La lettre assassine - Alain Teyssedou - E-Book

La lettre assassine E-Book

Alain Teyssedou

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Beschreibung

Au cœur du paisible Quercy, des mystères sinistres hantent les esprits. Un effroyable tueur en série sème la terreur depuis une quarantaine d’années en laissant les enquêteurs sans aucune piste. Les atrocités sur les corps des victimes demeurent de ce fait sans explication. Toutefois, alors que les morts s’accumulent, une révélation finale vient clore ce drame, dévoilant enfin la vérité cachée depuis tant d’années.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Alain Teyssedou a exploré le monde de l’écriture tard dans sa vie. La lecture du premier roman policier d’un de ses amis a déclenché en lui une inspiration soudaine. Malgré ses doutes initiaux, le soutien de sa famille l’a incité à se lancer dans cette aventure avec détermination.

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Couverture

Page de titre

Alain Teyssedou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La lettre assassine

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Alain Teyssedou

ISBN : 979-10-422-3516-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Chers lecteurs et chères lectrices, j’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette énigme policière que moi à l’écrire.

Les lieux, surtout le village qui a bercé mon enfance sont bien réels. Pour le reste, les personnages et l’énigme policière sortent de mon imagination débordante.

Je remercie mon ami Philippe, qui a écrit son premier livre et m’a donné l’envie d’en faire autant.

Je remercie ma belle-fille pour son temps passé à la relecture de mon livre.

Je remercie ma famille qui m’a soutenu dans ma démarche littéraire.

Je suis passionné d’enquêtes policières et un inconditionnel d’Alfred Hitchcock.

Je vous souhaite une bonne lecture.

 

Alain Teyssedou

 

 

 

 

 

Cabrerets, petit village du Lot

 

 

 

Je m’appelle Alexis Verdier, je suis né le 9 février 1961 à la clinique de la rue Wilson à Cahors, qui est maintenant le siège social de la communauté des communes du grand Cahors. J’ai une sœur et deux frères : Sabine, Rémi et Sam. Mes parents s’appellent Georges et Églantine, mais pour nous, simplement papa et maman. Papa est parti trop vite, à l’âge de 75 ans, d’un cancer des poumons. Il avait toutes les qualités du monde, mais son seul défaut était son penchant pour la cigarette. La dernière fois que je l’ai pris dans mes bras et que je lui ai dit que je l’aimais, c’était le soir ou le lendemain où il ne devait jamais plus se réveiller. Maman est toujours en vie, mais elle a été diagnostiquée Alzheimer.

On est tous attachés aux souvenirs du village de notre enfance, Cabrerets. C’était le paradis sur terre pour un adolescent. Mais pour s’en rendre compte, il faut revenir en arrière, dans les années 70 et 80. Les téléphones portables n’existaient pas, il y avait une seule chaîne à la télévision. Après quelques épisodes de Zorro, Thierry la fronde et Bonne Nuit les Petits, notre terrain de jeu était la place du village. Il faut avouer qu’à Cabrerets, il n’y avait pas beaucoup d’Indiens, mais des cow-boys étaient postés à tous les coins de rue. Je me rappelle nos parties de foot, des jeux de piste et des parties de pétanque, le soir, avec Jeannot, notre Charcutier. Il nous vendait des glaces, oui, oui, des glaces, vous avez bien lu ! Même si le magasin était fermé.

La particularité du village est d’une part qu’il est entouré de falaises et d’autre part d’un ruisseau, La Sagne, qui traverse la place et se jette dans la rivière, Le Célé, qui traverse l’autre partie du village.

Avec Louis, Paulo et Berni, mes copains d’enfance, nous passions des journées à pêcher. Nous coupions des bambous en guise de cannes à pêche et une fois le butin récolté, nous étions prêts pour une bonne friture de gardèches.

Le Célé, c’était notre coin de baignade. Une chaussée traverse la rivière, le haut est plus profond, donc idéal pour nager et faire du canoë. En bas de la chaussée, les enfants ont pied partout, les parents passent les après-midi sur la plage de galets à surveiller leur progéniture.

