Fulgurance blanche - Joëlle Amsili - E-Book

Fulgurance blanche E-Book

Joëlle Amsili

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Beschreibung

Dans Fulgurance blanche, la divinité en chaque être et l’essence de la poésie sont explorées au-delà des considérations sémantiques et sémiologiques du concept du « verbe ». Ce recueil s’inscrit dans l’ordre cosmique du « Logos », concept interprété différemment par des penseurs tels qu’Héraclite d’Éphèse, Platon, Aristote, les stoïciens et la théologie chrétienne. Joëlle Amsili suscite une réflexion sur la possibilité pour le verbe de prendre une forme tangible et offre une méditation fascinante sur l’omniprésence et la transcendance de l’œuvre poétique.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Joëlle Amsili, imprégnée de l’inspiration des anges poétiques, nous présente la fragilité de l’écriture et sa raison d’être : les souvenirs du poème gravés dans l’akasha. Lorsque les douleurs s’éloignent du poème sacré, l’inspiration renaît à travers sa métamorphose.

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Seitenzahl: 32

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Joëlle Amsili

Fulgurance blanche

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Joëlle Amsili

ISBN : 979-10-422-0552-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

J’attends la fulgurance blanche

Depuis plus de dix mille ans.

Elle arrivera peut-être

Sur un chemin de croix

Ou d’aubépines blanches.

J’ignore la venue.

L’absentéisme s’affole

Devant cet absolu

Qui divinise les hommes.

Tout cela est normal.

Rien ne recule devant…

Aucune loi ne vient

Blanchir

Les ombres blanches.

Elles sont in-noircissables

Les nappes du dimanche.

C’est pourquoi je ne cesse de dresser

La table verte et joyeuse à souhait.

J’attends et puis j’attends.

La foudre n’arrive pas.

Je dépasse mes espoirs,

Mes épaules ridicules,

Mon entrelacs, mes choix,

Les annonces sans virgule

Et sans ponctuation.

Je laisse cependant

Des points de suspension

Au début de mes phrases.

On ne sait pas comment,

On ignore pourquoi.

Cet accent aussi grave

Ne présage rien de bon.

Pourtant je crois au diable,

À sa bénédiction.

Car tout est bien divin,

Même dans ce bas-astral.

Il y a un horizon,

Une majuscule sacrée

À qui je donne un nom,

Un poème vénéré,

Ma seule abnégation

Pour me sentir lavée,

Prête pour être foudroyée.

Oui, j’attends l’heure qui..

La minute des dieux,

Du ciel et de ses anges.

J’écris bien en leur nom.

Je crois, vous le savez.

Moi j’ignore sans écrire.

Seul le mot délivré

Me donne connaissance

De ce qui est le dire,

Le taire évanescent

Et l’obscure lueur

Que j’épouse l’été.

L’hiver, je m’agenouille ;

Le printemps, je me tais.

Le chant mérite bien

Mon vide et mon silence.

Je ne peux pas briser

La note de l’oiseau.

Il est venu pour nous,

Pauvres terriens déçus,

Tristes à mourir d’enfer.

Seul le vol ressuscite.

Seuls les dieux nous délivrent.

Vous ne le savez point.

Vous offrez des décades,

Des tirades décentes

Au lieu de divaguer

Dans vos robes trop blanches.

J’ai mal à en crever

De cette maudite absence

Des éclairs de semaine,

D’années qui comptent bien,

À défaut d’exulter.

La joie s’est absentée

Des églises fanées.

Le curé, seul descend

Les marches d’un escalier

À se rompre le cou.

Mais il faut bien cracher

Les prières à genoux.

Il faut bien délaver

Les croix

Restées fidèles

À nos destins profonds

Comme des hirondelles

Dont le nid semble vide.

Les œufs n’ont pas éclos.

Cela est assuré.

L’assurance me déplaît,

Comme ces dames blanches

Qui croient damer le pion

Sur ce grand échiquier

Des paroles du monde.

Rien n’a transfiguré,

Pas même transpiré

Des aisselles trop blondes.

Aucun mot n’est sorti

De leur gorge profonde,

Ouverte aux océans

Qui pleuvent tant depuis…

Moi je ne pleure plus.

J’essore seulement

Mon sang dans cet évier

Où on lave ses dents,

Son visage écorché.

Il fallait une blessure

Pour se sentir aimé.

Jésus nous l’a bien dit,

Qui l’a donc entendu ?

Les chemins de bois secs,

Les ruptures jésuites,

Les oracles privés

M’ont très bien rassurée.

Moi, l’angoissée divine

Qui ne peut rien aimer.

Quand l’éclair viendra-t-il ?

Quand, les cheveux dressés

Clamerai-je, angevine

Un poème altéré,

Une rime dévastée ?

J’écris dans le non-être

Pour pouvoir respirer.

Je souligne des phrases

Pour les assassiner.

Je décline des mots,