Je cocréais l’art d’être heureuse - Marie Andree Soton Boulocher - E-Book

Je cocréais l’art d’être heureuse E-Book

Marie-Andrée Soton-Boulocher

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Beschreibung

Chacun d’entre nous porte l’envie de cocréer son bonheur, mais parfois nos schémas et nos croyances basées sur la peur entravent cette capacité, générant des conflits et des souffrances dans divers aspects de notre vie. Ce livre vous invite à entreprendre un voyage à l’intérieur de vous pour explorer les mystères de l’âme, en vous aidant à identifier et à surmonter ces schémas et croyances.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Marie-Andrée Soton Boulocher est une artiste subtile qui possède la faculté de décrypter les vibrations et les messages de l’âme et de les interpréter. Pour elle, l’écriture est une évidence et une continuité pour transmettre son savoir, son expérience et sa sagesse acquis au fil des années.

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Marie-Andrée Soton-Boulocher

Je cocréais l’art d’être heureuse

© Lys Bleu Éditions – Marie-Andrée Soton-Boulocher

ISBN : 979-10-422-2276-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Je dédie cet ouvrage

avec gratitude et amour

à toutes les belles âmes

qui font partie de ma vie

et qui ont croisé mon chemin.

Tout particulièrement à mes enfants :

Angélique, Loïc, Emmeline

qui ont accepté ma singularité.

À mes amis (es) de cœur :

à Géraldine Clément, Hélène Garcia,

Jean Claude Fontana, Christel Oboussier,

Jessica Machon.

De la même auteure

– L’âme féminine sur le chemin de la guérison, TheBookEdition.com,2020 ;

– Les 12 Secrets qui révèlent le sixième sens, TheBookEdition.com, 2021 ;

– De quoi votre cerveau a besoin « D’amour », TheBookEdition.com, 2022.

Introduction

Oui, allez bon j’y vais… Aujourd’hui je décide de cocréer mon bonheur ! Pour cela je change toutes mes croyances et ma grille de lecture mentale qui me font penser que mon bonheur ne peut venir que des autres ou de l’extérieur. Je décide de définir aujourd’hui des objectifs dans ma vie pour être Heureuse.

Alors pour commencer, je vais analyser et mettre en œuvre les idées ! Je vais mettre en place des actions positives et constructives pour mon bien-être personnel et celui de mes proches ! Je vais me faire aider si besoin…

Alors, vous en pensez quoi ? On y va ensemble ? Allez, c’est parti je suis motivée… et vous !

Et mon mental me dit… Non, mais Marie… et ton côté romantique il est où là ?

« Attends un peu… le prince charmant il existe ».

Mais oui… bien sûr, on nous le répète depuis toujours qu’il existe, tous les contes en parlent, alors il est bien quelque part ce beau Prince sauveur de Princesse perdu. Il doit venir nous sauver des griffes des méchants, lui il sait ce qu’il nous faut réellement pour atteindre le Bonheur, alors faisons-lui confiance. Ha… si c’était aussi joli et aussi simple. Eh bien il n’en est rien, nous l’attendons toujours dans notre tour perché à regarder au loin celui qui viendra nous sauver. Mais existe-t-il ?

Tout cela ce sont bien des croyances, des schémas bien imprimés, depuis bien longtemps, dans notre conscience collective et individuelle de chaque femme et de chaque homme. On nous berne depuis bien fort longtemps que notre bonheur ne peut venir que de l’autre et de l’extérieur, en vivant et observant le monde autour de nous, en apprenant à imiter nos parents, nos enseignants, l’image que la société nous renvoie au quotidien dans notre esprit. Tout cela nous façonne dans une même direction, croire que notre bonheur ne peut exister que grâce aux autres et au monde extérieur. Tout cela n’est qu’utopique. Eh bien voilà ! Alors je décide de partir à la conquête du Bonheur avec l’envie d’écrire ce livre qui peut-être me fera cheminer vers ma propre conquête !

