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L’ouverture est une nécessité de l’esprit. Aussi, "Non, la poésie n’est pas morte", associant discours intime et social, remet en question les fondements d’une société obsédée par l’argent en explorant les méandres du monde.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Emmanuel Ossomba déjoue par l’écriture les contraintes de la vie quotidienne. Une vision qui transparaît dans son œuvre "Non, la poésie n'est pas morte".
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Seitenzahl: 71
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Emmanuel Ossomba
Non, la poésie n’est pas morte !
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Emmanuel Ossomba
ISBN : 979-10-422-3116-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
La pensée est un oiseau d’espace qui dans la cage des mots peut déployer ses ailes, mais ne peut pas voler.
Khalil Gibran
Logique
Chacun sa conception de la poésie
Complexes combinaisons de rimes à foison
Que le droit carcan métrique paralysie
Cloisonnant chaque pied dans une cloison
Dans un de mes rêves j’ai bu de l’ambroisie
Et mon verbe lui sans respiration
Cultive involontairement l’amnésie
En ponctuation et sans concession
En liberté le compromis est une tare
Par pur principe et pour ne pas me salir
De mon très net et propre style je m’empare
Laissant Baudelaire arborer une tiare
Que nombreux disputeraient cela va sans dire
Ma muse inadaptée veut mon genre bâtard
Décousu mais adapté
La coïncidence entre les différents aspects
Du monde est peut-être de nature organique
Dans la bactérie aussi s’exprime le cosmique
Éternelle vibration impose respect
L’activité sur la planète croit qu’on sait
Des pervers manipulent un dieu dit unique
Convertissent anges en vampires cyniques
Boivent la résonance de notre mauvais
Arpentons le flexueux chemin de la paix
Endossons solidarité c’est sa tunique
Elle habille tous les sages que l’on connaît
Permanence du changement c’est le collet
Celui où se prendra toujours l’ego toxique
S’il meurt se dissout on devient parfait
Métrique
L’entre-chevauchement libre de lexies guide
En le corset ajusté de l’alexandrin
Les litotes controversées du vers félin
Voulu souple qui impose son ordre intrépide
Séditieux et à l’insolence rigide
Dont le rythme favorise le maintien
Mesuré du sonnet pour qui le soutien
Protocolaire bienséant est stupide
L’enjambement punit la césure frigide
Par respect du raisonnement qui est mien
Pour imposer un parcours qui se veut fluide
À tous mes constats épargnés de l’insipide
Rime académique qui sonnera bien
À l’oreille férue d’assonances turpides
Homme
Ridicule atome perdu dans le cosmos
Conscient que sa frénétique activité
À autant de sens que la passivité
Du pied de blé isolé en champ de Beauce
Ou d’un grain de riz parachuté au Laos
Ce qui explique la forte agressivité
De son inextinguible ego si agité
Condamné à perpétuité dans la fosse
De la compétition lumière fausse
Qui l’empêche de mesurer l’immensité
Qui de toute l’humaine bêtise se gausse
On invente limites auxquelles on s’adosse
Fort pour justifier des inégalités
L’économie nazie a fermé son blockhaus
C’est la bêtise à l’arrogance conjuguée
Qui concourt encore à cette exploitation
Suicidaire de la sphère condamnée
À nourrir le vide de notre prétention
Aveu de toutes nos angoisses cultivées
Relatives au besoin de consolation
De nous tous poussières d’étoiles exilées
Au milieu de ladite création
Interloquante par astres par trillions
Nous observant avec regards familiers
Qui font la complexité de l’équation
Universelle simple de solution
Si cet humain pouvait accepter les années
-Lumière mesurant sa condition
Soyons doux et rêveurs exigeons le possible
Taxons donc le revenu du capital comme
Celui du travail et calculons la somme
Brute du sang pris aux intègres qu’on crible
Y rajouter le prix net de ce but qu’on cible
Effacer une dette volée à la gomme
Neutre de l’équité qui elle aussi se consomme
Au pays utopique de fin réversible
Dans un monde où tout est devenu convertible
En devises jusque même la vie de l’homme
Évaluée sur la balance du tangible
On obtiendra le résultat perceptible
De cet idéal réaliste qui assomme
Carrément tous les intérêts irréductibles
Capitalisme trou noir de l’humanité
Aspirera tout le respect sans satiété
L’ignominieuse torche reste allumée
Brûlera tout jusque-là terre sacrifiée
