Les portes closes - Johan Géma - E-Book

Les portes closes E-Book

Johan Géma

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Beschreibung

Un livre… Que dis-je ! Une chambre forte, un coffre à trésors, un voyage… en poésie, un terreau fertile, une claque, les vestiges de notre société dépeinte par un artiste à la lame facile et qui, vous allez vite vous en rendre compte, fit tout pour que tenter la lecture de ce livre soit une aventure en soi, et pas des moches loin s’en faut. Sesam, ouvre-toi !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Montmorency dans le Val-d’Oise à l’été 1979, Johan Auguste Simon Géma a été bercé de chansons, de vin, de danse, d’amitiés et d’errance. Il n’a de cesse de parvenir à la littérature par mille détours. Inconditionnel des œuvres de Molière, Stevenson, Verne, Vian puis plus récemment Simmons, Flaubert, Zola, Gogol, Dostoïevski ou Ray Bradbury, Johan est un animal en voie d’extinction, un dinosaure d’un « triptyque pas comme les autres » comme on en fait plus de nos jours et a fortiori un petit gars du paysage breton.

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Johan Géma

 

Illustrateur : James Moncur-Forestier Bernard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Portes Closes

Dédale en vers…

Recueil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Johan Géma

ISBN : 979-10-377-2714-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

Étude antédiluvienne

 

 

 

 

 

 

 

 

(Puisqu’il n’y a ni solution ni problèmes insolubles,

Puisque l’avenir appartient à ceux/celles qui se lèvent tôt

Et si tant est qu’une rencontre du troisième type ait lieu,

Si tous les avis semblent tournés unanimement

Vers le politiquement correct ou vers la Mecque et ses croyants,

Tôt ou tard le système sans faille d’obsolescence de l’être

Perdurera dans le dédale des couloirs du système)

 

J’aime observer la vie terrestre depuis la mer,

Sans doute parce qu’une goutte de l’océan est selon moi une larme du monde…

 

De ce grand aquarium à ciel ouvert

Que l’on pourrait apercevoir en miniature, juxtaposé,

Sur le rebord du monde (il est possible de croire en cet état des choses)

On y parlerait grec, hébreu, chinois ou même slave

Et les rumeurs les plus folles courant sur ce grand monde,

(Qu’uniformément, un voyageur sans toit prendrait ici pour une trêve,

Comme un moment incandescent qui se pose, entre deux hémisphères)

Auraient par la faim, la soif et le désir ardent

Bien plus d’une saveur à l’esthète, la fille du musicien ou bien l’humble berger,

Qui s’y risquerait pour une sieste en amateur/e,

 

Afin d’y absorber l’oxygène de son air,

Il lui faudrait respirer à travers un tuba appelé « les poumons »

Ce serait là une nécessité, la seule indispensable admise aux yeux de tous ;

Dans cette immensité aquatique et visqueuse

« Manger ou être mangé » serait la règle absolue,

 

Le soleil apparent y verserait sa puissante lumière

Allumant ici du même coup les éclairages publics des villes sous la mer,

Et les fonds sous-marins, plongés dans l’obscurité,

Partageraient la place avec les sirènes, Moby Dick

Cet immense parterre d’algues que l’on nomme les rêves,

Et puisqu’il faut des êtres qui songent dans cette énorme faille

Des nageurs/es humains en bande évolueraient,

S’organisant autour d’une hiérarchie qui depuis des millénaires

Place l’Homme au-dessus de tout.

 

Certains seraient avares, compulsifs, puissants et malhonnêtes

Quand d’autres individus seraient généreux, travailleurs, insistants, philosophes,

Curieux des faits bien avérés et puis l’ordre des choses,

Aveugles, amaigris, enlaidis par la crasse d’un travail arasant

La majorité de ces colocataires auraient cela dit le mal de mer,

L’esprit de l’intérieur cogitant aux rebords de cette existence qui serait la leur

Ce même leurre qui me sert à moi, poète, pour vous proposer mes vers,

Trop oisif sans doute pour pendre le temps de vivre ;

 

Ce pour quoi l’Homme est fait,

Cueillir des baies sauvages, faire des petits d’homme et chasser le mammouth,

 

Les grottes de Lascaux en fervent témoignage

Nos ancêtres Homo aimaient manger du cerf,

Forniquer près du lac en levrette les femelles,

Se foutre sur la gueule pour affirmer son clan face à des clans rivaux,

Bref, un programme complet de jouvence et de rivalités,

Puisque l’aquariophile qui surveille les groupes (susnommé le divin)

Qui juge et qui transfert ce monde alambiqué qui gît dedans la vase

En plus petit, observe dans l’aquarium les mouvements de masses,

Nourrissant tout ce monde au levé des matins à la survie de l’espèce, précisément,

Son œil unique sur nos promesses faciles

Se pose sur nos âmes s’agenouillant pour lui,

Il favorise certain/es même si rien ne s’y prête,

Galbe le rebond d’une hanche quand s’affaissent d’autres fesses

Tandis que les mendiants errent dans les rues noires pavées de monde,

Et c’est PARIS, en capitale ! Qui s’emploie à définir les attraits de quelques vies

Comme des modèles à suivre pour le reste du groupe ;

 

Deus aurait donc pensé à tout ?

