Prier 15 jours avec Maximilien Kolbe - Jean-François de Louvencourt - E-Book

Prier 15 jours avec Maximilien Kolbe E-Book

Jean-François de Louvencourt

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Beschreibung

Le père Maximilien Kolbe (1894-1941), franciscain conventuel, est universellement connu pour le mouvement marial et ecclésial qu'il fonda en 1917 – aujourd'hui présent en 48 pays – et l'offrande spontanée qu'il fit de sa vie au camp de concentration d'Auschwitz en remplaçant librement François Gajowniczek, un père de famille condamné à mort. François Gajowniczek réussit à survivre jusqu'à la fin de la guerre. Le 10 octobre 1982, il assistera même à la canonisation de Maximilien Kolbe, à Rome.

Il est clair que tous les saints sont des priants. Cependant, Maximilien n'est pas seulement un priant et un grand priant, mais, comme l'a indiqué le cardinal Karol Wojtyla en 1971, « l'un des plus grands contemplatifs de notre époque ». Sa prière est tout entière tournée vers l'Immaculée et la Trinité. Sa fête, le 14 août, a été étendue à toute l'Église. Jean-Paul II a voulu ainsi souligner l'intense rayonnement universel du martyr de la charité.




À PROPOS DE L'AUTEUR




Jean-François de Louvencourt, moine trappiste français en Belgique, est un grand spécialiste du père Kolbe. Il est l'auteur d'un ouvrage de référence : "Saint Maximilien Kolbe, ami et docteur de la prière", traduit en plusieurs langues.

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Prier 15 jours avec

MAXIMILIEN KOLBE

COLLECTION PRIER 15 JOURS

• Des livres sources

– pour passer quinze jours en compagnie d'un maître spirituel à la manière de ces temps de retraite qui ouvrent une brèche dans notre univers quotidien.

• Des livres pratiques

– un rappel biographique en début de volume

– un itinéraire balisé en introduction

– une entrée dans la prière répartie sur les quinze chapitres de l'ouvrage

– pour aller plus loin, une bibliographie expliquée.

• Des livres accessibles

– un ressourcement qui va à l'essentiel pour des chrétiens actifs

– une information donnée de l'intérieur pour un public plus large.

DES MÊMES AUTEURS

Aux éditions Nouvelle Cité

Prier 15 jours avec François et Jacinthe de Fatima, 4e ed., 2017 (traduit en espagnol, en polonais et en portugais).

Autres publications

– Saint Maximilien Kolbe, ami et docteur de la prière, Centro Internazionale M.I., Rome, 1998 (traduit en espagnol, en italien et en polonais).

– Saints François et Jacinthe de Fatima. Deux petites étoiles de lumière dans la nuit du monde, Éd. de l'Emmanuel, 3e éd. revue, complétée et mise à jour, 2019 (traduit en allemand, en portugais et en russe).

– Celle qui rayonnait Dieu. Anne-Gabrielle Caron (2002-2010), Téqui, 2020.

En collaboration

Gaëtan Évrard – Dominique Bar, Fatima. Le jour où le soleil dansa, BD, Éditions du Triomphe, 2017. Traduit en allemand et en portugais. Premier prix de la BD chrétienne, Solliès-Ville, 25 août 2017.

Prier 15 jours avec

MAXIMILIENKOLBE

Jean-François DE LOUVENCOURT

nouvelle cité

Composition : Nouvelle CitéCouverture : Richard Garcia

Illustrations de couverture :p. 1, portrait de Maximilien Kolbep. 4, portrait de l'auteur, D.R.

Tous droits de traduction,d’adaptation et de reproductionreservés pour tous pays.

© 2024, Groupe ElidiaEditions Nouvelle Cité10 rue Mercoeur75011 PARIS

www.nouvellecite.fr

ISBN 978-2-37582-610-2ISSN 1150-3521

LA VIE DU PÈRE KOLBE

Une famille aux ressources modestes, mais profondément unie et très croyante, tel est le milieu où naît Raymond Kolbe, le futur saint Maximilien Kolbe. C’est le 8 janvier 1894 qu’il voit le jour, à Zdunska Wola, en Pologne, dans la province de Lódz, alors sous domination russe. Raymond a un frère aîné, François, et un frère cadet, Joseph. Deux autres frères suivront, mais mourront en bas âge.

