Vers des sillages nostalgiques - Jacques Baschieri - E-Book

Vers des sillages nostalgiques E-Book

Jacques Baschieri

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Beschreibung

"Vers des sillages nostalgiques" est un recueil de poèmes qui évoque avec délicatesse la mémoire, apaisant les peines nées d’une multitude de songes. Cette poésie, subtilement façonnée en clair-obscur, révèle des mots libérés, émanant de nos âmes errantes, qui se mêlent dans une danse perpétuelle et chaotique. À l’image des étoiles innombrables, ces mots questionnent les mystères de l’existence avant de s’élever vers la lumière, offrant une réflexion profonde et lumineuse sur le sens de la vie.

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Jacques Baschieri est profondément convaincu que, malgré les tumultes du monde, tant qu’un brin d’herbe parvient encore à éclore et que nous savons nous émerveiller devant sa beauté, tout espoir n’est pas perdu. Avec sa plume, il célèbre la vie et redonne espoir à ceux qui se laissent porter par la douceur de ses vers.

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Jacques Baschieri

Vers des sillages nostalgiques

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Jacques Baschieri

ISBN : 979-10-422-4674-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Un voyage avec les sens

Quand j’ouvre mes yeux pour observer

Le présent que je n’aime pas voir

Me vient le réflexe d’enlever

De ma vue ce monde sans espoir

Dès lors, ne voyant plus rien, je touche

Pour savoir sur quoi mon corps repose

Étendu sur l’herbe ou sur ma couche

Humant air pur, et parfum de rose

J’imagine alors faire un voyage

Satisfaire à toutes mes envies

De ville en île et de cime en plage

Profiter des saveurs de la vie

Mes sens guident l’expédition

Là où tout n’est qu’amour et lumière

M’emmènent au Pays d’Apollon

Écouter les odes de la terre

Voir les belles courbes de Vénus

Achevant un savant effeuillage

Du sommet surplombant le rivage

Entre arabesques et hibiscus

Vient la nuit qui retrouve le ciel

Auprès de la lune, je m’endors

Empreint de sensations charnelles

Dont mes sens se souviennent encor.

Valeur refuge

Dans les ruelles de ma mémoire

Je me promène avec nostalgie

Comme si c’était un exutoire

Du passé où je me réfugie

Temps perdu en rires partagés,

Présent qui n’exauce pas les vœux

Des comètes passées en plongée

Dans tous ces moments, si précieux.

Les jours d’été se sont envolés

Mais dans le cœur m’ont laissé la trace

Un peu comme un copié-collé

Que d’un clic l’on crée où l’on efface

La nostalgie, elle, se fait douce

Qui me rappelle tout ce que j’ai

Vécu maille à maille au point de mousse

Succès et échecs sur mon trajet.

À l’approche du solstice

De sa pâleur naissante une blafarde lune

Estompe les contours de la voûte céleste

Où l’étoile du soir est venue sans rancune

À mi-temps scintiller d’une lueur modeste

Dans mon propre univers à l’horloge cosmique

Je change chaque jour le choix de mes humeurs

La morsure du temps me rend bien nostalgique

Du passé composé par ma vie en couleurs

Le solstice d’hiver installe sa langueur

Timide, un soleil vient encore caresser

De sa douce présence un reste de bonheur

Un lointain souvenir, en mémoire laissé

Face au proche futur, je reste un voyageur

Qui chasse les ombres pour éclaircir sa route

J’aimerais que la joie succède à tout malheur

Et danser la samba pour dissiper le doute.

Constat

De ce présent vide, négatif et hostile

Qui tant contraste avec mon passé bienheureux

Dont j’évoque souvent la nostalgie docile

De sens, de poésie je veux combler les creux

C’est pour moi aujourd’hui moyen de m’évader

De faire ami-ami un peu avec moi-même

Marcher à contre-courant sans trop m’attarder

C’est mieux qu’à contrecœur vivre dans l’anathème

Le jour ne se lève pas ! Il vient d’un seul bond

Prouver s’il en était que notre terre est ronde

Que belle est la vie quand le monde tourne rond

L’air appelle au jeu une journée douce et blonde

Décembre en Agadir entre douceur d’automne

Et brumes de printemps, laisse loisir au temps

Du plaisir que l’on prend à celui qui se donne

Voir les bougainvilliers de couleurs, éclatant !

