouverneur alors qu’en fait il touchait les Assedic ! Il m’avait dit qu’il vivait en coloc avec deux personnes, mais il n’a pas précisé que ces personnes étaient ses parents.

Le pire, c’est qu’il prétendait m’aimer. Tu parles ! Il m’a fallu une année entière pour me rendre compte de tous ses mensonges. Eh oui je ne suis pas parfaite…

Nico m’a définitivement donné le complexe de l’ex. Le complexe de l’ex c’est quand tu sors avec un mec et après tu regrettes parce que tu te rends compte que t’as été trop bête et t’as honte. Un mec à qui même les défauts lui trouvent des défauts.

J’aime bien faire la femme forte qui assume tout, mais lui je ne peux pas l’assumer, je crois que j’étais sous hypnose pendant un an. Il m’a fait la totale tromperie, folie et mensonges. Concernant la folie, il fait partie de cette catégorie de mec, et c’est une grande catégorie, qui te fait des trucs de oufs et qui après te fait croire que c’est toi la folle. Exemple : « Mais c’est pas moi sur la photo. » Ou : « Mais je la connais pas y’a plein de mecs qui me ressemblent et qui s’appellent comme moi. » Et enfin : « Mais ce string, c’est à ma mère t’as vraiment les idées mal placées. » Les mensonges je ne sais même pas par où commencer… Il s’est inscrit sur Tinder pour voir si moi je n’y étais pas. Non le top de la montagne du Mont mensonge a été atteint le jour où je l’ai surpris nu chez lui avec une autre fille. Accrochez-vous il m’a dit : « Tu sais que j’aime être nu, j’ai un côté nudiste. Elle vient du Sud d’une famille de nudiste. » En gros il a voulu me faire croire qu’ils faisaient du nudisme d’appartement. Bien entendu je l’ai quitté pour de bon et aujourd’hui je préfère en rire avec mes copines, même si sur le coup je me suis sentie bien bête d’être restée un an avec lui.

Pourtant, il continue à me bombarder de messages sans intérêt. Ce mec est trop stupide, je suis certaine que quand il m’écrit ce ne sont pas des abréviations, mais de vraies fautes d’orthographe. La dernière fois il m’a écrit : « Tu fée la morte mes je sais que tu n’est pas insensible à mes mo ki son seinsert. » « Seinsert », même un CP écrirait mieux que lui, je crois que c’est un analphabète, non lui il est juste bête. Il me rend malade, sa mère aurait dû l’appeler Gastro au lieu de Nico parce que ce sont les mêmes syndromes.

Nous deux c’était plus une histoire d’humour que d’amour.

Revenons à cette folle de Clara, qui a eu énormément de succès, elle est jolie, a un visage d’ange avec des taches de rousseur, un corps mince, de longs cheveux châtain clair qui font ressortir le vert de ses yeux. Elle plaît aux hommes et elle est, comme elle le dit, « victime de son succès ». Elle a beaucoup changé, l’autre jour elle a osé me dire : « J’en ai marre que les mecs s’intéressent à moi uniquement pour mon physique. » Je déteste ce genre de réplique faussement modeste et purement superficielle. Clara s’est inscrite sur des sites de rencontre où le seul jugement de valeur est celui de l’apparence. Elle poste que des selfies sur les réseaux sociaux à longueur de journée et elle se plaint. Avis à celles qui disent la même chose, arrêtez c’est nul, c’est comme si Einstein avait dit : « J’en ai marre que le monde s’intéresse à moi que pour mon intelligence. » T’es belle tant mieux pour toi donc sois belle et tais-toi.

Le succès de Clara fait de moi une victime collatérale, tout ça devient fou, elle invite un tas d’inconnus chez nous et c’est ce qui m’énerve par-dessus tout. En plus, elle dit que c’est pour sa sécurité, et la mienne alors ? ! !

J’ai bien essayé à plusieurs reprises de lui en parler calmement. Cependant le dialogue est devenu difficile avec elle, cette folle croit que je suis jalouse du fait qu’elle rencontre des hommes. Au contraire cette année a été assez éprouvante pour moi, voire traumatisante.

