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L’Ours est un tueur à gages et Sapho est une journaliste. Peut-être, peut-être pas… Leurs chemins se sont déjà croisés à Paris, mais cette fois ils se retrouvent à Clermont-Ferrand, dans une enquête mêlant affaires d’État et luttes armées. Pur hasard ? La tension monte alors qu’une attirance improbable se développe entre ces deux individus que tout oppose. L’intrigue contemporaine est rythmée par des dialogues truculents et incisifs, les voix des deux personnages principaux offrant un contraste atypique et intéressant. Plongez dans cette histoire pleine d’action et de rebondissements.
À PROPOS DES AUTEURS
Sophie Chavignon et
Olivier Chasson se rencontrent à Moulins – Allier – lors de la Caravane du Livre 2022. Malgré des vies très différentes, leur passion commune pour l’écriture les réunit. C’est le point de départ d’une collaboration à distance, entre Royan et Fontainebleau. "Des lendemains semblables" est le second volet de la captivante série amorcée avec "Une seule balle", paru au mois d’octobre 2023 aux éditions Le Livre et La Plume.
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Sophie Chavignon
&
Olivier Chasson
Des lendemains semblables
Roman
© Lys Bleu Éditions – Sophie Chavignon & Olivier Chasson
ISBN :979-10-422-1178-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
« Tu es où, L’Ours ? »
« J’arrive, ma poupée, deux minutes et j’arrive ! »
« Ne traîne pas s’il te plaît, mon père vient d’arriver, on t’attend. »
Je reste là devant cette immensité… Je peux me poser et me nourrir de lui, surtout après cette dernière mission, et elle ! Oui, elle ! Comment est-ce possible ? Qui est-elle vraiment ? Bon déjà cette affaire est classée. Charlaiman s’est calmé, car il serait compliqué pour lui d’expliquer ses liens si étroits avec Grèze et ce groupe militaire d’extrême gauche. J’ai pu donner à « B » une monnaie d’échange et de négociations avec Charlaiman. « Il finance avec l’argent de la Nupes ce groupuscule à son profit » et encore nous ne savons pas tout ce qu’ils ont pu faire ! On peut déjà leur mettre sur le dos les troubles qui ont eu lieu dans les manifestations de Loncran. Et là ils sont mal ! Pour Aria Mimouni ? Elle est une victime collatérale du système politique. Elle a essayé, elle a perdu ! Grisée par le pouvoir et l’argent, elle a joué les agents doubles et ces deux connards se sont fait avoir pour son joli petit cul ! Il est vrai que je l’ai vue à la morgue. La Mimouni est un joli bout de femme… Du moins elle devait l’être ! Poupée m’attend et je pense à ma journaleux… Ou « Sapho ». Je souris aux chimères, parfois étonné des dons savoureux retenus par mes prières. Je n’ai pu offrir que des adieux. Je souris à ces folles ivresses studieuses dans l’acte, avec l’impossibilité d’offrir une promesse en imposant ce pacte. Je souris à ces moments donnés, à celles qui ont donné leur miel, aux silences de cette force apportée sans pouvoir goûter à l’éternel ! Bon allez, bouge-toi, mec, ils t’attendent pour dîner… Quand je lève les yeux au ciel sur ce monde qui tremble, je sens ce voile d’espoir à travers le vent dans ses cheveux… Allez, je laisse mon Range en face du Casino de Pontaillac, tiens l’Iguana est déjà fermé, et je prends la corniche, à pied, pour les rejoindre. Je sonne à la porte, elle ouvre, cette poupée sans nom… Ses yeux bleus magnifiques laissent apparaître une larme. Je viens la chercher avec mon pouce, ma main recouvre son visage en descendant doucement jusqu’à sa bouche… Ses yeux sont fermés ! Puis je la prends dans mes bras, je peux sentir battre son cœur : « Je suis là poupée, viens on entre. » Son père est là ce soir, il va passer la soirée à me remercier et poser mille questions en m’expliquant son travail, je reste là en face de lui sans vraiment écouter et tout comprendre, je suis crevé de cette dernière affaire et j’ai peu dormi ces deniers jours. Au bout de quelques heures, il va nous quitter et enfin je vais me retrouver seul avec elle… Je suis sur le canapé face à la baie vitrée et je prends une dernière Vodka Martini blanc glace quand… elle arrive dans une tenue de dentelle blanche, pure et sensuelle ! Elle vient se poser devant moi et s’assied sur mes genoux, alors que je prends une dernière gorgée… Elle ondule sur moi avec douceur au rythme de ma chanson ! Elle a mis Marvin Gaye, je dépose mes mains sur ses hanches menues et je remonte doucement jusqu’à son soutien-gorge que je vais décrocher pour laisser sortir ses seins sublimes fermes et surmontés de pointes dures et tendues. Elle défait ma chemise, bouton par bouton, jusqu’à descendre à la boutonnière de mon pantalon qu’elle ouvrira suffisamment pour venir me consommer… Nous nous laisserons aller sans aucune modération, nous allons sur le canapé continuer nos ébats tendrement et langoureusement jusqu’à nous endormir tous les deux. Au matin venu, je vais prendre mon café sur la terrasse… Face à lui ! Je suis un moment dans le même monde que lui… En retraçant ces lendemains semblables bercés par son regard, plongés dans ses yeux, les notes frappent comme son cœur… Je suis là à voir le monde s’endormir, tenant la clef du désespoir en me proposant des tirades à la nuit qui s’avance. Happé par ses saveurs vives et froides, j’ai l’impression qu’elle est là ! Je me pose et écoute le temps passer.