À l’époque, le garagiste nous gonflait des chambres à air de tracteur pour faire des radeaux, à côté du moulin. Monsieur Grelon nous sciait une planche qu’on fixait sur la paroi du rocher en guise de plongeoir. Sans oublier les soirées autour d’un feu de camp, avec les scouts.

Voilà pourquoi Cabrerets est mon village de cœur : il regorge de mes doux souvenirs d’enfance.

Il y a notre maison familiale où vivent encore mes deux frères et ma mère. Mais surtout, mon père repose dans le petit cimetière aux côtés de mes grands-parents, de mon oncle et de ma tante et mon cousin, Jean-Luc, parti trop tôt.

Mon histoire débute en janvier 2021 : je suis à la retraite depuis peu. J’habite Espère, un village de mille habitants, à 10 km de Cahors. Je suis marié avec Lisa et nous avons deux garçons : Romain et Julien ainsi que quatre petits-enfants.

 

 

 

 

 

Disparitions

Lundi 2 janvier

 

 

 

Cabrerets, place du village

 

— Salut, Louis ! Alors, la chasse se termine ? Paulo n’est pas avec toi ?

— Salut, Alex ! Encore deux week-ends et on raccroche les fusils. Paulo est rentré plus tôt, c’est l’anniversaire de sa fille. Et tu connais sa femme, il n’a pas intérêt à traîner !

— Tiens ! Vois qui arrive ! Berni ! Il a sa tête des mauvais jours ! Alors Berni, tu as mal au casque ? Tu t’es endormi au chant du coq ?

— Salut, les gars ! Ne m’en parlez pas ! Hier soir, j’ai rencontré une fille et elle ne voulait pas dormir. Je suis sur les rotules !

— Arrête tes bobards !

— Si, je vous jure que c’est vrai !

— Bon OK ! Elle s’appelle comment, cette fille ?

— Euh, je ne m’en souviens plus…

— Non, ce n’est pas possible ! Tu n’en rates pas une ! À part ça, rien de neuf ?

— Si, j’ai quelque chose de nouveau !

— Berni, tu es gentil, mais si c’est pour nous raconter une autre histoire à dormir debout…

— Non ! Vous vous souvenez de Martine Roucel ? Elle avait disparu depuis deux jours ?

— Oui, bien sûr qu’on se souvient d’elle ! On était au collège à Cajarc ensemble ! Même que l’on était dans la même classe, en sixième et cinquième. Si elle avait disparu, ils l’ont donc retrouvée ?

— Oui, mais lacérée de plusieurs coups de couteau. C’est un meurtre !

— Non, Louis, c’est un assassinat !

— C’est pareil, Alex.

— Non, si tu tues quelqu’un sous l’effet de la colère sans préméditation : c’est un meurtre. Alors que lors d’un assassinat, la circonstance aggravante est la préméditation. Et là, vu ce que tu nous racontes, ça en a tout l’air !

— Tu joues sur les mots, Alex.

— Peut-être, mais aux assises, les condamnations ne sont pas les mêmes. Une si jolie fille et sympa en plus, quelle tristesse.

— Regarde qui arrive, Alex ! Ta sœur Sabine. Elle n’a pas l’air de bonne humeur !

— Bonjour, Louis ! Salut, Berni ! Excusez-moi Alex, je peux te parler ?

— Oui bien sûr, Sab. Que t’arrive-t-il ?

— Eh bien, as-tu vu Rémi ?

— Oui, ce matin, au petit déjeuner, avant qu’il parte bosser à la grotte.

— Justement, ils ne l’ont pas vu ce matin, ils pensaient que Rémi était malade.

— Tu as téléphoné à notre cousine Lola ?

— Non, c’est elle qui m’a appelé. Elle s’inquiète de son absence, d’habitude, il prévient. Ils leur manquent un guide pour la journée.

— Il a dû faire des courses à Cahors, il y va souvent. Ou il a rencontré une fille. Tu sais que notre frère est un vieux célibataire ! Et dans ces occasions, il met son cerveau de côté et sa libido commande !

— Alex, arrête de plaisanter, je m’inquiète ! J’ai un mauvais pressentiment.