À 26 ans je n’ai envie ni de mariage, ni d’enfants et je suis ce qu’on peut qualifier de célibataire « on the rock », endurcie quoi. Malgré mon physique banal, j’ai toujours eu la cote avec les hommes et honnêtement, je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. Je n’ai pas de beaux cheveux, je n’ai pas une allure de mannequin, ma mère trouve que j’ai au moins huit kilos en trop (elle m’appelle « Barbide » à cause de mon ventre) et je suis d’accord avec elle, même si je ne fais absolument rien pour les perdre. Je suis « molie », c’est-à-dire ni moche ni jolie, je pense que ma personnalité est mon point fort et j’ai vite appris que les vêtements pouvaient améliorer les apparences, alors je mise tout sur mon style et mon sarcasme. Un style qui me permet parfois d’attirer l’attention d’hommes totalement à l’opposé de mon physique, donc de vraies bombes. Je ne suis pas dure avec moi-même, juste réaliste, je ne me plains pas, cela fait longtemps que j’ai appris à m’accepter telle que je suis.

Ça n’a pas toujours été le cas, mais le jour où j’ai réalisé que j’étais unique je n’ai plus voulu être à la place de quelqu’un d’autre. J’ai appris à m’aimer au lieu d’essayer de devenir ce que je ne serai jamais, c’est à dire une Kardashian.

J’ai confiance en moi et je suis bien dans ma peau parce que c’est la seule peau que j’ai et je n’en aurai pas d’autre.

D’autant plus qu’être une célibataire comme moi est un travail à plein temps. Il faut sortir, s’habiller pour briller, s’occuper, être sociable, avoir de la conversation et tout cela demande beaucoup d’énergie.

C’est beaucoup de pression car, lorsque tu es célibataire, on ne manque pas de te le rappeler à la moindre occasion. Tout est fait pour te le rabâcher, ce n’est pas une malédiction non plus, c’est vraiment un choix pour certains. Les célibataires sont tout le temps harcelées, à commencer par leur entourage. À chaque occasion toute ma famille me le rappelle, même mes nièces me demandent :« Madi, toi t’as pas de mari ? » Parce que quand ces chipies réalisent que je n’ai pas de mari, elles ne me respectent plus et m’appellent par mon prénom. Quoi, dès la maternité on leur dit ce qu’elles doivent faire maintenant, ils espèrent qu’en faisant ça dans trente ans, ils baisseront les statistiques concernant le divorce ?

Moi, qui cultive le sarcasme depuis ma plus tendre enfance, car je trouve beaucoup plus drôle le fait d’être amère et blessante de façon ironique plutôt que d’insulter une personne, j’ai des répliques cultes à certaines questions récurrentes. « Madi t’es pas pressée d’avoir des enfants ? » À cela je réponds : « Et toi t’es pas pressé que les tiens grandissent ? » Les questions rhétoriques font toujours leur petit effet. Ensuite nous avons cette question : « T’as pas envie de te marier un jour ? » Réponse suivante : « Non, j’ai pas envie de me marier, par contre j’ai envie de divorcer. Parce qu’un divorce réussi rapporte plus qu’un mariage raté ».

En plus d’être devenues des cibles marketing au fort pouvoir d’achat sans cesse harcelées par notre entourage, la société nous oppose, nous les vraies célibataires, à une autre cible marketing jeune et insolente : les adolescentes. Elles sont partout où il y a des célibataires alors qu’on n’a pas les mêmes problèmes.

Elles sont tellement précoces que quand tu te demandes si tu dois donner ton numéro ou pas au type qui te drague, l’ado est déjà en train de lui rouler une pelle dans un coin sombre. Je ne fais pas de généralités, il faut avouer qu’elles sont plus pressées que les filles de ma génération et pourtant, je ne suis pas si vieille que ça. Un soir, j’étais à un anniversaire dans un restaurant avec un ex, même pas en boîte, un simple petit restaurant de quartier. Nous étions une vingtaine à table et j’étais assise à côté d’une amie que je n’avais pas vue depuis longtemps. Mon ex, lui, était à l’autre bout de la table à côté de cette gamine pas plus âgée que le mec sur les paquets de Kinder. Je la voyais faire son petit numéro à mon ex qui avait l’air amusé par sa voisine, puis il est venu me dire qu’il allait fumer dehors. Très rapidement, j’ai vu la gamine le suivre, j’ai attendu un instant avant d’aller le rejoindre.