Enfant affectueux et attachant, mais aussi vif et turbulent, Raymond met plus d’une fois à l’épreuve la patience de sa maman qui ne peut s’empêcher de lui dire un jour : « Mon petit Raymond, qu’est-ce que tu deviendras plus tard ? » Il n’a qu’une dizaine d’années, mais la question résonne si fort en lui qu’il en est bouleversé. Comme il ne trouve pas de réponse à cette question devenue lancinante, il prie et supplie souvent la Vierge Marie de lui dire ce qu’il deviendra. Il la supplie à nouveau lorsqu’elle lui apparaît, tenant en ses mains deux couronnes, une blanche et une rouge. Elle le regarde avec tendresse et lui demande s’il veut ces couronnes, la blanche symbolisant la pureté et la rouge signifiant le martyre. Après les avoir considérées attentivement, il répond les vouloir toutes les deux. Alors la Vierge Marie lui sourit et disparaît.

Raymond a treize ans quand il entre au petit séminaire des Frères Mineurs Conventuels de Léopoli (ou Lwów). En 1910, il prend l’habit, reçoit le nom de Maximilien et commence son noviciat. Un an plus tard, il prononce ses vœux temporaires et, en 1912, il est envoyé à Rome pour des études supérieures. D’abord en philosophie à l’Université grégorienne. Puis en théologie à la Faculté pontificale de son Ordre.

Tout en poursuivant ses études, et malgré la Première Guerre mondiale qui éclate en juillet 1914, il émet sa profession solennelle le 1er novembre de cette année-là. Au cours de l’été 1917, il ressent les premières atteintes d’un mal qui ne le quittera plus jamais, la tuberculose pulmonaire. Le 16 octobre de cette même année, il fonde avec six de ses confrères un mouvement marial et ecclésial de prière et d’action : la Milizia dell’Immacolata ou Mission de l’Immaculée (M.I.). L’année suivante, le 28 avril, il est ordonné prêtre. Arrivé au terme de ses études avec un double doctorat en philosophie et en théologie, il quitte Rome en juillet 1919, non sans l’intention d’y revenir chaque fois qu’il le pourra.

De retour en Pologne, le père Maximilien est affecté à l’enseignement au séminaire franciscain de Cracovie, mais ne tarde pas à tomber malade au point de devoir passer plus de huit mois en sanatorium, à Zakopane, pour soigner sa tuberculose. Rétabli, mais non guéri, il lance en janvier 1922 une revue mensuelle, le Rycerz Niepokalanej. En ce même mois de janvier, le cardinal vicaire du diocèse de Rome promulgue le décret d’approbation de la M.I. Fin 1922, Maximilien Kolbe est envoyé à Grodno où il publie sa revue. Alors qu’à partir de septembre 1926 il fait un nouveau séjour de plusieurs mois en sanatorium, Pie XI accorde en décembre des indulgences à la M.I. En avril 1927, le même pape érige le siège de la M.I. situé à Rome en Sedes primaria, c’est-à-dire en Siège central pour toute la M.I., lui conférant ainsi la faculté d’agréger les filiales établies partout dans le monde par les évêques.

Sur un terrain en friche à quarante kilomètres à l’ouest de Varsovie, le père Kolbe fonde, en décembre 1927, un couvent-maison d’édition : Niepokalanów ou Cité de l’Immaculée. La communauté ne comprend à ce moment-là qu’une vingtaine de membres. Mais les vocations affluent bientôt de toute part, en sorte qu’il lui faut ouvrir un premier noviciat pour les vocations religieuses, puis un second noviciat pour les vocations missionnaires.

Début 1930, Maximilien Kolbe entreprend un grand voyage-pèlerinage en vue de préparer une mission en Extrême-Orient. Il va ainsi à Rome, Padoue, Assise, Lourdes, Paris (la rue du Bac) et Lisieux. Peu après, avec quatre confrères, il embarque à Marseille pour le Japon. À peine arrivé à Nagasaki, il s’emploie à lancer une revue et à fonder un nouveau couvent-maison d’édition qu’il appelle Mugenzai no Sono ou Jardin de l’Immaculée. Il n’hésite pas à aller en Chine, en Russie et en Corée pour y étudier la possibilité de publier une revue semblable. En 1932, il part pour l’Inde, destination l’État du Kerala, dans le but d’y faire une fondation. Il obtient l’accord de l’archevêque de Vérapoly, mais il ne verra pas la concrétisation de ses projets. En mai 1936, il quitte le Japon pour se rendre au Chapitre provincial qui se tient dans son pays natal, à Cracovie.