Mon intention est de comprendre, puis de partager avec vous toutes et tous mes perceptions, mes connaissances diverses sur la recherche du Bonheur dans une simplicité la plus totale. Avec cette intention de créer, pourquoi pas, mon propre Bonheur, de le partager avec vous avec bienveillance. Je vous livrerai quelques témoignages de belles âmes qui ont bien voulu exprimer leurs ressentis. Je vais vous décrypter les blocages et les fameuses émotions qui peuvent venir bloquer l’accès au Bonheur, ainsi que les mécanismes mis en place pour ne pas l’atteindre et comment y faire face pour changer la donne. Nous découvrirons ensemble en conscience certaines attitudes et habitudes positives à mettre en place dans notre vie quotidienne pour l’atteindre. Je vous exprimerai toutes les compréhensions que j’ai acquises en le cherchant. Je le chemine encore aujourd’hui.

Chapitre 1

À partir de demain, je cocréais

mon « BONHEUR »

Étymologiquement, bonheur fait référence à la chance, au hasard. Le bonheur, c’est en français la chance, mais aussi l’état de la conscience pleinement satisfaite.

(Dictionnaire Le Robert)

Le bonheur n’est pas un produit de marketing, comme le contexte aujourd’hui voudrait bien nous le faire croire. Nous ne sommes pas des objets, voire des marionnettes humaines. Nous ne sommes pas venus au monde pour être utilisés et manipulés par des prédateurs ou prédatrices. Nous ne sommes pas venus au monde pour être utilisés comme une simple marchandise et rejetés si on ne rentre pas dans le moule que les autres ont choisi pour nous. Nous en sommes arrivés aujourd’hui à utiliser notre corps comme un objet sans vie et sans conscience. Certains le mutilent, d’autres l’ignorent. Une nature humaine est dans une l’insatisfaction permanente. Bouddha le disait si bien : Le bonheur n’est pas d’avoir tout ce que l’on désire, mais d’apprécier ce que l’ona.

Je vais prendre un exemple :

« Ce n’est pas parce que je suis mince ou enrobée, que je me suis fait refaire mes seins que je suis plus heureuse, bien au contraire. Il y a toujours une forme d’insatisfaction inconsciente derrière cela, un mal-être conscient ou inconscient qui me fait avoir des attitudes négatives envers moi-même pour venir combler un manque. Souvent cela ne règle pas mon mal-être bien au contraire, cela déclenche une autre insatisfaction encore plus négative sur ma propre personne qui fait que je vais poser mon regard mental sur une autre partie de mon corps “mon fessier par exemple”, qui à son tour ne me convient plus. Voilà un cycle infernal, avoir un corps parfait pour satisfaire le regard, des autres et mon alter ego. Une histoire sans fin, qui occasionne une perte de temps, et qui fait qu’ainsi le bonheur s’échappe de la vie… ».

J’ai pris cet exemple, car il est d’actualité. Mais ce comportement, on le retrouve dans tous les aspects de notre vie. Une insatisfaction permanente inconsciente que nous portons toutes et tous, liée au fait d’être délié de soi-même. Pas simple la vie… si on la crée à partir du regard extérieur déconnecté de sa propre présence intérieure, son « soi, son âme ».

Je vous invite à changer votre vision et de vous transformer, si vous voulez cheminer vers un état plus apaisant, plus heureux. Pour trouver le bonheur, dans un premier temps nous devons prendre conscience qu’il ne peut s’exprimer qu’à partir de nos propres responsabilités, nos propres intentions et nos propres actions, ainsi que des choix que nous faisons dans notre vie, bons ou mauvais, qu’importe. Nous sommes sur terre pour évoluer, pour grandir intérieurement. Nous sommes les créatrices et les créateurs de notre propre bonheur. Intégrer cela est un bon gigantesque à effectuer, il nous est plus facile de reprocher à notre entourage notre mal-être que de chercher à le comprendre. Voilà pourquoi nous devons cheminer vers nous-mêmes pour donner du sens à notre vie aujourd’hui, évoluer et changer ce qui ne fonctionne plus. Notre planète évolue, allons-nous la suivre…

Un changement éminent

Nous sommes rentrés dans une ère nouvelle, la résonance de Schumann a rapidement augmenté ces dernières années. Des pics spectaculaires ont été enregistrés à l’heure où j’écris ces lignes, et cela crée de grandes perturbations sur l’émotionnel de tous les êtres humains… Cette augmentation de la pulsation du champ magnétique terrestre a permis à la fréquence de nos corps physiques de se réveiller en chaque être concerné. La hausse de résonance vibre avec la cellule maîtresse de notre corps qui s’ouvre à son origine, entraînant de ce fait la prise de conscience de la vraie nature de l’âme. Nous sommes tous impactés de manière perturbante par cette hausse. Ce changement vibratoire active une vibration tournée vers l’énergie Ying (plus féminine). La vibration Ying étant bien plus puissante sur le corps physique que l’énergie Yang, elle peut créer une perversité des genres. Ne plus savoir pour certains qui ils sont : filles ou garçons. Un méli-mélo dû au fait que notre âme se révèle en nous.

