Révèle-moi - Tome 2 - Sonja S. - E-Book

Révèle-moi - Tome 2 E-Book

Sonja S

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Beschreibung

Max est prêt à tout pour se faire pardonner, mais cela suffira-t-il pour que leur couple dure ?

« Au beau milieu de la pénombre : la lumière. Ouvre ton cœur et libère ton âme. » Alors que Lou et Max filaient le parfait amour, le passé de ce dernier lui saute en plein visage. Max fera tout pour reconquérir Lou, se faire pardonner et la protéger. Une nouvelle vie à Paris s’offre à eux. Lou commence ses études littéraires, elle retrouve ses amis, Hind, François et Bruno dans la capitale. Quant à Max, il part à la recherche de son nouveau bar. Un deuxième tome où se mêlent amour, passion, pardon et mensonges. Et si la trahison venait d’ailleurs ? Et si elle venait de la personne en qui vous avez le plus confiance ?

Découvrez sans plus attendre le deuxième tome de la saga Révèle-toi.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Après Révèle¬toi, le premier roman de l’auteure, Sonja.S vous présente Révèle-moi la suite de sa duologie. Passionnée de lecture, Sonja.S a toujours voulu se lancer dans l’écriture pour donner vie à ses personnages, qu’elle a façonnés et imaginés.

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Sonja.S

Révèle-moi

Tome2

À Elena,À Alexandre,

« Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.»« C’est une folie de haïr toutes les roses parce que une épine vous a piqué, d’abandonner tous les rêves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu’on a échoué… C’est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu’une d’elles vous a trahi, de ne croire plus en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d’être heureux juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction. Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ. »Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

Chapitre1⚓

Au beau milieu de la pénombre : la lumière. Ouvre ton cœur et libère tonâme.

LOU

La porte du train se referme devant Max. Je reste impassible, comme si mon cœur avait été arraché par cette Linda. Comme si les morceaux de mon cœur étaient restés sur le sol de cettegare.

Je rejoins péniblement mon siège, toujours abasourdie par les révélations de Sophie. Fiancé ?! Mon mec est fiancé ! C’est un cauchemar, une mauvaise blague !

Tout s’éclaire, son passé qu’il me cache depuis le début, son père qui me dit que je ne suis qu’un « casse-croûte », le restaurateur de notre week­end en station surprit de me rencontrer… La photo dans la console du chalet, c’était elle, Linda ! Il cachait sa double vie. En même temps, j’ai du mal à le croire. Je croyais tellement en son amour. Notre amour !

Mon téléphone vibre, c’est encore Max. Et toujours le même message qui se termine par « n’oublie pas que je t’aime ». Je ferme les yeux. J’aimerais tellement le croire.

J’envoie un message à François pour qu’il vienne me chercher à la gare, car je n’ai pas de voiture. « Salut toi, tu pourrais venir me chercher à la gare, j’arrive d’ici trois heures. »

Qu’est-ce que je vais devenir ? Dans sa folie, il m’a persuadée de vivre avec lui, je n’ai plus de chez moi maintenant… J’ai beaucoup trop honte pour retourner chez mes parents.

Pff, mais quelle conne !

Je lis la réponse de mon meilleur ami qui n’y comprend rien, et à vrai dire moi nonplus.

« Mais tu n’es pas avec Max ? OK, je viens. »

« Merci et non je ne suis pas avec Max. Je viens de le quitter pour toujours, cet enfoiré ! »

« Quoi ?! »

« Je t’expliquerai, mais il faudra faire vite pour que je récupère mes affaires et que je me casse de chez lui avant qu’il ne prenne le second train »

« J’espère que tu ne fais pas une connerie ! »

Une connerie ? Je ne pense pas. Comment pourrais­je faire une connerie ? Il est fiancé. C’est assez simple et il n’y a pas à avoir d’explications.

Je sais, c’est difficile d’imaginer que Max est un enfoiré. Il nous a tous bernés. Le petit ami parfait… Tu parles ! « Un jour nous nous marierons et je te ferai des enfants… » Connard, menteur ! Une larme coule sur ma joue, mais je l’efface d’un coup. Je ne veux plus pleurer pour lui. C’est fini !

–Excusez-moi, mademoiselle.

Je relève la tête pour voir l’homme qui me parle, assis en face de moi. Un homme, la quarantaine, avec un look complètement décalé. Les cheveux blond platine courts et des chaussures avec des pics dessus.

–Oui ?

–Je suis désolé de vous importuner mais je vous trouve très belle et avec beaucoup de charisme.

C’est une blague ? Le mec me drague ! Je hausse les sourcils. Il ne faut pas me chercher aujourd’hui, je suis assez furax.

–Pardon, mais vous me draguez ?! Parce que franchement, ça ne m’intéressepas !

Je m’enfonce dans mon siège et tourne la tête vers la vitre.

–Pardon, ça ressemble effectivement à de la drague. Je m’y suis mal pris.

Il sort une carte de visite de sa poche et me latend.

–Antoine Lacombe, je travaille pour une agence de mannequins à Paris.

Je prends la carte et l’observe. C’est effectivementvrai.