Une fois dehors, mon ex m’a prise par la taille et m’a présentée à la gamine qui m’a regardée d’un air supérieur ; mon ex, intelligent pour une fois, en a profité pour m’embrasser tendrement devant le bébé en talons. Elle a fini par comprendre que ce n’était pas la peine d’insister et est rentrée dégoûtée dans le restaurant, mais le pire, c’est que cette petite folle lui avait gentiment proposé de lui faire une fellation ! ! ! Non, elle lui avait dit : « Si tu veux, j’peux te sucer. » Même lui avait été choqué, je pense qu’il a aussi décliné l’offre parce qu’il n’était pas sûr de son âge. Mais c’est quand même fou cette génération qui confond embrasser et sucer.

Quand je vois les gamines d’aujourd’hui, j’ai l’impression qu’elles ne connaissent pas tout ça, qu’elles sont passées du CM2 à la boîte de nuit directement. À 15 ans elles sont déjà « célibataires » ou « en couple ». Occupez-vous de délirer avec vos copines, les mecs auront 15 ans pendant vingt ans vous êtes larges.

Si vous ne me croyez pas, il n’y a qu’à prendre les transports en commun à une heure de pointe scolaire, vous verrez que je n’exagère pas.

Tu te demandes si elles vont au lycée ou si elles sont stagiaires dans l’entreprise du plus vieux métier du monde. Sans rancune, les filles, j’expose juste des faits, tout le monde sait que l’époque du club Dorothée est révolue donc je n’apprends rien à personne.

C’est drôle de voir ces petites poupées jouer aux dames, la mode y est aussi pour quelque chose, prendre des mannequins de 13 ans et les habiller comme des femmes adultes, voilà le résultat. Les autres filles s’identifient à elles et pensent qu’en jouant du maquillage, elles obtiendront le même résultat et duperont leur monde. Sauf que personne n’est dupe et encore moins les hommes. Contrairement à ce qu’elles pensent, ils savent faire la différence entre une femme et une gamine même si la plupart s’amusent avec elles et jouent au pédiatre.

Normal que certaines célibataires deviennent aigries, il y en a même qui organisent des fêtes anti Saint-Valentin. Ça me fait rire moi, s’ils n’aiment pas la Saint-Valentin, ils n’ont qu’à rester chez eux, de toutes les façons ça reste un jour comme les autres. Les musulmans ne font pas des fêtes anti-Noël, ils ne fêtent pas Noël et c’est tout. Moi, je me suis toujours dit que je jouerai le jeu quand j’aurai un amoureux, un vrai pas un mec avec qui je serai ce jour-là et avec qui je devrai faire comme si j’étais amoureuse. Je ne sais pas faire semblant, alors quand je suis avec quelqu’un à cette période et qu’il m’en parle et insiste pour qu’on fasse quelque chose, je sors mon discours spécial Saint-Valentin : « Non, tu sais moi ces fêtes commerciales ne m’attirent pas du tout. Ce marketing de l’amour, cette promotion du cœur renvoie une image formatée d’un sentiment qui n’est pas censé se trouver au rayon chocolat d’un supermarché. » Au fond je suis une grande romantique et je réserve ma Saint-Valentin à l’homme de ma vie, j’espère qu’il appréciera ce cadeau.

C’est donc cette lucidité teintée d’un grain de folie, mais aussi une assurance qui permet à la fille ordinaire que je suis de faire des rencontres incroyables et extraordinaires et ma dernière histoire d’amour sans amour en est la preuve.

IIUne catastrophe amoureuse

En février dernier, avant que je ne commence mon travail actuel (je suis actuellement commerciale dans une boîte que je déteste, ainsi que mes collègues, on en reparlera plus tard), une amie m’avait pistonnée pour le remplacement d’un congé maternité dans une maison de disques. C’était un job assez sympa qui m’a surtout permis de rencontrer pleins de gens cool dont Nigel. Ahhhhhhhhh ! NIGEL, un jeune canadien à la beauté d’un dieu grec, beau, grand, ténébreux, plutôt fin, un peu trop peut-être pour une personne qui a huit kilos en trop. Un mec très tendance, pas le swag qui s’achète, c’était inné chez lui, comme un mannequin haute couture. On aurait dit un top model tout droit sorti d’un défilé qu’il soit sportswear, en costume ou casual il ne passait jamais inaperçu, il était tout simplement MORTEL. Nigel est ce genre de mec qui vous rappelle que la beauté intérieure est la chose la plus importante uniquement pour les appartements. Je n’aurais jamais pensé pouvoir un jour juste toucher ce genre de mec qui pourrait facilement être l’un des ex de Taylor Swift, je vous jure que je n’exagère pas. J’ai cru rêver en le voyant, je dois avouer qu’à un moment donné, je me suis même dit que c’était un « professionnel », si vous voyez ce que je veux dire… Parce que ce mec était trop au-delà du réel pour moi. Notre rencontre a été inoubliable, enfin pour moi, après lui je n’en sais rien.