Pour un certain nombre de femmes et d’hommes, ce changement d’énergie vient les impacter dans leur for intérieur, leur identité de genre (féminin ou masculin) que l’âme a choisie avant leur incarnation. Nous entrons dans un changement éminent, cela va demander certainement plusieurs générations pour trouver l’équilibre dans nos polarités. En cela rien n’est négatif, c’est un passage où l’humanité doit en comprendre les tenants et les aboutissants. L’humanité est en train d’écrire un autre chapitre sur la meilleure façon de trouver le bonheur en harmonie avec nos deux polarités et genres : ying et yang/femme et homme.

Depuis fort longtemps, les femmes portent en elles cette grille de lecture universelle transmise de génération en génération qu’elles sont responsables du bonheur de leurs proches ainsi que de toutes autres personnes qui leur sont chères.

Cela me fait penser que toute jeune fille, ma belle-maman me disait :

Ma fille si tu veux trouver le bonheur et être heureuse dans ta vie avec ton mari et tes proches, tu dois te fier à lui totalement, et savoir le rendre heureux et être une femme attentionnée à ces besoins (bonne cuisine, satisfaction charnelle, le suivre et l’écouter, t’occuper de ta famille et de tes proches) si tu leur donnes cela, tu seras heureuse et comblée.

C’est ce que j’ai fait pendant 35 ans de mariage. Vous imaginez ce que la femme porte en elle, depuis la nuit des temps, elle porte la responsabilité du bonheur de ses proches. Il est vrai qu’une femme qui abandonne son foyer est bien plus jugée qu’un homme, on la traite de traînée, de pute, elle ne correspond plus à l’image que les schémas générationnels et la société ont mis en place pour elle. Pas étonnant que ce soit difficile encore aujourd’hui. Changer cette grille de lecture sur comment trouver son propre bonheur et être heureuse avec nous-même va nous demander un certain temps pour effacer toutes ces croyances. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras. Les générations passaient et la mienne, nous avons très bien vécu le concept de cette grille de lecture jusqu’à ces dernières années. Mais il en est autrement pour nous aujourd’hui et les générations à venir.

Alors si nous revenions sur notre résonance qui, justement, va venir nous aider à changer tous ces schémas de vie et ces croyances limitantes qui nous empêchent de nous épanouir en tant qu’humaine et humain. Le chemin de cette augmentation de résonance va impacter chaque être humain de façons très différentes. Pour toutes les personnes (femmes ou hommes) qui se retrouvent dans l’impossibilité d’assumer bravement ce quotidien auquel ils sont ancrés aujourd’hui. Il deviendra néanmoins nécessaire pour eux, à un certain moment de leur vie, d’expérimenter la connexion à eux-mêmes, la connexion à l’âme afin de s’ouvrir à de nouveaux horizons, capables de développer en eux la fibre de l’explorateur et de l’exploratrice dont ils auront besoin pour la suite de leurs parcours d’âme et peut-être amorcer une forme de bonheur en modifiant toutes ces croyances, en devenant un être spirituel.

Nous sommes tous des terriens et des terriennes, nous habitons la terre, c’est un fait puisque nous habitons des corps-véhicules adaptés à ce monde, des machines biologiques, équipées d’un logiciel incorporé : le mental, équivalent d’un GPS, pour évaluer, apprivoiser et exploiter l’environnement. Mais nos essences originelles divergent, et cela peut faire toute la différence, sur tous les plans, dans tous les espaces, et en tout temps… Nos âmes ont choisi cette jolie petite planète bleue, comme principal terrain d’expérimentation.