— Ne dramatise pas, Sab ! Attends midi. Sam a cuisiné tôt ce matin avant de partir travailler. Il a concocté un canard aux trompettes de la mort. Tu connais son coup de fourchette, il ne louperait pas un bon repas !

— Bon, Alex, on s’en va avec Louis ! Mais avant, je voudrais t’informer à propos de la mort de Martine Roucel : elle a subi des atrocités, ses yeux ont été sortis de leurs orbites et ils ne les ont pas retrouvés à côté du corps. Mais ce n’est pas le plus monstrueux ! L’assassin a gravé sur son ventre, visiblement à l’aide d’un scalpel ou un cutter, le nom de Charlie !

— Alex, tu la connaissais cette Martine Roucel ?

— Oui, Sab très bien, elle était avec nous au collège.

— Ce n’est pas Dieu possible une telle monstruosité ! Et puis comment tu sais ça, toi ? Ce sont des éléments qui ne sont pas révélés lors d’une enquête !

— Tu connais mon copain Mario ?

— Celui qui est gendarme à la brigade de Vers ? C’est lui qui t’a rencardé ?

— Oui.

— Bonjour, le secret d’information !

— Alex, je me sauve, à bientôt.

— À plus, Berni, et bon appétit !

— Sab, tu as dit quoi à maman pour Rémi ? Même avec son Alzheimer, si son fils ne se pointe pas à midi, elle va nous faire une crise de panique !

— Je ne lui ai rien dit, on a encore un bon quart d’heure avant midi. Alex, ce n’est pas normal son absence ! Ce n’est pas dans ses habitudes. Si cet après-midi il n’est pas revenu, on ira à la gendarmerie de Vers déclarer sa disparition.

— Écoute-moi, Sab ! Les gendarmes vont t’envoyer promener, il est majeur et d’après la loi, il a le droit de disparaître.

— Alex, tu sais que c’est impossible qu’il parte sans nous avertir.

— Je sais Sab, et c’est bien ce qui m’inquiète ! Mais déjeunons tranquillement, on avisera après manger.

— Alex ! Ta sœur s’appelle Sabine, arrête de l’appeler Sab !

— OK, maman ! Sab, euh, Sabine, on n’a pas téléphoné à Marion : quand il descend à Cahors, il passe souvent la voir. Comme elle n’a pas le permis de conduire, il la trimbale de droite à gauche pour faire des courses, allé voir le docteur ou autre.

— Tu as raison, Alex. Je lui téléphone tout de suite.

Marion, c’est notre nièce, elle a trois jolies petites filles et habite Cahors et est la fille de notre plus jeune frère Sam.

— Allô, Marion ! C’est ta tante Sab !

— Salut, tatie, comment vas-tu ?

— Bien… enfin presque !

— Tu m’inquiètes, qu’est-ce qu’il t’arrive, tatie ?

— De mon côté, tout va bien ! Mais on est sans nouvelles de Rémi depuis ce matin. On se demandait avec Alex si tu ne l’avais pas vu.

— Non, pas depuis avant-hier ; je lui ai téléphoné pour qu’il me ramène des cigarettes. On a bu le café ensemble : il est resté une demi-heure environ et il est parti. Tu sais qu’il ne tient pas en place. Il est tout juste arrivé qu’il veut déjà repartir. Il ne travaille pas aujourd’hui ?

— Normalement si, mais personne ne l’a vu, on est morts d’inquiétude !

— Écoute Tatie, il finira bien par rentrer. Papa est avec vous ?

— Non, pourquoi ?

— Il a l’habitude de venir se reposer à l’appartement pendant sa pause et je ne l’ai pas vu. Parfois, Cristal lui donne la soirée s’ils n’ont pas beaucoup de réservations au restaurant. C’est pour ça que je pensais qu’il était rentré directement à Cabrerets.

— Merci, Marion, j’appelle tout de suite le restaurant et je te tiens au courant !

— OK tatie, à plus !

— Alex, tu as entendu ? Elle est sans nouvelles de Sam. Il manquerait plus que Sam ait disparu lui aussi !

— Attends ce soir pour l’appeler, à cette heure-ci, il n’y a personne au restaurant.