 

 

Trouvant son salut dans le bus 975 de l’Automne à Pékin,

Des trains de nuit jusqu’Aux Champs Élysées,

Du tramway orléanais sur la route des amours

Jusqu’à ce Vide Autour du livre « Le monde d’un chat »

Bien des routes ont crissé déjà,

Les traverses des océans qui roulent des vagues énormes

Sur les pavés de Paname qui me menèrent nulle part,

Où nulle part c’est ici,

Je poursuis peu ou prou la route de mes songes,

 

J’eusse toujours regardé la plus petite question

Comme un moyen de tester ma réflexion innée,

Trouver dans les réponses encore d’autres réponses,

La possibilité que tout soit « unis-vers »

Le désert, la steppe, et les petits de l’ourse

Le plastique, la misère, et l’enfant Mongol,

Tandis que la mort est une présence presque sereine

Que l’ignorance ne laisserait pas en place face à l’amour, peut-être…

Hormis le questionnaire de faits bien avérés (aussi de la dérivation des masses)

Il n’y a comme repos pour les poissons dans l’aquarium

Qu’un seul salut pour mille dialectes

Celui de s’alléger tout en s’emplissant d’air, de nourriture et d’eau

Mais aussi de souvenirs, d’émotions et d’idées,

Les premiers (air, eau, bouffe) permettraient force de vie

À couler dans nos veines jusqu’aux nuits tubulaires,

Les seconds donneraient à celui/celle qui les goûte

Les pensées d’un instant en un moment concis,

N’avons-nous comme « Exit » nous, les citoyens du monde,

Que si peu de chance dans si peu d’espace ?

Au point que l’immersion à travers les âges ne reçoive

Les miettes de pain des élites toutes puissantes

Que pour faire naître des armées de soldats pour les guerres ?

Faut-il aller mourir pour nourrir les requins ?

Où resterait-il ancré dans l’immatérialité de certains faits

L’expression présente d’une vie plus facile et moins terne ?

 

La nuit les rêves de l’imaginaire,

Le jour l’imagier du présent,

Le temps qui passe,

Les saisons de l’Être en hiver,

De l’âme au printemps,

De l’arbre et de l’oiseau,

Du roseau de l’étang,

Et si toutes nos existences n’étaient que d’étranges vérités

Qui se refléteraient pour finir sur les vitres de ce grand aquarium,

Et qui n’auraient de sens dans le jour levé

Que pour celui/celle qui s’applique à comprendre, apprendre et à aimer ;

La bonne vieille règle de Descartes : « Je pense donc je suis »

Est à faire de cœur sans doute ;

À la tristesse, le courage,

L’exactitude en piste et compromis de certitudes,

À la mélancolie des faits, la pertinence d’une rencontre,

Dissolvant les impossibilités de l’âme en d’autres possibilités ;

 

Et si cette drôle de vie n’était en vérité

Qu’une simple immortelle qui pousse sur la Terre ?

 

Nous, le genre humain,

Ses frêles feuilles d’un automne lointain que cette plante laisserait vivre,

Traversant les rivières, les plaines, les vallées

Poussées par son instinct puis une brise légère,

Contre vent et marrées,

Contre l’adversité et le destin féroce,

Se laissant enivrer par la grande aventure de nos milles et une nuits…

 

 

 

 

 

Et si la nuit…

 

 

 

Et si la nuit était de jour,

Et si la nuit elle changeait d’heure

Et au troquet sifflant seize heures

On en aurait perdu sa trace,

 

Et si la nuit n’était pas noire

Et si elle-même en avait peur

Et à sept heures flippant le soir

Elle attendrait de bien se voir,

 

Et si la nuit clignait des yeux

Et si la nuit cillait le jour

Et si la nuit en avait deux

À replacer en abat-jour,

 

Et si la nuit croquait la lune

Et si la nuit forçait le trait

Et si la nuit plongeait ses dents

Dans le doux croissant du présent,

Et si les miettes qui en tombaient

Tombaient en flocons sur la Terre

Et si les fermes au parterre

Stockaient cette neige pour l’hiver,

 

Et si la nuit n’était pas dupe

Et si la nuit changeait de camp

Et si la nuit fixait les jupes

Du jeu de l’oie de nos printemps,

 

Et si ce jeu n’avait plus court

Et si les cours n’avaient plus d’yeux

Que pour la maîtresse de secours

Qui laisse sortir quand il pleut,

 

Et si sa lumière vespérale

Donnait aux choses la vie d’une ombre

Et si cette ombre espérait

Si l’espérance était un nombre,

 

Et si la nuit semblait brunir

Et si la nuit posait ses fars

Sur le check-up du soleil

Quand il se lève un peu trop tard,

 

 

 

 

Et si la nuit une pluie fine

Des « si » de sa mélancolie

Mettant lecture sur Vespertine

Transformait les âmes des réduits,

 

Et si la nuit faisait des siennes

Et si la nuit voulut bouder

Et si la nuit changeait le thème

À vêtir de noir nos soirées,

 

Et si la nuit s’habillait chic

Et si la nuit portait du rouge

Et si la nuit elle fasse la nique

À nos desseins du point du jour,

 

Et si la nuit fermait ses fenêtres

Et si la nuit ne put y croire,

Qui l’eut séduite quand vient le soir ?

Rien que la lune qui s’en va naître,

 

Et si la nuit jetait la lune

Et si la nuit n’en avait cure

Et si la nuit en formes diurnes