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Farce en un acte. Un vaudeville qui connut son succes.
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Seitenzahl: 21
Veröffentlichungsjahr: 2015
TCHOUBOUKOV STEPAN STEPANOVITCH, propriétaire.
NATALIA STEPANOVNA, sa fille, vingt-cinq ans.
LOMOV IVAN VASSILIEVITCH, voisin de Tchouboukov, propriétaire foncier. – Bien portant, en bonne chair, s’écoutant beaucoup.
L’action se passe dans la propriété de Tchouboukov.
Un salon dans la maison de Tchouboukov.
TCHOUBOUKOV, LOMOV, ce dernier en habit et gants blancs.
TCHOUBOUKOV, venant à la rencontre de Lomov. – Mon mignon, que vois-je ? Ivan Vassilievitch ! Tout à fait heureux ! (Illui serre la main.) En voilà vraiment une surprise, mon vieux !… Comment allez-vous ?
LOMOV. – Je vous remercie. Et vous, comment vous portez-vous ?
TCHOUBOUKOV. – Nous allons tout doucement, mon ange, grâce à vos prières, et ainsi de suite. Asseyez-vous, je vous en prie de la façon la plus instante… C’est mal, vraiment, d’oublier ses voisins. Mon mignon, mais pourquoi venez-vous si officiellement ? En habit ? Gants blancs et ainsi de suite. Vous allez quelque part, mon bijou ?
LOMOV. – Non, je ne viens que chez vous, estimable Stepan Stepanovitch…
TCHOUBOUKOV. – Alors pourquoi en habit, mon charmant ? Tout comme au jour de l’an, pour les visites !
LOMOV. – Voilà ce qu’il y a. (Ille prend sous le bras.) Je viens chez vous, estimable Stepan Stepanovitch, pour vous importuner d’une demande. J’ai eu l’honneur plus d’une fois de faire appel à votre aide, et toujours vous… comment dire… mais excusez-moi, je suis agité… je vais boire un verre d’eau, estimable Stepan Stepanovitch.
Il boit de l’eau.
TCHOUBOUKOV, à part. – Il vient m’emprunter de l’argent ! Je n’en donnerai pas ! (à Lomov.) De quoi s’agit-il, mon beau ?
LOMOV. – Voyez-vous, Ouvajaï Stepanovitch… pardon… Stepan Ouvajaïévitch… je suis à vrai dire extrêmement agité, comme vous devez le voir[1]. Bref, vous seul pouvez m’aider, bien qu’assurément je ne l’aie mérité en rien et… et que je n’aie pas le droit de compter sur votre aide…
TCHOUBOUKOV. – Ah ! n’allez pas chercher si loin, mon vieux. Parlez !… Alors ?
LOMOV. – Tout de suite. Une minute… Il y a que je suis venu demander la main de votre fille, Natalia Stepanovna.
TCHOUBOUKOV, joyeusement… – Maman ! Ivan Vassilievitch ! Répétez ; je n’ai pas bien entendu !
LOMOV. – J’ai l’honneur de demander…
TCHOUBOUKOV, l’interrompant. – Mon mignon… Je suis si content et ainsi de suite. Comme je vous le dis, et ainsi de suite. (Ill’étreint et le baise.) Je désirais cela depuis longtemps. C’était mon constant désir. (Illaisse couler une larme.) Et je vous ai toujours aimé, mon ange, comme mon propre fils. Que Dieu vous donne à tous les deux amour, accord, et ainsi de suite. Je l’ai beaucoup désiré… Qu’ai-je à rester planté, comme une bûche ? Je suis démonté par la joie, tout à fait démonté. Oh ! je suis de tout cœur !… Je vais appeler Natalia, et autres choses semblables.
LOMOV, ému. – Estimable Stepan Stepanovitch, pensez-vous que je puisse espérer son consentement ?