— Maman ! Sam devait-il faire une course en ville, cet après-midi ?

— Sam ? Je ne connais pas de Sam !

— Enfin maman, Samuel !

— Laisse Alex, elle n’est pas dans un bon jour, sa maladie lui fait perdre la mémoire… Heureusement pour nous qu’il lui reste des moments de lucidités.

— Sab, tu as une idée d’où il pourrait être ?

— Non Alex, pas plus que je ne sais où est Rémi…

— Ce n’est pas dieu possible ! Ils vont m’entendre ces deux-là quand ils vont rentrer !

— Alex, j’espère que tu leur souffleras dans les bronches, ça voudra dire qu’ils sont à la maison !

— Sab, ne pleure pas sinon je vais pleurer moi aussi ! Il est dix-huit heures, le restaurant doit être ouvert. Tu veux que je l’appelle ?

— Oui Alex, je crains qu’elle nous réponde que Sam est absent et qu’elle ne l’a pas vu.

— Tu as le numéro de téléphone de Cristal ?

— Non, mais maman doit avoir celui du restaurant dans l’agenda, sur le petit buffet de l’entrée. Voyons O, P, Q, R… C’est bon, restaurant Sam ! Ça sonne !

— Restaurant « l’Oasis », bonjour !

— Cristal, c’est Alex, le frère de Sam !

— Salut, Alex, comment vas-tu ?

— À peu près.

— Aïe, il y a un problème ?

— Le problème, c’est qu’avec Sab, on est sans nouvelles de Rémi depuis ce matin. Peux-tu me passer Sam quelques minutes, je te prie ?

— Alex, je voudrais bien, mais Sam n’est pas venu travailler ce matin !

— Ah bon ? C’est bizarre, mais il t’a prévenu de son absence ?

— Non, mais ce matin je l’ai brièvement aperçu. J’étais en train de faire des cafés pour les clients, quand à travers la baie vitrée, je l’ai vu se garer à sa place habituelle. Sur ce fait, Rémi est arrivé avec sa voiture, ils sont sortis tous les deux et ils ont eu une discussion assez mouvementée.

— Ça alors, ils s’engueulaient ?

— Je ne dirais pas ça, simplement, ils n’avaient pas l’air d’accord !

— Tu es sortie pour entendre ce qu’ils se disaient ?

— Non, j’avais du monde au comptoir, mais ça n’a duré qu’une minute ou deux et ils sont repartis ensemble dans la voiture de Rémi.

— Mais c’est incroyable ! Sam doit embaucher à quelle heure ce soir ?

— Il devait embaucher il y a déjà deux heures et sa voiture est toujours là. Je suis désolée Alex, mais je n’en sais pas plus et je dois te laisser pour retourner travailler. Surtout, tiens-moi au courant !

— Excuse-moi de t’avoir dérangé.

— Pas de soucis.

— Alex, j’ai un mauvais pressentiment, on va à la gendarmerie.

— Écoute Sab, à cette heure-ci, ça ne sert à rien ! Laissons passer la nuit et on avisera demain.

— Parce que tu crois que je vais arriver à dormir ?

— Je sais, mais regarde toi, tu es fatiguée. Lis un bouquin, ça te changera les idées. Je dois appeler Lisa pour la prévenir que je reste quelques jours de plus à Cabrerets, le temps de voir plus clair dans cette histoire.

Au bout de quelques sonneries, Lisa décrocha enfin son téléphone.

— Allô, ma chérie, c’est l’amour de ta vie !

— Lequel ?

— Ha, c’est marrant, mais je n’ai pas l’esprit à la plaisanterie en ce moment !

— C’est bon ! À quelle heure tu rentres, Alex ? Il commence à se faire tard !

— Justement, je dois rester chez ma mère trois ou quatre jours. Figure-toi que mes deux frères se sont volatilisés.

— Marion m’a téléphoné pour me raconter votre conversation téléphonique. Elle m’a dit que vous étiez sans nouvelles de Rémi et de son père. Rappelle-moi demain pour me tenir au courant.

