Adam Steel - Rachid Ferdinand - E-Book

Adam Steel E-Book

Rachid Ferdinand

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Beschreibung

Adam Steel, un jeune garçon, âgé de seize ans, arrive par hasard dans un nouveau monde. Après avoir acquis tant de choses, il doit maintenant tout recommencer du début. Étant habitué à toujours être le meilleur dans chaque domaine, il n'est pas facile pour lui d'appartenir aux plus mauvais sur cette nouvelle planète. Mais les circonstances se trouvent sur son côté et le laissent petit à petit redevenir un des meilleurs. Est-ce juste de la chance ? Ou est-ce l'oeuvre du destin ? Ou bien, juste celui du hasard... ? Ce que Adam vit pendant ces six mois, le laisse douté de lui-même et il commence à se perdre. Et que faire lorsqu'on se perd...

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« Un pas de plus pour se perdre et l’on se trouve »

- Francis Ponge (1899 – 1988)

Sommaire

Le nouveau monde

Les capacités

Sara…

Le nouveau chemin

Le commandant

Adam Steel... ?

Ray Shad

Adam

Le nouveau monde

« À demain Max, je le salue lorsqu’il sort du bus.

- À demain Adam. »

Max va dans la même école que moi depuis trois ans. Nous sommes tous les deux des élèves du Lycée International de Ferney-Voltaire, qui est situé dans l’Ain en France. En ce moment, nous nous trouvons dans le bus, qui va en direction de Genève, Bout-du-Monde. Mais à mon avis, ce bus roule dans la mauvaise direction. Le bout du monde se trouve dans le sens inverse. Là, où mon école se trouve. Au milieu de nulle part. Et chaque jour, je dois faire un trajet de plus d’une heure pour m’y rendre.

Après une longue et dure journée d’école alors, Max et moi sommes sur le chemin de retour. Maintenant, nous nous trouvons à Servette. C’est l’arrêt de Max ce qui est la raison pour laquelle je le salue. Moi, je dois encore continuer pendant vingt minutes jusqu’à Carouge GE, Marché, pour enfin me retrouver à la maison. Lorsque Max est sorti, j’essaie de fermer les yeux et de me reposer un peu. Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd’hui je suis particulièrement épuisé. Pourtant la journée en soi n’avait rien d’épuisante. Ça a été une journée comme les autres. On a eu un examen en chimie qui n’a pas était si simple comme je l’avais pensé, mais ce n’était sûrement pas sorcier. J’étais juste pas assez concentré… Cette fois-ci, ce ne sera sûrement plus un 20/20… Sûrement un 19/20 ou un…

« Gamin, réveille-toi, me réveille une voix.

- Hmm…, Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? je demande confus.

- Il est 23 h 00. Je dois ramener le bus au dépôt et toi, tu dois sortir.

- Quoi ?! 23 h 00 ?! Non, c’est pas possible, j’ai pas pu dormir aussi longtemps !

- Et bien, il semble que si. Mais maintenant, tu dois sortir, je dois vraiment rapporter ce bus au dépôt.

- Oui, bien sûr. Merci de m’avoir réveillé » je dis fatigué et je sors du bus.

