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IL IMPORTE D'ÊTRE CONSTANT est une farce délirante d'Oscar Wilde sur les erreurs d'identité, les fiançailles secrètes et les embrouilles amoureuses. Jouée pour la première fois à Londres en 1895, elle présente les personnages qui sont depuis lors si bien connus des écoliers : John Worthing, Algernon Moncrieff, Lady Bracknell, Cecily Cardew et d'autres.
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Veröffentlichungsjahr: 2024
IL IMPORTE D'ÊTRE CONSTANT
UNE COMÉDIE TRIVIALE POUR LES GENS SÉRIEUX
OSCAR WILDE
Traduction et édition 2024 par David De Angelis
Tous les droits sont réservés
Table des matières
L'importance d'être Earnest
Une comédie triviale pour les gens sérieux
LES PERSONNAGES DE LA PIÈCE
LES SCÈNES DE LA PIÈCE
LONDRES : ST. JAMES'S THEATRE
PREMIER ACTE
SCÈNE
DEUXIÈME ACTE
SCÈNE
TROISIÈME ACTE
SCÈNE
John Worthing, J.P. Algernon Moncrieff Révérend chanoine Chasuble, D.D. Merriman, Butler Lane, domestique Lady Bracknell Hon. Gwendolen Fairfax Cecily Cardew Miss Prism, gouvernante
LES SCÈNES DE LA PIÈCE
ACTE I. L'appartement d'Algernon Moncrieff dans Half-Moon Street, W.
ACTE II. Le jardin du manoir de Woolton.
ACTE III. Salon du manoir de Woolton.
TEMPS : Le présent.
Locataire et gérant : M. George Alexander
14 février 1895
* * * * *
John Worthing, J.P. : M. George Alexander. Algernon Moncrieff : M. Allen Aynesworth. Le révérend chanoine Chasuble, D.D. : M. H. H. Vincent. Merriman : M. Frank Dyall. Lane : M. F. Kinsey Peile. Lady Bracknell : Mlle Rose Leclercq. Hon. Gwendolen Fairfax : Mlle Irene Vanbrugh. Cecily Cardew : Mlle Evelyn Millard. Mlle Prism : Mme George Canninge.
Chambre du matin dans l'appartement d'Algernon dans Half-Moon Street. La pièce est luxueusement et artistiquement meublée. On entend le son d'un piano dans la pièce voisine.
(Lane est en train de préparer le thé de l'après-midi sur la table et, après que la musique a cessé, Algernon entre).
ALGERNON. Avez-vous entendu ce que je jouais, Lane ?
LANE. Je ne pensais pas qu'il était poli d'écouter, monsieur.
ALGERNON.J'en suis désolé pour vous. Je ne joue pas avec précision - n'importe qui peut jouer avec précision - mais je joue avec une merveilleuse expression. En ce qui concerne le piano, le sentiment est mon point fort. Je garde la science pour la vie.
LANE. Oui, monsieur.
ALGERNON. Et, en parlant de la science de la vie, avez-vous préparé les sandwichs au concombre pour Lady Bracknell ?
LANE. Oui, monsieur. [Il les tend sur un plateau.]
ALGERNON. [Il les examine, en prend deux et s'assoit sur le canapé] Oh ! . à propos, Lane, je vois dans votre livre que jeudi soir, lorsque Lord Shoreman et M. Worthing ont dîné avec moi, huit bouteilles de champagne ont été consommées.
LANE. Oui, monsieur ; huit bouteilles et une pinte.
ALGERNON. Comment se fait-il que dans un établissement pour célibataires, les domestiques boivent invariablement le champagne ? Je ne demande qu'un renseignement.
LANE. Je l'attribue à la qualité supérieure du vin, monsieur. J'ai souvent observé que dans les ménages mariés, le champagne est rarement de première qualité.
ALGERNON. Ciel ! Le mariage est-il si démoralisant que cela ?
LANE. Je crois que c'est un état très agréable, monsieur. J'en ai moi-même très peu fait l'expérience jusqu'à présent. Je n'ai été marié qu'une seule fois. C'était à la suite d'un malentendu entre moi et une jeune personne.
ALGERNON. [Je ne sais pas si votre vie de famille m'intéresse beaucoup, Lane.
LANE. Non, monsieur ; ce n'est pas un sujet très intéressant. Je n'y pense jamais moi-même.
ALGERNON. Très naturel, j'en suis sûr. Cela suffira, Lane, merci.
LANE. Merci, monsieur. [Lane sort.]
ALGERNON. Le point de vue de Lane sur le mariage semble quelque peu laxiste. Vraiment, si les classes inférieures ne nous donnent pas le bon exemple, à quoi diable servent-elles ? Ils semblent, en tant que classe, n'avoir absolument aucun sens de la responsabilité morale.
[Entrer Lane.]
LANE. M. Ernest Worthing.
[Entrer Jack].
[Lane s'éteint.]
ALGERNON. Comment vas-tu, mon cher Ernest ? Qu'est-ce qui t'amène en ville ?
JACK. Oh, plaisir, plaisir ! Qu'est-ce qui pourrait encore nous amener quelque part ? Tu manges comme d'habitude, je vois, Algy !
ALGERNON. [Je crois qu'il est d'usage dans la bonne société de prendre un léger rafraîchissement à cinq heures. Où étiez-vous depuis jeudi dernier ?