— OK, mon amour, c’est tendu ici : Sab est dans tous ses états. Tu la connais, elle panique déjà pour un rien alors là, c’est le bouquet ! Ses deux frères qui disparaissent en même temps, le même jour…

— Mais toi, tu n’es pas inquiet que tes frères soient introuvables ?

— Bien sûr que je le suis, mais je dois rester lucide pour comprendre ce qui se passe. Et pour le moment, je suis dans le brouillard. Bonne nuit, ma chérie. Je te rappelle demain.

 

Le lendemain, j’étais debout aux aurores. Sab dormait encore, je me suis dit qu’elle avait dû s’endormir tard. Au petit déjeuner, Rémi et Sam étaient toujours absents. J’ai réfléchi toute la nuit et cette situation est inexplicable. Vers neuf heures, Sab a émergé et au vu de sa tête, j’ai effectivement compris qu’elle n’avait pas beaucoup dormi.

— Bonjour, Alex, dis-moi qu’ils sont rentrés.

— Non, Sab, toujours pas. Allez, mange un peu !

— Bof, je n’ai pas très faim.

— Il faut te forcer un peu, sinon tu ne tiendras pas la journée.

— Tu as raison, Alex, mais après on va à la gendarmerie de Vers !

— Ok Sab, je vais appeler Berni pour avoir le numéro de son copain, Mario.

— Qui est Mario ?

— C’est un pote de Berni, il travaille à la brigade de Vers.

Sans que je puisse joindre ce fameux Mario, nous voilà en route : direction la gendarmerie de Vers. Arrivés sur place, nous entrons, et nous nous présentons à l’accueil.

— Bonjour, je m’appelle Alexis Verdier. Et voici ma sœur, Sabine Brisole.

— Oui bonjour, que puis-je faire pour vous ?

— C’est simple, nos deux frères, Rémi et Samuel, ont disparu depuis hier soir.

— Je vois ! On va commencer par le commencement. Où résidez-vous ?

— Moi j’habite Espère, près de Cahors.

— Ah oui, je connais !

— Et ma sœur réside à Lille, dans le Nord.

— Mais notre juridiction ne va pas aussi loin…

— Je me doute, mais elle est actuellement en vacances chez notre mère, à Cabrerets.

— Dans ce cas, il n’y a pas de soucis. Mais attendez… Verdier, votre père s’appelait Georges ? Et votre maison familiale est bien en face la poterie ?

— Ben, comment connaissez-vous mon père ?

— Il y a quelques années, il m’a fait la visite de la grotte. On a sympathisé, c’était quelqu’un de passionné ! Un type bien, votre père !

— Merci !

— Pour en revenir à votre affaire, où vos deux frères résident ?

— Ils vivent avec notre mère, dans la maison familiale. Rémi a pris la succession de mon père, comme guide à la grotte et Sam travaille au restaurant d’Arcambal, « l’Oasis ». La dernière fois qu’on les a vus tous les deux, c’était le matin, vers huit heures trente, devant ce restaurant.

— On les a vus ? Qui, exactement ?

— La patronne de Sam, Cristal.

— Oui, je la connais bien et je crois avoir déjà vu, du moins aperçu, votre frère Sam en cuisine. Y a-t-il eu une dispute, une querelle ou un désaccord entre vous ?

— Du tout, nous sommes une famille très unie. Nous n’avons aucun conflit entre nous, on est plutôt sur l’entraide : si l’un d’entre nous à des difficultés, on est toujours là pour le soutenir.

— Comment expliquez-vous leur disparition ?

— Justement, on ne se l’explique pas. C’est le flou absolu.

— Donc, si je comprends bien : ils ont disparu sans aucun motif. Mais je dois vous rappeler qu’ils sont majeurs et vaccinés et du fait de la loi, ils ont le droit de s’évaporer dans la nature sans donner signe de vie.

— Je savais bien que vous nous diriez ça, mais c’est très inhabituel, que peut-on faire ?

— Pas grand-chose en l’état. Je peux quand même lancer ce qu’on appelle une recherche dans l’intérêt des familles.

— Cela consiste en quoi, cette recherche ?

— Eh bien, lors d’un contrôle routier, par exemple, ils seront fichés sur notre base de données et on pourra les prévenir que vous les recherchez, sans aucune obligation de leur part de vous répondre.

