Poésies - François Villon - E-Book

Poésies E-Book

François Villon

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Beschreibung

« Du Lais au Testament, la frénésie délirante du langage, qui détruit la nature humaine et traduit la perversité du monde, enferme davantage Villon dans sa détresse, rejeté de la société, acceptant sa différence, s'enfonçant plus loin dans le cauchemar. Jongleur, le rire qu'il dispense menace à tout moment de s'étouffer dans un sanglot. Du Lais au Testament, nous assistons à la chute d'un être qui perd son identité, qui se replie sur lui-même et dont l'imaginaire prend le pas sur les autres formes d'expression. Le carnaval dans lequel se meuvent ces êtres grotesques et ces figures grimaçantes est pour Villon le seul moyen non pas de cacher son désespoir, mais de l'exprimer. C'est pas lui que le poète assume la dégradation de son être. En bouleversant et recréant le monde concret, Villon en révèle la vraie nature, la cruauté et l'étrangeté, et lui-même se dissout dans le tumulte du monde qu'il a créé. »

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Seitenzahl: 95

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Sommaire

Le Petit Testament de Maistre François Villon fait en 1456

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Chapitre VI

Chapitre VII

Chapitre VIII

Chapitre IX

Chapitre X

Chapitre XI

Chapitre XII

Chapitre XIII

Chapitre XIV

Chapitre XV

Chapitre XVI

Chapitre XVII

Chapitre XVIII

Chapitre XIX

Chapitre XX

Chapitre XXI

Chapitre XXII

Chapitre XXIII

Chapitre XXIV

Chapitre XXV

Chapitre XXVI

Chapitre XXVII

Chapitre XXVIII

Chapitre XXIX

Chapitre XXX

Chapitre XXXI

Chapitre XXXII

Chapitre XXXIII

Chapitre XXXIV

Chapitre XXXV

Chapitre XXXVI

Chapitre XXXVII

Chapitre XXXVIII

Chapitre XXXIX

Chapitre XL

Cy commence le Grant Testament de François Villon fait en 1461

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Chapitre VI

Chapitre VII

Chapitre VIII

Chapitre IX

Chapitre X

Chapitre XI

Chapitre XII

Chapitre XIII

Chapitre XIV

Chapitre XV

Chapitre XVI

Chapitre XVII

Chapitre XVIII

Chapitre XIX

Chapitre XX

Chapitre XXI

Chapitre XXII

Chapitre XXIII

Chapitre XXIV

Chapitre XXV

Chapitre XXVI

Chapitre XXVII

Chapitre XXVIII

Chapitre XXIX

Chapitre XXX

Chapitre XXXI

Chapitre XXXII

Chapitre XXXIII

Chapitre XXXIV

Chapitre XXXV

Chapitre XXXVI

Chapitre XXXVII

Chapitre XXXVIII

Chapitre XXXIX

Chapitre XL

Chapitre XLI

Ballade des Dames du temps jadis

Ballade des Seigneurs du temps jadis

Ballade

Chapitre XLII

Chapitre XLIII

Chapitre XLIV

Chapitre XLV

Chapitre XLVI

Les regrets de la belle Heaulmière

Ballade de la belle Heaulmière

Chapitre XLVII

Chapitre XLVIII

Chapitre XLIX

Chapitre L

Chapitre LI

Chapitre LII

Chapitre LIII

Chapitre LIV

Double ballade sur le même propos

Chapitre LV

Chapitre LVI

Chapitre LVII

Chapitre LVIII

Chapitre LIX

Chapitre LX

Chapitre LXI

Chapitre LXII

Chapitre LXIII

Chapitre LXIV

Chapitre LXV

Chapitre LXVI

Chapitre LXVII

Chapitre LXVIII

Chapitre LXIX

Chapitre LXX

Chapitre LXXI

Chapitre LXXII

Chapitre LXXIII

Chapitre LXXIV

Chapitre LXXV

Chapitre LXXVI

Chapitre LXXVII

Chapitre LXXVIII

Chapitre LXXIX

Ballade que Villon feit à la requeste de sa mère, pour prier Nostre-Dame

Chapitre LXXX

Chapitre LXXXI

Chapitre LXXXII

Chapitre LXXXIII

Ballade de Villon à s’amye

Chapitre LXXXIV

Lay ou plustost Rondeau

Chapitre LXXXV

Chapitre LXXXVI

Chapitre LXXXVII

Chapitre LXXXVIII

Chapitre LXXXIX

Chapitre XC

Chapitre XCI

XCII

Chapitre XCIII

Chapitre XCIV

Chapitre XCV

Chapitre XCVI

Chapitre XCVII

Chapitre XCVIII

Chapitre XCIX

Chapitre C

Chapitre CI

Chapitre CII

Chapitre CIII

Chapitre CIV

Chapitre CV