Nommé supérieur de Niepokalanów par le Chapitre provincial, le père Maximilien ne peut retourner au Japon. Il s’active alors au plein développement de Niepokalanów. Il veille sur le niveau spirituel de la communauté qui ne cesse de s’accroître jusqu’à dépasser les 750 membres en 1939. Il réorganise le travail de cette immense « ruche » – c’est son expression – tout entière au service de sa reine qui est l’Immaculée. Sous son impulsion, la revue qu’il avait lancée avec un tirage de 5 000 exemplaires atteint progressivement le million d’exemplaires. Le Petit Journal, quotidien fondé en 1935, franchit le cap des 135 000 exemplaires les jours ouvrables et des 250 000 exemplaires le dimanche. Maximilien Kolbe inaugure en 1938 un émetteur radio propre à Niepokalanów et conçoit même le projet d’un aéroport privé pour accélérer les communications.

Cet essor prodigieux est brutalement interrompu en septembre 1939 par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Niepokalanów est bombardée, puis occupée et saccagée. La plupart des frères se sont dispersés sur l’ordre des supérieurs. Mais Kolbe ne quitte pas sa chère Niepokalanów, même dévastée. Il est arrêté le 19 septembre avec trente-cinq frères. Tous sont conduits dans un camp de détention, puis transférés dans un deuxième et même un troisième camp. Le 8 décembre, ils sont libérés et rentrent aussitôt à Niepokalanów qu’ils font revivre de leur mieux. Ils y accueillent des milliers de réfugiés, parmi lesquels de nombreux Juifs. Le 17 février 1941, Maximilien est à nouveau arrêté, ainsi que quatre autres pères (dont deux seront béatifiés le 13 juin 1999). Ils sont emmenés à la terrible prison Pawiak de Varsovie. Le 28 mai, le père Kolbe est déporté au camp de concentration d’Auschwitz (ou Oswiecim) où il devient le numéro 16670. Là, il doit endurer toutes sortes de mauvais traitements, de violences et de supplices. Mais voici qu’un prisonnier s’évade. En représailles, dix autres prisonniers sont condamnés à périr de faim. Parmi eux, un père de famille, François Gajowniczek. Maximilien Kolbe prend librement sa place. Il se retrouve donc dans un sordide et fétide bunker pour y mourir lentement de faim et de soif. Il est achevé par une injection de phénol le 14 août et son corps est brûlé le lendemain en la solennité de l’Assomption : à son intrépide serviteur, la Vierge Marie remet à la fois la couronne blanche et la couronne rouge.

François Gajowniczek réussit à survivre jusqu’à la fin de la guerre. Et même bien au-delà puisqu’il assistera, le 17 octobre 1971, à la béatification de Kolbe par Paul VI. Mieux encore, il pourra venir à Rome le 10 octobre 1982, lorsque Jean-Paul II proclamera Maximilien Kolbe saint et martyr. L’année suivante, la fête de Maximilien, déjà fixée au 14 août, est étendue à toute l’Église. Jean-Paul II a voulu ainsi souligner l’intense rayonnement universel du martyr de la charité.

L’œuvre étonnante de Maximilien Kolbe continue aujourd’hui sur sa lancée. Elle se poursuit de diffé-rentes façons. D’abord à travers ses disciples : cinq sont déjà béatifiés ; pour d’autres, les démarches en vue de la béatification sont officiellement engagées. Puis à travers le Centre international situé à Rome. À travers les cités mariales dont la première est la Niepokalanów de Pologne. À travers les instituts d’inspiration kolbienne : quatre instituts religieux (dont trois sont féminins) et cinq instituts séculiers (dont quatre sont féminins). Et enfin à travers la M.I. : érigée le 16 octobre 1997 par le Saint-Siège en Association Publique Internationale, elle est de droit pontifical, avec personnalité juridique devant les évêques diocésains et les conférences épiscopales. Ouverte à tous sans exception, elle est présente sur les cinq continents, en 48 pays. Le total des membres inscrits avoisine les quatre millions.

INTRODUCTION

Pourquoi prier 15 jours ?