–Voilà, je vous trouve très belle et j’aimerais faire quelques séances photo avec vous pour les présenter à l’agence. Je suis certain que vous allez leur plaire.

–Ce n’est pas mon truc les photos et tout ça… Désolée.

Je m’apprête à lui rendre sa carte, mais il repousse ma main gentiment.

–Gardez-la et réfléchissez-y. Appelez-moi si vous changez d’avis.

Je ne réponds pas et range sa carte dans la poche arrière de mon jean. Puis je me plonge dans mes pensées et m’endors doucement.

Lorsque j’ouvre les yeux, le siège en face de moi est vide et je suis arrivée. Je me frotte les yeux, encore ensommeillée, et sors rejoindre mon meilleur ami qui m’attend sur lequai.

Il m’ouvre les bras lorsqu’il me voit et j’y plonge pour trouver le réconfort dont j’ai besoin.

–Il faut faire vite, François. Je suis certaine que Max est déjà dans le train. Je dois filer à l’appartement et récupérer mes affaires.

–Arrête, Lou ! Laisse-lui le temps de t’expliquer au moins.

–Il n’y a rien à dire ! J’ai rencontré Sophie, la sœur de Linda. Sa… Putain ce que ça me fait mal. Sa fiancée ! Elle me l’a dit devant lui et il ne l’a même pasnié !

Je m’écroule en pleurs.

–Ma jolie, je suis désolée. C’est fou, cette histoire. J’ai du mal à le croire. Il doit y avoir une autre explication. Je ne sais pasmoi…

Je sèche mes larmes d’un revers de lamain.

–Il n’y a rien à dire. C’est un putain d’enfoiré de merde de connard de filsde…

–Oh la, oh la ! C’est bon, assez de noms d’oiseaux ! J’ai compris. Allons-y !

François prend mon sac et nous nous dirigeons vers sa voiture pour me ramener chezMax.

–Dis François, je pourrai dormir chez toi cette semaine ?

–Tu ne veux pas plutôt rentrer chez tes parents ?

–Pas tout de suite, il faut que j’assimile tout ça avant de le dire à mes parents. Et vendredi, c’est ton anniversaire, ça me permettra de t’aider à organiser la fête et de penser à autre chose.

–Comme tu voudras, mes parents ne sont pas là de toute façon.

–Merci ! J’ai de la chance de t’avoir !

Nous sommes déjà arrivés chez Max, je saute dans l’ascenseur. Arrivée devant la porte d’entrée, mes mains tremblent, j’ai du mal à insérer la clé dans la serrure. Une larme tombe sur ma main. François me prend lesclés.

–Laisse, je vais le faire.

–Merci…

Je monte les marches jusqu’à notre chambre… Enfin, sa chambre. Je n’avais pas emporté toutes mes affaires, je vais aller assezvite.

Je redescends rejoindre François resté dans le salon. J’ouvre mon sac et jette à terre les vêtements de Max. J’y insère les miens et pars dans la seconde chambre prendre une valise dans le placard pour y mettre le reste de mes affaires. Un sac et une valise, voilà ce qu’est devenue ma vie. Triste constat. Je rejoins François.

–C’est bon, on peut y aller.

François se lève et prend ma valise ainsi que lesac.

–Tu es sûre ?

Je me retourne, regarde tout autour demoi.

–Certaine !

François ouvre la porte d’entrée et je dépose la clé sur la petite console dans le hall sur laquelle trône une photo de Max et moi, prise à Venise. D’un coup, je fais valser le cadre dans le salon. Il éclate en morceaux comme moncœur.

Je donne un coup de poing sur la console, les bras protecteurs de mon meilleur ami entourent mes épaules.

–Viens, tu te fais du mal, ma jolie.

C’est dans un lourd silence que je quitte cet appartement qui me promettait un avenir radieux avec mon homme. Mais ce n’est plus mon homme…

Nous arrivons rapidement chez François, je me jette sur le canapé. Il attrape son portable et grimace en le regardant.

–Tu sais quoi, ma jolie, je vais te faire couler un bon bain chaud pour te détendre et quand je reviendrai, on mangera un petittruc.

Je me redresse, surprise d’entendre qu’il part et un peu terrifiée de me retrouver seule.

–Mais où vas-tu ?

–Justement acheter de quoi manger.

–Je n’ai pas très faim, reste plutôt avecmoi.

Il se baisse vers moi et passe son index sur monnez.

–Toi, tu n’as peut-être pas faim mais moi oui ! Il se redresse, et de toute façon, j’ai à faire.

–Excuse-moi, c’est vrai, je débarque et chamboule tout ton emploi du temps. Fais ce que tu as à faire et je t’attendraiici.

–Pizza ? Ça teva ?

J’essaie de sourire pour ne pas l’attrister, mais je n’ai vraiment pas envie de manger. Je rêve de m’enfermer dans une chambre dans le noir et de n’en sortir que dans dixans.

–OK, mais seulementaux…

–Quatre fromages ! Je sais !

Il se retourne et part à l’étage me faire couler un bain. Lorsqu’il en revient, il soupire de désespoir en me voyant affalée sur le canapé.

