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Französische Literatur in Reclams Roter Reihe: das ist der französische Originaltext – mit Worterklärungen, Nachwort und Literaturhinweisen. La Parure ("Der Schmuck"), 1884 erschienen, ist eine von Maupassants bekanntesten Novellen. Kurz, gut lesbar und mit einem Spannungsbogen, der erst ganz am Schluss, im letzten Satz, auf dramatische Weise gelöst wird. Als herausragendes Beispiel Maupassantscher Novellenkunst wird sie gern im Französischunterricht behandelt.Diese Ausgabe kombiniert den Text der Novelle – wie immer begleitet von allen notwendigen sprachlichen Erläuterungen – mit einem Ausschnitt aus der berühmten Ballszene in Flauberts Madame Bovary (zu der die Novelle Parallelen aufweist) und einem Dossier, das über den Autor und die Gattung der Novelle informiert. Französische Lektüre: Niveau B1–B2 (GER) E-Book mit Seitenzählung der gedruckten Ausgabe: Buch und E-Book können parallel benutzt werden.
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Seitenzahl: 50
Guy de Maupassant
La Parure
En annexe:Le «bal de la Vaubyessard», de FlaubertDossier (Maupassant, la nouvelle, la société)
Reclam
Die Novelle La Parure erschien erstmals in der Zeitung Le Gaulois vom 17. Februar 1884 und wurde im 1885 von Maupassant in die Contes du jour et de la nuit aufgenommen. Die Worterklärungen beruhen auf den beiden folgenden bei Reclam in der Reihe »Fremdsprachentexte« erschienenen Ausgaben:
Guy de Maupassant: Six Contes. Hrsg. von Ernst Kemmner. Stuttgart 1997. UB 9037. Gustave Flaubert: Madame Bovary. Édition abrégée. Hrsg. von Karl Stoppel. Stuttgart 2005. UB 9142.
Das Dossier wurde verfasst von Marie-Christine Budell.
Eine Verfilmung der Novelle La Parure ist auf DVD bei der Firma Lingua-Video (www.lingua-video.com) erhältlich.
2018 Philipp Reclam jun. GmbH & Co. KG, Siemensstraße 32, 71254 Ditzingen
Coverabbildung: Diamantcollier, um 1870
Gesamtherstellung: Philipp Reclam jun. Verlag GmbH, Siemensstraße 32, 71254 Ditzingen
Made in Germany 2018
RECLAM ist eine eingetragene Marke der Philipp Reclam jun. GmbH & Co. KG, Stuttgart
ISBN 978-3-15-961352-9
ISBN der Buchausgabe 978-3-15-019944-2
www.reclam.de
Titelseite des Gil Blas vom 8. Oktober 1893, in dem die Novelle erneut abgedruckt wurde, mit der Illustration von Théophile Steinlen
C’était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d’employés. Elle n’avait pas de dot, pas d’espérances, aucun moyen d’être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l’instruction publique.
Elle fut simple, ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une déclassée; car les femmes n’ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finessenative, leur instinct d’élégance, leur souplesse d’esprit, sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.
Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes [10]les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l’usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l’indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regretsdésolés et des rêves éperdus. Elle songeait auxantichambres muettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelotsinestimables, et aux petits salons coquets, parfumés, [11]faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l’attention.
Quand elle s’asseyait, pour dîner, devant la table ronde couverte d’une nappe de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d’un air enchanté: «Ah! le bon pot-au-feu! je ne sais rien de meilleur que cela …» elle songeait aux dîners fins, aux argenteriesreluisantes, aux tapisseriespeuplant les murailles de personnages anciens et d’oiseaux étranges au milieu d’une forêt de féerie; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanterieschuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rose d’une truite ou des ailes de gelinotte.
[12]Elle n’avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n’aimait que cela; elle se sentait faite pour cela. Elle eût tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée.
Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu’elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.
Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux, et tenant à la main une large enveloppe.
– Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.
Elle déchira vivement le papier et en tira une carte imprimée qui portait ces mots:
«Le ministre de l’Instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l’honneur de venir passer la soirée à l’hôtel du ministère, le lundi 18 janvier.»
Au lieu d’être ravie, comme l’espérait son mari, [13]elle jeta avec dépit l’invitation sur la table, murmurant:
– Que veux-tu que je fasse de cela?
– Mais, ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c’est une occasion, cela, une belle! J’ai eu une peine infinie à l’obtenir. Tout le monde en veut; c’est très recherché et on n’en donne pas beaucoup aux employés. Tu verras là tout le monde officiel.
Elle le regardait d’un œil irrité, et elle déclara avec impatience:
– Que veux-tu que je me mette sur le dos pour aller là?
Il n’y avait pas songé; il balbutia:
– Mais la robe avec laquelle tu vas au théâtre. Elle me semble très bien, à moi …
Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche; il bégaya:
– Qu’as-tu? qu’as-tu?
[14]Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d’une voix calme en essuyant ses joues humides:
– Rien. Seulement je n’ai pas de toilette et par conséquent je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi.
Il était désolé. Il reprit:
– Voyons, Mathilde. Combien cela coûterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d’autres occasions, quelque chose de très simple?
Elle réfléchit quelques secondes, établissant ses comptes et songeant aussi à la somme qu’elle pouvait demander sans s’attirer un refus immédiat et une exclamation effarée du commis économe.