Chapitre CVI

Chapitre CVII

Chapitre CVIII

Chapitre CIX

Chapitre CX

Chapitre CXI

Chapitre CXII

Chapitre CXIII

Chapitre CXIV

Chapitre CXV

Ballade et oraison

Chapitre CXVI

Chapitre CXVII

Chapitre CXVIII

Chapitre CXIX

Chapitre CXX

Chapitre CXXI

Chapitre CXXII

Chapitre CXXIII

Chapitre CXXIV

Chapitre CXXV

Chapitre CXXVI

Chapitre CXXVII

Chapitre CXXVIII

Chapitre CXXIX

Ballade

Chapitre CXXX

Chapitre CXXXI

Ballade

Chapitre CXXXII

Chapitre CXXXIII

Ballade

Chapitre CXXXIV

Ballade des Femmes de Paris

Chapitre CXXXV

Chapitre CXXXVI

Chapitre CXXXVII

Chapitre CXXXVIII

Chapitre CXXXIX

Chapitre CXL

Ballade de Villon et de la grosse Margot

Chapitre CXLI

Chapitre CXLII

Chapitre CXLIII

Chapitre CXLIV

Chapitre CXLV

Belle leçon de Villon, aux enfans perduz

Ballade de bonne doctrine

Chapitre CXLVI

Chapitre CXLVII

Chapitre CXLVIII

Chapitre CXLIX

Chapitre CL

Chapitre CLI

Chapitre CLII

Lays

Chapitre CLIII

Chapitre CLIV

Chapitre CLV

Chapitre CLVI

Chapitre CLVII

Chapitre CLVIII

Chapitre CLIX

Chapitre CLX

Chapitre CLXI

Chapitre CLXII

Chapitre CLXIII

Chapitre CLXIV

Chapitre CLXV

Rondeau

Chapitre CLXVI

Chapitre CLXVII

Chapitre CLXVIII

Chapitre CLXIX

Chapitre CLXX

Chapitre CLXXI

Chapitre CLXXII

Chapitre CLXXIII

Ballade

Ballade pour servir de conclusion

Poésies diverses

Le Quatrain

L’Épitaphe en forme de ballade

La requeste de Villon

Ballade de l’appel de Villon

Le dit de la naissance Marie

Double ballade

Ballade Villon

Epistre en forme de ballade, à ses amis

Le débat du cueur et du corps de Villon

La Requeste

Ballade des proverbes

Ballade des menus propos

Ballade des povres housseurs

Problème ou ballade au nom de la fortune

Ballade contre les mesdisans de la France

Le jargon ou jobelin de maistre François Villon

Ballade I

Ballade II

Ballade III

Ballade IV

Ballade V

Ballade VI

Le Petit Testament de Maistre François Villon fait en 1456

I

Mil quatre cens cinquante six,

Je, François Villon, escollier,

Considérant, de sens rassis,

Le frain aux dens, franc au collier,

Qu’on doit ses œuvres conseiller,

Comme Vegèce le racompte,

Saige Romain, grant conseiller,

Ou autrement on se mescompte.

II

Sur le Noël, morte saison,

Que les loups se vivent du vent,

Et qu’on se tient en sa maison,

Pour le frimas, près du tison :

Cy me vint vouloir de briser

La très amoureuse prison

Qui souloit mon cueur desbriser.

III

Je le feis en telle façon,

Voyant celle devant mes yeulx

Consentant à ma deffaçon,

Sans ce que jà luy en fust mieulx ;

Dont je me deul et plains aux cieulx,

En requérant d’elle vengence

À tous les dieux venerieux,

Et du grief d’amours allégence.

IV

Et, se je pense en ma faveur, Ces doulx regrets et beaulx semblans De très decepvante saveur, Me trespercent jusques aux flancs : Bien ilz ont vers moy les piez blancs Et me faillent au grant besoing. Planter me fault autre complant Et frapper en ung autre coing.

V

Le regard de celle m’a prins, Qui m’a esté felonne et dure ; Sans ce qu’en riens aye mesprins, Veult et ordonne que j’endure La mort, et que plus je ne dure. Si n’y voy secours que fouir. Rompre veult la dure souldure, Sans mes piteux regrets ouir !

VI

Pour obvier à ses dangiers, Mon mieulx est, ce croy, de partir.

Adieu ! Je m’en voys à Angiers,

Puisqu’el ne me veult impartir

Sa grâce, ne me departir.

Par elle meurs, les membres sains ;

Au fort, je meurs amant martir,

Du nombre des amoureux saints !

VII

Combien que le depart soit dur, Si fault-il que je m’en esloingne. Comme mon paouvre sens est dur ! Autre que moy est en queloingne, Dont onc en forest de Bouloingne Ne fut plus alteré d’humeur.C’est pour moy piteuse besoingne : Dieu en vueille ouïr ma clameur !