Je me trouve à Genève, Bout-du-Monde et je sais que je vais devoir rentrer à pied à la maison, car aucun bus ne conduit encore à cette heure-ci. Je regarde sur mon portable et je vois que j’ai 13 appels manqués. Ils sont tous de ma mère. Alors-là, c’est sûr que je vais avoir des ennuis. Mais bon, ce n’est pas la première fois que je rentre aussi tard, alors ce n’est pas si grave que ça. Mais, ça se pourrait bien que c’est la première fois que je rentre si tard sans l’en informer… Peut-être que je devrais la rappeler… Et en plus de ça, elle pourra même venir me chercher en voiture. Je rallume mon portable et je choisis le numéro de ma mère. Ça sonne une seule fois et ça s’arrête tout de suite. « Allô ?», je dis. Personne ne répond. Je regarde sur mon portable et je vois qu’il est en train de s’éteindre. Et merde alors. Comme par hasard, c’est exactement maintenant que je n’ai plus de batterie. Quel timing, vraiment… Bon, il ne me reste plus aucun choix que de rentrer à pied. De toute façon, du bout du monde jusqu’à chez moi, ce n’est qu’une marche d’environ 20 à 25 minutes… Une putain de marche de 25 minutes ! Okay, c’est bon. Je me calme. Après tout, marcher est bon pour la santé, non ? C’est une activité qui aide à perdre du poids, qui active la circulation, qui réduit l’apparition de varices, qui tonifie les muscles des jambes, qui réduit les risques d’hypertension, qui prévient le diabète, qui aide à lutter contre le cholestérol… Je pense que je devrais me mettre sur le chemin…

Sous une légère, fraîche et quand même agréable brise de printemps, je me trouve alors sur le chemin de retour. Les lampadaires et quelques lumières restées allumées dans quelques maisons et quelques immeubles, la lune et quelques voitures qui de temps en temps passent sont les seules sources lumineuses que je puisse reconnaître, car cette nuit, les étoiles ne se montrent pas.

Je me demande comment mes parents vont réagir lorsque je rentrerai. Vont-ils être fâchés ? Ou plutôt soulagés ? Ou bien énervés ? Comme je les connais, sûrement un peu de tout. Enfin, au moins ma mère. J’essaie de m’imaginer la scène qui se déroule en ce moment chez moi. Ma mère morte d’inquiétude et mon père qui la calme et qui essaie d’avoir sa tranquillité et de dormir.

Ennuyé, je commence à regarder la ville que j’ai déjà vu d’innombrables fois. La ville que je connais jusqu’au moindre détail, dans laquelle j’ai grandi et où je me suis fait des connaissances, des amis et quelques ennemis connus ou même inconnus. La ville dans laquelle je vis, j’ai vécu et où j’ai appris à vivre. C’est exactement cette ville que je commence à regarder et à tout discerner, ce que j’ai une fois déjà discerné et ce que je n’ai plus jamais oublié et que je ne vais plus jamais oublier.

C’est là que j’entends des voix qui me sont connues se rapprocher de moi riant et pleines de joie. Dans l’obscurité, je discerne plusieurs silhouettes de jeunes mouvementées qui, avec leurs bruits, dérangent le calme de cette nuit paisible. Lorsque je passe sous un lampadaire, un des jeunes m’aperçoit et me reconnaît tout de suite. « Hey, Adam ! » il s’écrie.

Brian. Un très bon ami à moi. Je le connais de mon temps au club de football Étoile Carouge. Avec moi comme attaquant complet et lui comme meneur de jeu avancé, l’équipe connaissait ses plus glorieux moments. À nous deux, nous avons éliminé chaque adversaire qui se trouvait sur notre chemin jusqu’au moment où nous nous sommes décidés à changer de club. Brian est parti pour le CS Interstar GE pendant que moi, j’ai continué ma route avec l’Olympique Lyon. Et oui, quatre fois par semaine, je dois faire un trajet de deux heures pour aller à l’entraînement. Bien sûr que nous avons déjà envisagé de déménager, mais mes parents préfèrent attendre que je finisse d’abord mes études.

Je regarde vers le groupe et je repère encore Dario et Malcolm. Aussi eux, je les connais de mon temps à l’Étoile Carouge. Les trois sont accompagnés de deux filles que je ne connais pas. Ils viennent vers moi et me saluent.

« Alors, quoi de neuf ? me demande Brian.

- Pas grand-chose et chez toi ?

- Aussi pas. Ey, Adam. On va encore aller boire un verre ensemble. Tu viens avec ?

- Non, désolé, mais je dois rentrer, je dis.

- Aller, vas-y. Juste un verre, insiste Dario.

