De l’autre côté de vos cœurs - Bruno Ranchin - E-Book

De l’autre côté de vos cœurs E-Book

Bruno Ranchin

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Beschreibung

De l’autre côté de vos cœurs depuis si longtemps auteur
De poèmes sur la vie, de poésies contemporaines
Je viens vers vous si humblement faire écho par mon ouvrage
Artisan des sentiments, artiste de vos paysages
De l’autre côté de vos cœurs, je vous dis… à tout à l’heure


À PROPOS DE L'AUTEUR


Entre divers métiers et paysages, Bruno Ranchin a voyagé, observé et aimé avec, à ses côtés, la poésie, sa compagne fidèle. Il partage sous forme poétique ses aventures avec De l’autre côté de vos cœurs.

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Bruno Ranchin

De l’autre côté de vos cœurs

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Bruno Ranchin

ISBN : 979-10-377-9005-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

L’eau de la vie…

« Les clapotis de l’eau

Les sources en surprise

Je m’asperge du fond

Et je renais serein. »

Bruno Ranchin nous propose une randonnée ou plutôt une navigation. Il construit son paysage fait de ciel et de terre, de couleurs et de mouvements… Et une rivière est là avec des mots qui courent, des phrases que charrient les courants. La rivière se déploie, serpente, se resserre, enfle, se disperse entre les galets, fécondant la terre pour en faire un moment, un mouvement poétique.

La joie d’être vivant côtoie ses berges.

Il se dégage de cette eau-mère une beauté simple qui se fait femme. Cette simplicité se retrouve dans le choix des mots, leurs arrangements entre assonances et allitérations, les sauts de lignes qui ne sont jamais ruptures.

Une poésie du quotidien.

La peur est là, toujours, tapie dans les mots sans les bousculer, tout en les respectant. Cette peur est la peur de tout homme confronté au vivant. Elle met en perspective notre solitude commune.

« J’ai rompu ma solitude

À la craie des sourires d’enfants. »

L’eau des mots court, indifférente et lente. Elle ne peut arrêter le temps, faire arrêt sur mots, dans sa tentative « d’être entier dans l’instant ». Elle ne peut éviter la nostalgie et ses tons d’aurore.

« Sans cesse à la recherche

D’un perçu du passé

La nostalgie perlée

Chevillée au corps

Tu vis comme un immortel. »

Une pudeur légère évapore la rumeur des Aînés, nommant les lieux d’enfance.

Mais elle ne peut raturer les départs, les absences, les ruptures, les amputations, les séparations et la mort qui donne sens à la vie.

L’eau se trouble, tourbillonne, s’affole et voit, hors d’elle, les désordres du monde.

« La guerre des territoires

Le sang sur les destins

Tout le monde s’en lave

Face à l’humain inhumain. »

La douleur d’exister surgit alors, mixant les mots, égarant l’eau de la vie.

« On se penche par séquences

Dans la danse des intendances

Dans le vide génocide

Des logiques sordides. »

Quittant enfin la métaphore de la rivière en mouvement…

Apparaît l’Homme qui écrit.

« La mousse essentielle

L’écume sur mes lèvres

Être en paix avec l’enveloppe

De mes nuits. »

L’Homme qui écrit « se met en congé de soi » pour s’engager, écouter ceux qui l’aident encore à se construire et à penser la vie, « faire un pas en arrière du monde », « s’enmarginaliser, pour tutoyer la liberté. »

Bruno Ranchin est « debout » à contre-courant, ce qui donne à ses mots un parti pris de joie de vivre sans pour autant éviter la lassitude des corps.

Rémy Puyuelo, psychanalyste

De l’autre côté de ton cœur

De l’autre côté de ton cœur

J’irai porter des élégances

Jusqu’à me loger comme auteur

Dans les replis de tes fragrances

C’est par tes absences subtiles

Que je frôlerai l’évidence

Mué par des mélodies mille

Je rejoindrai tes pertinences

De l’autre côté de ton cœur

Je m’imprégnerai de la paix

Attentif à tes profondeurs

Je soulignerai tes projets

C’est par les sentiers oubliés

Que je t’apercevrai si belle

C’est par les paysages ailés

Que tu deviendras éternelle

De l’autre côté de ton cœur

J’irai puiser tes latitudes

Pour me repaître de bonheur

Sans souffrance et sans turpitude.

