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Qu’y a-t-il de l’autre côté du miroir ? C’est ce que Léa Varley, une jeune femme pétillante et spécialiste de la communication, va tenter de découvrir afin de retrouver son frère. À l’aube de la signature d’un contrat qui devrait les propulser sur le devant de la scène, il disparaît sans laisser de traces. Léa se jette alors à corps perdu à sa recherche, ignorant toutes les règles de sécurité et les recommandations du lieutenant chargé de cette affaire. L’entêtement de cette sœur inquiète fera apparaître une issue dont personne n’aurait pu se douter…
À PROPOS DE L'AUTRICE
Blandine Gilles est une adepte des auteurs à suspens tels que Franck Thilliez et Maxime Chattam. Elle a finalement pris sa plume pour faire naître une histoire qu’elle mûrissait depuis quelques années en couchant ses propres mots sur le papier. Pour elle, l’écriture d’un roman représente un projet d’envergure dont l’intrigue doit être organisée et dévoilée avec précision.
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Seitenzahl: 187
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Blandine Gilles
De l’autre côté du miroir
Roman
© Lys Bleu Éditions – Blandine Gilles
ISBN : 979-10-422-2054-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Jacques Genet
sans qui cette intrigue
n’aurait jamais vu le jour.
Comme en vous contemplant dans le miroir, la forme et le reflet se regardent. Vous n’êtes pas le reflet, mais le reflet est vous.
Maître Tozan
Passer de l’autre côté du miroir peut parfois se révéler extrêmement perturbant, voire dangereux… C’est au cours d’un événement particulièrement long et ombrageux que j’en ai fait la lourde expérience…
Depuis ce qui me semble être la nuit des temps, j’ai toujours eu comme une sensation étrange au plus profond de mon âme, de mon être, comme si, d’une certaine manière, j’avais été privée d’un élément vital sans pour autant parvenir à déterminer de quoi il s’agissait.
Cela ne m’a cependant pas empêché de grandir au sein d’une famille aimante, entourée chaque jour de parents attentionnés.
Toute mon enfance, et aujourd’hui encore, j’ai littéralement couvé mon petit frère, Mathieu. Né prématuré, il m’a, dès les premières minutes de notre rencontre, paru si fragile que je n’ai pu m’empêcher de me donner une mission. Une mission de cœur, une mission fraternelle, celle de le protéger quoi qu’il arrive. J’ignorais alors jusqu’où je serais capable d’aller pour lui.
Ensemble, nous avons évolué, étudié… Nous avons grandi et exploré, pour le plus grand plaisir, ou pas, de nos parents, toutes les bêtises qu’un frère et une sœur sont capables d’explorer. Nous avons joué à des parties de cache-cache se terminant par une aiguille dans un orteil et organisé des expériences de « Fort Boyard », suspendus aux canalisations de chauffage par des ceintures, jusqu’à pouvoir, quelques années plus tard, affirmer notre maturité et occuper des postes d’avenir auprès de notre mère.
Il faut avouer que notre intégration dans son agence, spécialisée dans la communication, avait été assez brutale. À l’époque, c’était il y a seulement trois ans, mon père, qui était alors un associé indispensable à l’agence, nous a quittés dans un tragique accident de voiture. Les enquêteurs n’ont d’ailleurs jamais été en mesure de déterminer s’il fallait considérer sa chute dans le ravin comme suspecte ou non. Rien ne permettait clairement de le savoir et le dossier, après de très longs mois d’investigations, a finalement été classé sans suite afin, comme ils disaient, de laisser la victime reposer en paix. C’était une manière plus douce de nous envoyer promener…
Il nous a fallu du temps, ensuite, pour nous relever de ce drame. Toutefois, nous y sommes parvenus, notamment en nous serrant les coudes et en nous plongeant corps et âme dans le boulot. Les jours gris ont alors fini par faire place aux semaines un peu moins maussades jusqu’à ce que, un jour, un rayon de soleil décide de réapparaître. Nous avions enfin réussi à faire notre deuil.
Aujourd’hui, nous avons repris goût aux petits plaisirs de la vie sans nous sentir coupables d’être encore là, sans lui.
J’aime vraiment me retrouver, aux premières heures du matin, dans ces bureaux qui me sont devenus plus que familiers au fil des dernières années, mais plus encore de ces derniers mois durant lesquels nous avons préparé, avec Mathieu, le départ de maman. Ils sont presque comme une seconde maison.