— Attendez, je pensais que vous alliez organiser des recherches, barrer les routes comme dans les affaires de kidnapping !

— Vous regardez trop de séries télévisées, Monsieur Verdier ! On ne peut pas engager un tel dispositif pour chaque disparition, nous n’avons ni les moyens financiers ni les effectifs. Je comprends votre inquiétude, mais pour le moment, c’est tout ce que je peux faire. Attendez quelques jours, parfois un nouvel élément arrive et vous permettra d’y voir plus clair dans vos recherches et nous aussi.

— Merci de nous avoir écoutés, en tout cas.

— Je suis là pour ça.

— Tu vois, Alex, on en est toujours au même point !

— Je sais, Sab, mais que veux-tu faire ? Je vais appeler Mario, le copain de Berni pour savoir s’il peut se rencarder.

— Ton Mario est un simple gendarme, il n’est pas dans le secret des dieux !

— Tu sais Sab, de simples gendarmes comme tu dis, ont souvent élucidé de grandes affaires criminelles.

Mon téléphone sonne, je décroche en espérant des nouvelles de mes frères. C’est Paulo, il a appris pour mes frères, il pense aussi que c’est une situation étrange. Il me dit qu’il a vu Rémi la semaine dernière, ils ont rigolé ensemble, Rémi n’avait pas l’air soucieux de quoi que ce soit. Il s’était lancé dans une construction d’étagères pour le garage de Paulo. Je lui explique un peu l’ambiance à la maison entre Sab qui élabore tous les scénarios possibles et imaginables et ma mère qui réclame Rémi toutes les cinq minutes, mais qui a complètement oublié ses deux autres fils. Je sais que ce sont ses problèmes de santé qui lui infligent cela, mais c’est dur à supporter, même si je ne peux pas lui en vouloir… Je lui raconte aussi comment s’est déroulé mon entretien à la gendarmerie. Pff, on connaît tous la musique de toute façon : manque de moyens, d’effectifs, la rengaine habituelle. Je me demande quand même où passent nos impôts. Paulo me propose son aide, mais pour le moment, je lui réponds que nous ne pouvons qu’attendre patiemment de nouveaux éléments.

De retour à la maison, je soumets à Sab une idée qui me trottait dans la tête. Puisqu’on n’a pas trouvé la voiture de Rémi, si on la déclare volée peut-être que ça pourrait accélérer les recherches. Les jours passent et trois jours plus tard, mon téléphone sonne.

— Allô, Alex, c’est Mario, tu me remets ?

— Bien sûr Mario, bonjour. J’espère que tu m’appelles pour de bonnes nouvelles !

— En quelque sorte, oui. Je ne veux pas te donner de faux espoirs, mais on a retrouvé la voiture de ton frère.

— Où l’avez-vous trouvé ? Je suppose qu’elle était vide…

— Effectivement, elle était garée devant la gare de Montauban.

— Montauban ? Mais ce n’est pas la porte à côté ! Qu’est-ce qu’il fabrique par-là ?

— Je ne sais pas, Alex. On se renseigne auprès de la gare pour savoir s’ils ont pris le train. On va visionner les caméras de surveillances autour de la gare puis on a remorqué la voiture au commissariat de Cahors pour une expertise. Un nouveau commissaire a débarqué de Paris, il a l’air de faire bouger les choses, il s’appelle Amiel.

— Amiel ? Stéphane Amiel ?

— Oui, tu le connais ?

— Pour sûr, c’est un copain de lycée. J’espère qu’il ne m’a pas oublié, il pourrait m’être utile dans la disparition de mes frères !

— Eh bien, Alex, tu connais du beau monde je ne fais pas le poids moi, petit gendarme, devant un commissaire de police. Tu ne connais pas le préfet par hasard ?

— Ah, ah, non, pas encore, mais je ne désespère pas. Chaque chose en son temps et puis tu n’es pas un petit gendarme, ne te sous-estime pas. Chaque personne a de la valeur, il n’y a aucune personne qui est supérieure à une autre, sauf dans votre hiérarchie. C’est une question de grade.