- Ce n’est jamais qu’un verre, je réponds en souriant et nous commençons à rire.

- Okay t’as raison. Mais quand même. De toute façon, maintenant tu vas rentrer chez toi et tu vas rien faire du tout, à part dormir. Je te connais. Alors pourquoi pas venir t’amuser un peu avec nous ? dit Brian.

- Alors, tout d’abord parce que j’ai l’école demain et j’ai pas vraiment envie d’être foutu. Et l’autre raison, je pense que tu la connais, je réponds.

Brian rit et dit :

- Haha, tu verras bien, un jour, je te verrai soûl Adam.

- Ah bon ? J’ai hâte de voir ça, je lui dis.

- Tu me crois pas ? il me demande en riant.

- C’est pas ce que j’ai dit.

- Bon alors. Nous, on va y aller. Adam. Fais-gaffe à toi Adam. On se voit.

- Oui. À la prochaine. »

Je reprends ma route et je continue à admirer la ville qui dans l’obscurité a l’air d’être une toute autre. Cette ville qui pourtant pendant le jour est si agitée et vivante, est maintenant complètement silencieuse et inerte. Comme si elle avait peur de ces ténèbres que le ciel nocturne a posés sur elle.

Soudain, j’aperçois par terre une carte en métal qui attire mon attention. Je m’arrête et je la ramasse. Elle a la taille d’une carte de visite et a une couleur bleu fascinante. Un bleu métallique qui attirerait le regard de chaque observateur. Sur la carte, il n’y a rien d’écrit. Rien du tout. Mais juste au moment où je m’apprête à la jeter par terre, à la jeter sur notre si précieux sol, sur lequel nous marchons, que nous piétinons inattentivement et auquel nous prêtons moins d’attention qu’il le mériterait, exactement, lorsque je m’apprête à la jeter sur exactement ce sol, elle commence à briller. Mais ça s’arrête tout de suite. Surpris, je remarque que maintenant, il y a quelque chose d’écrit sur la carte. Je lis à voix basse : « Le dépassement de l’imagination humaine est possible chez nous. » Intuitivement, je tourne la carte et je relis à voix basse : « Démarrer voyage dimensionnel pour Dimension 4. » Et soudain, tout devient blanc d’une façon éblouissante et je ne vois plus rien que du blanc éblouissant et choqué, je ferme les yeux.

Dimension 4

Lorsque j’ouvre mes yeux, j’ai devant moi une immense ville. Pas une ville comme une de nos modernes villes d’aujourd’hui. Non. Elle ressemble plutôt à une de nos imaginations futuristes d’une ville. Tout a un bleuissement, comme le bleu fascinant de la carte que j’ai ramassée. Chaque bâtiment est d’une immense hauteur et la plupart d’entre eux ont une forme ovale qui est tirée en longueur. J’aperçois quelques machines volantes qui également possèdent une forme ovale. En dressant mon regard plus haut, je vois que la ville est couverte d’un champ électrique ou quelque chose de pareil. Je ne peux pas en croire mes yeux. Je cligne plusieurs fois des yeux, mais rien ne change. Ce que je vois est donc réel…

Mais où suis-je ? Et comment suis-je arrivé ici ? J’ai le fort sentiment que ça a quelque chose à faire avec cette mystérieuse carte. Si elle a pu m’emmener ici, elle pourra sûrement aussi me ramener là où j’étais. Mais je n’ai pas encore l’intention de retourner. Je dois d’abord découvrir où je me trouve. Je regarde autour de moi et je remarque qu’il n’y a personne dans les rues. Bizarre… Peut-être que je pourrais sonner à la porte d’un de ces immeubles et demander à quelqu’un où je me trouve. Mais avant de le faire, j’attends encore un petit instant. Qui sait, ça se pourrait que quelqu’un apparaisse.