–Ne recommence pas comme la dernière fois, tu m’as fichu une trouille. Ne le laisse pas t’infliger cette torture.

–Promis, cette fois, je vais tenir !

Je me mords l’intérieur de la lèvre pour empêcher mes larmes de couler. Je lui mens, évidemment, mais j’ai envie de croire à mon propre mensonge.

–Monte dans la salle de bains.

Il me prend la main pour m’aider à me soulever et pose un baiser sur majoue.

–Je monte, et toi, vas-y et reviens vite s’il te plaît.

–Promis, ma jolie !

François s’apprête à quitter le salon, mais je l’arrête en lui prenant le poignet.

–Désolée de t’emmener encore une fois dans mes soucis.

Il sourit en secouant la tête comme si je disais n’importe quoi, puis m’attire vers lui et embrasse mes cheveux. Je le serre fort, j’en ai besoin.

–Je faisvite.

Je le regarde s’éloigner, puis monte essayer de me détendre dans monbain.

Chapitre2⚓

MAX

La main posée derrière ma tête, je regarde son index parcourir mon torsenu.

–Voilà, nous venons de passer notre première nuit ensemble.

Elle se relève pour me regarder, ses longs cheveux blonds retombent sur son sein recouvrant ainsi son grain de beauté. Elle me sourit, le plus beau des sourires. Mon cœur s’emballe, je suis amoureux pour la premièrefois.

–Hum… C’est vrai. Et certainement pas la dernière.

–Et dire que tout ça, c’est grâce à nos pères !

Son visage s’assombrit et elle fronce les sourcils.

–Je n’aime pas trop cette idée… Je n’aime pas que l’on dirige ma vie. Elle s’assoit puis reprend. Je sais que pour nos familles, nous voir unis et peut-être un jour mariés, représente une bonne affaire commerciale. Tu ne peux pas le nier, Max, nos parents ont tout fait pour que nous finissions ensemble dans ce lit, et même si je suis heureuse d’être là avec toi, je ne veux pas être le pantin de qui que ce soit !

Je me redresse à montour.

–Personne ne nous manipule. Nous nous connaissons depuis l’enfance tous les deux, nos parents nous ont juste ouvert les yeux, Linda !

–Mon père me connaît, il sait que je ne suis pas « domptable ». Elle insiste sur chaque syllabe pour bien me le faire comprendre.

Je souris en passant mon doigt sur sa poitrine que je meurs d’envie de lécher. Mais elle me repousse gentiment et arque un sourcil, me signifiant qu’elle parle sérieusement.

–Mais ton père… Je ne sais pas, il te regarde comme… Elle cherche ses mots pour ne pas me blesser. Comme un prédateur. Oui, c’est ça ! C’est flippant !

–Linda ! Mon père m’aime énormément. Effectivement, peut-être un peu trop, mais je lui fais confiance. Il veut juste ce qu’il y a de mieux pour moi et ses choix, il ne me les impose pas. Je t’assure, j’ai mon mot àdire.

–Peut-être… Mais avec moi, il apprendra que je suis aux commandes de ma vie, toujours !

Elle pose ses mains sur mon torse et se met à califourchon sur moi, puis relève ses cheveux et plonge ses jolis yeux bleus dans les miens. Je pose mes mains sur ses hanches pour l’aider à mieux se positionner.

–Je sais… Jevois…

Elle commence doucement à se déhancher, je suis complètement…

–Monsieur, Monsieur !

Le contrôleur interrompt mes souvenirs.

–Votre billet, s’il vous plaît !

Je m’exécute et lui tends. À cette heure-ci, Lou doit être chez moi en train de vider l’appartement de toutes ses affaires et peut-être même de casser certaines choses. Je la connais et sa colère n’est certainement pas redescendue.

Mais comment lui avouer sans la blesser qu’avant elle j’ai aimé une autre femme. J’aime Linda et je l’aimerai toute ma vie. Cette histoire n’a fait que remuer le couteau dans ma plaie qui ne sera jamais totalement refermée.

–Je n’arrive pas à croire que tu m’as demandé en fiançailles ! Linda, c’était à moi de le faire, pas àtoi !

Je tiens ma fiancée dans mes bras. Cette blonde rebelle qui a chamboulé toute mavie.

–Max ! Ne sois pas si vieux jeux ! Je te l’ai déjà dit et je le répète ! Je suis maître de ma vie ! C’est moi qui décide ce dont j’ai envie et je ne voulais pas attendre d’être ta fiancée !

–Je sais ma chérie, mais j’aurais aimé te faire moi-même la demande.

Elle dépose un baiser sur mes lèvres.

–Ne m’en veux pas pour ce que je vais te dire mon amour, mais je pense que ton père t’en aurait dissuadé. Il pense que j’ai une mauvaise influence sur toi.

–Ce n’est pas ça Linda… Il m’aime, c’esttout.

