Urgence cristalline - Joëlle Amsili - E-Book

Urgence cristalline E-Book

Joëlle Amsili

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Beschreibung

Sensibiliser sur l’urgence vitale du manque d’eau sur la planète bleue. Ne pas perdre la source où assouvir la soif, abreuver nos désirs. Ne pas perdre l’endroit où les lèvres mouillées donnent encore des baisers, la goutte d’eau s’étirant dans notre infinité. Restituer la source des poèmes sacrés. Tels sont les objectifs que s’est fixés l’auteure en écrivant ce recueil.


À PROPOS DE L'AUTEURE


La poète dénonce, fait surgir les urgences. L’eau, source de vie divine, inspire Joëlle Amsili, dont l’écriture coule d’une source, d’un mystère. La vie s’inscrit dans tout. Retrouvez dans Urgence cristalline l’eau bénite des dieux dans laquelle sa plume tire son essence.

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Seitenzahl: 33

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Joëlle Amsili

Urgence cristalline

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Joëlle Amsili

ISBN : 979-10-377-9283-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Il va manquer d’eau

Dans quelques mois, chéri.

Dans quelle source vais-je boire

Pour assouvir ta soif

D’un univers constant,

Immobile, en mouvement ?

Où vais-je donc abreuver

Mon désir qui se meurt

De quitter le foyer ?

Il n’y a plus d’endroit

Sur la planète bleue

Où les lèvres mouillées

Donneront le baiser.

La terre s’assombrit

Et ce n’est pas l’été.

Les tentacules s’étirent

Dans notre long sommeil

Fait d’ignorance, de doute.

La plume n’attend plus

Le nombre des années.

Et moi, je te regarde,

Assoiffé, dénutri

Admirer les étoiles

Et le simple infini.

Le cristallin repose.

L’œil n’apprivoise plus rien.

Les ampoules s’éteignent

Dans notre lendemain.

Je l’ai dit l’autre fois,

Il y a mille ans déjà.

Qui a cru le poète ?

Qui a tendu le bras,

La main ou le squelette ?

Qui d’autre que l’Aurore

Divisa l’autre monde

En fractions de secondes

Et en remerciements.

Le Merci est livide,

Il a mal, il a peur.

Il ne dit plus « Je t’aime »,

Il ne dit plus « Pourquoi ».

J’ai arrêté l’horloge

Qui m’indiquait le temps

D’une pauvre page morte.

J’ai déjà deux mille ans.

Je connais toutes les portes :

Les arrières, les devant,

Les dernières sorties

Qui dévoilent et emportent

Cet horizon maudit,

Ce vague pas de porte,

Cette nausée profonde

Qui jaillit des entrailles,

De notre âme et du corps.

J’ai faim de ce désert

Qu’autrefois j’aimais tant

Pour ses roches sévères,

Ses mémoires d’antan.

J’ai soif de lèvres douces,

De baisers enjoués,

De jouer dans la source

Où les enfants, naguère

Faisaient des ricochets.

Le mot ricoche encore,

S’accroche à ces parois

Qui, lisses, nous transportent

Dans les pas de Satan

Et dans cet au-delà

Qu’aucune voix ne porte.

Je cherche ce matin la pureté cristalline

Dans ces eaux noires, troublées,

Qui engendrent mes larmes,

Mon chagrin, mes douleurs.

Sans aucun doute,

Je rattrape le temps

De toutes mes vies passées.

Celles que j’ai vécues

Depuis mille ans déjà,

Adressées par courrier

À mon âme incertaine.

Je veux juste vous dire

Que ce matin encore,

J’ai envie de pleurer.

Mon écriture demeure,

Elle rassure mon ventre,

Mes entrailles, ma demeure.

Mes poèmes ne peuvent guère

Avoir de fin.

Ils sont l’essence même

De toute métamorphose.

Ils respirent le vent,

L’onde et la pluie battante.

Ils hument de temps en temps

L’odeur blanche des tombes.

Ils ne rejettent rien,

Ni l’absence, ni le don,

Si éphémère soit-il.

Ils se trompent de saison

Et prennent souvent l’hiver

Pour l’été, le printemps,

Quand l’automne a sonné

Juste devant ma porte.

Je n’ai plus qu’à me taire,

En ce dimanche sacré.

Me coucher dans un lit,

Un linceul où personne

Ne viendra jamais

Me chanter sa prière.

Il a pris la décision de rejoindre sa terre,

Son espace et les siens.

Mon cœur se réjouit de son âme tranquille

En ce matin paisible.

J’appréhende la joie, le bonheur

Dans les yeux de sa belle-famille,

Quand là-bas, tout au loin,

Sa femme et ses enfants

Le prendront dans leur bras.

Il va respirer l’air de sa langue natale,

Des temples ordinaires

Qui accueillent les âmes.

Son âme a tant besoin

De retrouver sa force,

Ses racines millénaires.