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Semences des mots est un recueil de poèmes dans lequel les mots sont des graines emportées par le vent. On y découvre des mangues devenues langage, les trouvailles d’un flâneur dans un livre inédit déniché chez un bouquiniste des quais de la Seine, des confidences entre amoureux ou presque, mais aussi des pages emplies de colère contre la guerre, l’exclusion, la misère et les barbaries du monde. Malgré sa fragilité, l’amour fraternel rétablit l’espoir. Ces graines tombent sur une Venise en danger, et la poésie tente de répondre au sens de notre existence.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Irène Clara présente son neuvième ouvrage, revenant ainsi à la poésie après avoir publié trois recueils précédents, notamment "Silence mots et soupirs", "Allers et retours entre mythes et poésie" et "Une plume sur la lune". Les illustrations qui l’accompagnent sont des créations originales de l’auteure.
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Seitenzahl: 28
Irène Clara
Semences des mots
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Irène Clara
ISBN : 979-10-422-1264-3
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Toutes les fleurs de l’avenir sont dans les semences d’aujourd’hui.
Proverbe chinois
L’univers répond lentement, très lentement, à notre impatience d’une réponse.
Salah Stétié
Semer au vent
des graines de paroles
se rappeler
que le Verbe fut au commencement
se fier au souffle
qui les transporte
comme des akènes
vers d’autres terres
au-delà des océans
attendre
qu’ils retombent
sur une terre fertile
où ils prendront racine
afin de renaître
comme fleurs de dandelion
ou petit poème
rayonnant
Dire
mais dire encore
même s’il faut recommencer
recommencer à dire
à écrire
l’infini
le réel de la vie
la beauté
du souffle
dire et sentir
les mots
qu’on découvre
mais surtout
oser dire
et écrire
En flânant devant les bouquinistes
il découvrit un vieux livre
visiblement jamais ouvert
ses pages jaunies pas rognées
avaient bravé des doigts engourdis
Une envie diffuse
l’envahit à les déflorer
à trancher la gouttière latérale
pour mettre à nu leur secret
Se justifiant qu’il n’y a pas pire drame
pour un livre que de rester fermé
il eut hâte de l’ouvrir
et y découvrit le charme intime
de l’âme d’une poète femme
Silence d’été
quelques vagues
de bavardages d’abeilles
le jardin fait la sieste
une tasse en porcelaine
anglaise avec des roses
les aromes du thé
infusent l’air
le soleil plonge
dans ma tasse
se mire dans mon rêve
loin de céder sa place
à l’ébène de la nuit
une nuée de parfum
subtile de roses
pétales de velours
désir de tendresse
qui sait ce qu’est devenue
la rose à peine éclose
sur la page
ourlée par l’oubli
Languir à l’idée d’une mangue
sucrée juteuse et mûre
goûter les plaisirs de la langue
en devenir amoureux
les remuer dans la bouche
précieuse tel un palais
sentir que leurs délices
fondent et se confondent
à ne plus savoir qui l’on est
chair contre chair
la mangue devenue langue
a la saveur du désir
La musique du vent
carillonne le temps
joue amoureusement
sans partition
ni instruments
juste pour l’air libre
Nul ne saura
d’où vient le souffle
ni si un jour
il cessera
telles les marées
inlassablement
le souffle vient
et s’en va
Accorder au présent
le temps de s’étendre
non pas être éteint
par le passé le futur
déployer ses ailes
comme l’aigle
regarder
la vie
d’en bas
de haut
se laisser porter
par les courants
du vent
être
être confiant
Il paraît
qu’il arrive
quelqu’un l’aurait vu
à moins qu’il ne l’ait confondu
avec un autre
en attendant
nous démontons le temps