Cela fait seulement quelques semaines qu’elle s’est retirée des affaires pour une retraite bien méritée. Mon frère et moi avons donc hérité de sa société. Quelle pression ! Mais aussi quelle fierté de constater l’ampleur de la confiance qu’elle nous accorde. Cette agence de communication, c’était son bébé, son dernier enfant. Avec notre père, elle l’a bâtie alors que nous n’étions que des poupons… Elle s’est battue pour en faire une entreprise viable et même florissante.
Avec Mathieu, nous sommes d’ailleurs très attachés à lui faire honneur et nous touchons à notre objectif qui est de décrocher, ensemble, notre tout premier contrat personnel en tant qu’associés de « Comm’ at me ». Ce sont des dizaines et des dizaines d’heures que nous avons passées à le préparer et il n’est pas question de le laisser filer alors que nous sommes si près du but. C’est donc d’arrache-pied que nous y travaillons, chaque jour, en attendant la date ultime : celle de la signature tant espérée d’un contrat à plusieurs zéros.
Une fois de plus, nous avons prévu de revoir le dossier dans les moindres détails de manière à présenter notre offre sous son meilleur jour et convaincre Philippe Leroy, le PDG de la célèbre holding parisienne Cooper & Co, que notre projet est au top et ne pourra que propulser sa boîte sur le devant de la scène pour le lancement de sa nouvelle ligne de produits.
Salut sœurette ! me lance gaiement mon frère en faisant irruption dans mon bureau.
C’est un jeune homme qui respire la vitalité et l’énergie. Son aura accueillante fait de lui quelqu’un de facile à approcher et à apprécier. Il jouit d’une silhouette élancée et bien sculptée, témoignant de son amour des salles de sport. Ses cheveux bruns, soigneusement coiffés, encadrent harmonieusement son visage et ses yeux d’un bleu profond sont captivants, pétillants d’intelligence et de vivacité. Clairement, il rayonne de gentillesse et de joie de vivre. Par ailleurs, son physique et son air toujours un peu candide lui valent de nombreuses conquêtes auprès de la gent féminine. Même notre associée, Charline, ma meilleure amie, fond littéralement lorsqu’elle le croise. Je ne peux réprimer un léger haussement d’épaules à cette idée, même si je la comprends.
Habillé de manière décontractée, mais soignée, il porte généralement des vêtements qui reflètent son style de vie. Aujourd’hui, il arbore un t-shirt blanc ajusté, un jean noir confortable et des chaussures de ville parfaitement cirées. Ses vêtements épousent sa silhouette athlétique, mettant en valeur sa démarche assurée.
Un sourire radieux et contagieux illumine son visage. Cela fait ressortir ses pommettes hautes. Il est d’excellente humeur et prêt à dévorer le monde.
Hey ! Salut, p’tit frère, tu sembles en forme ! Je termine un peu de paperasse et je te rejoins dans ton bureau, dis-je en réalisant que je suis tout aussi enjouée que lui à l’idée de signer le plus gros contrat de ma vie.
À peine dix minutes plus tard, je retrouve Mathieu, très concentré, assis derrière son vaste bureau, penché sur ses dossiers.
Nos bureaux occupent le dernier étage de la tour. Ils offrent ainsi une vue panoramique spectaculaire sur Paris. Les murs de l’espace de travail sont en verre du sol au plafond, ce qui permet au soleil de baigner la pièce et de créer une ambiance lumineuse et aérée. Le sol, recouvert d’un parquet en bois clair, contraste magnifiquement avec la modernité du reste de la pièce. Des tapis élégants et confortables sont disposés ici et là pour ajouter une touche de chaleur.
Le mobilier, choisi avec soin pour allier fonctionnalité et esthétique, se compose d’un bureau en verre et de chaises ergonomiques et confortables. Des étagères en acier au design épuré accueillent des livres, des dossiers et des objets de décoration minimalistes. Un grand coin type salon, avec sofa, permet aussi d’accueillir la clientèle. Dans ce cadre un peu moins solennel, il arrive même que les langues se délient au cours d’une réunion et que des liens plus forts se tissent entre l’agence et ses clients.
La pièce est décorée avec goût, avec des œuvres d’art contemporain accrochées aux murs et des plantes vertes qui apportent une touche de verdure à l’ensemble. Des luminaires design suspendus au plafond fournissent un éclairage doux et réglable, créant une atmosphère de travail agréable.
Le point culminant de cet espace est, bien sûr, la vue imprenable sur la tour Eiffel alors que nous sommes à seulement deux pas de l’Arc de Triomphe. Ce panorama est à couper le souffle tant il est magique. Je ne m’en lasse pas. Les larges baies vitrées me permettent de profiter de cette icône parisienne emblématique à tout moment de la journée. Les fenêtres, lorsqu’elles sont ouvertes, permettent à l’air frais de pénétrer dans la pièce, créant ainsi une connexion unique avec l’extérieur.
