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"Y a-t-il des mésanges bleues ?" est un recueil de textes qui relatent des morceaux de vie, un peu de l’âme, du désir, oui, de rêveries, souvent, de souvenirs, certes, d’émotions, d’amour, toujours, de jeux de mots et de maux, d’exil intérieur, au travers de poésies, d’historiettes, d’odelettes, de fabulettes, graves ou légères, souriantes ou mélancoliques, romancées ou ironiques.
À PROPOS DE L'AUTEUR
La poésie de
Vincent Ruprich-Robert est une ivresse d’imagination débordante, joyeuse et ludique, héritée des influences de Prévert, Queneau, Rimbaud et même Raymond Devos. Sa sensibilité à fleur de peau l’a conduit à écrire, à des moments imprévus, des sensations, des échappées et des vibrations qui réclamaient une libération urgente.
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Vincent Ruprich-Robert
Y a-t-il des mésanges bleues ?
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Vincent Ruprich-Robert
ISBN : 979-10-422-4554-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
« La Poésie », ça n’existe plus, du moins comme forme contrainte sous l’égide de l’Académie. Adieu les bouts-rimés, en un siècle et demi de révolution poétique, de Rimbaud à l’OULIPO, combien d’écritures de toutes teneurs ont traduit cette heureuse émancipation de la langue française ! Hugo a « mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire », Mallarmé nous a redonné goût à l’Obscur, les Surréalistes (Breton et Desnos en tête à tête) ont porté à leur point d’incandescence les feux mystiques du Symbolisme, jusqu’à rendre ensorcelants les élans républicains ou les fulgurances amoureuses des poèmes d’Aragon et d’Éluard. Les poètes d’aujourd’hui, et qui demeurent légion, méritent décidément plus d’attention que ne leur en accordent nos mœurs médiatiques, du moins nombre d’entre eux, qui sont dignes d’attention en ce qu’ils sont garants de cette liberté d’esprit que les Jongleurs du Moyen-âge ont introduite dans la civilisation des mœurs occidentale, et qui a commencé de s’amenuiser à l’avènement du monde industriel. Les jongleries d’écriture de Vincent Ruprich-Robert s’inscrivent exactement dans le sillage de la belle pléiade des poètes français (Ponge, Guillevic, Reverdy, Queneau, Stéfan, Jaccottet, Roubaud, Bonnefoy…) qui ont tenu la dragée haute à tous les conformismes du demi-siècle achevé. Les textes-poèmes (ou poèmes-textes) de Vincent Ruprich-Robert réenchantent tous les âges de la vie du langage et rendent leur existence à nos rêves abandonnés. Un geyser de mots dessinant un paysage poétique, certains poèmes composant des quasi-calligrammes par leur disposition sur la page, un phrasé qui ondule et flambe à l’humeur comme la musique de l’apprenti-sorcier chez Paul Ducas, avec ses stop and go, ses touchés-coulés, ses copiés-collés, ses cadences, ses folies, ses rudesses, ses douceurs. Le dévers poétique de Vincent Ruprich-Robert est un jeu d’enfant qui résiste à la gravité de la vie en recréant avec les mots soufflés comme des bulles de savon les douceurs perdues du vert paradis du jadis. Y a-t-il des mésanges bleues, ou le simple bonheur des mots comme antidote à la morosité du temps. L’ornithologie nous dit que la mésange bleue résiste bien aux rudes hivers. Notre hiver est une saison mentale, et ce nid de poèmes est des plus protecteurs.
C-E. L.
Une feuille tombe de l’arbre,
Et le vent emporte la feuille,
Feuille de couleur jaune rouge ;
Yohan ramasse la feuille,
La froisse et la brise dans sa main :
Il ne reste plus que quelques cartilages,
Parsemés ici là de dentelures inégales.
Main desséchée sur le sol,
Feuille d’antan,
Ta vie devient poussière,
Feuille, feuille,
Veuille, veuille,
Vole, vole petit oiseau,
Premier envol d’un oiselet,
Vol tâtonnant, hésitant,
D’un oiseau nouvel éclos,
Sorti pour la première fois du nid si douillet.
Comme la feuille, il quitte la branche,
Lui aussi emmené par la brise,
Jeune oiseau :
Rouge-gorge ou rossignol,
Il tombe au pied de Yohan,
Ivre de son premier vol,
La main desséchée à côté de lui
L’intrigue quelque peu ;
Une autre main vient à sa hauteur,
Encore naïf, il se laisse prendre,
Mais tant il s’ébroue et se débat
Qu’il se dégage vivement
Et repart pour un nouveau vol,
Laissant Yohan tout rêveur !