Inventaire d’images en vrac et sans mesure

Entre le labyrinthe et l’écume

Sous un arc-en-ciel de passage

Aux caprices de ma plume

Encrée aux couleurs d’idéal

J’imagine un autre voyage

Dans un désordre sidéral

Entre l’alizé et le tourment

Je voyagerai souverainement

Dans l’immense désert. De la dune

Tous les matins à chaque réveil

Je ramènerai une pierre de lune

Et un joyeux rayon de soleil

Le sel des vagues aux lèvres des rivages

L’irrésistible demi-lune des plages

Les rosaces rares sur le sable mouillé

Une histoire entamée, sans suite

Et toutes ces choses de jours en fuite

Que je retrouve sans fouiller

Ma plume écrit sur le papier

Tous les espoirs et les envies

Et dans la marge du cahier

Jette au présent un anathème

Annote en vers ma propre vie…

… Et puis se perd dans un poème !

Murmures emportés par le vent

Je crains fort l’Aquilon sauvage et implacable

Quand Il charrie son nord glacial, violent

Rugissant et hurlant, mordant, impitoyable

Emportant feuilles et rêves d’un même élan

J’aime la caresse du Zéphyr, sa tendresse

Quand il murmure aux fleurs de jolis mots d’amour

Son doux baiser est une brise enchanteresse

Qui berce l’âme et la nature tour à tour

L’alizé, doux amant de ces îles lointaines

Où j’ai vécu heures et instants précieux

À rêver, à aimer courir la prétentaine

Tendrement bercé par son chant mélodieux

Ô ! Mistral au souffle fort, Roi de Provence

Qui courbe la lavande et grise les grands pins

J’ai lu ma vie en toi Mistral de mon enfance

Dans les échos portés par ton souffle marin.

Secrets de la mer

Le jour s’éteint dans le ponant

Au ciel les nuages rougissent

C’est un spectacle fascinant

Que des rayons d’or enrichissent

Astre noyé dans l’océan

Quand vague meurt telle comète

Et que la mer danse, éveillant

L’inspiration au poète

Enchantement de tous les temps

La mer danse majestueuse

Son pas de deux au vent d’autan

Calme alanguie ou furieuse

Elle scintille de paillettes

D’étoiles, de perles nacrées

Artistes, peintres ou poètes

Seuls en connaissent ses secrets.

Contemplation

Assis au bord de l’eau je scrute ciel et terre

J’oublie en un instant la vie, le bien le mal

Et me prends à rêver de projet, de chimère

De fuir avec le temps, le quotidien banal

La vague sur le sable efface les regrets

Et cache les secrets dans l’écume charnelle

La mer a des amants imposants et discrets

Et des utopies bleues de rêveuse éternelle

J’ai vu danser des étoiles dans mon ciel bleu

Et j’ai pu traverser les plaines de ce monde

Atteindre des sommets qui voisinent les cieux

Relever cent défis, vivre chaque seconde

Fondu dans l’air marin, submergé par le beau

Comme il est bon de revivre un instant, son histoire

Entre le chant du vent et murmure de l’eau

Vive, en équilibre, chasser toute idée noire.

J’ai attendu

Ô ! combien j’ai aimé ta lettre romantique

Écrite sur papier aussi bleu que la mer

Avec, timidement ce penchant italique

Sur lequel j’ai glissé jusqu’à ton outremer

Comme un mot épelé d’une chanson d’escale

Chacune des notes à la gamme agrafée

Donne à ta missive la couleur du pétale

D’une fleur exotique, à la phrase, greffée

J’ai longtemps attendu dans des saisons gravées

Le bonheur de te voir fraîche et belle arriver

Sourire à la bouche comme un joli cadeau

Un signe de ta main comme folle espérance

Tes doux yeux de rêveuse, âmes de gouttes d’eau

Le galbe de tes seins, soleil de mes croyances.

Afghanes

Dans les faubourgs éventrés de Kaboul

Là où se confondent faim et peur

La colère lève, dans un moule

De terre rouge et de terreur

La voix des démolisseurs

À l’heure cruelle des vainqueurs

Résonne au soir de la victoire

D’un combat lugubre, mais sans gloire

Je pense à ces femmes afghanes

Qui marchent cachées au pas des caravanes

Au chant plaintif du sang, de la misère

Mélodie déconstruite par les bémols

Des hourras de ceux que l’on immole.

Dans l’infinie poussière du désert

Où, sous les tapis de neiges éternelles

Muettes, invisibles sous leur linceul

Coulent les larmes de toutes celles

Au cœur brisé par la peur, seules.

Croisière

Naviguer par bon vent à deux pas d’un lieu sage

Quand le bleu horizon s’ancre au toit de la terre

Le sable pour un temps le corail pour un gage