Tirée par les cheveux E-Book

Lisa Bettini

• Herausgeber: Publishroom
• Kategorie: Gesellschafts- und Liebesromane
• Sprache: Französisch
• Veröffentlichungsjahr: 2017

Seitenzahl: 123

Beschreibung

Sans chichi, l'auteur nous livre le récit décalé de quelques tranches de vie familières.

On a tous, à un moment, rencontré des situations ubuesques. De mon côté, on dirait presque que je les cherche... alors je vous en fais profiter. Et peut-être qu’à votre tour, vous aurez envie de me raconter les vôtres. La boucle sera alors bouclée.

Tirée par les cheveux, c’est le livre de Lisa Bettini.

Un livre qui croque des anecdotes de la vie quotidienne avec beaucoup, beaucoup d’humour et une plume mordante à souhait !

EXTRAIT

Je me suis réveillée avec une gueule de bois violente. Je ne vous parle pas d’un effet lié à tout ce que j’aurais pu boire hier soir, car je n’ai pas touché un verre.
Je suis restée à la maison et me suis étalée sur le faciès toute une gamme de produits anti-âge. Le trop-plein de produit installé a durci durant la nuit et je me suis réveillée aussi dure et tendue qu’une planche de pin.
Tout est lié avec le fait qu’aujourd’hui – ne le dites à personne – je fête mon anniversaire.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Envoyée sur terre pour représenter la charcuterie corse à Paris, Lisa Bettini tente en parallèle de faire sa place dans le milieu de la publicité. Après quelques années passées chez Publicis, elle change de voie et se dirige vers la TV & la Presse et a la chance d’intégrer les rédactions de Canal+, du Festival de Cannes...

Leseprobe

Lisa Bettini

Tirée par les cheveux

LE POURQUOI DU RECUEILLEMENT

Il m’arrive souvent de penser des éditos que j’écris sur plein de petits papiers qui remplissent mon sac et m’empêchent de retrouver mes clés.

Afin que je puisse rentrer chez moi, j’ai décidé de tout compiler et je me suis donc immergée dans ces souvenirs accumulés.

Les faits divers de ma vie sont troublants. Vrais, parfois même un petit peu effrayants, il ne se passe pas un jour sans qu’il ne m’arrive quelque chose.

Tenez ! Encore ce matin, alors que je procédais au tri sélectif au coin de ma rue, j’ai croisé Ophélie Winter.

Vous ne savez peut-être pas, ou plus, qui est cette personne, mais ce fut une idole pour moi, c’est elle qui m’a donné la foi et la lumière qui guident mes pas.

Cette vanne vous est offerte par Ramucho, autre idole oubliée des années 90. Si quelqu’un le croise, qu’il le remercie de ma part, c’est lui qui a créé en moi l’amour des jeux de mots le jour où j’ai entendu au Bigdil sa vanne qui était :

« Tu bois un pot ? Eh bien moi aussi. Une bière avec de la grenadine ? Stéphanie 2 Monaco s’il te plaît. »

AHAHAH, je me roule encore par terre.

Bref, la croiser fut le 2e plus beau jour de ma vie. Le premier étant celui où Pamela Anderson se mit à me suivre sur Twitter.

C’est vrai, allez vérifier !

Mon improbable chance réside surtout dans le fait que je ne vais jamais au recyclage. J’ai d’ailleurs condamné un placard chez moi où se retrouvent des kilos de détritus en carton. Au départ je ne vous cache pas que j’ai simplement oublié d’aller au récupérateur, puis ma flemme est devenue une passion…

Tous les week-ends, je mouille un petit peu de cette matière pour en faire des tortues en papier mâché, créations artisanales, que je vends sur internet.

Je n’ai pour l’instant aucun acheteur, mais je ne désespère pas. D’ailleurs si ça vous dit : www.merdeveilles-en-cartons.com

Revenons aux papyrus de mon sac.

Alors, qu’avons-nous par ici …

Dans un souci de transparence, je vais les ouvrir en temps réel avec vous.