23 décembre 2022… Je suis rentrée de Royan hier soir. Étrange, ce type, décidément, et toujours cette fâcheuse habitude de m’embrasser. Mais je dois rester éveillée et ne pas oublier. Ne jamais oublier, Simone. Jamais. Le chemin du retour, de nuit, sur ma Ducati, Diavel Carbon 1200 m’a remis les idées en place. Un grand bol d’air glacé même si cette fin d’année s’annonce bien trop douce pour la saison m’a fait le plus grand bien.
Ce matin, je dois passer au bureau. La journée va être plutôt tranquille. Mon article est paru avant-hier. Il a fait grand bruit dans le petit cercle médiatique parisien… le temps de… et bien le temps de l’article, comme toujours ! Comme d’habitude, cette information passera à la trappe et sera remplacée par la guerre en Ukraine qui ne cesse, par la défaite des Français au Qatar, par l’attitude de notre jeune Président de la République qui a eu décidément de bien drôles de comportements dans les tribunes de la Coupe du Monde, par les bronchiolites, grippes et la Covid de retour en force dans les hôpitaux déjà surchargés et en difficultés… si ce n’est par le fourrage traditionnel des dindes…
Une information, si cruciale soit-elle, succède à une autre. Peu importe le degré d’intensité et de priorité… Rappelons-nous la maltraitance de nos aînés dans les EHPAD ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Les jugements ont-ils eu lieu ? Les politiques mouillés ont-ils été stoppés dans leurs magouilles ? Les petits vieux sont-ils mieux logés, nourris, changés et soignés ? Que nenni ! Bonjour la France !
Bref, l’article relatait pourtant bien les faits. Aria Mimouni a été tuée par un membre du bureau fédéral de la CGT, qui lui-même s’est donné la mort. Cette femme, directrice de la communication au sein de la Nupes, et maîtresse de Charlaiman, et maîtresse de Loncran, la gourmande, était infiltrée. C’est ce que l’on appelle un dégât collatéral… Il est bien évident que Charlaiman et Loncran ont tout fait pour que l’affaire s’étouffe d’elle-même le plus rapidement possible… Le deuxième type de la CGT, dont la douille a été retrouvée dans le bureau de Dieu, aurait donc été, dessoudé, servant de bouclier bien utile à nos gouvernants… Certaines têtes gouvernent, d’autres sautent… Comme disait notre cher Blondin « il y a ceux qui ont un flingue et ceux qui creusent… Et toi tu creuses ». Et parfois cela rend service à beaucoup plus de monde que ce que l’on pourrait penser…
Quand j’arrive ce matin, rue d’Uzès, boucler les affaires en cours, nettoyer ma messagerie, c’est une fois de plus ce que je constate. Ce matin, impossible de me garer… Les gros bras de la DGPN et de la DCRG sont là, armés jusqu’aux dents. C’est à se demander qui ils protègent. Le loustic qu’ils sont venus chercher ou bien la population ? Toujours est-il que je monte les escaliers qui mènent à mon service et c’est là que je le croise… Dieu. La mine déconfite, il me jette un regard apeuré de petit garçon et me chuchote en passant : « Good job, Sapho. » Tout ça pour ça, il aura fallu ça pour qu’il mémorise mon prénom… Je règle les derniers détails. Martine a validé ma semaine de congés pour les fêtes… Je me dépêche. En début d’après-midi, je vais récupérer Monsieur, puis mon cadeau de Noël… encore un rêve exaucé. Et c’est donc à bord de mon tout nouveau Hummer EV SUV, 1 000 ch,15 592 Nm de couple, 0 à 100 km/h en 3 sec., 563 km d’autonomie, que je vais passer Noël en famille dans mon Auvergne natale…
Je sors de la salle de sport, aujourd’hui je me suis levé étreint de ce lit froissé par cette nuit consommée aux ombres glacées, je me suis levé contraint langui de cette guerre à chercher le ciel, dans ces aveux de chair. Je me suis levé, méditant devant ce lit vide contemplant cette tunique de soie mauve, retenue de ces nœuds de dentelle, posée là… Aux pièges de mes rêves, je me suis levé dans cette tiédeur de la fièvre de mes ardeurs, aux plaisirs de la nuit à l’attente de ce corps aux langages avoués.