Nombre d’entre nous sont de vieilles âmes que l’on pourrait qualifier de « divergentes », « d’atypiques », nous sommes parmi les plus anciennes de l’humanité. Nous avons vécu un nombre incommensurable de vies, dans d’autres plans, mondes et dimensions, et cela bien avant l’existence de la terre, où nous poursuivons actuellement notre périple avant un prochain processus. C’est pourquoi pour certaines personnes aujourd’hui, il est bien plus facile d’accepter ce changement vibratoire et de suivre le mouvement de l’évolution de la planète, même si pour ces vieilles âmes, souvent, cela les entraîne à paraître différentes de la masse humaine en général, des âmes très singulières. Mais pour ces belles âmes, ce n’est qu’une continuité d’évolution. La densité de l’incarnation dans ce monde de dualité est difficile pour ces vieilles âmes qu’on pourrait nommer « stellaires » qu’elles en oublient malheureusement leur véritable identité.

Ces vieilles âmes stellaires sont là pour enseigner les autres âmes dans leur incarnation, à retrouver le goût de l’exploration et de l’aventure, pour réveiller leur curiosité sur les mystères des mondes et de la vie, afin de devenir, à leur tour, dans les temps futurs de ses prochaines incarnations une âme stellaire dans d’autres mondes. Nous sommes tous indispensables à la trame de la vie, et nous avançons tous avec des degrés différents d’expérience, de motivation, de compréhension, de curiosité, de sensibilité et de conscience…

Personne n’est inférieur, personne n’est supérieur, nous venons simplement d’horizons divers et variés, et nous sommes tous complémentaires. C’est ce qui nourrit la grande diversité des mondes. L’augmentation de la résonance de Schumann a permis un réveil de masse dans la sphère des vieilles âmes stellaires, et c’est ainsi que le nombre d’êtres en souffrance a considérablement augmenté du fait de l’incompréhension du processus. Pour beaucoup de vieilles âmes, le souvenir de leur être Stellaire n’est pas encore activé, la souffrance et la peur qui sont actuellement mises en mouvement sur notre planète bloquent le processus d’éveil. Voilà pourquoi il est important d’aller éveiller le Bonheur en nous, de nous mettre à l’écoute des vieilles âmes stellaires pour apprendre à suivre le chemin de notre âme, pour que nous puissions enfin activer notre processus d’évolution en tant qu’âme Stellaire.

Alors tu es peut-être une âme stellaire consciente de tes divergences et en recherche de soutien… Alors il est temps d’oser revendiquer qui tu es en allant te connecter à ton âme et créer ainsi le chemin de ton propre Bonheur… c’est ce que j’ai effectué ces 20 dernières années.

Cette quête d’âme stellaire, cette recherche depuis des années de travail et de compréhension sur ma nature humaine, m’a amenée au cœur de ce que je suis, dans mon être véritable. En cherchant à honorer qui je suis, mon puzzle a pris forme petit à petit. Toutes les pièces qui s’étaient dispersées et éparpillées me donnant l’impression d’être morcelée se sont rejointes au fur et à mesure de mon cheminement intérieur. J’ai appris à me reconnecter à tous les aspects de ma féminité en les mettant à jour, à guérir mes blessures de petite fille, d’adolescente, et de femme avec la polarité masculine. À me libérer de celles de mes ancêtres et vivre ma vie de femme aujourd’hui. J’apprends à faire la paix avec mon corps, à le respecter. J’apprends encore et toujours à équilibrer mon masculin et mon féminin intérieur pour trouver l’équilibre dans ma vie affective et sentimentale, car rien n’est jamais acquis dans la vie.

Nous évoluons, car cela fait partie du jeu de la vie. Le piège peut-être est de croire que l’on va un jour trouver la clé qui résoudra nos problèmes une fois pour toutes, mais il n’en est rien. Il y a bien une clé, mais elle est bien dissimulée au fond de nous-mêmes et cela va nous demander un certain temps, peut-être une autre vie, voire plusieurs pour la trouver. Mais qu’importe l’essentiel est de vivre sa vie avec cette belle conscience de soi, et de devenir les créateurs de notre vie.

Chapitre 2

Histoire de la quête du bonheur en Occident

Les philosophes grecs ont inventé le souci du bonheur. Aristote relève que les gens recherchent surtout les plaisirs physiques, mais qu’il y a bien d’autres plaisirs qui découlent de l’amour, de l’amitié, de la contemplation, etc. L’homme doit se hisser au niveau du « principe divin » qui est en lui, utiliser la raison pour établir un juste équilibre entre la satisfaction des besoins corporels et la vertu. Ainsi s’acquiert le bonheur, selon ce philosophe.