En voici un premier :

« J’ai quelque chose à vous dire d’important, quelque chose que je tiens de source sûre, à savoir de Toutankhamon. Oui le vrai, le pharaon d’Égypte, je le connais, c’est un pote. Je vous expliquerai un jour comment on s’est rencontrés au bord du Nil alors qu’on venait tous les deux de se faire larguer, et qu’on s’est alors liés d’une amitié sans faille. Mais là, c’est pas le propos, je suis en mission…

« J’ai donc ce message pour vous : la personne qui sera la plus importante pour vous (amoureusement parlant j’entends, le reste ne comptant pas dans cette conversation) vous l’avez rencontrée avant vos 30 ans.

« Vous pensez bien que quand Toutank m’a dit ça je me suis mise à rire, surtout que lui, qu’est-ce qu’il en savait ? Il est mort à 18.

« Mais il m’a alors expliqué sa théorie. Je cite :

“Jusqu’à 25-27 ans nous rencontrons des gens, des grands, des petits, de toutes sortes, notre univers est rempli d’United Colors of Benetton, de diversité en somme.

Et dans ce pêle-mêle de gens se trouve LA personne qui est notre âme sœur.” »

Fin du texte.

Et mince pourquoi ne pas avoir fini ce récit, alors que l’information était encore chaude dans ma tête ?

Déjà, revenons sur le fait que je connaisse un pharaon, ce que vous ne trouverez sans doute pas banal.

En fait, Toutankhamon (je l’ai nommé ainsi, mais si ça se trouve il s’appelle Emilio), vous l’avez sans doute déjà croisé.

C’est le gars devant des monuments connus habillé en Égyptien qui ne bouge pas de la journée et fait la quête.

Vous voyez ?

Le mien se trouvait devant le musée du Louvre et alors que tout le monde s’interrogeait de savoir comment il faisait pour faire pipi, je traversai la foule et me mis à lui parler.

Je lui racontai ma vie pendant des heures, sans rien oublier : peur, tracas, amitiés, travail…

Bien-sûr il ne me répondit pas, mais cette conversation me fit un bien fou. Comme un psy au final, en plus antique et surtout beaucoup moins cher. Donc je revins le voir très souvent.

Ne me prenez pas pour une radine car après chaque « séance », je lançais dans sa coupelle 1 ou 2 euros. Tout travail mérite salaire !

À chaque fois c’était le même rituel, je m’allongeais à côté de lui et lui narrais mes problèmes. À l’époque, mes angoisses tournaient souvent autour de la quête de l’âme sœur il est vrai.

Un beau jour, entre deux arrivées de cars Japonais, il se mit à me répondre. Son français était approximatif, j’imagine que ce ne devait pas être évident pour lui qui devait parler l’égyptien ancien. Il me posa quelques questions :

« Quelle est ta date de naissance ? » Je lui répondis.

« Quels sont tes 4 chiffres fétiches ? » Je compris alors qu’il n’était pas seulement psychologue et saltimbanque, il devait aussi être médium ! Je lui répondis.

Il descendit alors de son plot et me prit les mains : « Ferme les yeux, je vais te lire ton avenir. Tu me dis que tu cherches celui qui va voler ton “cuir”…

Il fit une faute de prononciation, je le repris : « On dit “cœur” Toutank… C-O-E-U-R ça se dit comme cela… »

Il continua : « Mais tu l’as déjà croisé… »

Je rentrai chez moi emplie de philosophie, qu’avait-il voulu me dire ?

C’est facile pour lui, de me dire ça, il voit passer tant de monde chaque jour, alors que moi ? Qui avais-je pu croiser sans me rendre compte que c’était LE BON.

Avant de rentrer chez moi pour tenter de percer le mystère j’eus une fringale. Et ce fut en voulant payer la petite brioche que je venais de commander à mon boulanger que je compris… Le pharaon m’avait piqué mon portefeuille.

Je n’ai aucun commentaire à faire là-dessus, oui je me suis fait arnaquer, attendez que je croise Cléopâtre pour lui dire ce que j’en pense…

Tout ça pour dire que des papiers j’en ai encore des centaines, beaucoup d’achevés je vous rassure et les voici dans ce livre nommé Tirée par les Cheveux.J’espère qu’il vous plaira.

Oh excusez-moi, je dois vous laisser… J’ai un acheteur sur le site de tortues en papier mâché… c’est Ophélie Winter, elle veut m’en commander 3.

Je suis tellement émue.

Aujourd’hui est officiellement passé le jour le plus beau de ma vie.

