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Cent poèmes divers et variés sont regroupés dans ce recueil qui rend hommage à la richesse du langage et à la force de l’imagination. À travers une écriture à la fois délicate et puissante, chaque texte explore la fragilité de l’existence humaine et encourage à cultiver la tolérance. Cet ouvrage ouvre une fenêtre sur l’âme de l’auteur et invite le lecteur à méditer sur la complexité de la vie.
À PROPOS DE L'AUTEUR
La poésie a toujours été une composante essentielle de la vie de
Bruno Ranchin. Après la publication de son livre "De l’autre côté de vos cœurs" en 2023 par Le Lys Bleu Éditions, il revient avec ce deuxième recueil intitulé "Poèmes bohèmes".
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Bruno Ranchin
Poèmes bohèmes
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Bruno Ranchin
ISBN : 979-10-422-3040-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Une bonne préface n’est jamais longue. Ce n’est qu’un tremplin vers ce qui nous intéresse : l’ouvrage. Je ne dérogerai donc pas à la règle.
Trois informations me semblent indispensables à la contextualisation du recueil Poèmes bohèmes :
La première, c’est le parcours de Bruno Ranchin et notamment son itinéraire professionnel. Bruno Ranchin est un ancien travailleur social, puis formateur, puis responsable de formation qui a donné des cours et encadré des formations pour les professionnels de l’intervention sociale. Il possède donc à la fois le sens de l’autre et le sens des mots. D’une part, le sens de l’autre, d’abord en tant que professionnel de l’écoute et de l’accompagnement ; l’empathie pour « déformation professionnelle »… La sensibilité qui peut parfois s’avérer être une croix à porter devient, pour ce recueil de poèmes, la pierre d’achoppement. D’autre part, le sens des mots, pour savoir intéresser son auditoire, choisir ses formules, peser ses mots, contrôler les silences, être éloquent. Je fais l’hypothèse que lorsque Bruno écrit, il a déjà en tête de lire et déclamer son poème. Ses poésies ne resteront pas muettes et sa voix grave et allongée défendra ce qui a été couché sur papier. Il y a donc dans ce parcours une logique : un professionnel de l’empathie, de la sensibilité et de l’éloquence débouche tôt ou tard sur la poésie.
La seconde, c’est la poéticité de Bruno Ranchin, en d’autres termes, son style poétique. Je définirais Bruno comme un poète « tout-terrain » avec tout ce que cela implique comme points négatifs et positifs. Un poète tout-terrain, car du lever au coucher, Bruno vit poésie. Partout où son regard se pose, il en sort un poème : sur le café du matin, la cuillère dans la tasse, les oiseaux qui chantonnent, la télé qui piaille, les politiques qui crispent, le déjeuner qui rassasie, les collègues qui déçoivent, le couple qui exige et malmène, la nature qui fait espérer, les sujets qui font débattre, les causes qui font se battre, notamment. Tout est « poétisable » avec Bruno ! Rien ne lui fait peur et l’on pourrait dire qu’il « ose » toucher à tout ce qui le touche. Il y a alors dans ces poèmes une profusion, frénétique, disparate, inégale, foisonnante qui interpelle. Ce n’est pas que Bruno sort de sa « zone de confort », c’est plutôt qu’il ne cherche pas à s’en créer. Il y a un aspect un peu déroutant de quelqu’un qui ne cesse de se « mettre en danger » avec des sujets toujours plus « casse-gueule » qui s’enchaînent à des sujets plus classiques et tolérés voire attendus (poétiquement). Chez Bruno, tout semble au même niveau, chaque sujet a une chance et existe le temps d’un poème. Le fil directeur de Bruno, c’est donc cette universalité de la poésie, ce cheminement perpétuel qui est proche de la bohème et qui se retrouve dans le choix du titre. Il y a du courage à se lancer dans la poésie partout et tout le temps, mais certains sujets peuvent déconcerter et le lecteur aura sûrement des thèmes qui lui parleront plus que d’autres. Dans la bohème, on ne fait pas de tri, on vit tout intensément.