— Je suis entièrement de ton avis, si tu pouvais le suggérer à mes supérieurs…

— Si je pouvais, mais je ne connais pas les chefs de ta brigade, je ne connais qu’un petit gendarme !

Sur cette dernière boutade, nous nous sommes mis à rire tous les deux, mais je me suis senti coupable au vu de la situation et l’inquiétude a repris le dessus. Je dois absolument me renseigner sur ce commissaire. Si c’est bien mon pote de lycée, on était toujours fourrés ensemble à cette époque. J’ai de très bons souvenirs de ces années d’étudiants, même si je n’ai pas fait de grandes études. J’ai commencé à travailler jeune, mais en contrepartie, j’ai bénéficié d’une carrière longue qui m’a permis de prendre la retraite à 60 ans, contrairement à mon beau-frère. Il a le même âge que moi et peste de ne pouvoir la prendre, surtout qu’une réforme sur l’âge de la retraite plane au-dessus de sa tête, comme une épée de Damoclès. Je le fais râler en lui expliquant qu’au lieu d’être le premier de la classe, s’il avait été comme moi, au fond de la classe, près du radiateur, il serait parti plus tôt.

 

 

 

 

 

Commissaire Amiel

Le 6 janvier, commissariat de police de cahors

 

 

 

Le commissariat se situe dans un bâtiment réhabilité. Rien à voir avec le 36, quai des Orfèvres à Paris, le dépaysement est total. Je rentrais dans le hall et dû patienter. Beaucoup de monde attendait son tour : des personnes volées, des personnes victimes d’agression physiques ou verbales, des incivilités ou toute autre chose. Toutes les classes sociales étaient représentées : des cas sociaux aux petits bourgeois, sans oublier des SDF. Et puis moi, qui me situe dans la classe des Français moyens, j’ai du mal à comprendre ce barème entre le français riche, moyen ou pauvre. C’est encore un énarque qui a inventé ça ! Après une bonne heure d’attente, un policier me reçoit et m’invite à le suivre dans un bureau.

— Bonjour, que puis-je faire pour vous ?

— J’aurais voulu voir le commissaire Amiel.

— Monsieur Amiel est très occupé, il vous faut prendre rendez-vous !

— Je me doute qu’il a beaucoup de travail, mais si vous pouvez lui annoncer que son copain de lycée, Alexis Verdier, est là. Vous seriez bien aimable.

— Je vais l’avertir de votre présence, patientez un instant.

Au bout de dix minutes, il revient et me fait signe de le rejoindre.

— Je vous installe dans son bureau, il ne va pas tarder. Prenez place dans ce fauteuil.

Cinq minutes après, il arrive à son tour.

— Salut, Alexis, comment vas-tu ?

— Bien Stéphane, je suis heureux de te retrouver !

— Et moi donc, on a tellement de choses à se raconter depuis tout ce temps. Tu es marié ?

— Oui depuis quarante ans avec Lisa, l’amour de ma vie, on a deux garçons. L’aîné Romain, bientôt 40 ans et Julien, 38 ans, sans oublier mes quatre petits-enfants.

— Tu as une bien belle famille ! Avec mon épouse, Lucie, nous avons une seule fille, Éva, qui a trente-deux ans. Enfin, je ne devrais pas dire qu’une seule fille, nous avons aussi eu un fils, Maxime, mais malheureusement, il a perdu la vie à l’âge de vingt-deux ans dans un accident de la route. C’était le frère jumeau d’Éva, il y a déjà dix ans ! C’est le drame de notre vie !

— Je suis navré d’apprendre que tu as perdu un fils, vous avez dû passer par des moments difficiles. Je n’ose pas imaginer ma réaction si une chose aussi terrible m’arrivait.

— Comment tu as su que j’étais muté sur Cahors ?

Tu sais, c’est une petite ville rurale ici, tout se sait et pour tout te dire, j’ai lu l’article sur la dépêche te concernant et un ami gendarme m’a dit qu’une pointure arrivée de Paris.

— Je suis presque la star locale alors ! Il faut qu’on se fasse un resto, un de ces soirs, avec nos épouses respectives. On relatera nos souvenirs plus en détail, mais pour le moment j’ai du taf par-dessus la tête, il faut que j’épluche tous les dossiers en cours !