LE SYNDROME DU GÂTEAU D’ANNIVERSAIRE

Je me suis réveillée avec une gueule de bois violente. Je ne vous parle pas d’un effet lié à tout ce que j’aurais pu boire hier soir, car je n’ai pas touché un verre.

Je suis restée à la maison et me suis étalée sur le faciès toute une gamme de produits anti-âge. Le trop-plein de produit installé a durci durant la nuit et je me suis réveillée aussi dure et tendue qu’une planche de pin.

Tout est lié avec le fait qu’aujourd’hui – ne le dites à personne – je fête mon anniversaire.

Pourquoi garder le secret ? Car j’ai bloqué mon âge à 25 ans.

Je n’ai qu’un seul commandement : peu importe qui ou quand on me le demandera, toujours 25 années j’aurai.

Tel un vampire ou Isabelle Adjani (ce qui revient à la même chose), je refuse de vieillir.

J’ai déjà essayé d’en parler à une psy, mais très vite j’ai compris la dangerosité de ce geste : en effet si j’allumais une cigarette à côté de la Dame elle exploserait sans doute étant donné tout le Botox visiblement injecté dans son visage. Elle avait le même problème que moi.

Résultat de ma psychanalyse : retour à la case départ sans oublier de déposer 200 euros pour votre séance.

Dieu merci, la vie et mes parents ont fait que je suis de fin d’année et c’est assez idiot mais j’ai donc l’impression que je vivrai plus longtemps que toutes les personnes nées les mois avant.

En l’an 19… AHAH, vous croyiez que j’allais me laisser avoir ? Jamais. C’est un secret gardé par la police des anniversaires. Et par Facebook.

C’est toujours une petite victoire d’être le plus jeune dans son entreprise, d’avoir le chiffre le plus court inscrit dans votre verre à la cantine, pourquoi ?

Mais la roue tourne et dévale à toute vitesse la pente pour finir s’éclater au bout du chemin dans cette petite boîte avec votre nom écrit dessus.

Je vous parle de votre boîte aux lettres bien sûr, vous pensiez à quoi ? ! Car pour moi l’âge qui avance rime avec pavillon en banlieue. DRAMA.

Ah ! Je reçois un mail de Donatella Versace.

Enfin une newsletter quoi.

Elle est complètement dans le thème la momie, elle nous annonce la nouvelle collection « Young » de la marque.

Et là ça fait « tchin ! » dans ma tête > la Dame blonde doit avoir au moins soufflé autant de bougies que Queen Elisabeth II > Mais quel est son secret pour être toujours là…

Je me mets à réfléchir et à tourner sur moi-même à toute vitesse en écoutant du Ariana Grande (quand t’es jeune, tu écoutes la grande Ariana).

Je m’enfonce dans un tourbillon mental.

Momie… Peroxydation Final Use… Young… Richesse … MAIS BIEN-SÛR !

C’était juste là devant moi ! La vieille se tape des petits jeunes !

Je cours vers la bibliothèque la plus proche afin de dépoussiérer de vieux grimoires pouvant contenir la recette de cette cure de jouvence.

Je tombe sur un livre nommé J’ai enterré 12 maris, et je ne compte pas m’arrêter là.

L’auteur n’est autre qu’Amanda Lear, la seule personne sur terre à ne pas avoir de date de naissance (je vous laisse aller voir par vous-même sur Wikipedia).

Voici quelques extraits :

« J’ai déjà pensé à tous les moyens à mettre en œuvre pour rester jeune et fraîche une vie moyenne de 150 ans et je vous révèle dans ce livre tous mes secrets… »

« L’idée première est d’avoir un corps ferme all life long et donc faire du sport. Jusque-là je ne vous apprends rien mais pas n’importe lequel ! Il faut faire du trampoline. Pourquoi ? Car les rebonds vous permettront de gainer votre body, les impacts de votre cerveau contre les parois vous feront perdre quelques neurones et quand on est jeune on est souvent un peu con-con et surtout cela maintiendra votre souplesse d’antan pour garder vos dons quand vous vous allongerez avec un partenaire masculin… »

ÇA DEVIENT INTéRESSANT…

« Ce partenaire choisissez le très jeune, trop jeune. Exemple : vous avez toujours fantasmé sur Marlon Brando ? (Mince il est mort. Remplaçons-le par David Beckham.)

Choisissez maintenant son fils de 18 ans, c’est parfait.