C’était lors d’un concert privé et comme d’habitude problème de métro, je suis en retard. D’accord même sans problème de métro je suis la fille qui te dit j’arrive dans trente minutes, deux heures et trente minutes plus tard je ne suis toujours pas là.

Je cours telle une athlète du 400 mètres haie avec des talons de 12 cm de haut, ce qui signifie que je risque ma vie pour me rendre à ce concert qui ne durera pas plus d’une heure. Arrivée devant l’entrée noire de monde, je me demande comment faire pour me faufiler et entrer parce que je ne suis pas la seule VIP et à en croire la longueur de la file réservée à cet effet, tout le monde est VIP ce soir. Pendant que je cherche une solution afin de rentrer rapidement, ma collègue impatiente m’appelle pour la énième fois :

—T’es où encore ? me demande-t-elle avec un soupçon d’agacement dans la voix.

—Le concert a commencé ?

—Non mais Madi si tu te dépêches pas, tu vas le rater !

—Attends, c’est pas de ma faute j’ai eu un problème de métro et… Ah attends, il y a un géant qui passe devant moi. Je m’accroche à lui et j’arrive.

Je raccroche en me précipitant derrière le géant en question. C’était Nigel, il était de dos, je ne suis pas petite et encore moins avec des talons de 12 cm, pourtant il m’avait l’air tellement grand. Il était avec une femme plus âgée, belle et aussi stylée que lui, je me suis dit qu’ils devaient travailler ensemble ou alors que cette femme était une cougar ; en même temps on est toutes un peu cougars vu qu’ils sont tous un peu gamins. Je les ai collés comme si j’étais avec eux et arrivés devant, le type de l’entrée lui demande :

—Ces dames sont avec vous ?

Il se retourne pour voir qui sont « ces » dames, là je lui fais mon plus beau sourire étincelant façon Julia Roberts mixé d’un regard de chien battu.

—Oui, elles sont avec moi.

Dit-il avec un accent sexy, car oui compatriotes français, l’accent québécois est très sexy et Céline Dion est devenue à cet instant précis ma chanteuse préférée.

—Merci, c’est vraiment sympa, dis-je un peu embarrassée, je suis désolée, mais tu vois (je le tutoie on est jeunes, cools et branchés), j’étais en retard et je vous ai vus et… (Mais t’es super beau, je n’avais pas réalisé waouh baby ! Qu’est-ce que je raconte je ne m’entends plus au secours stop stop ! ! Oh Seigneur, pourvu que j’aie parlé dans ma tête s’il te plaît, sinon je pars d’ici en courant.)

—Pas de problème, Nigel Dret, dit-il en me tendant la main.

Quoi ? Il veut que je le touche ! Je suis comme une groupie devant son chanteur préféré. Oh ses yeux sont si merveilleux et son sourire si ravageur. Je suis rassurée, cela veut dire que j’ai parlé dans ma tête. Ouf ! Je suis sauvée. Je lui tends timidement la main, oh mon Dieu sa peau est si douce et ses mains sont si belles.

—Madi, je ne te dis pas mon nom de famille, tu ne le retiendrais pas, Madi X si tu veux.

Ok arrête les blagues, c’est naze. Et d’où tu sors ce rire ridicule tu n’avais qu’à lui dire « LOL » aussi, tu vas encore passer pour une idiote.

Dans ma tête se joue cette chanson d’Etta James « I Just Want To Make Love To You » (je veux juste te faire l’amour) tin nin nin nin nin.

Là, son amie ou collègue ou cliente ou je ne sais pas quoi, revient vers lui en me souriant. Elle n’avait pas dû faire attention à la scène de l’entrée, elle était au téléphone.

—Maman, je te présente Madi, dit-il.

