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Fameux pour leur propension à rouspéter, les Français prennent pour cible tout ce qui bouge : de l’administration tatillonne aux boulangers maladroits, en passant par les politiciens et les traditions démodées. Dans cette satire cinglante, aucun sujet n’est épargné, offrant un regard mordant sur une société en pleine ébullition. Cependant, au-delà des rires et des sarcasmes, une interrogation subsiste : jusqu’où iront-ils dans leur quête incessante de critique et de réforme ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après avoir surmonté une redoutable maladie,
Claude Portenseigne décide de coucher par écrit son parcours dans Le temps d’une vie, paru en 2010 aux éditions Benevent. Il explore ensuite le monde du suspense avec "DGSE contre ETA" avant de se plonger dans les mystères de la nature avec "La colère des volcans". "Profession ? Râleur" est son cinquième ouvrage publié.
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Seitenzahl: 67
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Claude Portenseigne
Profession ? Râleur
Roman
© Lys Bleu Éditions – Claude Portenseigne
ISBN : 979-10-422-1674-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Les Français sont ainsi, ils râlent !
Votre portrait vu par un congénère,
Vous allez être comblé.
Dans notre Midi, si vous êtes côté Provence, on le nomme Réboussaïre, si vous êtes côté Languedoc-Roussillon, Réboussier.
C’est pareil, ils râlent !
Il est souvent de mauvaise foi et est roumégueur, c’est-à-dire, rouspéteur.
Pourquoi ai-je choisi de regarder la France par une fenêtre de notre midi ?
Parce que cette région allie fanfaronnade et joie de vivre.
Je souhaite qu’ensemble nous nous amusions et que la dérision soit notre support.
Avant toute chose, je vous préviens, nous allons regarder ensemble vos travers, mes manies, et nous en ferons l’inventaire.
Vous n’êtes pas parfait, je suis souvent de parti pris, je le sais, et cela m’amuse.
En premier, je vous offre une carte de râleur que vous remplirez comme bon vous semble.
Carte de Râleur
N°………
Nom :…………………………………………..
Prénom :……………………………………….
Adresse………………………………………..
Date de naissance :.. /.. /…..
Profession : Râleur (remplissage automatique)
Date :.. /.. /…. Signature
Passons en revue les types de râleurs.
Quelle catégorie vous correspond le mieux ?
Vous pouvez en choisir plusieurs :
Enfin, il y a vous !
Oui, vous.
Pourquoi n’avez-vous pas râlé lorsque cette bonne femme, au volant sur la file de gauche, circulant à 30 km/h, s’est brusquement décidée à passer sur la file de droite pour se stationner devant la boulangerie ?
Eh oui, je vois tout.
En voiture, comme beaucoup de mes congénères, je râle contre les limitations de vitesse injustifiées.
Une nationale, une belle ligne droite, limitation à 70 km/h, il y a trois maisons, ce n’est ni un bourg ni un village.
Il doit y avoir des ingénieurs à la DDE (Direction Départementale de l’Équipement), qui doivent être commissionnés au nombre de panneaux installés.
De même pour la prolifération des ronds-points. Je soupçonne Michelin de commissionner les créateurs de ces obstacles à la circulation, afin de renflouer ses caisses.
Les maires de certaines petites communes souhaitent « leurs ronds-points », ils sont si petits que les poids lourds sont obligés de passer dessus.
Mon ami Antoine, Marseillais de souche, arrive un jour au bistrot où quelques amis se retrouvent, il est fort en colère.
Je viens de bousiller un pneu dans le village de Cudillan ! Figurez-vous que pour ralentir la circulation, ils ont installé une voie rétrécie, tellement rétrécie que j’ai touché le trottoir avec mon camion et heurté la jardinière en béton ! Coût, un pneu et un peu de carrosserie.
Des imbéciles, ces ingénieurs, ils ne sont pas capables de calculer la trajectoire d’un poids lourd !
— La même aventure que toi, à Cuges, ils ralentissent en diminuant les voies de circulation, dit un autre.