–Et c’est pour ça qu’il me rabaisse à chaque fois que je le vois ?! Il m’a fait pleurer plus d’une fois ces trois ans, je ne veux plus que cela se reproduise. Nous ne sommes plus des adolescents de 17 ans. J’ai besoin que tu sois mon homme qui me protège et que tu te révèles enfin ! Tu as de bonnes idées, je sais que tu peux avancer sans ton père. Ouvre ce bar qui te tient tellement à cœur ! Je ne te dis pas de ne plus faire affaire avec ton père mais juste de t’émanciper unpeu.

–Je sais… Mais ça va tellement le blesser…

–Et pour l’instant, c’est toi qui es blessé !

Elle pose ses mains autour de mon cou et penche sa tête de côté. Je vois dans ses yeux l’inquiétude qu’ellea.

–Il le faut, Max ! Fais-le pour nous ! Pour toi ! Parle-lui de ce que tu ressens.

C’est fou ce qu’elle a toujours eu raison ! Je m’en veux tellement de ne pas l’avoir écoutée plus tôt et d’avoir laissé mon père la détruire. Je n’ai pas su la protéger. Tout est sa faute, à lui ! Et encore aujourd’hui, il arrive à briser la femme de ma vie, Lou. Mais cette fois, je l’en empêcherai. Il faut que je la rattrape et je vais tout lui expliquer. J’ai vécu dans les ténèbres tellement longtemps. C’est elle qui m’a fait revivre, elle ne peut pas me quitter ! Pas avant de tout savoir.

Depuis qu’elle a quitté la gare, je sors pour la dixième fois mon portable et je lui envoie toujours le même sms « Lou, je t’en prie, laisse-moi juste t’expliquer. Ce n’est pas ce que tu crois. Pas totalement. N’oublie pas que je t’aime ! »

Aucune réponse… Encore…

Putain je ne peux pas la laisser partir ! Je n’y survivrai pas. Pas cette fois ! La vie m’a offert une deuxième chance, j’en suis conscient. Et je ne veux pas la gâcher.

J’envoie un autre message à François, il doit être avec elle. J’espère qu’il voudra bien m’écouter. « Salut François, tu dois être avec Lou. Ce n’est pas ce que tu crois. J’aime Lou et je ne lui ferai jamais de mal. Laisse-moi te parler avant de vouloir me casser la figure. Par respect pour notre amitié s’il en reste un peu, écoute-moi. »

Je range mon portable dans ma poche et me replonge dans mes pensées.

–Arrête de pleurer, mon amour. Je ne veux plus voir de larmes sur ton visage à cause de mon père. Cette fois, je lui ai dit ! C’est fini ! Je ne veux plus le voir, je vais te protéger de lui et nous allons vivre heureux toi et moi.

Elle pleure à chaudes larmes, accroupie dehors devant la maison de notre ami Ben, dans laquelle nous sommes venus fêter ses 20 ans. Linda a beaucoup trop bu afin d’oublier l’affront que mon père lui a encore fait, mais cette fois je me suis interposé et je ne le laisserai plus jamais faire. Moi aussi, j’ai beaucoup trop bu à cette soirée, nous sommes tous les deux saouls à cause de mon père. Cela doit cesser !

–Max ! Je t’aime tellement ! Ne me refais plus vivre des moments comme celui-ci avec ton père, je ne le supporterai plus. Partons ! Partons loin delui !

–Demain, promis mon amour. Nous partirons, j’ouvrirai mon bar avec toi et nous vivrons heureux loin de mon père ! Promis ! Je t’aime tellement, Linda. Je t’aime jusqu’aux étoiles.

Elle relève enfin sa tête de mon torse et je passe mon pouce sur ses joues comme pour effacer à jamais ses larmes causées par la cruauté de monpère.

–Et moi je t’aime et je t’aimerai jusqu’à mon dernier souffle.

Je la relève et l’embrasse tendrement. Je pose ma tête sur son front tout en la regardant. Je l’aime tellement. Comment ai­je pu laisser mon père lui faire du mal avec ses mots blessants. Comment j’ai pu le laisser nous faire ça. Il a tout essayé pour nous séparer, mais il n’a pas réussi. J’aurais dû écouter Linda depuis longtemps. Ce soir, lorsque nous lui avons parlé de nos fiançailles, il a jeté Linda dehors comme une malpropre. C’en était trop ! J’aime cette fille et je ne le laisserai plus jamais lui faire de mal.

–Rentrons chez nous, mon amour, je vais nous appeler un taxi. Nous avons beaucoup trop bu pour conduire.

–Non, reste. Tu as besoin de décompresser. Je vais prendre un taxi et tu me rejoindras. Je t’attendrai, ne t’inquiète pas. Je serai dans notre litet…

Stéphanie nous interrompt en sortant de chezBen.

–Désolée les amoureux. Je ne fais que passer, je rentre, je suis trop fatiguée ! Être infirmière, c’est épuisant, et demain je suis encore de garde. Je vais me reposer.

–Tu tombes bien, Stef. Tu peux me ramener ? Max va rester encore unpeu.

–Ouais, pas de soucis.