Se sauver en marchant

Se sauver par un pas de plus

Marcher comme on en rêve

Caresser la plénitude

De l’air, des arbres et des sèves

Les odeurs et les couleurs

Les courants les rochers

Faire l’éloge de la lenteur

Se transporter imaginer

Découvrir les animaux

La nature pour partenaire

S’échapper par la géo

Contact avec ses viscères

Toucher la veine du silence

Se fondre avec les éléments

Prendre connaissance des choses

Être entier dans l’instant

Se mettre en mouvement

Monter la montée descendre la descente

La montagne dans le sang

Prendre le raccourci rallongeant

Moments de relâchement

D’autres compressions

Sur les chemins d’apaisement

Faire disparaître les tensions

Éprouver des résonances

Suspendre les contraintes

Se réinventer loin des nuisances

S’en remettre aux empreintes

Plonger dans l’intériorité

Prendre corps de l’aube au soir

Rompre avec la rentabilité

Cheminer dans sa mémoire

Reprendre sa vie en main

Être en congé de soi

Cesser de perdre pied

Ne plus faire de faux pas

Se sauver par un pas de plus

Marcher comme on en rêve

Respirer loin des virus

L’air, les arbres et leurs sèves.

Impermanence

Impermanence

Je t’ai approché là

Dans un moment de quiétude

Circonspect

Dans la verdure

Accompagné du fourmillement d’une source

Et de chants volatiles.

Corridor écologique

Ripisylve de mes émois

Être si bon que ne pas prendre

Le temps de paraître

En retard de tout

Mais en avance sur la mort.

Les hameaux et les âmes

Entre l’aube et l’aurore

Quelques filets d’or

Viennent sur le décor

Les hameaux sont encore

Drapés par les nuages

Le passé est hors d’âge

Les horizons surnagent

C’est le grand déballage

Des châtaignes automnales

Dans les forêts cruciales

Nous marchons sur les dalles

Des terres ancestrales

De nos aînés d’enfance

Leurs rumeurs en silence

Taisent l’insignifiance

De nos villes en errance.

L’humanité évaporée

L’humanité s’est simplement évaporée

Je te touche le corps au milieu des débris

Je ne t’ai jamais compris.

Du sang d’innocent perle sur mes doigts

Nous n’avons plus jamais froid dehors

Il nous faut revenir à l’intérieur

De nos intuitions

Pour ressentir à nouveau le vent glacé.

Des arbres amoindris

Coule la sève des abîmes.

Je te surprends

À laper mes cavités ambiguës.

Tu me plantes un couteau dans le dos

Avec l’autre main tu caresses des tourterelles.

Tu aimes être sinistre

Mais tout se décompose.

Il n’y a plus rien ce matin

Que nos imaginations disqualifiées

Je ne voulais pas de ce monde

Et puis je l’ai toléré, puis subi.

Pourquoi la mort remplit le vent ?

Pourquoi ces bouts de peaux séchés

Infestent l’horizon ?

Je ne crois plus en l’harmonie

Dans ce chaos imputrescible

La mer qui tangue

Les violes ont disparu

J’ai cru distinguer des anfractuosités

Dans les murs de l’impossibilité

Pourquoi tu tronçonnes les arbres

Aussi vite que l’histoire ?

Pourquoi tu chasses ses défenses ? Et les ailes les faons ?

Pourquoi tu jouis à chaque explosion

De chair rose, rouge, mauve, noire ?

Pourquoi tu cavales avec le pouvoir ?

Pourquoi tu ne penses qu’aux butins ?

Pourquoi tu tortures

Même nos œuvres d’art ?

Entre les poteaux

Tu deviens souvenir

Le temps s’écartèle en suivant

Le bruissement de l’envol des palombes

Le soleil qui chauffe nos pauvres douleurs

Pas de bruit parasite

La douceur d’une fougeraie

Quelque part au fond du Sud

Le pépiement d’autres oiseaux inconnus

Le galop de chevaux au loin

Tutoient-ils la liberté ?

Un après-midi qui s’étire

Un avant-goût d’une saison

Qui n’existerait que par les imaginaires

La palette de verdure qui m’entoure

Me rappelle aux poussières de couleurs

D’une enfance qui s’échappe

Par les fenêtres de l’oubli

La singularité de ta voix m’échappe

D’autres amis qui visitent

Le cœur en bandoulière

Le café qui frémit

Incessamment.

Les discussions qui s’agitent

On parle de tout en partant de rien

Pendant que la mort surveille

Tu manques à nos secondes

Si aimable à nos inquiétudes

Si disponible à nos aveux