Tous les bureaux de l’étage sont pensés sur ce même principe, dans des teintes que nous avons choisies selon nos envies à l’époque où les lieux ont été repensés par un designer de renom pour nous accueillir. Des nuances de gris avec des notes de rouge pour Mathieu et de gris relevées de fuchsia pour moi. Charline, elle, a opté pour des touches de vert pâle.
La dernière ligne droite, c’est demain ! s’exclame Mathieu, dont les yeux brillent comme ceux d’un enfant devant un gigantesque sapin de Noël. Il est impératif que nous reprenions vraiment chaque détail afin de nous assurer cette signature. Maman sera tellement fière.
Nous avons alors passé plus de deux heures à reprendre chaque point, chaque détail, chaque idée du projet que nous avons l’intention de soumettre. Nous sommes plus que prêts, ce contrat ne peut pas nous échapper tant nous y avons mis tout notre enthousiasme et un réel savoir-faire.
Sans vouloir me vanter, notre agence est quand même l’une des étoiles montantes de la profession depuis que nous avons achevé nos études et rejoint notre mère. Commerce et management pour moi, arts graphiques et communication pour mon frère. À nous deux, nous formons une véritable équipe de choc… quasiment imbattable ! Et Charline, une jeune femme pétillante de 24 ans, vient parfaitement compléter notre pôle avec ses connaissances en gestion administrative qui font d’elle une partenaire redoutable lorsqu’il s’agit de monter les dossiers de la boîte.
Vous ai-je présenté Charline ? Non, pas encore…
Elle offre un visage lumineux, encadré par une cascade de boucles brunes, et des yeux verts ornés de longs cils qui accentuent leur profondeur. Charline possède un très joli sourire et une silhouette féline et gracieuse. Elle aime être élégante et sait se créer des tenues capables de mettre sa féminité en valeur, mais sans en faire de trop. Sa personnalité est tout aussi éclatante que son apparence. Spontanée et enthousiaste, Charline est toujours prête à saisir de nouvelles opportunités et à explorer de nouveaux horizons. J’ignore comment, mais son énergie positive attire les gens vers elle. Elle a le don de créer une atmosphère joyeuse autour d’elle.
Mordant la vie à pleines dents, elle aime rire, danser, voyager et rencontrer de nouvelles personnes. Elle est également très empathique et attentionnée envers ses amis et sa famille, ce qui fait d’elle une amie précieuse et une confidente de confiance. Sa présence est un rayon de soleil.
Je ne saurais dire si c’était la sensation grisante de humer la saveur de la victoire imminente ou l’envie de brûler les étapes, mais, soudain, Mathieu m’annonce que, bien que cela ne se fasse pas d’ordinaire, il a extrêmement envie d’arroser l’événement dès ce soir. Moi-même, sous l’emprise de cette euphorie palpable, j’accepte immédiatement sans me poser de question.
Excellente idée, dis-je. Le temps de passer chez moi après le boulot, histoire de prendre une douche et de passer une tenue plus décontract’, et je te rejoins au Blue Velvet si tu veux.
Parfait ! s’exclame-t-il avant de me demander si la présence de son meilleur ami, avec lequel il était censé sortir ce soir, me dérange.
Bien sûr que non ! Vincent est adorable, je ne vois pas pourquoi ça me poserait le moindre problème.
Le reste de la journée défile à une vitesse effroyable. Un déjeuner d’affaires avec toute l’équipe d’un client potentiel, une réunion avec mon assistante afin de planifier nos prochaines actions, divers coups de fil et une ultime entrevue avec l’expert-comptable m’ont tellement accaparée que je ferme la porte de mon bureau avec l’impression de m’être fait piétiner par une équipe de rugby tout entière ! Heureusement, avec mes projets, la fin de journée s’annonce très agréable.
Sur le chemin qui me mène chez moi, afin de briser la monotonie du trajet et la longueur des habituels embouteillages parisiens, je me délecte de mes hits favoris que j’ai tendance à me passer en boucle lorsque je roule. Mon titre favori de Toto, issu de la jeunesse de maman, enchaîne sur le tout dernier tube proposé par The National. Un petit travers qui agace pas mal de mes amis, d’ailleurs… Cette simple pensée me fend le visage d’un large sourire. Eh oui, je suis comme ça moi !