Linda me prend dans ses bras et plonge sa main sur ma nuque, tire délicatement mes cheveux et m’embrasse avec un peu plus de fougue que tout à l’heure. Puis se penche vers mon oreille qu’elle mordille et me susurre :

–Un avant-goût de ce qui t’attend quand tu arriveras.

Je ne peux m’empêcher de pousser un grognement.

–Je fais vite alors, mon amour.

Elle colle ses douces lèvres une dernière fois et je les regarde s’éloigner en voiture dans la cour pour rejoindre la route.

Lorsque je me retourne et m’apprête à rejoindre mes amis, le son lourd de pneus qui freinent et le klaxon d’un camion me font sursauter. Je me retourne vers la voiture dans laquelle se trouve ma fiancée et je crie lorsque j’entends la tôle se fracasser et vois cet immense camion s’enfoncer dans celle-ci. Je me mets à courir vers eux. Un dernier crépitement de tôle, puis plus rien. Un silence lourd, pesant.

D’un coup, des cris émanent de la maison de Ben et des voisins. J’arrive vers la voiture pour en sortir Linda, je crie de toutes mes forces, mais il est troptard.

Mes oreilles sifflent, j’ai la tête qui tourne. Je regarde cette scène qui me paraît irréelle et quipourtant est hélas bien réelle. Le seul être que j’aime sur cette terre vient de m’être arraché et tout ça, c’est ma faute. Je n’ai pas su la protéger de mon père. Je m’enfonce peu à peu dans les ténèbres, mon amour n’est pluslà…

J’essuie la larme qui coule sur mon visage et essaie de lire le message reçu de François. « Je ne sais pas ce qui se passe, mec, mais je suis sûr que tu l’aimes et que c’est un malentendu. Lou est effectivement avec moi, elle est furax et même plus que ça ! Elle me dit que tu es fiancé ! C’est quoi ce bordel ?! Je la ramène chez moi et après je te rejoins chez toi. Tu seras déjà revenu ? »

« Oui, j’y serai dans moins d’une heure. Merci de prendre le temps de m’écouter. »

Je range mon téléphone et prends le livre posé à mes côtés « Orgueil et Préjugés ». Il faut qu’elle m’écoute, je suis son Darcy et elle est mon Élisabeth. Je suis certain depuis le début que c’est Linda qui a mis Lou sur mon chemin. Cette idée m’a donné la force d’avancer, « l’autorisation » d’avoir le droit d’aimer une autre personne m’a apaisé.

Je ne veux pas trahir l’amour que j’ai pour Linda. Mais celui avec Lou est différent. Ils ne sont pas comparables. J’ai aimé Linda dans mon ancienne vie, un amour qui a commencé à 17 ans, je n’avais connu qu’elle. Mais Lou est l’amour de ma nouvelle vie, dans laquelle elle m’a fait renaître. Grâce à elle, je me suis révélé, je revis. Elle m’a sauvé des ténèbres. Je l’aime !

J’arrive enfin chez moi, François est déjà là à m’attendre, la mâchoire serrée et les poings dans les poches.

–Je n’ai pas beaucoup de temps à t’accorder ! Lou est chez moi, et vu l’état dans lequel elle est, je ne veux pas la laisser seule.

–Salut François, je suis ravi qu’elle soit avec toi. Je sais que tu sauras être d’une bonne écoute.

–Putain Max ! Tu as l’air de n’en avoir rien à faire ! C’est quoi ce ton ?!

–Tu te trompes, François, tu vois là un homme malheureux qui ne peut que se rendre à l’évidence. Elle ne me pardonnera jamais.

–Alors c’est vrai ? Tu es fiancé ?

–Montons chez moi, c’est beaucoup plus complexe queça.

–Je te donne dix minutes !

–Dix minutes… je souris de travers, dix minutes pour toute une vie ? Je m’en contenterai. C’est déjà sympa de bien vouloir écouter ma version avant de me juger.

Nous entrons dans l’ascenseur en silence. Je regarde mes pieds tandis que je sens le regard de François sur moi, il essaie de comprendre.

J’ouvre la porte de chez moi et découvre les clés de Lou sur la console. Elle est déjà venue récupérer ses affaires, cela ne m’étonne pas. Mon regard se porte sur le sol un peu plus loin, je vois notre cadre photo explosé, mon cœur se resserre en imaginant la peine que doit ressentir monange.

François s’adosse au mur. Il ne va pas me faciliter les choses, je le vois bien. Je pars dans la cuisine pour m’asseoir sur un des tabourets et j’essaie de trouver mesmots.

–Linda. Elle s’appelle Linda. Je la connais depuis ma plus tendre enfance, nos parents ont toujours été amis. Un jour, nos pères ont eu l’idée de nous pousser dans les bras l’un de l’autre. J’avais 17 ans. Notre possible union représentait pour eux une belle affaire commerciale. Nos deux familles réunies grossiraient nos ressources.

–Ça me dégoûte ! m’interrompt François.