Il n’est pas indifférent de se poser cette question, car le nombre 15 a l’avantage de se décomposer en trois. Certes en trois parties égales. Mais aussi en deux semaines de sept jours, reliées entre elles par un jour médian. Ce jour médian et unique est à la fois le centre et le sommet des deux semaines qui l’entourent. Le centre, puisqu’il est l’axe autour duquel les autres jours s’organisent. Et le sommet, puisqu’il représente ce qu’il y a de plus sublime.

La semaine initiale est comme un grand mouvement ascendant vers ce sommet. Le premier jour considérera la prière en elle-même, la prière en tant que rencontre interpersonnelle. Les deux personnes entre qui s’opère cette rencontre sont d’une part le priant qui est un être limité et pécheur (deuxième jour), mais toujours apte à prier (troisième jour), et d’autre part celui à qui il adresse sa prière, que ce soit tel ou tel saint (quatrième jour), la Vierge Marie (cinquième jour) ou le Christ (sixième jour). La prière ainsi conçue ne trouve son sens plénier que dans une dimension ecclésiale explicite (septième jour).

Et nous voici au huitième jour, le centre et le sommet de cette quinzaine vouée à la prière. Pour Maximilien Kolbe, ce point culminant, c’est la Sainte Trinité, inséparable du dessein d’amour qui l’habite de toute éternité et qui inclut en premier lieu la Vierge Immaculée.

Avec le neuvième jour commencera le versant descendant, à savoir les différentes conséquences ou implications qui découlent de la contemplation du sommet. Car celui qui contemple la Trinité ne pense plus qu’à l’adorer, la louer et lui rendre grâce (neuvième jour), et il le fait en particulier dans l’eucharistie qui est l’action de grâce par excellence (dixième jour). Par ailleurs, celui qui contemple l’Immaculée ne pense plus qu’à se consacrer à elle (onzième jour). Parce qu’il ne lui suffit pas de prier la Trinité et l’Immaculée, il veut encore les faire connaître autour de lui par un apostolat efficace (douzième jour) et à travers une activité missionnaire appropriée (treizième jour). Autant dire que la prière possède une puissance insoupçonnée (quatorzième jour) qui éclate jusque dans la mort (quinzième jour).

Ces quinze jours, nous allons donc les passer avec Maximilien Kolbe. Il est clair que tous les saints sont des priants. Cependant Maximilien n’est pas seulement un priant et un grand priant mais, comme l’a indiqué le cardinal Karol Wojtyla au cours de la conférence qu’il donna dans la salle de presse du Vatican le 14 octobre 1971, « l’un des plus grands contemplatifs de notre époque ».

premier jour

UNE RENCONTRE INTERPERSONNELLE

Toujours et partout nous pouvons ouvrir notre cœur à Dieu et converser familièrement avec Lui (SK 963) 1.

Par ces quelques mots, Maximilien Kolbe va directement à l’essentiel. Car le lieu de la prière, c’est le cœur, mais le cœur pris dans son sens fort. Et le propre de la prière, c’est d’être une rencontre avec Dieu.

Au sens fort, qui n’est autre que le sens biblique, le cœur signifie le centre le plus profond, le plus personnel et le plus authentique de notre être. Il signifie aussi la source la plus pure d’un incessant dynamisme qui nous porte vers Dieu. Que fait par exemple le sage de l’Ancien Testament ? « Dès le matin, il tourne son cœur vers le Seigneur, son Créateur » (Si 39,5). Le Catéchisme de l’Église catholique s’inscrit dans la ligne de la tradition biblique : « Pour désigner le lieu d’où jaillit la prière, les Écritures parlent parfois de l’âme ou de l’esprit, le plus souvent du cœur (plus de mille fois). C’est le cœur qui prie. S’il est loin de Dieu, l’expression de la prière est vaine » (n° 2562).

Quant à la rencontre avec Dieu, elle est soit une élévation, soit un entretien. Ces deux termes ont de tout temps été repris pour définir la prière. En effet, d’Évagre le Pontique (ive siècle) à Paul VI, en passant par les plus grands penseurs et les plus grands saints du Moyen Âge, la prière est vue tantôt comme une élévation de l’esprit vers Dieu, tantôt comme un entretien avec Dieu. Le père Maximilien rapproche les deux pour mieux les faire ressortir :

C’est seulement au moment de la prière que l’homme élève son cœur vers le paradis et entre en conversation avec le Créateur de l’univers, avec la Cause première de toutes choses, avec Dieu (SK 1208).