Il fait beau aujourd’hui à Royan, je ne regrette pas d’être venu travailler ici. Après la dernière mission, j’ai pris du repos de ce côté-ci et j’ai pu profiter de ma dotation pour vivre et me consacrer un peu plus à ma principale activité professionnelle ou mon alibi. Il me vient alors à l’esprit cette blonde élancée… Je n’ai pas eu de nouvelles depuis pas mal de temps, elle m’a scotché ! Il faut que je finalise avec elle. Au taf, la période des congés de Noël et du Nouvel An représente des moments difficiles pour les jeunes de nos établissements ; cela fait remonter des craintes, doutes, angoisses, voire un ressentiment d’abandon pour d’autres ! Cette année, comme l’année dernière, je suis d’astreinte et donc ma présence est requise à Royan. De toute façon, je ne suis pas, moi non plus, fan de cette période. Seule ombre au tableau : ne pas voir mes enfants.
Mon téléphone sonne.
« Oui, tiens, comment vas-tu toi ? J’ai cru que tu étais mort ! »
« Ne déconne pas ! Cela aurait pu arriver… J’ai eu une embrouille sur de la joncaille d’un casse à retravailler. »
« Hé alors ? »
« Quoi ? Rien pour l’instant, j’ai juste un délai à respecter, je n’aurais pas dû bosser avec ces mecs. »
« Au fait l’Aristo, tu m’as oublié avec ma bague !?!! »
« Non, zen L’Ours, ce n’est pas simple de retrouver la propriétaire de cette bague. Je peux te dire qu’elle est droitière vu l’usure du jonc et blonde, ça je t’ai déjà dit. »
« OK, mais trouve-moi un truc plus précis. »
« Hé mec, c’est ta bague et la gonzesse tu dois la connaître. »
« Oui, je sais ! Je pense bien à une ou deux à Angoulême, mais je cherche encore le lien avec la bague. »
« Je ne sais pas ! toi oui ! »
« OK on en reparle à plus ! »
Cette bague, cette blonde ou fausse blonde peut-être, et cette lettre « S », elle évoque un prénom ou autre chose ? Je suis chez moi sur mon ordinateur et je cherche tout ce que je trouve avec la lettre S – en passant par les déesses grecques – et pourquoi pas ! Le S… Sémélé, une princesse grecque, Stéropès, un cyclope ? Non, un cyclope, je n’y crois pas ! Séléné, une déesse de la pleine lune… la pleine lune ce n’est pas mal ! Une piste la nuit et une pleine lune. Sotéria, déesse de la guérison, est l’esprit féminin de la sécurité et de la délivrance du mal… La délivrance du mal ? Peut-être encore une piste « le mal », elle veut certainement me guider vers quelque chose ? Non, non ! Je dois trouver mieux que ça : le S dans l’alphabet est la 19e lettre… 19 est peut-être une autre voie ! Un chiffre ? 19 c’est 1 et 9. 1 et 9 dans l’alphabet c’est A et I ! A un prénom ? et I ? 19 ce doit être autre chose encore, je dois trouver encore autre chose de différent… Et si 19 pouvait être ou avoir une signification dans les cartes ou dans la numérologie ? 19… 19 ! oui j’ai dans le tarot marseillais « le soleil » et tout à l’heure la pleine lune ! une association d’idées.