VIII

Et puisque departir me fault, Et du retour ne suis certain : Je ne suis homme sans deffault, Ne qu’autre d’assier ne d’estaing. Vivre aux humains est incertain, Et après mort n’y a relaiz : Je m’en voys en pays lointaing ; Si establiz ce present laiz.

IX

Premierement, au nom du Père,

Du Filz et Saint-Esperit,

Et de sa glorieuse Mère

Par qui grâce riens ne périt,

Je laisse, de par Dieu, mon bruit

À maistre Guillaume Villon,

Qui en l’honneur de son nom bruit,

Mes tentes et mon pavillon.

X

À celle doncques que j’ay dict,

Qui si durement m’a chassé,

Que j’en suys de joye interdict

Et de tout plaisir dechassé,

Je laisse mon cœur enchassé,

Palle, piteux, mort et transy :

Elle m’a ce mal pourchassé,

Mais Dieu luy en face mercy !

XI

Et à maistre Ythier, marchant,

Auquel je me sens très tenu,

Laisse mon branc d’acier tranchant,

Et à maistre Jehan le Cornu,

Qui est en gaige detenu

Pour ung escot six solz montant ;

Je vueil, selon le contenu,

Qu’on luy livre, en le racheptant.

XII

Item, je laisse a Sainct-Amant

Le Cheval Blanc avec la Mule,

Et à Blaru, mon dyamant

Et l’Asne rayé qui reculle.

Et le décret qui articulle :

Omnis utriusque sexus,

Contre la Carmeliste bulle,

Laisse aux curez, pour mettre sus.

XIII

Item, à Jehan Trouvé, bouchier, Laisse le mouton franc et tendre, Et ung tachon pour esmoucher Le bœuf couronné qu’on veult vendre, Et la vache, qu’on ne peult prendre. Le vilain qui la trousse au col, S’il ne la rend, qu’on le puist pendre Ou estrangler d’un bon licol !

XIV

Et à maistre Robert Vallée, Povre clergeon au Parlement, Qui ne tient ne mont ne vallée, J’ordonne principalement Qu’on luy baille legerement Mes brayes, estans aux trumellières, Pour coeffer plus honestement S’amye Jehanneton de Millières.

XV

Pour ce qu’il est de lieu honeste, Fault qu’il soit myeulx recompensé,Car le Saint-Esprit l’admoneste. Ce obstant qu’il est insensé. Pour ce, je me suis pourpensé, Puis qu’il n’a sens mais qu’une aulmoire, De recouvrer sur Malpensé, Qu’on lui baille, l’Art de mémoire.

XVI

Item plus, je assigne la vie

Du dessusdict maistre Robert…

Pour Dieu ! n’y ayez point d’envie ! Mes parens, vendez mon haubert, Et que l’argent, ou la pluspart, Soit employé, dedans ces Pasques, Pour achepter à ce poupart Une fenestre emprès Saint-Jacques.

XVII

Derechief, je laisse en pur don Mes gands et ma hucque de soye À mon amy Jacques Cardon ; Le gland aussi d’une saulsoye, Et tous les jours une grosse oye Et ung chappon de haulte gresse ; Dix muys de vin blanc comme croye, Et deux procès, que trop n’engresse.

XVIII

Item, je laisse à ce jeune homme, René de Montigny, troys chiens ; Aussi à Jehan Raguyer, la somme De cent frans, prins sur tous mes biens ; Mais quoy ! Je n’y comprens en riens Ce que je pourray acquerir : On ne doit trop prendre des siens, Ne ses amis trop surquerir.

XIX

Item, au seigneur de Grigny Laisse la garde de Nygon, Et six chiens plus qu’à Montigny, Vicestre, chastel et donjon ; Et à ce malostru Changon, Moutonnier qui tient en procès,

Laisse troys coups d’ung escourgon, Et coucher, paix et aise, en ceps.

XX

Et à maistre Jacques Raguyer,

Je laisse l’Abreuvoyr Popin,

Pour ses paouvres seurs grafignier ;

Tousjours le choix d’ung bon lopin,

Le trou de la Pomme de pin,

Le doz aux rains, au feu la plante,

Emmailloté en jacopin ;

Et qui vouldra planter, si plante.

XXI

Item, à maistre Jehan Mautainct Et maistre Pierre Basannier, Le gré du Seigneur, qui attainct Troubles, forfaits, sans espargnier ; Et à mon procureur Fournier, Bonnetz courts, chausses semellées, Taillées sur mon cordouennier, Pour porter durant ces gellées.

XXII

Item, au chevalier du guet,

Le heaulme luy establis ;

Et aux pietons qui vont d’aguet

Tastonnant par ces establis,

Je leur laisse deux beaulx rubis,

La lenterne à la Pierre-au-Let…

Voire-mais, j’auray les Troys licts,

S’ilz me meinent en Chastellet.

XXIII

Item, à Perrenet Marchant,