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L’arc-en-feuilles est un joli florilège qui, à travers des thèmes variés tels un lieu, le printemps, l’orage, les animaux, etc., exprime des sentiments profonds, ou peint les instants capturés d'une rêverie intime, souvent inspirés de la classe dans laquelle Christine Fuchs enseigne alors. Les poèmes sont écrits en vers et, pour certains, accompagnés d'une illustration réalisée à la peinture à l'huile.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Christine Fuchs rédige « l’orage », avant-dernier poème de ce recueil, au cours d’un devoir de français. Elle prend ainsi goût à l’écriture.
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Seitenzahl: 29
Christine Fuchs
L’arc-en-feuilles
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Christine Fuchs
ISBN : 979-10-377-4896-6
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Ce recueil a, en grande partie, participé aux Poésiades 1986, concours organisé par l’Institut Académique de Paris, dont j’ai été diplômée, et qui me vit recevoir un message de son Président, Jean Fournier, me disant que mes poèmes méritaient d’être édités. Voici ce vœu enfin exaucé !
L’orage éclate un arc-en-feuilles.
Il tombe un cimetière en fleurs.
Et, derrière son paratemps,
Le ciel a déchaîné ses vents.
Sème la pluie
Rie le malheur
Lève la nuit
Brise mon cœur
Mais tout l’espoir qu’hier je cueille,
Est un automne qui demeure.
Et le printemps demain s’endeuille.
C’est ma joie, mon bonheur qui pleure.
Meure la vie
Naisse la peur
Et fonde l’heur
Crève l’envie
Drôle de printemps.
Les rochers, sombres rêveurs pétrifiés,
S’immolent, en gardiens des flots tourmentés,
Au Gouffre au Paon, semant un vent austère,
Loin de leur phare, soufflant sur la bruyère.
La pierre expire le parfum subtil
Des traditions tricotant un pistil,
Où l’ajonc épineux mord l’Anthémis,
Quand le genêt marie l’Amaryllis.
Et ça et là, des pastels de fleurs fières
Courant par vagues, à l’étreinte figée,
Se dénouent en de multiples aussières,
Pour repenser l’absence raffinée.
Et j’ai suivi l’essence énigmatique
Des réponses crépusculaires où là,
Seule dans cette chapelle chaotique,
Je dresse un cierge à ta vie qui s’en va.
Il marche perdu sur le quai,
Parmi la vie qui se bouscule,
Se disant que rien n’est plus vrai
Quand vient le train du crépuscule.
Il s’arrête et fait quelques pas,
Comme si, de son énergie,
Le rail ébranlait son trépas,
Tout au long de sa nostalgie.
Il surprend un dernier regard,
Derrière son dos que colore
Un néon plaqué au hasard,
Dont rien ne le sépare encore.
Qu’une vitre et les kilomètres
D’un avenir qui s’en va, blême,
Où s’effacent les paramètres,
Comme s’en vont ceux que l’on aime.
Je te regarde dans ta somnolence
Où se lassent de discrètes souffrances.
Autour de toi, nous parlons en silence
Pour te laisser aller à tes absences.
Elle est si lointaine la tendre enfance
Que t’offraient, naïve et cruelle offense,
Deux dernières polissonnes prunelles
Qui, riant leur complicité jumelle,
Inventaient pour toi de candides pièges.
Et, quand tu rentrais fatigué le soir,
Libéré de l’usine et ses murs noirs,
Tu entrouvrais une porte qu’assiège
L’inexorable et belle turbulence
De nos deux enfantines innocences.
Souvent, nos jeux te laissaient l’étranger
Qu’une autre vie paressait habiter.
Mais pour nous, tu étais bien le plus fort,
Et je garde maintenant le remord,
Si longtemps, de ne pas avoir compris
Que tu avais déjà les cheveux gris.
Un papillon s’est posé sur mes cernes