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Dans Fulgurance blanche, la divinité en chaque être et l’essence de la poésie sont explorées au-delà des considérations sémantiques et sémiologiques du concept du « verbe ». Ce recueil s’inscrit dans l’ordre cosmique du « Logos », concept interprété différemment par des penseurs tels qu’Héraclite d’Éphèse, Platon, Aristote, les stoïciens et la théologie chrétienne. Joëlle Amsili suscite une réflexion sur la possibilité pour le verbe de prendre une forme tangible et offre une méditation fascinante sur l’omniprésence et la transcendance de l’œuvre poétique.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Joëlle Amsili, imprégnée de l’inspiration des anges poétiques, nous présente la fragilité de l’écriture et sa raison d’être : les souvenirs du poème gravés dans l’akasha. Lorsque les douleurs s’éloignent du poème sacré, l’inspiration renaît à travers sa métamorphose.
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Seitenzahl: 32
Joëlle Amsili
Fulgurance blanche
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Joëlle Amsili
ISBN : 979-10-422-0552-2
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J’attends la fulgurance blanche
Depuis plus de dix mille ans.
Elle arrivera peut-être
Sur un chemin de croix
Ou d’aubépines blanches.
J’ignore la venue.
L’absentéisme s’affole
Devant cet absolu
Qui divinise les hommes.
Tout cela est normal.
Rien ne recule devant…
Aucune loi ne vient
Blanchir
Les ombres blanches.
Elles sont in-noircissables
Les nappes du dimanche.
C’est pourquoi je ne cesse de dresser
La table verte et joyeuse à souhait.
J’attends et puis j’attends.
La foudre n’arrive pas.
Je dépasse mes espoirs,
Mes épaules ridicules,
Mon entrelacs, mes choix,
Les annonces sans virgule
Et sans ponctuation.
Je laisse cependant
Des points de suspension
Au début de mes phrases.
On ne sait pas comment,
On ignore pourquoi.
Cet accent aussi grave
Ne présage rien de bon.
Pourtant je crois au diable,
À sa bénédiction.
Car tout est bien divin,
Même dans ce bas-astral.
Il y a un horizon,
Une majuscule sacrée
À qui je donne un nom,
Un poème vénéré,
Ma seule abnégation
Pour me sentir lavée,
Prête pour être foudroyée.
Oui, j’attends l’heure qui..
La minute des dieux,
Du ciel et de ses anges.
J’écris bien en leur nom.
Je crois, vous le savez.
Moi j’ignore sans écrire.
Seul le mot délivré
Me donne connaissance
De ce qui est le dire,
Le taire évanescent
Et l’obscure lueur
Que j’épouse l’été.
L’hiver, je m’agenouille ;
Le printemps, je me tais.
Le chant mérite bien
Mon vide et mon silence.
Je ne peux pas briser
La note de l’oiseau.
Il est venu pour nous,
Pauvres terriens déçus,
Tristes à mourir d’enfer.
Seul le vol ressuscite.
Seuls les dieux nous délivrent.
Vous ne le savez point.
Vous offrez des décades,
Des tirades décentes
Au lieu de divaguer
Dans vos robes trop blanches.
J’ai mal à en crever
De cette maudite absence
Des éclairs de semaine,
D’années qui comptent bien,
À défaut d’exulter.
La joie s’est absentée
Des églises fanées.
Le curé, seul descend
Les marches d’un escalier
À se rompre le cou.
Mais il faut bien cracher
Les prières à genoux.
Il faut bien délaver
Les croix
Restées fidèles
À nos destins profonds
Comme des hirondelles
Dont le nid semble vide.
Les œufs n’ont pas éclos.
Cela est assuré.
L’assurance me déplaît,
Comme ces dames blanches
Qui croient damer le pion
Sur ce grand échiquier
Des paroles du monde.
Rien n’a transfiguré,
Pas même transpiré
Des aisselles trop blondes.
Aucun mot n’est sorti
De leur gorge profonde,
Ouverte aux océans
Qui pleuvent tant depuis…
Moi je ne pleure plus.
J’essore seulement
Mon sang dans cet évier
Où on lave ses dents,
Son visage écorché.
Il fallait une blessure
Pour se sentir aimé.
Jésus nous l’a bien dit,
Qui l’a donc entendu ?
Les chemins de bois secs,
Les ruptures jésuites,
Les oracles privés
M’ont très bien rassurée.
Moi, l’angoissée divine
Qui ne peut rien aimer.
Quand l’éclair viendra-t-il ?
Quand, les cheveux dressés
Clamerai-je, angevine
Un poème altéré,
Une rime dévastée ?
J’écris dans le non-être
Pour pouvoir respirer.
Je souligne des phrases
Pour les assassiner.
Je décline des mots,