–À vrai dire, nous avions déjà une attirance, ils n’ont fait que nous ouvrir les yeux. Je suis vite tombé amoureux d’elle. C’était ma jolie rebelle qui défiait sans cesse mon père. Elle disait tout haut ce que je n’avais jamais osé lui dire. Au fur et à mesure du temps, Linda n’était plus assez bien pour moi aux yeux de mon père. Il sentait que je m’éloignais de lui et il me voulait tout à lui. À sa merci pour reprendre la société. Il l’a brisée plus d’une fois, c’est pour ça que j’ai éloigné Lou de mon père. Je refuse qu’il fasse demême.

–Non, tu l’as éloignée afin qu’elle ne découvre pas tes fiançailles.

Je me lève un peu tendu.

–Jamais je n’ai voulu blesser Lou. Je l’aime et c’est la seule.

–Je ne comprends plusrien.

Il se frotte le front et vient s’asseoir à mes côtés.

–Je n’ai pas su protéger Linda et elle en est morte par ma faute ! Juste après m’avoir demandé en fiançailles.

François met ses mains devant la bouche, les yeux écarquillés.

–Oh merde ! Putain !

Une larme coule sur mon visage, puis une deuxième. Jamais je ne cesserai de la pleurer. Tout ça c’est ma faute. Je n’ai pas su la protéger.

–Elle est morte dans un accident de voiture avec son amie. Juste avant, elle pleurait dans mes bras à cause de mon père. Encore. Cette nuit-là, je lui ai promis que plus jamais il ne lui ferait de mal et que nous allions quitter Paris, que cette fois je la protègerais, mais c’était trop tard.

François se lève et m’encercle de ses bras. Je m’effondre.

–Je suis désolé, mec. Vraiment.

Je me ressaisis et essuie mes larmes.

–Après ça, j’ai vécu l’enfer et je me suis forgé une carapace. J’aime tellement Lou, elle m’a sauvé. Je ne voulais pas qu’elle s’approche de mon père, ni qu’elle apprenne mon passé avant que je la sente prête à entendre qu’avant elle, j’ai aimé. J’avais peur, je ne sais pas pour quelles raisons, mais j’avais peur qu’elle me quitte. Alors égoïstement, je ne lui ai rien dit. C’est mon père, encore cet enfoiré, qui a informé Sophie, la sœur de Linda, que j’étais à la gare. Tout ça pour faire du mal à Lou. Tu vois, j’ai encore échoué, je ne l’ai pas protégée de monpère.

–Écoute Max, je vais lui parler et lui dire qu’elle se trompe, mais je te laisserai tout lui raconter. Laisse-lui seulement un peu de temps, juste un peu d’espace. Vendredi, c’est mon anniversaire. Si vous n’avez pas encore discuté d’ici là, je ferai en sorte qu’elle te parle.OK ?

Je lui serre la main et le remercie avant de le laisser partir rejoindre ma bien-aimée.

Chapitre3⚓

LOU

Couchée sur le lit dans la chambre d’amis, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je me relève à la hâte lorsque j’entends la porte d’entrée claquer, signifiant le retour de mon meilleur ami. Je m’essuie le visage pour cacher mes pleurs, mais mes yeux rouges et l’oreiller imbibé de mes larmes me trahissent.

François fronce les sourcils en pénétrant dans la chambre.

–Bon, je ne peux pas rester là à te regarder faire la plus grosse connerie de ta vie, ma jolie !

–Ne t’inquiète pas, je vais bien. C’était juste un petit coup de blues.

Est-ce qu’il me croit ? Il me regarde bizarrement… Non, il n’a pas l’air de me croire. Je suis une très mauvaise comédienne. Il s’approche lentement vers moi et s’assied à mes côtés. Il a l’air grave et cela me fait peur. Je n’ose à peine bouger.

–Il faut que je t’avoue quelque chose…

Mon cœur bat la chamade.

–Tu me fais peur François, arrête !

–Je sors de chezMax.

Je recule, surprise par cet aveu. Il regarde ses mains de peur de croiser mon regard et d’y lire mon désaccord et ma déception.

–Tu n’aurais pasdû…

Je lâche cette phrase alors que je meurs d’envie de savoir comment va Max. Je dois être complètement folle car dans cette tourmente, la seule chose qui m’importe, c’est de savoir comment il va. Je soupire et me passe la main dans les cheveux.

François m’attrape le poignet pour me forcer à le regarder.

–Excuse-moi, je n’avais pas l’intention de te faire du mal. J’avais juste besoin d’entendre sa version. C’est mon ami aussi aprèstout…

–Je sais... Je me pince les lèvres et lui souris. Je suis désolée de te mettre encore une fois dans cette situation. C’est moi qui te présente mes excuses et je vais rentrer chez mes parents. Je ne suis qu’une égoïste !

François se lève et hausse leton.

–Ah non ! Toi, tu resteslà !

Il marche de long en large dans la chambre puis reprend.

–Je ne vais pas m’en mêler mais… Il respire un bon coup, mais je pense que tu devrais parler avec lui. Il mérite que tu l’écoutes !

–Je ne sais pas… pour l’instant, je suis encore en colère et tellement déçue.

Il s’agenouille devantmoi.

