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Ex imo corde est un recueil de poèmes intimistes qui s’apparente à un itinéraire spirituel. Si Florence Burel en a dédié la première partie à sa parentèle, la deuxième rend hommage à un ami, le Père Didier, qui l’a gardée en vie et en espérance en l’ancrant dans la foi. Quant à la troisième, elle exprime les émotions qu’elle a ressenties à l’occasion d’un pèlerinage sur la partie française du chemin de Saint-Jacques, en quête de transcendance.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Finistérienne,
Florence Burel a toujours été fascinée par les mots, leur pertinence et leur musicalité dans l’écriture d’une belle histoire ou la composition d’un poème vibrant. C’est donc tout naturellement qu’elle s’oriente vers des études littéraires afin de devenir professeur de lettres classiques et de tenter de transmettre à son tour la passion que lui ont prodiguée ses anciens maîtres.
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Florence Burel
Ex imo corde
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Florence Burel
ISBN : 979-10-377-6891-9
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À mes parents, Denise et René ;
à nos enfants, Florian, Anaëlle, Guillaume ; à Yann ;
à tous ceux des miens par le sang ou le cœur ;
au Père Didier qui me maintient en amitié, en espérance,
aux proches d’hier et à ceux d’aujourd’hui,
je dédie ce livre.
Comme la lumière aux épis
Le chant aux oiseaux qui pépient
Tu me manques
Comme l’aurore aux nuits profondes
L’enfance où commence le monde
Tu me manques
Comme le vent aux voiles vides
La peur au cœur trop impavide
Tu me manques
Comme la pluie aux fleurs offertes
Le sel où la terre est trop verte
Tu me manques
Et là où tant de vies se brisent
Ne demeurent que des ruines grises
Et l’absence
Les souvenirs sont des rubans
Qui virevoltent dans le vent
Ils flottent et claquent en captivant
La lumière des soirs tombant
Les souvenirs sont des étoiles
Qui battent au creux de chaque nuit
Comme chantent les pierres au puits
Quand l’eau luisante les dévoile
Que je me retourne ou avance
Qu’importe puisqu’à l’horizon
Se projette en leurs frondaisons
La hampe de leur survivance
Et puisqu’au clair de vos sourires
Enfants de mes rêves et mon sang
Ce qu’ils furent s’en va renaissant
Rien ne pourra jamais mourir
Les souvenirs sont des flambeaux
Qui tracent leur propre sillage
Lumineux témoins d’un voyage
Ils brûlent à l’ombre des tombeaux
Le chant des hommes emplit les voûtes
Comme le vent gonfle les voiles
Au plafond d’azur des étoiles
Ses accents émeuvent et envoûtent
On y entend la vague ourlée
D’écume blanche qui festonne
Les galets ruisselant résonnent
Roulés par les flots déferlés
Gerbe d’embruns dans nos mémoires
L’écho venu du fond des âges
Ramène au jour des paysages
Enfouis sous des rubans de moire
Coure leur vieil or le long des blés
Sur la mer vive des épis
Les oiseaux s’accordent et pépient
Le temps d’un air désensablé
Le chant des hommes ouvre le ciel
Comme Jéricho la pensée
Et sous ce souffle cadencé
Sentons frémir toutes les vielles
Alors si leur roue nous entraîne
Chantons aussi pour que demain
Sans un caillou sur le chemin
L’aurore enfin nous rassérène
Au fil des travaux et des jours
Le chant des hommes polit toujours
Comme autant de pierres qu’il arase
Les mots vibrants qui nous embrasent
Il s’éveille au doigt de l’aurore
Qui frappe le premier accord
Sur le clapotis de l’eau vive
Et les couleurs qu’elle ravive
Quelles que soient l’heure ou la saison
Il imprime sur l’horizon
L’harmonie des cuivres et des voix
Qu’il hisse sur le grand pavois
Hâtons-nous de prendre le vent
Qui nous rende un peu plus fervents
Et que cet élan nous emporte
Où l’espérance n’est pas morte
Dans mon pays de sel, de lumière et de vent,
Quand le sable des dunes ondule sous l’écume,
Et fait frémir au ciel l’aurore qui s’allume,
C’est que le chant des hommes monte dans le levant.
C’est le chant de la vie qui exulte et célèbre,
Le chant pieux des enfants, dans la splendeur des lys,
Le parfum frais des roses et des amaryllis,
Le chant de chaque jour qui renaît des ténèbres.
C’est le chant de la pierre qui conjure et protège,
Le chant de nos défunts au secret des feuillets,
Les fragrances en bouquets de violettes et d’œillets,
Et le chant que l’amour éternise comme neige.
Puis, quand descend le soir étrange et pénétrant,
Voici le chant de grâce dont se grisent les lampes,
Chant d’espoir du roseau au plus fier de sa hampe,
Chant des nuits dans l’écho des astres fulgurants.
