Viva Lola - Monique Bacquier - E-Book

Viva Lola E-Book

Monique Bacquier

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Beschreibung

"Viva Lola" narre les aventures d’une ensorceleuse, vivant en solitaire, qui découvre les méandres de la vie humaine. Accompagnée de son chat magique, leur amour indéfectible les guide à travers des périples extraordinaires. Explorez cet univers féérique où les mystères se mêlent à la tendresse, révélant des péripéties palpitantes au fil des pages.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Solitaire, avec un chat un peu magique, Monique Bacquier découvre le pouvoir des mots à la suite de son installation en Normandie il y a quatre ans. Elle puise dans son imagination pour créer des contes qui allient subtilement amusement et apprentissage. "Viva Lola" est un moyen d’expression pour elle.

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Couverture

Page de titre

Monique Bacquier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Viva Lola

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Monique Bacquier

ISBN : 979-10-422-2568-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Préface

 

 

 

Je n’ai pas la moindre qualité pour écrire cette préface, sinon que pour moi, Viva Lola, c’est un peu une affaire de famille…

J’ai récemment renoué avec une cousine, proche par le sang, mais depuis très longtemps éloignée par la géographie et diverses brouilles familiales, forcément consternantes. Monique Bacquier, l’auteur de ce livre.

Nous nous parlons, je découvre qu’elle est écrivaine… Je lui demande de quoi lire. Elle m’envoie Viva Lola.

Difficile de ne pas être contrarié d’abord, puis séduit par ce conte pour enfants à l’usage des adultes assoupis ; par cette poésie faussement naïve, par ce flux interrompu et syncopé… Mélange de culture savante, massacrée et moqueuse – Timeo nec mergissur, ou les Danéens à l’assaut de Lutèce – de culture adolescente contemporaine, de syntaxe bousculée et bruyante comme une cour d’école où, dans un silence quasi religieux, planent soudain des moments presque recueillis… Des périodes dont le rythme berce comme un ressac mélancolique et dont l’économie et la puissance d’évocation font songer à Flaubert :

De grands arbres poussèrent là où autrefois se trouvaient les dunes et quand on bêche la terre on retrouve des coquillages dont les petites filles se servent pour décorer en feston les bordures des potagers. Parfois, quelle chance ! on exhume un morceau de corail admirablement poli ou une éponge calcifiée à la forme élégante. Lola dans ses rêves entendait les mouettes qui criaient sur les vagues.

Si vous ne voyez ni n’entendez de mouettes, même Lola ne pourra rien pour vous…

Viva Lola nous fait tourner en bourrique ; son héroïne éponyme ne respecte peut-être rien et certainement personne. Elle nous fatigue, parfois, disons-le : on n’a plus l’âge, quand même… Monique Bacquier, derrière Lola, s’amuse visiblement à nous désorienter, à multiplier les amorces et les suites d’une histoire linéaire, pour mieux nous laisser en plan, le nez sur une pirouette narquoise ou un refrain potache.

On pense à un Lewis Caroll, souvent. Oublieux de ses mathématiques. Si l’on cherchait du côté de la musique, on penserait Ravel ou Stravinsky. À cette maîtrise des codes qui permet l’insolence et la légèreté.

Monique Bacquier nous en avertit d’entrée : les codes, elle les connaît. Et il faut avoir fait mieux que lire les plus grands auteurs pour savoir écrire ça, comme pour ciseler les souvenirs de sa propre enfance :

Lola ramassait les pommes, les noisettes, les prunes à cochon que les paysans dédaignent et qui font une délicieuse confiture, les mûres le long des murs et les amourettes qui se nichent aux creux des sillons des champs quand l’odeur de fumée des feux de broussailles se répand dans l’air froid des premiers matins d’automne.

 

Celle qui écrit ça, pour moi, elle peut tout se permettre, et je la suis où elle veut m’emmener, sans discuter… Je sais que j’en sortirai un peu plus neuf.

 

Car dans ce livre, l’enfance est la seule chose sérieuse. Avec l’amour et la tendresse.

 

 

 

 

 

 

Lola, la charmante Lola, était une sorcière. Sa maman l’était, sa grand-mère aussi. Ces deux dernières étaient parties il y a de cela bien longtemps. Où ? Lola l’ignorait. Son père ? Elle l’avait à peine connu. C’était le plus beau garçon du village, mais il était devenu volage, buvait, avec une légère mais incontestable propension à la violence, parlait trop fort en répétant dix fois des paroles.