Pays
J’Andorre mon petit monde
Tu Mexique comme une puce
Il Grèce sa chaîne de vélo
Elle Autriche au jeu
Nous Salomon sur une piste noire
Vous Corée comme un dératé
Ils Yémen d’une courte tête
Elles Chine chez les antiquaires
Poissons
J’étrille mon adversaire
Tu plie sous le poids des ans
Il orque de barbarie
Elle sole et elle seule
Nous gardon le bon cap
Vous encornet votre ennemi
Ils pieuvre par neuf
Elles écrevisse sans fin
Légumes
Je mâche mes mots
Tu navet qu’à pas mentir
Il radis son nom de la liste
Elle courge plus vite que son ombre
Nous pâtisson de la sécheresse
Vous chicorée des noises à vos voisins
Ils asperge d’eau les fleurs
Elles carotte des sous à son père
Herbes
Je poivre et sel, surtout sel plutôt
Tu persil flotte dis donc
Il fenouil quenouille
Elle thym fond’teint
Nous oignons, occupez-vous-en
Vous laurier sur qui ? Coquin !
Elle ciboulette ma pétrolette
Ils menthe sans sourciller
Protide lipide glucide
Je riz basse mathématique
Tu laitue, mais l’es-tu ?
Elle rubarbe à papa
Il céleri de bon cœur
Nous cornichon comme bidochon
Vous chicorée vous ?
Elle grenaille sur la canaille
Ils ails où bon leur semblent
Fromtons
Je brie de me laisser tranquille
Tu port-salut : au revoir !
Il bleu des cordes
Elle fourme à l’envers
Nous reblochon comme des cochons
Vous comté de belles histoires
Ils maroilles dans les étoiles
Elles époisses : manque de pot !
Salades !
J’endive vers le printemps, puis l’été, l’automne vient d’arriver !
Tu mâche tes mots sans maux – dire, Oh ! Oh ! Oh !
Elle roquette pète et rote et crotte !
Il pissenlit circoncis sans assurance vie !
Nous cresson les engrenages, les chaînes et les rouages !
Vous frisée comme des moutons, Valentine !
Ils trévise sans relâche et rabâchage !
Elles Lollo de Lola, Oh là là !
Salade de fruits !
Je datte habillé en kaki, fraise et chapeau melon !
Tu noix ton chagrin dans l’alcool de prune et de poire !
Elle figue sans raison et sans raisin !
Il pêche à la ligne sans payer ni amande ni prune !
Nous citron vert comme une pomme pas mûre !
Vous fruité pour aller où ? Au coing !
Elles anone une fable tout en sucrant des fraises !
Ils pamplemousse au chocolat noisette !
Septante ans
Je corneille dans les champs de blé
Tu corps belle comme au premier jour
Elle corbeille de fruits exotiques
Il cor bêle comme un chasseur de cerf
Nous Corneille-ons tel le Cid
Vous cor-baillez belle ma douce mie
Elles Corbeil-Essonnes les matines
Ils corbeille à papier peint ou papier ou papin
Cessez-le-feu 2
J’érusalem où es-tu ?
Tu Bibi fricote un génocide !
Elle Ramallah la gorge serrée
Il Hamas de pogrom en otages
Nous colons sans vergogne
Vous Cisjordanie occupée
Ils Tel-Aviv les nerfs à vif
Elles Tsahal casher à canon
Figure-toi que !
Je roue libre
Tu ligne brisée
Il angle mort
Elle diagonale du fou
Nous ronds de jambes
Vous carré magique
Ils cercle vicieux
Elles point final !
Dordor
Je d’or et d’argent !
Tudor comme un souverain anglais !
Il dorénavant et après tout !
Elle dorade de Brest !
Nous dormitions d’intérêt général !
Vous dorer mi fa sol la si do !
Ils dorsal à coucher mais allongé !
Elles d’ores et déjà et tout de suite !
Bébé areu !
Je rote carotte
Je pète trompette
J’ai le hoquet perroquet
Je bave betterave
Je vomis macaroni
Je baille canaille
Je souris colibri
Je renvoie rabat-joie
Je fossette chopinette
Je crotte compote
Je pisse écrevisse
Je crache Caran d’Ache
Je grimace limace
Je pleure, c’est l’heure !
Ave Maria
Je vous Port-Salut Cabri pleine de grâce
La Selles-sur-Cher est avec Figou
Vous êtes béni entre toutes les Fourmes
ET Trou-du-Cru, Le fromage du à l’ail est béni
Sainte-Maure Kiri, mère de Bleu
Brie et pour nous pauvres affineurs
Entremont et à l’heure de notre Mont-d’Or
Amène !
J’OTAN en emporte le vent
Tu ONU soit qui mal y pense
Elle Ukrain’iez-nous
Il Russie pas à tous les coups
Nous Poutine dans ses fesses
Vous Donetzk pas la peine de nous vaincre
Ils Donbass le dos en attendant mieux
Elles Zelinsky de fond
« Où vas-tu monde dérégler ?
Une seule espèce disparaîtrait
Et tous les autres revivraient ! »
Un seul être disparaîtrait
Et l’Ukraine vivrait !
Rat de Poutine
Ras’Poutine
Race out tine
Out and no in
J’ai l’air
J’ai l’air de qui, de quoi
J’erre de rien
Surtout sans penser
Pensées à rien
Yeux hagards
Hébété
Titubant tombant
Errant hors du rang
Sombrant telle une ombre
Soleil caché
Le rideau est tombé
Fini la tragi-comédie
S’enfuir
Sans répit sans dit
Porte cochère porte dérobée
Escalier accordéon
Nuit noire mordorée
Sombre minuit sonné