Je te dédie l’été
Qui flambe sur nos rives
Et les eaux du Léthé
Pour pallier tes dérives
Je te dédie la flamme
Qui égaie tant nos veilles
Et les bleus de mon âme
Pour fleurir tes corbeilles
Je te dédie l’écume
Dont les ourlets festonnent
Et le fil de ma plume
Pour tisser tes couronnes
Je te dédie les dunes
Où bruissent les galets
Et les pierres de lune
Pour bâtir tes palais
Je te dédie la plage
Que caresse la brise
Et les fleurs des villages
Pour que tes yeux s’irisent
Je te dédie les îles
Qui scintillent au levant
Et la paix d’un asile
Pour tes rêves de vent
Je te dédie l’espoir
Dont rayonnait la vie
Et l’or blond de ses moires
Pour tout l’inassouvi
Elle eût aimé l’éclat de ces rires d’enfants
Qui frémissent et crépitent comme l’eau des cascades
Et qui fusent en semant du soleil par saccades
Pour que germe le grain des matins triomphants
Elle eût aimé l’accent de ces heures estivales
Qui rehaussent et colorent les îlots de nos vies
Afin que nos regrets s’en repaissent à l’envi
Dans la nuit d’un exil aux errances navales
Elle eût aimé la joie prévue des retrouvailles
Au jardin des corymbes aux teintes roses et bleues
Et la mémoire heureuse d’un passé fabuleux
Grâce auquel l’avenir en dit encore qui vaille
Alors pour qu’elle sache que les siens la prolongent
Que ces mots soient pour elle tout autant d’immortelles
De violettes et de roses sur la terre qu’elles constellent
Que bruissent les lucioles dans le soir qui s’allonge
Du Cap au Pays bigouden
Résonnent les échos des miens
Tandis que la chanson revient
Qui berçait l’enfance au jardin
Mamm-gozh fredonnait des refrains
Qui fleuraient l’oseille et le thym
Tad-kozh humait dans le matin
Les parfums frais des airs marins
Bientôt Marie notre voisine
M’enseignerait le catéchisme
La foi que révèle un charisme
Demeure un don qui me fascine
À l’école je lisais l’histoire
De Charlemagne et de Roland
Je m’étonnais que des victoires
Revinssent à des traîtres insolents
Si nos draps qui claquaient au vent
Gonflaient un monde sans fausse note
Les fileuses aux doigts qui clignotent
Les avaient ravaudés souvent
Mon père sifflait l’hymne à sa terre
À la droiture et à l’honneur
Tout en veillant sur son bonheur
En gardien qui aime à se taire
Alors les lèvres de ma mère
Murmuraient la chanson d’amour
Qui de l’aube à la fin du jour
Guidait nos cœurs comme un amer
Le jour se lève et je ressens
L’appel de la terre et du sang
Qui m’entraîne où finit le monde
Où toute pensée vagabonde
Le jour se lève et je m’en vais
Sur les chemins dont je rêvais
Le sel qui manquait à la vie
Blanchit l’horizon à l’envi
Déjà ne restent de la nuit
Que les haillons d’or de l’ennui
Déjà dans l’aube solitaire
Bruissent les chants du Finistère
Et face aux vents de l’Océan
Où se perdent les maux béants
Voilà que renaît à la grâce
L’être neuf que le ciel embrasse
La nuit quand tous les vents ébranlent ma demeure
Quand la grêle et la pluie crépitent sur son toit
J’entends au loin les flots dont s’enfle la clameur
Et qui jettent aux brisants l’écume qui chatoie
Le dévidoir des ans débrouille un écheveau
Où se tendent les fils qui faisaient les colliers
Leurs perles éclatées brillent-elles à nouveau
Sous les yeux dégrisés et las du gondolier
De l’aube au crépuscule les souvenirs s’emmêlent
Et la poupe et la proue de la barque immortelle
Indécises et perplexes hésitent comme jumelles
Le temps d’un battement aux teintes de pastel
Alors c’est mon enfance qui redéploie ses ailes
Sous les ardoises bleues des maisons de la grève
Le vent les fait voler jusqu’au ciel qu’il cisèle
Au gré de ses nuages dans le jour qui se lève
Et sur le clair rivage d’un Éden regagné
La blanche mousseline susurre des chansons
Qui claquent dans les airs salubres et printaniers
Comme autant de grands-voiles au mât de l’unisson
Tu nous as quittés un dimanche
Sous les galons blancs de tes manches
Tes yeux clairs ont fui ma tendresse
Les miens n’ont pas vu ta détresse
Tu n’as pas embrassé ton père
Le quai eût dû être désert
Le train à ses bras t’a ravi
Tu n’es pas revenu en vie