–Lou, tu es ma meilleure amie et je te soutiendrai toujours. Cependant, tu es aussi très impulsive et jalouse, et souvent ces défauts ne te permettent pas d’avoir les idées claires. Réfléchis… Pas ce soir, pas demain mais dans la semaine, promis ?

Je dois bien avouer qu’il n’a pastort.

–On verra…

–Non, Lou ! Je veux que tu me le promettes !

–OK, promis !

–Je suis soulagé. Il mérite, vous méritez une explication, vraiment !

Il se relève d’unbond.

–Allez, la pizza nous attend dans la cuisine !

Je le suis, il me tient par la main pour descendre les escaliers, mon meilleur ami, mon frère, mon protecteur.

–Humm, je me régale ! Merci François. Il faut que je l’avoue, je commençais à avoirfaim.

–De rien, ma jolie.

Il attrape la carte de visite du mec de l’agence de mannequins que j’avais posée sur la table tout à l’heure pour la jeter.

–C’est quoi ça ?! Antoine Lacombe, il fronce les sourcils. C’est une agence de mannequins ? Le nom me dit quelque chose… Beauty M… D’où vient-elle cette carte de visite ?

–Pff, le mec. Cet Antoine m’a accostée dans le train. Il voudrait que je fasse quelques photos et me présenter à l’agence. Je l’ai posée là pour la jeter.

–Tu rigoles, Lou ?! Pas question !

J’arque un sourcil.

–Euh…Si !

–Ça pourrait payer tes études !

–François ! J’ai autre chose à penser et pas le temps pour ces bêtises. Ce n’est pas mon truc. N’en parlons plus, s’il te plaît.

Il hausse les épaules en guise de réponse.

–Ça va être dur de reprendre les cours demain, dis-je dans un soupir.

–Je serai à tes côtés, ne t’inquiète pas. En plus, on a une courte semaine avec le jeudi férié. Et une grosse fête vendredi !

–Oh oui ! Parle-m’en !

–Il va faire beau et chaud. Donc barbecue, piscine et musique à fond. J’ai un pote qui est DJ qui va gérer la musique.

–Je t’aiderai à faire les courses, alors !

–OK !

Il se lève et pose un baiser sur ma tempe avant d’aller s’installer sur le canapé et allumer la télévision. Je le rejoins et nous restons tout le reste de la journée ainsi, ma tête posée sur ses genoux et lui me caressant les cheveux.

Lundi, premier jour de la semaine et premier jour sans me lever auprès de mon homme. Je regarde tristement la place vide dans le lit à côté de moi. Par habitude, je passe la main et une larme coule sur mon visage. Ça va être plus dur que je ne le pensais.

Je rejoins mon meilleur ami dans la cuisine et lui présente mon plus beau et faux sourire.

–Arrête, me lance-t-il, tu es une très mauvaise comédienne.

–Désolée, je fais de mon mieux, dis-je en grimaçant.

–Bois ton café, on va être en retard en cours de français.

Je bois une gorgée de cet élixir dont la chaleur me fait un bien fou. Mon téléphone annonce un sms. Mon cœur s’affole à l’idée que cela pourrait être Max. Et Dieu sait à quel point je rêverais que ce soit lui. Après tout ce qu’il m’a fait, je l’aime encore. Le cœur a ses raisons que la raison ignore. J’aimerais tellement que mon cœur se mette en accord avec ma raison et ainsi arrêter de souffrir. Petit cœur, tu m’entends, il faut que tu oublies Max ou je vais mourir de chagrin.

J’attrape mon téléphone d’une main tremblante, ce qui n’échappe pas à François. Mais par respect, il tourne la tête. J’expire fortement, c’est ma mère qui me souhaite une belle reprise. Je devrais être soulagée, mais je suis déçue et je m’en veux d’être si faible. Je me lève et nous partons en cours.

Mardi, mon deuxième jour sans lui. Sans mon tout. J’ai l’impression qu’une partie de mon cœur est restée dans cette gare parisienne. Encore dans mon lit, mon téléphone se met à vibrer. Il faut que je me note d’appeler mes parents avant qu’ils ne se doutent de quelque chose. « Vous transpercez mon âme. Je suis partagé entre l’angoisse et l’espoir. Non, ne me dites pas qu’il est trop tard, que ces précieux sentiments ont disparu à jamais. » « Je t’aime Lou ! »

Je serre mon téléphone contre mon cœur et je pleure, cette citation vient de mon livre préféré, « Orgueil et Préjugés » de Jane Austen. Et ce sms vient deMax…

Pourquoi nous a-t-il fait ça ? Pourquoi ne me laisse-t-il pas partir alors qu’il en aime une autre ? Il me l’a dit ! En fait, pour être honnête, il ne l’a pas avoué mais son silence à ma question signifiait qu’il l’aime. À moins qu’il nous aime toutes les deux ? Je ne pourrai jamais partager mon amour avec une autre.

Il faut absolument que ma raison l’emporte sur mon cœur. Je n’en peux plus de souffrir autant ! Il faut que je lui demande de me laisser tranquille. Je reprends mon téléphone pour lui écrire. Mais quoi ? Je n’en suis pas capable, mes doigts tremblent. Demain, oui c’est ça, demain.

