La Jeunesse de Pierrot - Alexandre Dumas - E-Book

La Jeunesse de Pierrot E-Book

Dumas Alexandre

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Beschreibung

Publié en 1853, "La Jeunesse de Pierrot" est un joli conte un peu oublié d'Alexandre Dumas. 
Bâti sur la trame de la comptine « Au clair de la lune », cette charmante histoire pleine de poésie et de fantaisie qui a été écrite pour les enfants, peut très bien être lue par les adultes tant elle est pleine d'humour, de clins d'oeil et d'allusions de toutes sortes. Tribulations, combats et trahisons ne manquent pas. Sans oublier les interventions magiques d'une fée capable de changer d'apparence. Dans ce beau conte philosophique, le lecteur pourra trouver à réfléchir sur l'amour, le pouvoir, le respect de la nature entre autres, sans même parler du style inimitable du grand auteur...

Un soir d'hiver, un pauvre bûcheron découvre un nourrisson abandonné dans la forêt. Il le ramène à sa femme qui l'adopte et l'élève comme son propre fils. Ils le nomment Pierrot. Quelques années plus tard, l'enfant s'avère être doté d'un tel appétit qu'il avale tout le contenu d'une soupière à lui tout seul. Cet exploit parvient totalement déformé par la rumeur jusqu'aux oreilles du Roi de Bohème. Un monstre chimérique aurait dévoré un couple de bucheron. Le monarque organise une expédition pour en débarrasser le pays et finit par découvrir un jeune homme charmant...

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Veröffentlichungsjahr: 2024

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Alexandre Dumas

La Jeunesse de Pierrot

table des matières

LA JEUNESSE DE PIERROT

Chapitre 1 - Le souper des bûcherons

Chapitre 2 - Ce que peut amener la découverte d’un petit enfant

Chapitre 3 - Baptême de Pierrot

Chapitre 4 - Au clair de la lune, mon ami Pierrot

Chapitre 5 - Le petit poisson rouge

Chapitre 6 - Ouvrez-moi la porte, pour l’amour de Dieu

Chapitre 7 - Le poisson d’Avril

Chapitre 8 - Ma chandelle est morte, je n’ai plus de feu

Chapitre 9 - Trahison de Renardino

Chapitre 10 - Mort du prince Azor

Chapitre 11 - Le vœu de Pierrot

Chapitre 12 (Conclusion) – Prête-moi ta plume pour écrire un mot

LA JEUNESSE DE PIERROT

Alexandre Dumas

Mes chers enfants,

Si vos parents veulent absolument lire ce conte, dites-leur bien qu’il a été écrit pour vous et non pour eux ; que leurs contes à eux, ce sont : La Reine Margot, Amaury, Les Trois Mousquetaires, La Dame de Monsoreau, Monte-Cristo, La Comtesse de Charny, Conscience et le Pasteur d’Ashbourn.

Si vous voulez savoir absolument – on est curieux à votre âge – par qui ce conte a été écrit, nous vous dirons que l’auteur est un nommé Aramis, charmant et coquet abbé qui avait été mousquetaire.

Si vous voulez connaître l’histoire d’Aramis, nous vous dirons que vous êtes trop jeunes pour la lire.

Si, enfin, vous nous demandez pour qui Aramis a écrit ce conte, nous vous répondrons que c’est pour les enfants de madame de Longueville, qui étaient de jolis petits princes descendant du beau Dunois, dont vous avez peut-être entendu parler, pendant une de ces époques de troubles dont Dieu nous préserve, et qu’on appelait la Fronde.

Maintenant, chers enfants, puisse Aramis vous amuser autant quand il écrit, qu’il a amusé vos pères et vos mères quand il conspirait, aimait et combattait, en société de ses trois amis, Athos, Porthos et d’Artagnan.

Chapitre 1 - Le souper des bûcherons

Il y avait une fois, mes chers enfants, dans un petit coin de la Bohême, un vieux bûcheron et sa femme qui vivaient dans une chétive cabane, au fond d’une forêt.

Ils ne possédaient, pour toute fortune, que ce que le bon Dieu donne aux pauvres gens, l’amour du travail et deux bons bras pour travailler.

Chaque jour, depuis l’aube jusqu’au soir, on entendait de grands coups de cognée qui résonnaient au loin dans la forêt, et de joyeuses chansons qui accompagnaient les coups de cognée ; c’était le bonhomme qui travaillait.

Quand la nuit était venue, il ramassait sa moisson du jour, et s’en retournait, le dos courbé, vers sa cabane, où il trouvait, auprès d’un feu clair et pétillant, sa bonne ménagère qui lui souriait à travers les vapeurs du repas du soir ; ce qui lui réjouissait fort le cœur.

Il y avait déjà de longs jours qu’ils vivaient ainsi, lorsqu’il advint qu’un soir le bûcheron ne rentra pas à l’heure accoutumée.

On était alors au mois de décembre ; la terre et la forêt étaient couvertes de neige, et la bise, qui soufflait avec violence, emportait avec elle de longues traînées blanches qu’elle détachait des arbres, et qui étincelaient en fuyant dans la nuit. On eût dit, mes enfants, que c’étaient, comme dans vos contes favoris, de grands fantômes blancs qui couraient, à travers les airs, à leur rendez-vous de minuit.