Personne n’apparaît. Je vais vers un des grands bâtiments et en cherchant une sonnette, j’aperçois un écran tactile sur lequel se trouvent des chiffres de 1 à 180. J’appuie sur lequel ? Bon, prenons le premier. Je sonne, mais personne n’ouvre. Je choisis un chiffre plus grand. Le 121. Je sonne et j’attends encore une fois un instant. Tout d’un coup, un hologramme d’un écran bleu se projette devant mes yeux. Sur l’écran, j’identifie un homme dans les trentaines avec de courts cheveux bruns qui porte un costume taillé sur mesure.

« Bonjour, dit le monsieur.

- Bonjour. Je suis désolé de vous déranger, mais pourriez-vous peut-être me dire où je me trouve ? je lui demande.

- Mais évidemment. Tu te trouves dans la région A de la Dimension 4. Es-tu un touriste ?

- Euh, non, pas vraiment. J’ai trouvé cette carte par terre et lorsque j’ai lu ce qui était écrit dessus, j’ai apparu ici, je dis en lui montrant la carte.

Il fronce les sourcils et dit finalement :

- Ah, c’est une carte de Dimension pour la Dimension 4. Puisque tu as lu ce qui était écrit dessus, elle t’a téléporté ici, sur la Dimension 4. Tu es de quelle Dimension ?

- Comment ça, de quelle Dimension ? je demande.

- D’où tu viens, enfin de quelle planète. »

Alors je suis bien sur une autre planète et plus sur terre ! Je dois rêver, il n’y a aucune autre explication à ceci. Mais pourtant, tout semble si vrai, si réel…

« Je viens de la terre, je dis doucement.

Sur ça, le monsieur commence à rire et dit :

- Désolé, mais tu ne m’as pas eu petit. Tu peux aller essayer de te payer la tête de quelqu’un d’autre.

- Non, attendez ! Je ne me moque pas de vous. Je viens vraiment de la terre.

- Allez, petit, arrête. Chaque idiot sait que ces nullissimes d’humains ne sont pas capables de voyager dans différentes dimensions.

Nullissimes d’humains ?! Mais il se prend pour qui, lui, pour insulter les humains de cette façon ! Okay, restons calme…

- Oui, les humains ne sont vraiment pas en mesure de voyager dans différentes dimensions, enfin je crois, mais cette carte m’a amené ici. Croyez-moi ! Je vous dis la vérité, je lui dis.

- Okay, alors ça ne te dérangerait sûrement pas d’aller avec moi chez le président et de lui raconter ta petite histoire ? il me demande dans l’espoir que je perde du terrain.

Ça m’impressionne qu’il suggère de directement aller voir le président. J’aurais plutôt pensé qu’il suggèrerait d’aller chez la police ou quelque chose de pareil, mais bon...

- Non. Cela me cause aucun problème », je réponds, sûr de moi.

Là, le monsieur a l’air un peu surpris et même s’il ne me croit toujours pas, il me dit tout de même de monter.

L’écran disparaît et la porte du bâtiment s’ouvre, en montant vers le haut. J’entre et la porte se ferme derrière moi. Je me trouve dans une sorte de capsule transparente qui doit sûrement être un ascenseur, car sur le mur transparent, je peux voir des chiffres de 1 jusqu’à 180. J’appuie sur le numéro 121 et l’ascenseur monte.

Je me demande, comment je vais retourner sur terre. Sûrement aussi grâce à une de ces cartes de dimension. Lorsque l’ascenseur s’ouvre, j’ai devant moi un appartement de telle allure, que ceux qui se trouve sur la terre, sauf qu’ici tout est en blanc. Chaque mur et chaque meuble est coloré avec de différentes nuances de blancs. À ma gauche, une porte s’ouvre et le monsieur que j’ai vu sur l’écran en sort.

« Tu as du cœur au ventre petit. Voyons voir si tu vas poursuivre ton mensonge jusqu’au président, il dit.

- Je ne vous ai pas menti, je dis à ces mots.

