Assassinat au paradis - Lena Aéva - E-Book

Assassinat au paradis E-Book

Lena Aéva

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Beschreibung

Daëgan, un homme en proie à des tourments insoupçonnés, voit son mariage vaciller depuis la tragique perte de sa fille. Alors qu’un voyage à Hawaï offre un fragile espoir de renouveau conjugal, l’idylle vire au cauchemar lorsque sa femme est retrouvée morte dans des circonstances troublantes. Il se retrouve dans un abîme de suspicions et d’interrogations. Est-il le véritable responsable de ce nouveau drame ? Chaque page de cette intrigue réserve son lot de révélations et de rebondissements, promettant un véritable cheminement au cœur des plus sombres secrets.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Lena Aéva conçoit et perçoit la lecture et l’écriture comme des voies royales d’évasion, empreintes de noblesse et de réconfort. Pour elle, ces disciplines sont, par-delà leur aspect proprement intellectuel, des portes ouvertes vers la liberté et la guérison. Le présent ouvrage, approché dans cette optique, se veut une expression tangible de cette conviction profonde.

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Lena Aéva

Assassinat au paradis

Nouvelle

© Lys Bleu Éditions – Lena Aéva

ISBN : 979-10-422-3734-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À la mémoire de mon ami, Janski,

avec qui je parlais jour et nuit,

et grâce à qui la solitude n’existait pas.

Tu me manqueras, mon ami

Prologue

Le jour où la flamme de ce couple s’était essoufflée, c’était un jeudi pluvieux, la pluie s’abattait de plein fouet sur les rues de la ville. Daëgan avait passé une journée horrible au travail : que des prises de tête avec l’un de ses collègues qui essayait à tout prix de voler sa place dans la société. Et comme si ce n’était pas suffisant, en rentrant il s’était pris la tête avec Rebecca à propos de leur fille. Daëgan devait amener Aurora à la natation, mais après la journée qu’il venait de passer, il pensait pouvoir se reposer un peu. Malheureusement, il lui avait promis que pour une fois, ce serait lui qui la conduirait, et une promesse est toujours une promesse, pas moyen de la trahir.

À mi-chemin, autrement dit après une heure de route, Aurora s’est rendu compte qu’elle avait oublié son ours en peluche à la maison. Il était hors de question pour elle de partir aussi loin et aussi longtemps sans son meilleur ami. Bien que son père essayât de la réconforter, ceci n’eut aucun effet ; elle continua son caprice pour opérer un demi-tour. Mais Daëgan était contre : ils étaient déjà en retard pour le cours, et il voulait se reposer un peu avant la fête des voisins. Une idée brillante qu’avait eu leur voisine, afin de « renforcer les liens », notre couple n’était vraiment pas fan de l’idée, mais il aurait été mal vu de ne pas y aller, et Rebecca voulait à tout prix que tout le voisinage pense qu’ils formaient la famille parfaite !

Aurora, qui était têtue comme une mule – elle tenait ça de sa mère –, refusa de laisser son père gagner la partie, du haut de ses 6 ans, elle savait parfaitement qu’il était formellement interdit de boire ou de manger dans la voiture, elle prit alors sa gourde de grenadine qui était dans son sac et en versa le contenu sur les magnifiques sièges arrière de son père, tout en le regardant avec un petit sourire narquois sur les lèvres, un vrai démon, mais cela avait fonctionné, son père s’était énervé.

Daëgan tourna la tête pour lui enlever la bouteille des mains, dix secondes où il n’était plus concentré sur la route, dix secondes dans une ligne droite, peu fréquentée, avec un seul tournant, autrement dit, peu de risque de faire un accident, mais ces dix secondes ont suffi puisqu’un camion les a fauchés de plein fouet.

Lorsque Daëgan se réveilla à l’hôpital, sa première pensée était pour Aurora, il demanda à l’infirmière comment allait sa fille, si elle était vivante. L’infirmière ne lui avait même pas encore répondu, et pourtant, on voyait déjà dans les yeux de ce père, qu’à cet instant précis, il se dégoûtait, pire que ça, il se détestait d’avoir détourné le regard pendant dix secondes. Aurora était aux soins intensifs, entre la vie et la mort, très gravement blessée, les médecins n’étaient même pas sûrs de savoir faire quelque chose pour la sauver d’après les dires de l’infirmière. Cette réponse glaça le sang de Daëgan, évidemment, Rebecca était déjà au courant de l’accident, elle était déjà sur place, dans la salle d’attente, à faire les cent pas, tremblante, effrayée, les joues trempées d’avoir autant pleuré, quatre heures s’étaient écoulées depuis que ce camion les avait percutés, quatre heures à pleurer. Cette mère de famille incapable de savoir si sa fille allait s’en sortir en oubliait complètement l’homme qu’elle aimait depuis tant d’années déjà, insouciante de savoir si lui allait bien, ou s’il était éveillé, tout l’amour qu’elle ressentait pour lui il y a encore six heures c’était d’un coup transformé en haine et en amertume. Daëgan le savait, malgré le fait qu’il n’ait pas encore vu sa femme, il le sentait au plus profond de son être, et la dernière fois qu’il fût aussi sûr de lui, c’était à la naissance de sa fille, il était persuadé que peu importe l’avenir, il aimera sa fille jusqu’à son dernier souffle, ce souvenir le fit fondre en larmes, et il pria Dieu, ou n’importe qui, qu’on sauve sa petite fille.