« Maman ». Attends là, tu viens à un concert de jazz avec ta mère ? Mais vous ne vous ressemblez pas. Elle est blonde, assez mince, gracieuse, très bien maquillée, brushing parfait, de magnifiques yeux bleus, une élégance naturelle, on aurait dit une ancienne miss.

—Enchantée Madi, me dit-elle aussi souriante que son merveilleux fils.

—Ben ça alors ! Vous êtes sa mère. Wow ! Je croyais que vous étiez sa… Sœur… (Dis juste que tu es enchantée serre la main et sois polie, c’est tout !), enchantée madame.

Ils me sourient tous les deux et en les voyant ainsi je me dis que leurs photos de famille doivent être sublimes, enfin si le père est aussi canon et je suis certaine qu’il l’est.

—Maintenant que les présentations sont faites, je propose qu’on aille s’asseoir, après vous mesdames.

En plus il est galant, ça y’est I’m in love, j’arrête tout, j’ai enfin trouvé mon âme sœur, terminus tout le monde descend, Madi vient de rencontrer l’homme de ses rêves. C’est le plus beau jour de ma vie, j’ai envie de monter sur cette scène et d’improviser un concert.

Nous nous installons donc tous les trois dans ce qui semble être le vrai carré VIP, quand mon portable sonne, mince ma collègue je l’avais oublié celle-là.

—Mais qu’est-ce que tu fais assise là-haut à discuter ? me demande-t-elle un peu énervée.

—Oh salut ma chérie ça va, mais tu es où ?

Je veux faire croire à Nigel et sa mère que je connais du monde ici, j’en profite également pour prendre un accent très parisien.

—Je suis là où tu devrais être, dans la fosse ! T’es égoïste de me laisser ici toute seule.

—Ok génial (je ris toute seule, j’en profite pour laisser éclater ma joie), on se voit à la fin, ça commence, à tout à l’heure ma chérie.

—Quoi, mais qu’est-ce que tu racontes encore et pourquoi tu rigoles comme…

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase et je raccroche rapidement.

Le concert commence et j’ai trop envie de parler à Nigel, mais je ne sais pas du tout quoi lui dire, en plus il ne faut pas rêver il doit être gay, il est trop TROP pour être hétéro. Je ne crois pas au métrosexuel ou hétéro curieux, c’est trop ambigu ces hommes qui prennent soin d’eux comme des femmes, on n’a pas les mêmes problèmes. Pendant que je cherche à vaincre ma timidité naissante, c’est lui qui entame la discussion, malheureusement je n’entends rien à cause de cette musique qui braille dans mes oreilles. Je souris et fais oui de la tête en espérant ne pas répondre « oui » à n’importe quoi. Je n’insiste même pas pour savoir de quoi il parle, parce que je le trouve tellement beau que j’ai du mal à croire qu’il est bien réel, j’ai envie de lui toucher le visage pour être sûre qu’il est bien réel, que ce n’est pas un hologramme du futur expérimenté par l’État et avec moi comme cobaye. Il se retourne, regarde le show un court instant, puis se tourne à nouveau vers moi et me dit :

—Tu aimes cette chanteuse Madi ?

Madi ! Oui, c’est mon prénom, il s’en souvient et le prononce à merveille avec son magnifique accent.

—Beaucoup, je lui fais un autre sourire hollywoodien. Et toi ou ta mère, vous êtes dans la musique ? (Es-tu gay ? Sinon tu me plais embrasse-moi, épouse-moi, aime-moi ! !)

Je me pince les lèvres pour ne pas dire ce que je pense vraiment.

—Ma mère est pianiste, elle connaît bien la chanteuse avec qui elle a travaillé au Canada, quant à moi je vis en France depuis deux ans.

—Une mère musicienne, t’en as de la chance, et c’est elle qui t’habille aussi parce que tu as beaucoup de style ?

Oh ! Mais qu’est-ce que je raconte, c’est quoi le rapport entre ses vêtements et sa mère, n’importe quoi moi.

—Non je m’habille tout seul depuis l’âge de 5 ans.

Et drôle en plus, il est parfait.

Mon portable, un message, ma collègue : « Arrête de flirter et prends des photos ! ! ! »

Mince les photos j’avais oublié, on verra ça plus tard je finis ma conversation d’abord, j’ai envie de tout savoir sur lui :

—Et donc, tu fais quoi de beau à Paris Nigel ?

—Je travaille pour une chaîne d’informations.