La troisième concerne plus spécifiquement le recueil Poèmes bohèmes. La bohème nous rappelle ce cheminement, intérieur et extérieur, empreint de nostalgie comme le chantait Charles Aznavour. Je connaissais de nombreux autres poèmes de Bruno. J’en affectionne beaucoup que je considère comme des poèmes importants. Ici encore, il y a de nouvelles belles trouvailles. Parfois c’est une phrase dans un poème, une expression (j’ai entre autres retenu le « père-fectible »), souvent c’est un poème en entier (j’ai été marqué par une poésie sur les infirmières) ; toujours est-il qu’avec ces écrits bohémiens, Bruno nous laisse faire un bout de chemin sur la route de ses pensées.
Cette préface devait simplement vous dévoiler Bruno Ranchin en tant que professionnel de la sensibilité, poète touche-à-tout et des poèmes résolument orientés vers le banal et le quotidien. Vous pouvez maintenant le vérifier.
Mathias Dambuyant,
Sociologue et artiste
Le bruissement des feuilles…
Mes pas se posent sur la mousse des bois
Et font grincer ces quelques branches
Mon pouls à l’unisson
Quand je parcours la veine des arbres
Qui me soufflent leurs secrets, et leur sève.
Quelques feuilles rousses et jaunes se disséminent
En effleurant mes jambes.
Fougères et bruyères déploient leur discrétion
Par les espaces spéciaux.
Le frémissement des feuilles…
Dans le silence, résilience recouverte de lichens
L’automne de mes vies.
Je mesure la subtilité verte
Qui m’inonde de chlorophylle.
Les lisières lissées
Jamais ne me rattrapent.
Je marche et me détache
Des contraintes indistinctes.
Le frissonnement des feuilles…
Des oiseaux symphoniques
Me confient leurs sons multiples
Je quête de nouvelles couleurs
Qui viendraient m’ouvrir des sphères inéprouvées.
Des flaques de flagrances
Me guident en m’épiant
Dans l’infinité des teintes.
J’y puise les nuances des essences.
Le tressaillement des feuilles…
Le vent me rend savant
Et m’enivre de sa franchise.
J’espère une ou deux biches
Au détour des instincts d’instants.
Mon pouls à l’unisson
Quand j’écoute les résonances
Des intimités originelles.
La nature n’est jamais telle qu’on l’imagine.
Celle qui a vu
La vie dans ses angles
La forme des épures
Les souhaits par les vents
Les rides s’estomper
Derrière les aurores,
Qui a redéfini
Ce qu’est l’enchantement
Celle qui a vu
Au nom d’un dieu fictif
Les colons piétiner
Les herbages sacrés
Et qui sans mot dire
A garanti sagement
Les caresses chantantes
Les tendresses moelleuses
Celle qui a vu
Et qui ne dira pas
Celle qui discerne
Les murmures intuitifs
Qui démêle les effluves
Qui frôle l’insensé
Celle qui a vu
Où est l’humilité.
Le silence absolu
Réside en ma mémoire
Le temps ralentit sa course
Je respire soudain
Disponible à la seconde
La nouveauté se loge
En des sphères incertaines
Les douleurs s’irriguent
De gouttes de temps fertiles
Je ne veux plus me lever
Le silence incertain
Chasse les souvenirs
Le chant des tourterelles
Ma nostalgie se cache
Derrière les trophées de l’oubli
Les portes de l’espoir
Se sont doucement refermées
Quel est ce bruit secret
Qui crépite ses projets
À l’intérieur du vide ?
Le silence s’éteint
La journée commence
Sa symphonie multiple
Vais-je à nouveau rencontrer
Les surprises de l’altérité ?
Quand elle fait le métier d’infirmière
En souriant, elle change les poches
Elle ferme des housses mortuaires
Elle prend soin des patients et des proches
Elle sent des côtes se casser
Quand elle réanime la vie
Elle travaille les jours fériés
Elle s’endort rarement la nuit
Elle s’oublie pour les autres personnes
Elle s’active par-là, par ici
Pendant que plusieurs chambres sonnent
Elle ne mange que peu à midi
Elle compresse les veines et le stress
Elle pique les bras sans faire mal
Elle est en veille des détresses
Elle surveille tout est normal
Elle l’entend supplier de ne pas mourir
Elle l’empêche de s’étouffer dans son sang