Bip d’ouverture à la main, je m’engouffre dans le parking de la résidence qui abrite mon cocon de la rue de la Boétie. Vu de l’extérieur, c’est un édifice élégant et prestigieux situé dans l’un des quartiers les plus huppés de la ville. La façade de l’immeuble est classique, avec de grandes fenêtres ornées de balcons en fer forgé. Les détails architecturaux raffinés témoignent du charme parisien traditionnel. En entrant dans le hall, vous êtes accueilli par un sol en marbre poli et des lustres en cristal qui éclairent majestueusement l’espace. Le concierge, vêtu avec élégance, se tient à la réception, prêt à aider. L’ascenseur dessert les différents étages, où chaque appartement est conçu avec un souci du détail et des matériaux de haute qualité.
À peine arrivée dans mon appartement, je file sous la douche.
J’adore cet appart’ ! Je me souviens, quand je l’ai visité la première fois, j’ai tout de suite craqué. Il est tellement confortable. C’est un véritable havre de paix qui respire le charme et le cocooning. Il y règne une atmosphère chaleureuse et accueillante. Le salon est agencé autour d’une cheminée en marbre, ornée de bougeoirs élégants. Un canapé douillet est recouvert de coussins moelleux et disposé près d’une bibliothèque remplie de livres et d’objets d’art. Un tapis épais et moelleux ajoute une touche supplémentaire de bien-être à l’espace. La cuisine, petite, mais fonctionnelle, est équipée d’appareils modernes et de comptoirs en granit. Elle dispose aussi d’une petite table en bois, parfaite pour les repas intimes. La chambre est un véritable cocon, totalement à mon image. Elle offre un vaste dressing, un lit king size orné de draps en coton doux et d’épais rideaux. Là aussi, des étagères accueillent nombre de livres et d’objets personnels. La salle de bains, tapissée de carreaux de métro blancs, propose une douche à l’italienne avec de grandes serviettes à portée de main.
Enfin un moment de répit après cette journée chargée de dossiers et de réunions en chaîne. Tandis que l’eau ruisselle sur ma peau, je me demande si Vincent va encore tenter une approche ce soir. Le pauvre semble s’être mis en tête de me conquérir, mais ne comprend pas que je ne suis pas intéressée… C’est dommage, je ne veux pas le faire souffrir, il est très gentil et je le considère presque comme mon frère. Et puis, il ne ressemble pas à l’homme de mes rêves, que j’imagine grand et brun avec un regard intense, profond.
Charline ne cesse de me dire qu’il faut que j’arrête d’attendre le prince charmant. Cette chipie se moque de moi si souvent à ce sujet ! Mais je sais qu’elle me taquine et je sais aussi que, tôt ou tard, je croiserai la route d’un homme à la hauteur de mes attentes.
Complètement perdue dans mes pensées, j’attrape machinalement mon drap de bain favori, cotonneux et protecteur, dont je m’enveloppe en sortant de la douche avant d’aller sélectionner un assortiment de vêtements pour la soirée. Comme toujours, j’hésite, plantée devant tout un stock de pantalons, de jupes et de hauts assortis… Pff, cette manie que tu as de ne jamais savoir quoi te mettre, c’est épuisant !
Finalement, après avoir consulté l’heure, j’opte à la hâte pour un jean moulant blanc et un chemisier d’un joli bleu pâle, un style de tenue qui a toujours su parfaitement me mettre en valeur tout en restant confortable. Je saute dans mes escarpins, passe un coup de brosse dans mes longs cheveux blonds et de mascara sur mes cils avant de me diriger rapidement vers le parking pour me rendre au Blue Velvet où m’attendent patiemment mon frère et son ami.
Ce bar est l’un des endroits à ne manquer sous aucun prétexte. C’est l’ultime destination pour les âmes en quête d’une expérience nocturne inoubliable. Niché au cœur de la ville, ce bar branché est bien plus qu’un simple établissement, c’est un véritable sanctuaire de la vie nocturne où le raffinement se marie à l’audace. Dès l’entrée, l’ambiance se veut chaleureuse et envoûtante. Les teintes chaudes des murs, combinées à des éclairages tamisés, créent une atmosphère intime et mystérieuse. Dans cet espace, chaque détail a été soigneusement pensé pour offrir la chaleur du bois tout en conservant l’esthétisme de la ferronnerie d’art.
La pièce maîtresse du Blue Velvet est, sans conteste, son magnifique bar ovale, trônant majestueusement au centre de la salle principale. Fabriqué avec un savoir-faire exceptionnel, ce bar est bien plus qu’un simple lieu de préparation de boissons. C’est le cœur battant de l’établissement, où les barmans offrent du spectacle à la Tom Cruise1 en concoctant de multiples cocktails tous plus savoureux et enivrants.
