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Sensibiliser sur l’urgence vitale du manque d’eau sur la planète bleue. Ne pas perdre la source où assouvir la soif, abreuver nos désirs. Ne pas perdre l’endroit où les lèvres mouillées donnent encore des baisers, la goutte d’eau s’étirant dans notre infinité. Restituer la source des poèmes sacrés. Tels sont les objectifs que s’est fixés l’auteure en écrivant ce recueil.
À PROPOS DE L'AUTEURE
La poète dénonce, fait surgir les urgences. L’eau, source de vie divine, inspire
Joëlle Amsili, dont l’écriture coule d’une source, d’un mystère. La vie s’inscrit dans tout. Retrouvez dans
Urgence cristalline l’eau bénite des dieux dans laquelle sa plume tire son essence.
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Seitenzahl: 33
Joëlle Amsili
Urgence cristalline
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Joëlle Amsili
ISBN : 979-10-377-9283-9
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Il va manquer d’eau
Dans quelques mois, chéri.
Dans quelle source vais-je boire
Pour assouvir ta soif
D’un univers constant,
Immobile, en mouvement ?
Où vais-je donc abreuver
Mon désir qui se meurt
De quitter le foyer ?
Il n’y a plus d’endroit
Sur la planète bleue
Où les lèvres mouillées
Donneront le baiser.
La terre s’assombrit
Et ce n’est pas l’été.
Les tentacules s’étirent
Dans notre long sommeil
Fait d’ignorance, de doute.
La plume n’attend plus
Le nombre des années.
Et moi, je te regarde,
Assoiffé, dénutri
Admirer les étoiles
Et le simple infini.
Le cristallin repose.
L’œil n’apprivoise plus rien.
Les ampoules s’éteignent
Dans notre lendemain.
Je l’ai dit l’autre fois,
Il y a mille ans déjà.
Qui a cru le poète ?
Qui a tendu le bras,
La main ou le squelette ?
Qui d’autre que l’Aurore
Divisa l’autre monde
En fractions de secondes
Et en remerciements.
Le Merci est livide,
Il a mal, il a peur.
Il ne dit plus « Je t’aime »,
Il ne dit plus « Pourquoi ».
J’ai arrêté l’horloge
Qui m’indiquait le temps
D’une pauvre page morte.
J’ai déjà deux mille ans.
Je connais toutes les portes :
Les arrières, les devant,
Les dernières sorties
Qui dévoilent et emportent
Cet horizon maudit,
Ce vague pas de porte,
Cette nausée profonde
Qui jaillit des entrailles,
De notre âme et du corps.
J’ai faim de ce désert
Qu’autrefois j’aimais tant
Pour ses roches sévères,
Ses mémoires d’antan.
J’ai soif de lèvres douces,
De baisers enjoués,
De jouer dans la source
Où les enfants, naguère
Faisaient des ricochets.
Le mot ricoche encore,
S’accroche à ces parois
Qui, lisses, nous transportent
Dans les pas de Satan
Et dans cet au-delà
Qu’aucune voix ne porte.
Je cherche ce matin la pureté cristalline
Dans ces eaux noires, troublées,
Qui engendrent mes larmes,
Mon chagrin, mes douleurs.
Sans aucun doute,
Je rattrape le temps
De toutes mes vies passées.
Celles que j’ai vécues
Depuis mille ans déjà,
Adressées par courrier
À mon âme incertaine.
Je veux juste vous dire
Que ce matin encore,
J’ai envie de pleurer.
Mon écriture demeure,
Elle rassure mon ventre,
Mes entrailles, ma demeure.
Mes poèmes ne peuvent guère
Avoir de fin.
Ils sont l’essence même
De toute métamorphose.
Ils respirent le vent,
L’onde et la pluie battante.
Ils hument de temps en temps
L’odeur blanche des tombes.
Ils ne rejettent rien,
Ni l’absence, ni le don,
Si éphémère soit-il.
Ils se trompent de saison
Et prennent souvent l’hiver
Pour l’été, le printemps,
Quand l’automne a sonné
Juste devant ma porte.
Je n’ai plus qu’à me taire,
En ce dimanche sacré.
Me coucher dans un lit,
Un linceul où personne
Ne viendra jamais
Me chanter sa prière.
Il a pris la décision de rejoindre sa terre,
Son espace et les siens.
Mon cœur se réjouit de son âme tranquille
En ce matin paisible.
J’appréhende la joie, le bonheur
Dans les yeux de sa belle-famille,
Quand là-bas, tout au loin,
Sa femme et ses enfants
Le prendront dans leur bras.
Il va respirer l’air de sa langue natale,
Des temples ordinaires
Qui accueillent les âmes.
Son âme a tant besoin
De retrouver sa force,
Ses racines millénaires.