On veut le déluge drôle de mentalité
Viol des continents pour tout y saccager
Vanne de la solidarité obstruée
La cupidité est la graine qu’il a semée
Survivant grâce aux bêtes noires inventées
Après communisme islam à détester
Pour mystifier chaque unité endettée
Libre entreprise exhibe son décolleté
Aux yeux écarquillés de tout nouveau-né
Mais oui bien sûr tu pourras consommer
Floraison de l’être liée à la croissance
Économique qui ne laisse aucune chance
Devant surproductivité qui ne cesse
De pisser sur le terreau humain dans des caisses
Carrées manufacturées à vive cadence
Pour enfler statistique PNB l’offense
Avec tous les surstocks qui rassurent l’espèce
Insultée par consommation qui rabaisse
Le cours de l’âme insultée devenue pitance
De la mercatique aveugle qui manigance
Invitant l’esprit fiduciaire à la messe
Des dieux prix et taxe sous l’omnipotence
Des marchés curieux despotes qui caressent
L’illusion du progrès pour une pièce
L’internationale division du travail
Assistée du progrès technologique induit
A fait trébucher la demande dans la faille
Du désœuvrement où le capital conduit
L’offre strangulée se retrouve dans les mailles
De la surproductivité le parapluie
Du bénéfice monumental que se taille
L’actionnaire par le dividende séduit
Sur le lit de la volatilité il baille
Et brûlera la totalité du produit
Voulu excédentaire dans un feu de paille
Qui ignorera l’indigence et on ripaille
Libéralement sans scrupules dans la nuit
D’un modèle qui valorise la canaille
Conscience lourde bien trop corrompue
Ne sourit qu’engoncée dans le matériel
Larges fesses assises sur le malentendu
Consistant à vénérer l’artificiel
Feignant d’ignorer ce qui est sous-entendu
Par l’odeur de la sainteté mêlée de selles
Qu’exhale le commerçant ce sont des abus
Que tombent les bénéfices pas du ciel
De la vie à la mort on paie tout en argent
Content de la transaction de tout en somme
Paré à solder demain pour le gain présent
Impérialisme a aiguisé toutes ses dents
Très appliqué et précis comme un métronome
On aime bien calculer en occident
Alimenter madame consommation
Vendre la guerre voire de religion
Hobby pratique au grand mobile économique
Celui qui dope la croissance sadique
Concept dérisoire à la motivation
Symbolique d’une civilisation
Fragile posée sur du pétrole exotique
Surexploité par la société incivique
La règle gratifie la tricherie c’est bon
D’imposer sa croyance aux autres tous ces cons
À écraser comme de vulgaires moustiques
Dont on relie la vie aux fluctuations
D’humeurs très capricieuses à prétentions
Globales généralement cyclothymiques
Résonnera toujours dans l’ostentation
Le bruit de fond de l’ego perpétuel
Qui s’oriente vers la démonstration
De symboles appartenant à l’irréel
La loi favorise l’accumulation
Au prix d’une misère affinée au scalpel
Du vil dessein visant à la destruction
Lucrative du monde pris dans le tunnel
Des soubresauts de la moderne Babylone
Où allègrement on astique les vitrines
De la voulue puissante et charnue hormone
Antagonisante jalouse elle détonne
Dans l’ordre naturel coulé par la maline
Des véhicules décadents qui se klaxonnent
L’électricité précède l’invention
Du câble qu’on lui a découvert après
L’eau coule depuis plusieurs millions
D’années environ avant notre robinet
L’exclusivité due par la transmission
Rétroactive des droits voulus très concrets
Des pionniers du feu ignorant l’ion
Mais pas l’esprit gracieux mérite un billet
Quand les gadgets issus de l’évolution
Sont vendus sous vide marquetés sous sachet
De plastique au prix de la contribution
Du lobby pétrolier aux vibrations
Telluriques et célestes dont tout le projet
Malsain fait le maintien des cotations
L’air souffre les couloirs étanches de la vie
Économique qui couple les entités
Dans les camps où on concentre les énergies
Résignées d’êtres dits humains en quantités
Brassées quotidiennement là-bas et ici
Partout où le capital fou va estimer
Le tout des particules hétérogènes qui
S’agitent séduites par la société
Propre du masque obligatoire qui sourit
De la cohue des unités sur le marché
Surpeuplé tous les jours et même la nuit
Enfin bref après tout quand on y réfléchit
Quoi qu’on fasse qui a cru pouvoir éviter
La petite plaque où sera inscrit « Ci-git »
L’esclavagisme comprend la compensation
Par un revenu minimum dit social
Cadeau des bourreaux politiques aux fonctions
Légitimées par des victimes joviales