Vient ensuite Épicure, philosophe du plaisir. Il lui donne des limites : on obtient le bonheur en ne recherchant que les plaisirs « naturels et nécessaires » au détriment des plaisirs superflus comme le luxe, le paraître, le pouvoir, les honneurs. Épicure promeut une éthique de la modération, le bonheur se concrétisant dans l’ataraxie ou la quiétude de l’âme. Aristote et Épicure condamnent tous deux les excès dans un sens comme dans l’autre : l’ascétisme et la débauche.

Platon enjoint la conversion à la vie de la pensée, ouvrant la porte à un bonheur fortement teinté de mélancolie puisque cela fait découvrir qu’il n’y a rien à attendre d’un monde de douleurs et de mensonges où le corps nous retient comme une enclume. C’est la victoire totale du mental qui va régner sur le monde occidental.

L’école stoïcienne, fondée par Zénon, fit de nombreux émules : Epictète, Sénèque, Marc-Aurèle. Les lignes de force de cette doctrine sont : le monde est un et rationnel (car sous-tendu par le « logos » divin), il y a une causalité universelle fixant le destin des hommes, et tout ce qui advient est « bon ». Dès lors, le bonheur consiste à accepter le monde tel qu’il est et à adhérer à l’ordre cosmique, c’est ainsi que l’on atteint la tranquillité de l’âme. Contrairement aux épicuriens, les stoïciens considèrent que ce ne sont pas les plaisirs, mais la volonté de faire le bien, d’être vertueux qui mène au bonheur, Marc-Aurèle dirait : le bonheur héroïque du devoir accompli. Ils enseignent de vivre le présent tout en anticipant l’avenir pour se préparer aux désagréments qui pourraient survenir.

Les penseurs grecs et latins s’appuient sur la Raison et le raisonnement. Il y aura ensuite une parenthèse avec le règne des courants religieux pour qui le bonheur est au paradis, pas sur terre. Puis, avec des philosophes comme Descartes et ensuite le siècle des Lumières, jusqu’au positivisme en passant par Hegel et Marx, les philosophes occidentaux feront de nouveau largement référence à notamment Frédéric Lenoir. Sans oublier les gnostiques, mystiques chrétiens qui cherchaient à obtenir la « grâce divine » lors de leur vie terrestre. Ce faisant, ils réduiront ce qui de leur point de vue constitue « la vérité universelle » à des systèmes de pensée qui ne prennent pas en compte la globalité des qualités données à l’homme, comme l’intuition et l’amour. De plus, si la Raison divine est illimitée, tout le monde conviendra que la raison humaine est imparfaite.

Les philosophes occidentaux ont cherché, en s’appuyant sur ce qu’ils croient être la Raison avec un grand R, à construire une doctrine qui réponde aux questions : qui sommes-nous, d’où venons-nous et où allons-nous ? Socrate disait : tout ce que je sais c’est que je ne sais rien. Or, on ne peut construire une philosophie à partir de rien, même si on s’aide de la raison. Ces philosophes émettent donc des hypothèses qui varient selon les inclinaisons de leur auteur et arrivent à des conclusions diverses. On appelle cela pensée spéculative. Certes, il y a aussi des penseurs qui, plutôt que de bâtir une doctrine de vérité soi-disant universelle, s’attachent à construire un système de valeurs éthiques dans le cadre d’une recherche du « Bien ».

La psychologie positive

De nos jours, les tenants de la psychologie positive cherchent à fonder une « science du bonheur ». Prenant le contrepied de la psychologie du vingtième siècle qui, avec Freud, étudiait le mal-être, elle étudie et met en avant ce qui fonctionne bien chez l’homme : la force de caractère, l’altruisme, l’exercice d’une activité où on excelle, etc. Cultiver ces aspects de la personne, voir toujours le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, avoir confiance en soi, mène à un bonheur qui ne se résume pas à se sentir bien : il entraîne une meilleure santé, plus de succès dans ses entreprises, et un engagement social plus fort.

Ces psychologues établissent des stratégies pour parvenir au bonheur : exprimer sa gratitude, s’émerveiller, se réjouir de ce qu’on a et de ce qu’on vit, éviter de se comparer à autrui, cultiver l’amitié, pardonner… Le professeur Tal Ben-Shahar, qui enseigne à Harvard « l’apprentissage du bonheur », écrit : il y a des rituels que nous pouvons introduire dans notre vie quotidienne pour nous aider à être plus heureux.