Mais ce « S », un prénom de femme ? J’ai fait tous les prénoms que je pouvais connaître à Angoulême et si elle était d’ailleurs et simplement venue à Angoulême la faire réparer ? Mais pourquoi ici, et comment elle m’a retrouvé ? À part Ségolène qui m’a donné plus de fil à retordre ou « Vaness », non pas elle, je ne vois pas. Attends Sophie ? Non pas possible ! Il y a bien eu Alexandra ou Géraldine, comme elle se faisait appeler lors des soirées nocturnes plutôt chaudes ! Oui, elle est une sacrée gonzesse, avec des formes florentines assez avenantes qui ne m’ont pas laissé indifférent. Mais aucun lien avec le « S » de la bague ! Merde, je tourne en rond depuis pas mal de jours sans réponse, en revanche celle-ci faisait parler les cartes et était adepte des sciences occultes… Oui ! Elle ferait bander un eunuque et elle emmène dans ces dérives ancestrales de l’au-delà ! Je ne sais pas ?
Mon téléphone sonne… Non pas maintenant ! C’est qui encore ? Un SMS : « 23 h The Copper Bar ce soir ! » Un numéro anonyme… Merde ! Qui a mon numéro ? Peu de personnes, c’est sûr.
31 décembre 2022…
Le retour aux sources a toujours ce goût doux et chaud à l’âme. Comme l’amande enrobée de son chocolat noir rassurant, réconfortant et rassérénant. Cette mise au vert a toujours cet aspect salvateur. Elle permet au guerrier un repos entier, un retour aux valeurs vraies, une remise sur pied indéniable. L’Auvergne, la famille, les traditions, les amis d’enfance, Noël… Rentrer ici c’est faire le plein de tout. L’apaisement, le sommeil retrouvé, l’alimentation équilibrée, un rythme adapté. Et c’est sûr que pour les anciens ou les plus jeunes générations jamais parties d’ici, la vie parisienne induit quelque chose d’assez proche de la folie… On arrive ici, cerné, épuisé, au bout de soi-même. On repart, des kilos en trop, certes, mais rechargé à bloc.
Aujourd’hui, c’est le dernier jour de l’année… Était-elle pire que les autres cette année 2022 ? La guerre, la Covid, la crise hospitalière, la crise économique à venir, la déperdition de nos politiques, les abus financiers et sexuels, les féminicides… 2023 sera-t-elle mieux ? Rien ne l’indique vraiment, bien au contraire… Pierre Desproges disait : « Les adultes ne croient pas au père Noël, ils votent. » Est-ce à dire que les enfants sont des cons ? Les adultes feraient mieux ? Pas sûre ? Quelle est la place du vote aujourd’hui dans nos sociétés malades ? Quelle valeur a le vote ? Et quid de tous ceux qui ne votent plus, qui ne croient plus en ces politiques ?
Mettons pour un instant cette noirceur de côté. Oublions le temps d’une fête, les tracas professionnels, quels qu’ils soient : planning, bouclage, qualité rédactionnelle, contrats, missions annexes… qui m’apportent, dans le plus grand secret, l’épanouissement, l’adrénaline et les moyens, que je n’aurai pas sans cela… La moto, le Hummer, l’appartement, les voyages…
Bref, ce soir, ce sera retrouvailles familiales au cœur de l’Auvergne, à quelques minutes d’Issoire, pour fêter la Saint-Sylvestre. De vieilles pierres du château féodal, une bâtisse moderne pour un écrin exceptionnel… Origines au Broc ! Un petit paradis. Adrien Descouls est le chef de ce restaurant étoilé. Ancien demi-finaliste de Top Chef, il apportera un brin d’exotisme, luxe et célébrité à notre Auvergne à qui cela fait toujours grand bien. Nous arrivons en avance, encore une habitude familiale… Nous prenons le temps de découvrir ce paysage. La jolie petite église me fait de l’œil. J’ai vraiment un truc avec les églises… Bien sûr, j’ai mes préférences : la basilique Montmartre, la cathédrale de Clermont-Ferrand, l’église des Saintes-Maries-de-la-Mer et sa vierge noire, la Sagrada Familia et son délire architectural et onirique… Mais que j’aime le charme de ces petites églises telles que celle-ci : l’église Saint-Jacques…
Ce soir, le délice ne sera pas que visuel…
Mise en bouche de nos terres et nos rivières
La truffe noire de Bourgogne s’exprime
Noix de Saint-Jacques de plongée snackée, truffe blanche d’Alba et jus d’extraction de poireaux
Pause digestive
La poularde de Bresse cuite en vessie aux écrevisses en trois interprétations
Le chariot de fromages affinés par le Maître fromager Éric Houlbert
Vision d’une salade d’agrumes, châtaignes
Chocolat grand cru, topinambours et fragrance de truffe noire d’Italie
Mignardises
Nous pénétrons la salle immaculée de blanc. Je n’ai plus de mots… Nous prenons place, comme au théâtre, face à cet écrin de verdure et cette vue panoramique sur l’Auvergne.