Et je vais vous livrer le secret ultime :

il faut en fait lui planter une paille dans le nombril et aspirer sa jeunesse. »

Je ne sais pas si c’est génial ou si c’est complètement dégueu.

Mais comme le « bizarre » ne me fait pas peur, je décide de tenter l’expérience.

Et comme de par hasard quand je me suis réveillée le lendemain matin, le monde avait changé : les petits frères de mes copines étaient devenus des canons.

À quel moment sont-ils passés de l’adolescence boutonneuse option bagues aux dents à jeunes hommes draguables ?

D’ailleurs a-t-on le droit de faire ça ? Peut-on draguer les petits frères de nos ami(e)s ?

Envoyez-moi vos réponses aux 8 12 12 (0,90$ le SMS / hors prix du coup de poing lancé par la sœur).

Alors que je suis encore dans mon lit, me vient un flash-back du passé :

Je suis au collège, je rentre en 6e. Je ne ressemble pas à grand-chose avec ma raie au milieu et mes deux barrettes de chaque côté au cas où un cheveu tenterait de se faire la belle. J’essaie de trouver ma place et me fais chambrer par des Papas Barbus qui ont probablement une centaine d’années. Ces hommes à poils complètement formés sont les 3e, « les grands ». Et ils règnent en maîtres sur l’établissement et tes futures expériences sexuelles (mais tu ne le sais pas encore).

Dites-moi que chez vous aussi se produisait cette faille spacio-temporelle.

Qu’à notre époque en fin de collège, y’avait des hommes, des vrais. (Dit-elle dans ses mémoires, en ayant soufflé ses 80 ans hier.)

Mais aujourd’hui quand je vois Hugo (ils s’appellent tous comme ça entre 12 et 20 ans), mon petit-cousin sans un poil au menton et à la voix qui mue à peine et bien je me dis qu’il est pas près de toucher une femme celui-là, ne serait-ce qu’avec les yeux.

Pourtant, et cela est bien complexe, il y a un nouveau vivier actif dès leur majorité et ils sont bien plus jolis que tout ce qu’on a connu jusqu’alors.

Pardon à tous les trentenaires, vous avez d’autres qualités, vous avez une voiture par exemple, c’est pas rien…

Constat 2016 : tout le monde veut un mec pas-sec-derrière-les-oreilles à son bras.

T’as lancé plus qu’une mode Amanda !

Mais à quel âge devient-on une cougar ?

Si j’ai moins de dix ans de plus que lui, est-ce qu’alors on peut dire qu’on a « à peu près le même âge » ?

STP si tu m’entends viens on va prendre le café, j’ai trop de questions.

Puis j’ai rencontré Léo (c’était l’année des « O ») le soir même.

Sur la piste, je lui ai fait le coup de la canne à pêche. Mais bien sûr que vous voyez ce que c’est : tu fais comme si tu lançais un filet invisible et tu moulines pour ramener ta proie. Apparemment il ne connaissait pas la blague.

Bref, je me dirige en moonwalk jusqu’à lui et lui dis que c’est une nouvelle danse inventée par PNL. Ça passe à l’aise et je gagne des points avec mes références.

La musique me casse la tête, j’abrège mes souffrances et lui demande de bien vouloir m’accompagner dehors.

Je feinte la fatigue, fais genre de bâiller et m’étire pour mettre ma main dans son dos et alors qu’il est en confiance, je lui propose d’aller chez moi.

À peine arrivés il demande si j’ai FIFA 17 et s’endort littéralement sur mon canapé.

J’allais profiter de ces quelques moments d’absence pour faire l’expérience, mais il reprend connaissance juste au moment où j’allais poser ma paille dans son nombril.

Paniqué, il prend vite un Snapchat de l’affaire et l’envoie à tous ses copains. « Y’a une folle avec une paille, attention les gars. »

Et me voilà black-listée chez tous les petits jeunes de la ville et peut-être du monde entier.

Je ne saurai jamais si la technique marche, mais mais mais, je ne suis plus la vieille dame maintenant, mais la dame folle, ce qui est une demi-victoire pour moi non ?

SVP, je demande à toutes les filles qui me lisent d’essayer avec leur mec, ne serait-ce que s’il a 6 mois de moins qu’elles.

& on se fera un brunch-bilan avec Amanda.

Bon, avant de partir je vous révèle le secret de mon âge quand même… je viens d’avoir 25 ans.