- Bon, quoi qu’il en soit. Moi, c’est Mikael, il se présente.

- Adam, je dis.

- Alors. On y va ? Ou est-ce que tu as déjà changé d’avis ?

- Non. On peut y aller.

- Je dois avouer que tu me plais, petit. Il devrait y avoir plus de personnes comme toi qui tiennent à ce qu’ils disent, même si c’est complètement débile et risquant. Allez viens. Suis-moi. »

Je le suis et nous allons vers la porte qui est à notre droite. Mikael pose sa main sur un scanneur et la porte s’ouvre. Devant nous se trouve une des machines volantes, que j’ai vue tout à l’heure. Mikael sort une télécommande de sa poche. Il appuie sur un bouton et les portes de la machine volante, ou mieux dit de la voiture volante, s’ouvre vers le haut. Mikael remarque mon regard intéressé.

« Allez. Arrête de faire comme si tu ne savais pas ce que c’est.

- Vous ne me croyez toujours pas ? je demande.

- Non, il me dit, vas-y, monte »

« Activer mode conduite », dit Mikael et nous nous faisons attacher automatiquement, puis la voiture se lève lentement du sol, Mikael appuie sur un bouton et le mur à notre droite s’ouvre vers le haut. Sans se tourner, la voiture se décale vers la droite. Sorti du bâtiment, Mikael appuie sur l’accélérateur et nous démarrons avec une vitesse surprenante.

« Alors ? Dois-je déjà faire demi-tour ? il me demande.

- Non, je réponds.

- Tu es incroyable, il dit en riant.

Le trajet ne dure que 10 minutes. Mikael parque sur un hangar où se trouvent une douzaine d’autres voitures volantes et nous descendons. Lorsque nous entrons dans le bâtiment, Mikael me demande :

« Bon alors. On retourne maintenant ?

- Non, je réponds

- Okay petit, tu as eu ton plaisir. Maintenant, c’est bon. Tu peux arrêter avec ton petit mensonge.

- Je ne mens pas, je dis doucement.

Il hésite un instant et dit finalement :

- Bon, alors, viens. »

« Bonjour, nous accueillit une secrétaire.

- Bonjour. Mon nom est Mikael Milow. J’ai besoin de parler au président pour l’informer d’un incident important, il dit et me regarde, en s’attendant à ce que je fasse marche arrière.

- Et quel est cet incident ? demande la secrétaire.

Mikael attend un instant avant de répondre et puis, il dit :

- Il y a un humain. Ici. Sur la Dimension 4.

La secrétaire le regarde d’un air sceptique et dit :

- Un humain ? Vous en êtes sûr ?

- Ne me regardez pas comme ça. Moi aussi, je ne le crois pas, mais bon. Le voilà », il dit et montre vers moi.

La secrétaire me regarde alors d’un air interrogatoire.

« Bonjour, elle me salue.

- Bonjour.

- Alors… Tu prétends être un humain ? elle me demande.

Je vois qu’elle aussi, elle ne me croit pas.

- Je ne le prétends pas, je le suis. J’ai trouvé cette carte par terre et lorsque j’ai lu ce qui était écrit dessus, j’étais tout d’un coup ici, je lui explique et je lui montre la carte.

- Tu sais qu’on ne fait pas de blague sur des choses comme ça ?

- Mais je viens vraiment de la terre, je réponds.

Elle réfléchit un instant, puis elle dit :

- Okay. Alors, voyons voir si tu dis la vérité.

Elle commence à taper quelque chose sur son ordinateur.

- Comment t’appelles-tu ? elle me demande sans enlever son regard de l’ordinateur.

- Adam Steel, je réponds.

- Ton adresse ?

- Chemin de Pinchat 2, 1227 Carouge.

Là, elle me regarde étonnée et me demande :

-D’où est-ce que tu connais cette adresse ?

- J’habite là-bas.

