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Né d’une harmonie entre les arts, une sorte de dialogue fait d’images, de couleurs, de sons, de musique, de mots, de gestes,
Merveilles énigmatiques est un voyage émerveillé à travers la vie et le monde, une ode à la vie, à la nature qui nous entoure… le sentiment intangible d’une présence, une possibilité de l’existence d’un ailleurs. C’est aussi Sylvain qui montre ses tableaux (non figuratifs, donc autorisant une grande liberté d’écriture) à Catherine qui en fait des poèmes, guidée par ses perceptions.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Comédienne passionnée par la littérature,
Catherine Roger a enseigné l’histoire et la littérature américaine à l’université.
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Seitenzahl: 46
Catherine Roger
Merveilles énigmatiques
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Catherine Roger
ISBN : 979-10-377-2494-6
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Merveilles énigmatiques, l’œuvre picturale de Sylvain Colin, est le fruit du travail passionné de plusieurs décennies. Lorsque j’ai découvert ses tableaux, j’ai eu envie de les mettre en mots. Chaque tableau me racontait une histoire, suscitait une impression si forte que je devais la mettre en musique à ma manière. Or, ma musique à moi, c’est la poésie.
On peut qualifier ce peintre « d’émerveillé », j’emprunte ce terme à l’ouvrage récent d’un auteur que j’admire beaucoup, Eric-Emmanuel Schmitt, dont l’exergue de son ouvrage « La Nuit de feu » dit ceci « Ce ne sont pas les occasions de s’émerveiller qui manquent, mais les émerveillés » et c’est, à n’en pas douter, une épithète flatteuse que j’utilise pour décrire Sylvain Colin – un peintre sensible à la beauté de l’univers et reconnaissant que l’univers recèle encore quelques énigmes – car son univers est pétri d’optimisme et, par le biais de l’écriture, j’ai construit un pont entre nos deux univers, nos deux sensibilités. Il me semble que ma vision du monde est un peu plus tragique, un peu plus politique aussi.
J’ai écrit ces poèmes en une année et le beau voyage que j’ai fait dans l’univers de Sylvain Colin, à l’écoute attentive de ses « merveilles énigmatiques », tant il est vrai que ces tableaux donnent à entendre autant qu’à voir, ce qui n’est guère étonnant car le peintre est aussi musicien, m’a plutôt redonné confiance.
La poésie, dans cet ouvrage, est le fruit de mon travail, l’œuvre de Catherine Roger, en toute bonne foi, mais elle est aussi ponctuée ici et là d’hommages directs ou plus voilés, plus subtils, à des poètes qui nous ont montré la voie, que l’on ne peut décemment pas ne pas citer, parfois. Par exemple, peut-on évoquer le feu sans mentionner Bachelard et sa « Psychanalyse du feu » ? J’aime que dans « Ombre et lumière », le porteur d’eau, un homme simple aux pensées profondes, soit aussi lecteur averti. Je l’imagine volontiers citer du Bachelard à ses visiteurs ébahis. De même, peut-on rendre hommage à Hokusai sans rappeler une légende japonaise, celle de la belle Véga de la Lyre, fileuse des dieux, séparée de son amant, Altaïr le bouvier, par un dieu vengeur et qu’elle ne peut voir qu’une fois l’an ? De plus, je trouve approprié que la « Symphonie de l’univers » se compose des plus beaux vers que j’ai lus, ceux de Guillaume Apollinaire, Paul Valéry, Paul Eluard, pour n’en citer que trois. Un seul vers de ce poème est de moi. Gageons que vous aurez plaisir à deviner de qui sont les autres, avant de vous reporter à la page de notes. La débauche de couleurs d’un des tableaux, la saturation de « Intemporalité suspendue au son continu » m’a instantanément évoqué Hiroshima et l’onde de choc qui l’a secouée et la légende des mille et une grues, que je sais depuis peu : l’histoire d’une petite fille convaincue que le pliage de 1001 grues de papier lui donnerait la vie sauve. Des millions de grues sont pliées par des millions de visiteurs chaque année en hommage à la paix.
Peinture et poésie se sont rejointes à mi-chemin de nos deux univers pour vous offrir une humble représentation des merveilles énigmatiques de notre monde. Certes, dès que Sylvain Colin m’a montré ses tableaux, j’ai voulu les mettre en mots, mais ce sont aussi ses titres malicieux et mystérieux qui m’ont attirée. Je les ai tous gardés tels quels, car tout autant que les tableaux, ils ont nourri mon imaginaire, comme ils nourriront le vôtre.
Dans un coin de mémoire
Comme la feuille pressée
Entre les pages du livre
Mon cœur.
Hier encore
Je tentais de saisir
D’un simple geste
Le bonheur
Hier encore
Je la couchais
Sur le papier
Ma peur
Hier encore
Je rangeais dans des pots
De fruits d’onguents
Les fleurs
Hier encore
J’étais tout entier
Dans ce devenir
D’heures.
J’ai rangé mes regrets
Dans les pots de l’entrée
Je m’en vais barbouiller
Ma nouvelle liberté.
Je te donne
Le plein et le lié
Sur papier quadrillé
La fermeté du trait
La douceur de la courbe
La promesse
D’une paix partagée…
J’ai dressé un autel,
Déposé mon offrande
À tes pieds, ma Diva,
Danse, ma bleue, mon impérieuse,
Je n’ai d’yeux que pour toi.
Une goutte suffit
Pour que germe la graine
L’arbre se dresse
L’eau s’étale
Un creux de rocher abrite
Les amours interdites
Des futurs gardiens du temple
Et de la vestale
Le leurre consiste à croire
Que l’arbrisseau
Veut tremper son pinceau