L’arc-en-feuilles - Christine Fuchs - E-Book

L’arc-en-feuilles E-Book

Christine Fuchs

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Beschreibung

L’arc-en-feuilles est un joli florilège qui, à travers des thèmes variés tels un lieu, le printemps, l’orage, les animaux, etc., exprime des sentiments profonds, ou peint les instants capturés d'une rêverie intime, souvent inspirés de la classe dans laquelle Christine Fuchs enseigne alors. Les poèmes sont écrits en vers et, pour certains, accompagnés d'une illustration réalisée à la peinture à l'huile.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Christine Fuchs rédige « l’orage », avant-dernier poème de ce recueil, au cours d’un devoir de français. Elle prend ainsi goût à l’écriture.

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Christine Fuchs

L’arc-en-feuilles

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Christine Fuchs

ISBN : 979-10-377-4896-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

Ce recueil a, en grande partie, participé aux Poésiades 1986, concours organisé par l’Institut Académique de Paris, dont j’ai été diplômée, et qui me vit recevoir un message de son Président, Jean Fournier, me disant que mes poèmes méritaient d’être édités. Voici ce vœu enfin exaucé !

Orages

L’orage éclate un arc-en-feuilles.

Il tombe un cimetière en fleurs.

Et, derrière son paratemps,

Le ciel a déchaîné ses vents.

Sème la pluie

Rie le malheur

Lève la nuit

Brise mon cœur

Mais tout l’espoir qu’hier je cueille,

Est un automne qui demeure.

Et le printemps demain s’endeuille.

C’est ma joie, mon bonheur qui pleure.

Meure la vie

Naisse la peur

Et fonde l’heur

Crève l’envie

Drôle de printemps.

À Bréhat

Les rochers, sombres rêveurs pétrifiés,

S’immolent, en gardiens des flots tourmentés,

Au Gouffre au Paon, semant un vent austère,

Loin de leur phare, soufflant sur la bruyère.

La pierre expire le parfum subtil

Des traditions tricotant un pistil,

Où l’ajonc épineux mord l’Anthémis,

Quand le genêt marie l’Amaryllis.

Et ça et là, des pastels de fleurs fières

Courant par vagues, à l’étreinte figée,

Se dénouent en de multiples aussières,

Pour repenser l’absence raffinée.

Et j’ai suivi l’essence énigmatique

Des réponses crépusculaires où là,

Seule dans cette chapelle chaotique,

Je dresse un cierge à ta vie qui s’en va.

La gare

Il marche perdu sur le quai,

Parmi la vie qui se bouscule,

Se disant que rien n’est plus vrai

Quand vient le train du crépuscule.

Il s’arrête et fait quelques pas,

Comme si, de son énergie,

Le rail ébranlait son trépas,

Tout au long de sa nostalgie.

Il surprend un dernier regard,

Derrière son dos que colore

Un néon plaqué au hasard,

Dont rien ne le sépare encore.

Qu’une vitre et les kilomètres

D’un avenir qui s’en va, blême,

Où s’effacent les paramètres,

Comme s’en vont ceux que l’on aime.

Mon père

Je te regarde dans ta somnolence

Où se lassent de discrètes souffrances.

Autour de toi, nous parlons en silence

Pour te laisser aller à tes absences.

Elle est si lointaine la tendre enfance

Que t’offraient, naïve et cruelle offense,

Deux dernières polissonnes prunelles

Qui, riant leur complicité jumelle,

Inventaient pour toi de candides pièges.

Et, quand tu rentrais fatigué le soir,

Libéré de l’usine et ses murs noirs,

Tu entrouvrais une porte qu’assiège

L’inexorable et belle turbulence

De nos deux enfantines innocences.

Souvent, nos jeux te laissaient l’étranger

Qu’une autre vie paressait habiter.

Mais pour nous, tu étais bien le plus fort,

Et je garde maintenant le remord,

Si longtemps, de ne pas avoir compris

Que tu avais déjà les cheveux gris.

L’insecte

Un papillon s’est posé sur mes cernes