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Traversées est un recueil de ballades poétiques, avec des poèmes en prose, qui décrivent des paysages dans la région des Hauts-de-France et d’ailleurs. Il est alors, par ricochet, une invitation à découvrir la beauté de ces territoires.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pour
Nicolas Minair, la lecture est un voyage à travers lequel il se plonge dans des récits et grâce auquel il vibre avec l’univers de la poésie. Il écrit ce recueil afin de partager la beauté qui nous entoure, sans toutefois la froisser.
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Seitenzahl: 43
Nicolas Minair
Traversées
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Nicolas Minair
ISBN : 979-10-377-9037-8
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Mon ami Nicolas est parvenu, une fois de plus, avec ce nouveau recueil, à me charmer, à m’émerveiller, à m’enchanter…
Ces quelques vers posés ci et là, au gré de ses promenades, m’ont aussi permis de découvrir et de redécouvrir les merveilles de notre région.
Sa perception si fine de la nature provoque dans mon âme une émotion dont je ne me lasse pas.
Continue à écrire, mon ami, car un monde sans poètes serait comme un monde sans abeilles, car le poète est le butineur de nos sens et le pollinisateur de nos vies.
Nathalie
Maroilles après la pluie.
Un arc-en-ciel assoiffé plonge sa flèche multicolore dans l’étang.
Ravissement chromatique pour dames foulques qui ont pour une fois un écran en couleur !
On dirait que le moulin puise la lumière, la convertit en énergie, celle de l’Helpe qui chute du déversoir d’un bien bon débit.
La pluie, mauvaise joueuse, trouble le tableau,
digne de la palette automnale d’un peintre venu
esquisser ce paysage mouillé.
L’aube s’abreuve de la blancheur des bouleaux, se réveille en douceur sous la bise du vent, se lève sous l’impulsion du chant du coq.
Les mésanges s’envoient des vœux de bonne année, une pie, en vigie sur le pignon du toit, colporte les nouvelles d’une branche à l’autre, tandis que le chat affûte regard et griffes.
C’est Nouvel An, même pour les animaux !
Rivière, 01/01/22
Traversée à gué du Crinchon de bon matin.
Posez le regard, comme Eugène Cuvelier le fit pour encadrer le paysage d’un cliché.
Le ruisseau, voyelles liquides, s’est accoudé aux berges de la voyette pour saluer l’oie qui a décliné le repas du réveillon.
Les arbres, en plein flirt avec le lierre, profitent de la lumière et des températures douces.
Ici, ce n’est pas une photographie que je prends, mais un poème que j’écris pour conserver dans les méandres la mémoire de Rivière.
Entre les hameaux Le Fermont et Grosville, 01/01/22
Rue des Sources, sources des premières sensations : le prunus, le cerisier, le paulownia au sourire candide sous le frais azur, le bouleau aux feuilles ciselées, le saule, vieil homme s’inclinant au gré du vent, le magnolia candélabre rutilant, et toi, cèdre bleu, aède au souffle du vent.
Allée de l’Eau Vive, ton érable flambant au retour des automnes.
Allée des Rocailles, ton gravier crissant où j’ai glissé mes pas, ta terre argileuse où poussent les iris, et toi, le cerisier blanc vrombissant d’insectes.
Allée des Cascades, où se décline le coloris des primevères.
Allée du Gué, rempart des Hurlevent avant de traverser…
Résidence La Fontaine, Marly, 02/01/22
Le long de la Deûle, la berge se réchauffe au soleil, bien campé à son Zénith, caressant les troncs des platanes de ses rayons revigorés.
Un banc ferme les yeux, absorbe la lumière, claire, comme le peintre hiver sait si bien.
Les péniches font la grasse matinée, tandis que les grèbes huppés batifolent, et les cormorans, dressés sur des pilotis, font office de gnomon.
Plus loin, des conteneurs astiquent leurs parois pour être rutilants.
Un aviron passe, pressé de rejoindre la Basse-Deûle pour débarquer au port.
Le long de la Deûle, Lille, 09/01/22
Bien au chaud dans un cyprès, un passereau échange avec un de ses congénères, sur l’autre rive de la Rhonelle enrhumée, les nouvelles du soir s’approchant à pas feutrés : la brume retombe en fin rideau, va bientôt baisser les paupières des oiseaux assoupis, envelopper leur nid d’un voile d’hivernage, les dissimuler aux yeux des sapins jaloux de n’être pas habités pendant la période.
Seuls quelques locataires temporaires, comme les écureuils, passent à l’occasion. Histoire de se dégourdir un peu les pattes.
Quant à mon stylo, le voilà qui s’engourdit, l’encre gèle, le texte s’enroue, les mots pâlissent. Ayez bonté d’âme de l’accueillir : mon poème se blottit contre votre cœur.
Jardin de la Rhonelle, 12/01/22
Plaine de Genech, trempée, noyée, gorgée d’eau des pluies diluviennes.
La terre s’est transformée en mare où se mire le ciel, mal réveillé, nuages hirsutes, yeux humides, à l’haleine fraîche.
L’humidité a gagné le sol.
Les chênes sessiles sont saturés, les saules s’essorent à l’air frais.
Genech, 15/01/22
Au sommet du charbonnage la vue se brouille.
Chape de brume sur Colfontaine, le ciel fortifie les remparts des terrils d’une épaisse couverture nuageuse.