« Mettez par écrit chaque soir avant le coucher cinq choses importantes ou non, pour lesquelles vous ressentez de la gratitude : un bonheur familial, un bon repas, un sourire… Laissez vos émotions s’exprimer, acceptez-les comme quelque chose de naturel, que ce soit la peur, la tristesse ou l’anxiété. Refouler ses sentiments conduit à la frustration ou au mal-être ».

Le professeur ajoute qu’il ne faut pas faire trop de choses à la fois et recommande l’exercice physique en lieu et place des antidépresseurs. La psychologie positive a débouché sur une forme de récupération d’un concept bouddhiste qu’on appelle la méditation de pleine conscience. En voici une définition :

« Pratique de méditation invitant à développer une conscience de chaque instant, claire, non réactive et non discriminante. Les bouddhistes considèrent cet état d’ouverture comme une qualité innée de l’esprit, mais qui, abîmée par nos modes de vie, d’éducation et de pensée, nécessite d’être cultivée volontairement ».

Cette pratique a fini (très récemment) par être admise par les thérapeutes occidentaux, notamment français, qui ont longtemps refusé d’intégrer des méthodes de travail intérieur du patient qui ne pouvaient être validées par une observation scientifique. Or, les techniques d’imagerie qui permettent de visualiser les mécanismes à l’œuvre dans le cerveau lors des états méditatifs ont permis de surmonter cet obstacle d’ordre « académique ».

Plusieurs thérapies basées sur la pleine conscience ont été développées avec succès, notamment pour lutter contre les effets du stress. La méditation de pleine conscience se nourrit de l’attitude consistant à vivre le présent en lâchant prise mentalement et en se concentrant sur ce que l’on fait, en acceptant ce qui est, sans se focaliser sur le résultat à atteindre ni autres problématiques temporelles liées au passé ou au futur. Eckart Tollé fait une remarque intéressante dans son livre d’exercices de méditation : il recommande de se demander s’il y a de la joie, de l’aisance et de la légèreté dans ce que l’on fait. Si ça n’est pas le cas, cela ne signifie pas qu’il faut faire autre chose, mais changer les modalités. Accorder l’attention la plus totale à tout ce que l’instant présent peut offrir, accepter ce qui est, car on ne peut à la fois accorder son attention à une chose et lui résister.

BOUDDHISME, CHAMANISME, TAOÏSME J’ai évoqué le bouddhisme comme source d’inspiration de la technique de méditation de pleine conscience. Cette tradition enseigne qu’il faut se libérer des désirs et de la souffrance ici-bas, ainsi qu’une discipline englobant effort juste, attention juste, concentration juste et « recueillement par cessation », pour parvenir au nirvana. Ainsi obtient-on « l’anéantissement de l’avidité, de l’aversion et de l’aveuglement », autrement dit de l’ego. Le nirvana est la même chose que l’éveil, l’illumination, c’est l’état de félicité, de paix totale. Au-delà de du détachement stoïcien, le bonheur correspond à la libération de l’attachement au moi : pas seulement voulue rationnellement, mais réalisée et vécue dans son être entier. Les moines bouddhistes se livrent à différentes méditations, dont celle dite de compassion. L’effet de celle-ci a été prouvé par des IRM : « les moines déclenchent dans leur gyrus frontal gauche une excitation très supérieure aux résultats obtenus par des dizaines de cobayes. Or cette région du cortex est connue pour héberger les émotions positives comme la joie et l’enthousiasme. Ainsi quand un méditant se soucie mentalement du bien-être d’autrui, il déclenche un pic de félicité dans son propre cerveau ». Le bouddhisme, tout en reconnaissant qu’ils existent, rejette la pratique des pouvoirs magiques. Quant à moi, je n’y vois aucune raison de m’y opposer si cette pratique contribue au bonheur : on l’appelle alors magie blanche.

Les chamanes, dont les traditions remontent très loin dans l’histoire, utilisent certaines formes de magie qui leur permettent de communiquer avec les esprits et de soigner les malades. Souvent, au-delà de son rétablissement, le patient va diffuser à son tour des énergies positives. Il faudrait d’ailleurs s’occuper aussi des personnes qui se pensent bien portantes, mais qui ne vivent pas en accord avec eux-mêmes et leur environnement. Voici ce qu’en dit une chamane moderne, Sandra Ingerman, dont les propos font écho à la psychologie positive et à l’écopsychologie :