Explosion des sens en perspective !
Je m’assieds. Je m’installe. Je me retourne le temps de placer ma veste correctement sur le dossier de ma chaise. Et là, je vois, cet homme. Assis en famille, Roger Nero, mais derrière lui, debout dans un smoking des plus sombres, cet individu pour lequel je n’ai de définition pour l’instant : Vincent Rase !
22 h, je me prépare pour ce rendez-vous au Copper. Pas très fan de ces moments où je ne sais pas qui va venir ; ce n’est pas une habitude dans mon quotidien. Je m’accorde une tenue légère et autorisant une grande mobilité le cas échéant sans oublier mon fidèle Glock Gen 5 : moins de balles dans le chargeur que mon Glock 17, mais cette nouvelle génération est dotée de sécurité évitant des blocages et elle est idéale pour les combats de courte distance. Mon ami Olivier dit le « Commandant » est, lui, plus adepte de l’ancienne génération : le Glock 17 doté de son chargeur de 17 balles et une en place… Certes tu es en sécurité en cas de débordement ! Bref, laissons-le où il est avec sa pépette, la fameuse boucle d’or, à se faire dorloter dans la Sarthe. Putain, il s’est rangé le con, avec son putain de passé au cul, il en a fait des coups celui-là. Une sacrée gâchette ! Je me souviens, il était venu avec moi pour cette sale affaire en 2005… Oui, je m’en souviens bien de cette nuit. La veille, le 11 juin 2005, à Bagdad, elle m’avait sollicité pour aller la chercher et donner un coup de main à Chichi. Elle avait des idées derrière la tête déjà à cette époque. Elle construisait le parcours de son protégé, pierre par pierre, et coûte que coûte ! Elle était et est encore aujourd’hui sans limite ma « B ». Elle voulait que j’aille chercher Florence… Florence Aubenas et son fixeur, un certain Hussein Hanour al-Saadi. Lui, personnellement, n’était pas dans le contrat, mais collé à son cul ! Une chieuse cette gonzesse comme ces journaleux de gauche qui croient tout savoir et se foutent du monde ! Elle avait fourré son cul là-bas pour son putain de reportage de merde et après ? Qui va régler les problèmes ? Ma pomme ! Putain d’intello-gaucho ! Bref, il a fallu mettre ses couilles sur la table dans ce foutu pays et à Bagdad en 2005 il valait mieux les cacher tes putains de couilles, car les mecs là-bas ils ne rigolent pas ! Elle avait échangé avec notre Chichi national qui venait d’enchaîner son second mandat et se trouvait dans des affaires pas terribles sans compter ses nombreuses gonzesses qu’il baisait de partout dans les couloirs de l’Élysée ! Putain ces lascars, ils te font la morale, et ce sont les premiers à déconner ! « B » voulait une sortie professionnelle avec un tremplin pour « l’autre ». Toujours lui d’abord et pour ce mec elle faisait tout ! Elle est allée voir Chichi et comme il venait d’avoir son diplôme de sortie de l’ENA, promo « Léopold Sédar Senghor », elle voulait qu’il passe aux finances d’abord pour s’aguerrir. Chichi était sa caution via Florence Aubenas. C’est là que je suis allé la chercher avec mon « Commandant ». Il avait encore des contacts avec deux ou trois anciens mecs de son régiment, des margoulins qui n’arrivaient pas à s’insérer dans la société, le silence de la grande muette… Pas simple quand pendant 20 ou 30 piges, tu as sillonné le Monde et passé des nuits dehors au froid, sous la pluie et des pluies de balles et bombes, que tu as vu des mecs crever sous tes yeux… Dans tes bras, des mecs qui avaient des couilles, des vrais, pas des cols blancs de première qui vont te faire la morale à deux balles ! Même moi je leur dis « chapeau les mecs ! ». Putain de merde d’époque et toutes ces guerres ! Personne ne se rend vraiment compte de ce qu’ils peuvent vivre comme enfer… Et là je pense à l’Ukraine et tous ces gens, ces soldats et autres civils qui depuis deux ans sont sous le feu de ce connard de facho. Il a très certainement un complexe, peut-être une petite bite l’enculé… Elle voulait qu’il fasse « finances » et donc vas-y L’Ours : « Rends-moi ce service pour lui ! »