Une vaste terrasse moderne et accueillante complète les lieux pour profiter de l’air frais. Les sièges confortables et les brise-vent légers font de cette terrasse l’endroit idéal pour se détendre et passer un bon moment entre amis.
Enfin, te voilà ! Mathieu, arborant un sourire mutin, m’accueille en me proposant une chaise. Un peu plus et on se desséchait, lâche-t-il en riant.
Bonjour belle brune, me murmure Vincent à l’oreille en m’embrassant. Tu es ravissante…
Salut, dis-je, sentant le feu me monter aux joues et les poudrer de rose.
Vincent est un jeune homme de 25 ans qui se distingue par sa chevelure blonde et éclatante, soigneusement coiffée en arrière, et ses yeux bleus. Son visage est doux et expressif. Sa silhouette un peu potelée lui confère un certain charme, rassurant et amical. Véritable musicien dans l’âme, il porte souvent des vêtements qui reflètent sa passion, comme des t-shirts de groupes célèbres ou des chemises à motifs musicaux. Il a l’habitude de traîner avec sa guitare acoustique, dont il joue avec passion et habileté. Ses doigts agiles glissent sur les cordes avec une facilité déconcertante, produisant des mélodies envoûtantes qui captivent tous ceux qui l’écoutent.
Sa voix, douce et mélodieuse, est l’outil parfait pour accompagner sa musique. Il compose ses propres chansons qui reflètent ses émotions, ses expériences et sa vision du monde.
Dans les trois secondes, un serveur se plante devant nous pour prendre notre commande. Mojito, Americano et Daïquiri notés, le jeune homme disparaît aussi vite qu’il était apparu.
Alors, et ce projet d’album Vincent, où en es-tu ?
Ça suit son cours, me dit-il tout sourire. J’espère pouvoir boucler le dernier morceau d’ici la fin de l’automne et sortir le CD dans la foulée.
Adepte de nombreux instruments depuis son plus jeune âge, Vincent joue parfaitement de la basse, du piano, du saxo et même de la batterie. Un véritable orchestre à lui tout seul !
— Tu travailles toujours sur un style un peu pop ? le questionne Mathieu.
— Oui, oui ! Et je me suis trouvé un thème que j’adore… l’exploration des sens, l’exaltation des sensations. C’est la première fois que je me dévoile autant dans mes textes et mes compos, nous avoue-t-il le regard empreint d’une certaine tendresse.
Je ne peux m’empêcher de lui rappeler que, s’il le souhaite, l’agence est en mesure de l’aider pour sa comm’. Mon côté femme d’affaires sans doute ! Et, histoire de lui faire gentiment comprendre que je ne suis pas réceptive à ses avances, je lui demande comment vont ses amours.
— R.A.S., se contente-t-il de répondre en me gratifiant au passage d’un clin d’œil plein de promesses.
Et merde, moi qui croyais la jouer finement, c’est raté !
Conscient de mon léger malaise, Mathieu vient immédiatement à ma rescousse.
— Même pas une petite séance torride de ton cru dans le studio d’enregistrement ? Avec toutes les groupies qui te collent aux basques, tu dois avoir l’embarras du choix !
À ces mots, Vincent se renfrogne, signe que ce sujet est clos pour ce soir. Nous dévions alors à nouveau sur ses projets musicaux et nos ambitions avec l’agence, prolongeant nos échanges jusque tard dans la soirée.
C’est moi qui flanche la première, la journée a été fatigante et je tombe de sommeil. Estimant qu’il est plus que temps d’aller me reposer, je prends congé de Mathieu et Vincent qui ne semblent pas avoir envie d’aller se coucher.
— Tu veux que je te raccompagne ? tente vainement Vincent.
Quand comprendra-t-il qu’il n’a aucune chance avec moi !
— Non, non, merci, bonne soirée, dis-je en lui claquant une bise sur la joue.
Tout en l’enlaçant tendrement, je souhaite bonne chance à mon frère qui va assurer la présentation de notre projet à Philippe Leroy demain, en fin de matinée. Il en profite pour me prévenir qu’il ne reviendra pas au bureau avant le début d’après-midi au plus tôt, mais qu’il ne manquera pas de me donner des nouvelles après l’entretien.
Le temps que je m’éloigne vers la sortie du bar, Vincent ne peut s’empêcher de me déshabiller du regard, m’accompagnant dans chacun de mes mouvements. Je perçois même son insistance dans mon dos, sur ma chute de rein.