Et vous ?
Ça vous laisse froid, ces limitations de vitesse injustifiées, telles celles rencontrées sur l’autoroute avec rétrécissement de voie sur 10 km, sans aucun chantier ?
Je veux vous entendre râler !
De surcroît, pour bien vous agacer, un préfet, sur les conseils d’un ingénieur de la DDE (toujours les mêmes), a installé une zone de contrôle de vitesse !
D. D. E !!!
Je râle toujours contre cette administration qui ne prévoit pas les chutes de neige et qui découvre le matin une situation d’urgence.
Le temps de chauffer les camions, de charger le sel et de terminer leur petit café ; ils sont prêts à midi !
Les prévisionnistes de la météo avaient pourtant fait leur boulot.
Vous pensez, il est de mauvaise foi, il leur en veut.
Que nenni, je cite un exemple, un 22 décembre, en Alsace, nous sommes en motor-home sur un parking.
Vers 2 heures du matin le regarde à l’extérieur et je vois une couche de neige d’environ 5 cm qui le recouvre en contrebas où nous sommes stationnés.
Pour éviter de chaîner le lendemain matin, je déménage.
Aucun véhicule de déneigement à l’horizon sur cette route nationale.
Nous décidons de passer le Rhin, la température descend de -2° à -7°.
Le vent est fort et la neige nous arrive à l’horizontale, la couche dépasse largement les 5 cm.
Il est 4 heures du matin et toujours aucun gyrophare jaune à l’horizon.
Comme par miracle, de l’autre côté du Rhin, plus de neige sur la chaussée malgré la chute abondante, pas de verglas et des camions qui roulent normalement sur l’autoroute Bâle-Francfort.
Comment font-ils ces techniciens des routes allemandes ?
Ils écoutent la radio, ils travaillent et prévoient de saler les chaussées avant la perturbation.
Ils ont toujours eu une longueur d’avance sur nous, rappelez-vous en 40.
La neige (Suite)
Vous vous souvenez des 11 cm de neige tombée l’hiver dernier sur Paris.
Notre capitale bloquée par des milliers de véhicules immobilisés, ou patinant sur la chaussée.
Rappelons la chronologie des faits.
Nous avions une alerte météorologique orange depuis tôt le matin.
À midi la circulation se détériore, mais c’est l’heure de la pause déjeuner !
Croyez-vous que les dirigeants de la DDE, assis devant leur bœuf mironton, ont eu l’idée de faire partir les saleuses pour préparer le terrain afin que la neige prévue pour 15 h soit accueillie par un mélange de sel et de sable ?
Non, on termine son café, on fume sa cigarette et on verra plus tard.
À 16 h, on s’aperçoit que la neige envahit la chaussée et que la circulation devient difficile.
Il se pose un dilemme, dans deux heures, l’équipe de jour a fini sa vacation, on ne peut décemment pas les envoyer sur la route, c’est un coup à se mettre une grève sur le dos, très mauvais pour l’avancement.
On va attendre 18 h que la nouvelle équipe arrive pour envoyer la cavalerie.
Seulement voilà, c’était sans compter que les Parisiens prévoyants quitteraient leur travail plus tôt !
Les sableuses sont immobilisées au milieu de la circulation, elle-même bloquée. C’est la cata !
Sur les ondes, notre ministre minimise la situation, ce n’est pas la catastrophe, ce n’est juste que quelques complications.
Lui ne passera pas sa nuit dans la voiture.
Le lendemain matin, en se réveillant, il a une idée de génie.
On va interdire aux voitures de circuler !!!
Seulement voilà, nous avons 30 000 voitures dehors, bloquées sur les routes, depuis la veille au soir. Cette mesure ne servira à rien.
Il aurait été préférable de prendre cette décision la veille. Non ?
Le sentiment de la population se retrouve dans l’interview de cette femme sur Europe N° 1.
« En Pologne nous avions 30 cm de neige, nous circulions normalement, 3 cm de neige et la France est bloquée. »