JACK. (S'asseyant sur le canapé) A la campagne.
ALGERNON.Que diable faites-vous là ?
JACK. (Retirant ses gants) Quand on est en ville, on s'amuse. Quand on est à la campagne, on amuse les autres. C'est excessivement ennuyeux.
ALGERNON. Et qui sont les gens que vous amusez ?
JACK. [Oh, voisins, voisins.
ALGERNON. Vous avez de bons voisins dans votre région du Shropshire ?
JACK. Parfaitement horribles ! Ne parlez jamais à l'un d'entre eux.
ALGERNON.Comme vous devez les amuser ! [Au fait, le Shropshire est votre comté, n'est-ce pas ?
JACK. Eh ? Le Shropshire ? Oui, bien sûr. Hallo ! Pourquoi toutes ces tasses ? Pourquoi des sandwichs au concombre ? Pourquoi une telle extravagance pour quelqu'un d'aussi jeune ? Qui vient prendre le thé ?
ALGERNON. Oh ! simplement tante Augusta et Gwendoline.
JACK. Comme c'est délicieux !
ALGERNON.Oui, c'est très bien ; mais je crains que tante Augusta n'approuve pas tout à fait votre présence ici.
JACK. Puis-je vous demander pourquoi ?
ALGERNON. Mon cher ami, la façon dont tu flirtes avec Gwendoline est tout à fait scandaleuse. C'est presque aussi grave que la façon dont Gwendoline flirte avec toi.
JACK. Je suis amoureux de Gwendoline. Je suis venu en ville pour la demander en mariage.
ALGERNON. Je croyais que vous étiez venu pour le plaisir ? J'appelle cela des affaires.
JACK. Comme vous n'êtes pas du tout romantique !
ALGERNON. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de romantique dans une demande en mariage. Il est très romantique d'être amoureux. Mais il n'y a rien de romantique dans une demande en mariage définitive. Il se peut qu'elle soit acceptée. C'est généralement le cas, je crois. L'excitation est alors retombée. L'essence même du romantisme est l'incertitude. Si jamais je me marie, j'essaierai certainement d'oublier ce fait.
JACK. Je n'en doute pas, cher Algy. Le tribunal des divorces a été spécialement inventé pour les gens dont la mémoire est si curieusement constituée.
ALGERNON. Oh ! il ne sert à rien de spéculer sur ce sujet. Les divorces se font au ciel... [Jack tend la main pour prendre un sandwich. Algernon s'interpose aussitôt.] Ne touchez pas aux sandwichs aux concombres, s'il vous plaît. Ils ont été commandés spécialement pour tante Augusta. (Il en prend un et le mange.)
JACK. Eh bien, tu en as mangé tout le temps.
ALGERNON. C'est tout à fait différent. C'est ma tante. [Prenez du pain et du beurre. Le pain et le beurre sont pour Gwendoline. Gwendoline adore le pain et le beurre.
JACK. (S'avançant vers la table et se servant lui-même) Et c'est aussi du très bon pain et du très bon beurre.
ALGERNON. Eh bien, mon cher ami, vous n'avez pas besoin de manger comme si vous alliez tout manger. Vous vous comportez comme si vous étiez déjà marié avec elle. Vous n'êtes pas encore marié avec elle, et je ne pense pas que vous le serez jamais.
JACK. Pourquoi diable dites-vous cela ?
ALGERNON. D'abord, les filles n'épousent jamais les hommes avec lesquels elles flirtent. Les filles ne pensent pas que c'est bien.
JACK. Oh, c'est absurde !
ALGERNON. Ce n'est pas le cas. C'est une grande vérité. Elle explique le nombre extraordinaire de célibataires que l'on voit partout. En second lieu, je ne donne pas mon consentement.
JACK. Votre consentement !
ALGERNON. Mon cher ami, Gwendoline est ma cousine germaine. Avant que je ne te permette de l'épouser, tu devras éclaircir la question de Cecily. [Sonne la cloche.]
JACK. Cecily ! Qu'est-ce que tu veux dire ? Qu'est-ce que tu veux dire, Algy, par Cecily ! Je ne connais personne du nom de Cecily.
[Entrer Lane.]
ALGERNON. Apportez-moi l'étui à cigarettes que M. Worthing a laissé dans le fumoir la dernière fois qu'il a dîné ici.
LANE. Oui, monsieur. [Lane sort.]
JACK. Voulez-vous dire que vous avez mon étui à cigarettes depuis tout ce temps ? J'aurais aimé que vous me le fassiez savoir. J'ai écrit des lettres frénétiques à Scotland Yard à ce sujet. J'ai failli offrir une forte récompense.
ALGERNON. Eh bien, j'aimerais que vous m'en offriez une. Il se trouve que je suis plus qu'à l'accoutumée en manque d'argent.
JACK. Il ne sert à rien d'offrir une grosse récompense maintenant que la chose a été trouvée.
[Lane entre avec l'étui à cigarettes sur un plateau. Algernon le prend immédiatement. Lane sort].
ALGERNON. Je crois que c'est un peu méchant de ta part, Ernest, je dois le dire. [Mais cela n'a pas d'importance, car maintenant que je regarde l'inscription à l'intérieur, je m'aperçois que l'objet n'est pas à vous.