Chapitre 1

Cela faisait un an maintenant que l’accident avait eu lieu. Daëgan et Rebecca étaient toujours ensemble, et même si on pouvait penser que tout était redevenu comme avant l’accident, ce n’était pas le cas. Dans la maison, les rires avaient disparu, la joie aussi, les histoires que racontait Aurora à ses jouets s’étaient terminées, il n’y en avait plus, et il n’y en aurait plus jamais. On pourrait penser qu’on finit par s’y habituer, mais c’est faux, on ne s’habitue jamais au fait d’avoir connu le rire de son enfant, ses cris et ses pleurs, et de tout perdre du jour au lendemain, on s’habitue juste à la douleur, et quelle douleur…

Rebecca était tombée en dépression après cela, elle n’en était toujours pas sortie, Daëgan lui, s’était plongé dans le boulot pour éviter d’y penser, éviter de penser que c’était à cause de lui si le bonheur qu’il avait connu autrefois s’en était allé, mais on voyait très bien sûr son visage que ce jour-là continuait et continuera de le hanter pour le restant de ses jours. Il avait essayé plusieurs fois d’en parler avec sa femme, mais dès qu’il se mettait à parler de leur fille, elle s’énervait et lui répétait que tout était sa faute, une chose était sûre, il ne risquait pas de l’oublier.

Plongé dans son travail, il avait décidé qu’aujourd’hui ce serait différent, aujourd’hui, ils allaient en parler, aujourd’hui, il allait essayer de sauver son couple, après tout, s’ils n’avaient pas rompu, c’était peut-être parce que tout n’était pas perdus, en tout cas, c’était ce qu’il espérait, mais une voix dans sa tête lui disait qu’elle était restée à ses côtés, juste pour lui rappeler ce qu’il avait, et ce qu’il avait maintenant perdu. Il essaya tant bien que mal de chasser cette idée de sa tête, mais il connaissait sa femme, et savait très bien qu’elle en était capable.

Sur le chemin du retour, il s’arrêta au cimetière pour aller parler à Aurora, lui raconter quelques histoires, notamment « Bonne nuit la lune », c’était son histoire préférée, elle n’allait jamais dormir tant que son père ne lui avait pas lu au moins une fois cette histoire. Il passa ensuite chez le fleuriste et prit un joli bouquet de tournesol, la fleur préférée de Becca, la seule qu’elle aimait bien d’ailleurs, elle disait toujours « Le tournesol est la plus jolie des fleurs, elle ressemble au soleil, elle ressemble à la joie et aux jours heureux » peut-être que ça lui donnerait un semblant de sourire, cela faisait bien longtemps qu’il ne lui avait plus offert de fleurs. Arrivé à la maison, il fut surpris de voir que sa femme n’était pas recroquevillée dans le canapé à pleurer, mais sur la terrasse, elle n’avait quitté le canapé que pour aller aux toilettes depuis l’accident. « Je le sens bien, c’est aujourd’hui ou jamais » songea Daëgan, il alla donc la rejoindre sur la terrasse et lui offrit le bouquet, qu’elle accepta avec un énorme sourire, bien qu’il commençât à trouver tout cela étrange, cet élan de joie venant de sa femme, il se disait que peut-être, elle aussi voulait sauver leur couple. Après tout, ils avaient déjà vécu des drames avant celui-là, et leur amour était plus puissant que tout.

« Daëgan, tu te souviens du rêve d’Aurora ? » demanda Rebecca.

Comment pourrait-il oublier, elle en parlait au moins deux fois par jour, elle voulait partir à Hawaï, voir l’océan, voir les volcans, Na Pali Coast, ils en avaient parlé durant l’un de ses cours de géographies, ce jour-là, Aurora était rentrée de l’école en suppliant ses parents pour y aller, elle était tombée amoureuse, non pas d’un garçon, elle était trop jeune pour ça, mais elle était tombée amoureuse d’une cascade. Il fit un signe de tête en guise de réponse.

« Je nous ai pris des billets d’avion, débrouille-toi avec ton patron, on part ce soir, j’ai déjà fait nos valises. »

Daëgan commençait à trouver tout cela de plus en plus étrange, la bonne humeur de sa femme qui n’avait pas quitté le canapé pendant un an, on voyait très bien qu’elle n’avait pas pleuré aujourd’hui, et cette soudaine envie de partir à Hawaï, bien sûr il était content qu’elle cesse enfin de se laisser mourir dans le salon, et qu’elle lui adresse enfin la parole, ce qui était très très rare depuis l’accident, mais n’empêche qu’il trouva ce changement d’humeur trop soudain, puis, il pensait qu’aujourd’hui, ça serait pire que d’habitude étant donné que c’était l’anniversaire de la mort de leur fille.

Le voyage en avion se passa sans encombre, ils avaient tous deux établi la liste des choses qu’ils voudraient voir, ils s’étaient remémoré des souvenirs, des choses auxquelles ils n’avaient plus pensé depuis beaucoup trop longtemps, comme si le simple fait d’y repenser allait les détruire de l’intérieur, mais ne l’étaient-ils pas déjà ?

Le sourire de sa femme lui avait tant manqué, ça sautait aux yeux, il la regardait comme le font les nouveaux couples fous amoureux l’un de l’autre, avec des milliers d’étoiles dans les yeux, c’était beau à voir, beau à contempler, à ce moment-là, il savait qu’elle n’était pas restée avec lui uniquement pour le faire culpabiliser jusqu’à sa mort, il savait qu’il y avait encore de l’espoir pour leur couple, de l’espoir pour son demi-bonheur, il ne restait qu’à raviver la flamme, ce qui ne devrait pas être trop compliqué en étant dans un petit coin de paradis.