Entêtement de breton, plus stupide qu’un thon, se plaignaient ses copains de primaire qui étaient Normands.

Bien longtemps auparavant, sa mère et sa grand-mère avaient quitté le domicile conjugal pour se réfugier à l’écart dans une maison en ruine. Parfois, un grand cultivateur mélancolique sur un tracteur, son papa, lui envoyait un coucou de son smartphone.

Cc crétin, pensait Lola. C’est tout, mais Lola éprouvait une sorte de joie quand même.

Le village s’appelait Mervilaine et se trouvait en pleine campagne. Pourquoi ? Lola ne le savait pas et même Monsieur le Maire en ignorait l’étymologie. Internet restait muet sur la question. Moi seule connais l’origine de ce mot : il y a longtemps, le village avait été construit au bord de la mer. Un jour, il neigea sur la plage, le village et la campagne environnante. La neige resta longtemps, l’océan, très mécontent, recula loin, suivi des mouettes, des phoques et des 🦀🦐. Les paysans, fous de rage, rebaptisèrent leur village de ce nom épouvantable.

 

 

De grands 🌳 poussèrent là où autrefois se trouvaient les dunes et quand on bêche la terre on retrouve des coquillages 🐚 dont les petites filles se servent pour décorer en feston les bordures des potagers. Parfois, quelle chance ! on exhume un morceau de corail admirablement poli ou une éponge calcifiée à la forme élégante. Lola, dans ses rêves, entendait les mouettes qui criaient sur la grève.

 

Des femmes du village, le soir venu, rendaient visite en cachette aux habitants de la maison. On envoyait la petite fille se coucher, sa mère recoiffait ses beaux cheveux, sa grand-mère enfilait un tablier propre et piquait quelques épingles pour retenir sa longue natte grise en chignon. Ces dames se réunissaient dans l’arrière-cuisine en hiver, sous le porche en été. Elles parlaient de simples, ces 🌿 dotées de propriétés magiques qui soignent les maux de ventre, de gorge, les coupures, enflures, gelures, griffures, cassures. Elles parlaient de nouveau-nés et là leurs voix, haut perchées, s’assourdissaient. Elles parlaient garçons, fiancés, époux, beaux-pères et grands-pères… Lola dormait bien au chaud, bercée par ces chuchotements.

Elle avait pourtant un vrai problème. Shame on her !

Elle n’écoutait pas beaucoup les recommandations de sa maman et avait pris la mauvaise habitude de hausser les épaules quand sa grand-mère proférait quelques sentences bien senties. Quand même, cette dernière ne s’exprimait plus qu’en latin et Lola apprenait l’anglais !

« Grand-mère veut que je raisonne comme une grande personne, moi je trouve que les bonbons valent mieux que la raison et autres niaiseries du même acabit », chantait l’enfant.

Lola faisait la folle comme toutes les ados de son âge. Certaines, et j’en connais, continuent leur vie entière.

Quand sa mère et sa grand-mère s’en allèrent pour toujours, la bise souffla fort et Lola se trouva fort dépourvue.

 

 

Ses tendres amies de lycée s’étaient toutes mariées, ses copains de promo avaient des jobs et des enfants et les futurs laissés pour compte ne se passionnaient plus que pour le foot et les courses de formule 1. Son carnet de bal restait désespérément vide.

 

Elle avait pourtant un don bien à elle : le matin, à l’heure de la rosée, elle faisait le tour de son jardin et de sa 🦯magique elle effleurait les boutons de 🌺🥀🌻. Les boutons s’ouvraient, une odeur exquise se répandait et les 🐝🐝🐝🐝accouraient. Lola se sentait bien et les histoires de potions mijotées dans un chaudron noirci, les incantations et les sorts jetés en cachette, elle n’y pensait pas : petite tête, petite cervelle, petite demoiselle.

La vie passait doucettement dans le plus charmant village de France.

 

Les rideaux blancs étaient éblouissants, le sol épousseté et la vaisselle faite en temps et en heure. Dans l’appentis, le bois mort s’empilait en rangées ordonnées. Lola ramassait les pommes, les noisettes, les prunes à cochon que les paysans dédaignent et qui font une délicieuse confiture, les mûres le long des murs et les amourettes qui se nichent aux creux des sillons des champs quand l’odeur de fumée des feux de broussailles se répand dans l’air froid des premiers matins d’automne. Elle arrosait, bouturait, greffait, taillait la masse odorante des haies et le soir venu, bien installée près de la cheminée, elle se mettait à son crochet en écoutant du clavecin et en se récitant des poèmes.