- Hmm… Est-ce que tu pourrais me décrire ce qui se trouve dans l’entourage ?

- Bien sûr. Pour commencer, il y a le Théâtre Carouge, le CUI, Centre Universitaire d’Informatique, le Tennis Club de Carouge, le Collège de Pinchat. Moi je ne vais pas à cette école, je vais au Lycée International de Ferney-Voltaire qui se trouve dans l’Ain en France. Environ à deux kilomètres de là où j’habite, se trouve aussi le Stade de Genève. Cela vous suffit ou est-ce que vous avez besoin d’encore plus de preuves pour me croire ? »

La secrétaire est sans mots.

« Il… Il dit la vérité. Il est vraiment un humain… J’appelle tout de suite le président. Monsieur Milow, pourriez-vous, s’il vous plaît, attendre avec lui dans le bureau du président jusqu’à ce qu’il vienne ? Son bureau se trouve juste là-bas, au bout du couloir, elle dit et montre vers le bureau du président.

- Oui, bien sûr, dit Mikael et nous allons attendre dans le bureau du président.

Le bureau du président est une chambre de taille moyenne avec un pupitre au milieu. Devant celui-ci se trouvent deux chaises et derrière ce pupitre, il y a un grand vitrage par lequel on a une magnifique vue sur toute la ville. Lorsque nous entrons, je sens que la pièce est envahie de silence... Envahie par le silence de la lumière qui éclaire la pièce. Envahie par le silence des murs blancs qui ne donnent rien d’eux et qui assourdissent les bruits qui se trouvent en-dehors de la chambre. Envahie par le silence de l’immobilité des meubles inertes. Et aussi envahie par notre silence à nous. Ce mélange de ces différents silences crée une atmosphère désagréable. Une atmosphère calme. Un calme qui met mal à l’aise. Un calme fragile. Comme le calme avant une tempête…

Nous prenons place sur les deux chaises devant le pupitre et nous attendons. Nous attendons calmement en écoutant la symphonie affreuse des silences qui harmonisent parfaitement ensemble. Après un moment, Mikael dit doucement, comme s’il faisait attention à ne surtout pas déranger le mélange de silence qui règne :

« Je n’aurais jamais pensé que tu disais la vérité.

- Bien sûr que je disais la vérité. Je ne serais pas venu avec vous jusqu’ici si je mentais. »

Après cinq minutes, le président, un homme de taille moyenne avec de court cheveux gris, qui marche fier à haute poitrine, entre dans le bureau et nous salue en nous secouant la main et brise le calme qui s’envole en mille éclats.

Il s’assied sur la chaise de son pupitre et va droit au but :

« Alors monsieur Milow. Cet enfant vient de la Dimension 6 ?

- Oui. Au début je pensais qu’il plaisantait juste, mais comme votre secrétaire a découvert, il est apparemment vraiment un humain.

- Oui. Elle m’en a déjà un peu parlé. Elle a aussi déjà fait quelques recherches sur lui et a collecté quelques données. Il n’y a aucun doute. Il est un humain. Adam, est-ce que tu pourrais me raconter comment tu es arrivé ici ? dit le président.

- Bien sûr. Alors, tard le soir, j’étais sur le chemin pour rentrer chez moi et là, j’ai trouvé cette carte par terre », je raconte et je donne la carte au président.

Je lui raconte comment la carte a commencé à briller lorsque je voulais la jeter par terre. Je lui dis qu’après que j’ai lu ce qui était écrit dessus, je me suis trouvé ici.

« Hmm, c’est une carte de dimension. C’est clair qu’elle t’a emmené ici, dit le président en fronçant les sourcils.

- Oui, mais comment est-elle arrivé sur la Dimension 6 ? demande Mikael.

- Pour le moment, je n’ai qu’une seule explication à cela… Quelqu’un a ouvert le champ électrique et l’a emmené sur la terre, conclut le président.