Je saute du lit et m’habille en vitesse pour rejoindre François.

–Encore loupé, ma jolie !

Il ne lève même pas la tête pour me regarder.

–Quoi ?

–Je n’ai même pas besoin de te regarder pour voir ton faux sourire sur tes lèvres. Je sens ta peine. Arrête de faire l’enfant et appelle-le !

–Demain, François.

Il se redresse tout sourire.

–Et tu vas l’écouter ? Hein ? Promis ?!

–Non, je vais le quitter et retourner chez mes parents après ton anniversaire. Demain, je le quitte !

–Tu fais une grosse erreur, Lou !

Je tape de mes mains sur le plan de travail pour lui montrer mon désaccord.

–Arrête ! Arrête ! Je ne veux pas t’écouter ! Je suis fatiguée !

Je ne me reconnais pas et je me mets à pleurer. Les bras de François entourent mes épaules.

–Excuse-moi… On en reparlera lorsque tu seras prête.

Mercredi, troisième jour. Le jour où je vais quitter mon homme, il faut que je le fasse. L’amour devrait être facile, fluide et non des montagnes russes.

De retour du lycée, je prends mon courage à deux mains pour l’appeler, mais je suis comme hypnotisée par la peur. Non, ce n’est pas la peur, c’est tout simplement le fait que je ne veux pas le quitter. Et comment pourrais-je le faire, je me suis imaginé une vie entière auprès de lui, une maison, des enfants et même un chien. Mon monde s’effondre et je ne peux rien y changer.

François me demande de l’écouter, il m’assure que ce n’est pas forcément ce que je crois. Mais moi, je sais ce que j’ai vu dans son regard lorsque je lui ai demandé s’il aimait cette Linda. Et j’y ai vu de la peine pour moi et de l’amour pour elle. Elle est sa fiancée…

Je n’arrive pas à l’appeler. Cela fait dix minutes que je fixe mon téléphone, je suis lâche et trop fragile, je décide de lui envoyer un message. Je l’avoue, je n’en suis pas fière, mais jamais je ne pourrai lui dire que je le quitte… En fait, pour être totalement honnête, je n’arriverai pas l’écrire non plus… Mais qu’est-ce que je vais faire ?

Une idée me vient en lisant son dernier message, je vais faire de même et lui répondre par une des citations du même livre. Il faut que je réfléchisse.

–François ?! François ?!

–Je suis dans ma chambre !

Je monte en quatrième vitesse.

–Tu peux me prêter « Orgueil et Préjugés » ?

–Ouais, il est juste là dans la bibliothèque.

–Merci.

J’attrape le livre qui, il me semble, me brûle les mains. Mon corps tout entier me réclame de ne pas le quitter.

Allez ma raison, sois plus forte que mon petit cœur. J’en ai besoin pour ma santé mentale.

–Tu en as besoin pourquoi ?

–Je dois quitter Max et ce livre va m’y aider.

François se lève de son lit sur lequel il était allongé.

–Je dois t’avouer une autre chose,Lou.

–Ah non ! Mon cœur n’en peut plus !

Il m’agrippe les bras et prend mon menton de sa main droite.

–Tu sais que j’ai parlé avec lui, il inspire longuement. J’ai l’impression que mon meilleur ami mène en ce moment une bataille avec lui-même, et il m’a tout raconté. Je lui ai dit que je ne t’expliquerais rien car c’est à lui de le faire mais que je l’aiderais à te parler.

–C’est peine perdue, François. Il pourra me dire ce qu’il veut, je sais qu’il aime cette fille et cela suffit à ce que je le quitte. Et puis, il m’a menti ! Merde, François !

–Tout n’est pas tout blanc ou tout noir, Lou. Et j’espère que tu ne m’en voudras pas, mais il viendra vendredi à mon anniversaire et je souhaiterais que tu lui parles.

Je suis en colère, triste et pétrifiée en même temps.

–Je me sens trahie François ! Vraiment !

–Désolée, je n’ai pas l’impression de te trahir mais plutôt de t’aider.

Je hausse les épaules en inspirant bruyamment.

–De toute façon, ça ne change rien à ce que je vais faire… OK, je veux bien l’écouter vendredi. Mais il faudra qu’il soit bref !

–C’est tout ce que je te demande.

Je pars dans la chambre d’amis à la recherche de ma citation. Je sais exactement celle que je recherche. Je n’ai pas l’intention de lui faire de mal, mais avec celle-ci, il comprendra que c’est fini. Je prends mon téléphone et écris « Depuis le commencement, je pourrais dire dès le premier instant où je vous ai vu, j’ai été frappée par votre fierté, votre orgueil et votre mépris égoïste de sentiments d’autrui. Il n’y avait pas un mois que je vous connaissais et déjà je sentais que vous étiez le dernier homme du monde que je consentirais à épouser ».

J’appuie sur envoi avant que mon cœur ne reprenne le dessus sur ma raison.

Voilà petit cœur, c’est fait. Je sais que tu es triste, mais un jour tu seras d’accord avec moi. On sera heureux un jour, je te le promets !