La vieille Marguerite – c’était le nom de la femme du bûcheron – était, comme vous pensez bien, fort inquiète.

Elle allait sans cesse au seuil de la cabane, écoutant de toutes ses oreilles et regardant de tous ses yeux ; mais elle n’entendait rien que la bise qui faisait rage dans les arbres, et ne voyait rien que la neige qui blanchissait au loin sur le sentier.

Elle revenait alors près de la cheminée, se laissait choir sur un escabeau, et son cœur était tellement gros que les larmes lui tombaient des yeux.

A la voir si triste, tout devenait triste comme elle dans l’intérieur de la chaumine ; le feu, qui d’habitude pétillait si gaiement dans l’âtre, s’éteignait peu à peu sous la cendre, et la vieille marmite de fonte, qui grondait si fort tout à l’heure, sanglotait maintenant à petits bouillons.

Deux grandes heures s’étaient écoulées, lorsque tout à coup le refrain d’une chanson se fit entendre à quelques pas de la cabane, Marguerite tressaillit à ce signal bien connu du retour de son mari, et, s’élançant vers la porte, elle arriva tout juste pour tomber dans ses bras.

– Bonsoir, ma bonne Marguerite, bonsoir, dit le bûcheron ; je me suis un peu attardé, mais tu seras bien contente lorsque tu verras ce que j’ai trouvé.

Et, ce disant, il déposa sur la table, aux yeux de la vieille femme qui en resta tout ébahie, un joli berceau d’osier, dans lequel reposait un petit enfant d’allure si gentille et de forme si mignonne, que l’âme en était toute chatouillée, rien que de le voir.

Il était vêtu d’une longue tunique blanche, dont les manches pendantes ressemblaient aux ailes repliées d’une colombe. Un haut-de-chausse d’étoffe blanche comme la tunique laissait à découvert deux petits pieds de gazelle, chaussés de bottines à rosettes et à talons rouges. Autour de son cou s’épanouissait une fraise de batiste finement plissée, et sur la tête il portait un joli chapeau de feutre blanc coquettement incliné sur l’oreille.

De mémoire de bûcheron on n’avait vu de plus gracieuse miniature ; mais ce qui émerveillait fort dame Marguerite, c’était le teint du petit enfant, qui était si blanc, qu’on eût dit que sa tête mignonne avait été sculptée dans l’albâtre.

– Par saint Janvier ! s’écria la bonne femme en joignant les mains, comme il est pâle !

– Ce n’est pas étonnant, dit le bûcheron, il était depuis plus de huit jours sous la neige quand je l’ai trouvé.

– Sainte Vierge ! huit jours sous la neige, et tu ne me dis pas cela tout de suite. Le pauvre petit est gelé !

Et sans plus dire, la vieille femme prit le berceau, le déposa près de la cheminée et jeta un fagot tout entier dans le feu.

La marmite qui n’attendait que cela se mit tout à coup à frémir et à écumer d’une façon si bruyante, que le petit enfant, alléché par l’odeur, se réveilla tout en sursaut : il se leva à demi, huma l’air à plusieurs reprises, fit glisser vivement sa langue effilée sur le bord de ses lèvres, puis, au grand étonnement du vieux et de la vieille, qui n’en pouvaient croire leurs yeux, il s’élança hors de son berceau en poussant un petit cri joyeux.

Il venait, mes chers enfants, d’apercevoir le souper de nos pauvres gens.

Voler vers la marmite, y plonger jusqu’au fond une grande cuiller de bois, l’en retirer et la porter à sa bouche toute pleine et toute bouillante, fut pour lui l’affaire d’un instant ; mais, halte-là ! ses lèvres y avaient à peine touché qu’il jeta la cuiller à terre et se mit à sauter à travers la chambre, en faisant des grimaces tout à la fois si drôles et si piteuses, que le bûcheron et sa femme étaient fort embarrassés, ne sachant s’ils devaient rire ou bien s’ils devaient pleurer.

Notre gourmand s’était brûlé vif.

Cependant, quelque chose rassurait les bonnes gens, c’est que décidément le petit garçon n’était pas gelé, quoiqu’il fût resté blanc comme neige.

Pendant qu’il se démenait ainsi dans la cabane, la vieille Marguerite fit tous les préparatifs du souper ; la marmite fut posée sur la table, et déjà le bûcheron, les manches retroussées, s’apprêtait à lui faire fête, lorsque notre lutin, qui suivait du coin de l’œil tous ses mouvements, vint s’asseoir résolument sur la nappe, enlaça la marmite de ses petites jambes, et se mit à l’œuvre avec de si belles dents, et des mines si joyeuses, que cette fois, pleinement rassurés sur son compte, le bûcheron et sa femme n’y purent résister.

Ils se mirent à rire, mais d’un rire si fou, que n’ayant pas pris la précaution de se tenir les côtes, comme il faut faire en pareil cas, mes enfants, ils tombèrent à la renverse, et roulèrent deci, delà, sur le plancher.

Quand ils se relevèrent, un quart d’heure après, la marmite était vide, et le petit enfant dormait du sommeil des anges dans son berceau.

– Qu’il est gentil ! dit la bonne Marguerite qui riait toujours.

– Mais il a mangé notre soupe ! repartit le bûcheron qui était devenu tout sérieux.

Et les bonnes gens, qui étaient à jeun depuis le matin, allèrent se coucher.