- Mais le voyage sur la Dimension 6 est interdit, dit Mikael.

- Oui, c’est vrai. Je ne sais pas comment cette personne aurait pu réussir à voyager sur la Dimension 6, mais je vais m’occuper de cela plus tard. Pour l’instant, nous devons réfléchir à ce que nous allons faire de toi petit », dit le président.

Je savais que cette phrase aller venir. Espérons qu’ils ne vont pas me faire du mal…

« Renvoyez-moi tout simplement sur la terre, ça ne devrait pas être si difficile pour vous, puisque vous êtes si évolués, je propose.

- Je suis désolé petit, mais je ne peux pas te laisser retourner sur la Dimension 6, car si tu racontes aux humains ce que tu as vu ici, cela perturbera l’évolution humaine d’une façon imprévisible, explique le président.

- Quoi !? Mais vous ne pouvez pas me garder prisonnier ici. J’ai tout sur la terre. Ma famille, mes amis… Putain, mais j’ai toute ma vie là-bas !

- Calme-toi. Personne n’a parlé de te garder prisonnier. Mais tu ne pourras juste pas retourner sur la Dimension 6, il dit.

- Mais vous pouvez sûrement faire quelque chose. Vous n’avez pas une machine à effacer la mémoire ou quelque chose comme ça ?

- En effet nous en avons une, mais elle n’est pas encore finie.

- Alors, elle ne fonctionne pas ? demande Mikael.

- Si, mais elle peut juste effacer toute la mémoire et pas juste une partie.

- Non, vraiment, monsieur le président. Avec tout le respect que j’ai envers vous, je ne peux pas rester ici. Qu’est-ce qui va se passer avec mes parents ? Ma famille ? Mes amis ? Mes connaissances ?

- Nous allons emmener tes parents ici et leur expliquer la situation. Ils ne vont plus devoir travailler. Ils n’auraient aucune chance de trouver un emploi ici comme humain. Je vais m’assurer en personne que vous ayez tout ce dont vous avez besoin. Aux autres personnes que tu connais, nous leur annoncerons que vous êtes morts ou quelque chose de pareil. On trouvera bien une solution.

- Mais… Je vais devoir tout recommencer. Et l’école ?

- Tu iras comme tous les enfants de la région A de la Dimension 4 à l’école, dit le président.

- Mais ils sont sûrement beaucoup plus intelligents que moi.

- Je suis désolé petit, mais il n’y a aucune autre solution. »

Aucune autre solution…, hmm, j’aurais pensé que les gens ici sont plus intelligents que ça. Si je ne peux pas retourner sur la terre, car je serais un tel danger pour l’évolution humaine, pourquoi est-ce que vous ne me tuez pas tout simplement sur le champ ? Ce serait vite fait. Court. Facile. Problème résolu. Ou pourquoi pas juste me garder prisonnier ? Ou m’effacer toute la mémoire et me renvoyer sur la terre ? Qu’est-ce que vous en avez à faire de moi ? Me donner une vie ici et s’occuper de moi, vous coûte juste de l’argent et de l’énergie. Pourquoi alors me garder en vie et se faire tant de travail pour moi, monsieur le président ? Comment puis-je vous être utile ? Avez-vous vraiment un si bon cœur ? Ou voulez-vous juste me garder en vie pour pouvoir faire des expériences avec moi ? Quel est votre objectif… ?

Mais bon, de toute façon je n’ai aucun autre choix que d’accepter…

« Okay. Je suis d’accord, je dis finalement.

- Très bien. Bon monsieur Milow, nous ne voulons pas vous garder ici pour rien encore plus longtemps. Merci d’avoir amené ce jeune homme ici. Je vous souhaite une bonne journée.

- Merci, à vous aussi, monsieur le président. Au revoir Adam, dit Mikael, se lève et sort du bureau.

- Bien. Maintenant à toi, me dit le président lorsque Mikael est sorti et tape quelque chose sur son ordinateur.