— Justement Stéphane, c’est un peu pour ça que je te rends visite. Non pas que je ne suis pas content de te revoir, mais j’ai un petit souci.

— Me dis pas que tu as des contraventions à faire sauter !

— Tu penses ! Si ce n’était que ça, je ne viendrais pas t’ennuyer pour si peu, mais c’est un peu plus grave !

— Alexis, tu m’inquiètes qu’est-ce qu’il se passe ?

— Eh bien, je ne sais pas trop par où commencer, mais pour faire court mes deux frères ont disparu.

— Attends, j’ai un dossier là-dessus, ne bouge pas, je vais le chercher. Tu veux un café ?

— Non merci.

— C’est l’administration qui paye, je reviens.

Je reconnais bien là mon pote d’enfance, il n’a pas changé, toujours ce petit grain d’humour.

— Voilà, Rémi et Samuel Verdier ! Mais bien sûr, comment je n’ai pas fait le rapprochement ! Je peux simplement te dire que le dossier reste ouvert en attendant de nouveaux éléments. Cela ne fait que quatre jours qu’ils sont portés disparus, ne t’en fais pas, je vais mettre un enquêteur en plus sur ce dossier et je garderai un œil attentif dessus. Mais pour le moment, j’ai un meurtre sur les bras : une jeune fille assassinée sur les hauteurs du Mont Saint Cirq. Je ne t’en dis pas plus, mais ce n’est pas joli à voir. Je croyais être tranquille en venant dans le lot, et voilà que je me retrouve avec des meurtres sur le dos. À Paris, c’était plus courant entre les règlements de compte, le trafic de drogue, les mœurs et les fondus de la gâchette. Je sais que dans les régions plus rurales, il y avait quelques faits divers, mais à ce point-là !

 

 

 

 

 

Isabelle Fleury

 

 

 

— Cette fille aux yeux arrachés et avec le nom de CHARLIE gravé au cutter sur son ventre ?

— Bordel, Alexis, comment tu sais ça toi ? C’est confidentiel !

— Stéphane, il n’y a pas que dans la police que j’ai des amis, dans la gendarmerie aussi !

— Écoute Alexis, je compte sur ta discrétion, je te fais confiance, il ne faut pas que ça s’ébruite, surtout dans les journaux. Enfin, pour le moment. Mais les journalistes sont tellement curieux que ça finira par se savoir.

— Tu peux compter sur ma discrétion, Stéphane. En contrepartie, n’oublie pas mes frères !

— OK pour le deal, Alexis ! On se rappelle pour ce fameux repas ?

— Je manquerai ça pour rien au monde ! Une dernière chose, appelle-moi Alex, tout le monde m’appelle comme ça maintenant. Il n’y a que dans l’administration que je donne mon nom en entier.

— OK, va pour Alex !

À la sortie du commissariat, je rentre chez moi, à Espère, auprès de ma petite femme.

— Bonjour, ma chérie. Alors, je t’ai manqué ?

— Pas le moins du monde ! J’ai pu dormir du sommeil du juste sans avoir à mes côtés une locomotive qui ronfle toute la nuit.

— Tu dis ça parce que tu es énervée, viens faire un câlin !

— Bon, j’avoue que tu m’as un petit peu manqué, surtout pour laver la vaisselle.

— Ha, ha, ha, c’est drôle ! Comme si je ne la faisais pas !

— OK, bon raconte-moi ton rendez-vous avec ton commissaire !

— Ben, on a parlé de nos familles respectives et bien sûr j’ai abordé la disparition de mes frères. Il a déjà ouvert un dossier et m’a promis qu’il mettrait un inspecteur supplémentaire sur l’affaire. Après, sans nouvel élément, le dossier reste au point mort. Avant-hier, je t’ai parlé au téléphone de l’assassinat de Martine Roucel, une copine que j’ai connue au collège de Cajarc. Je ne t’ai pas tout raconté, mais elle a subi des sévices, enfin plutôt des tortures. L’assassin lui a arraché les yeux et il a gravé au cutter, sur son ventre, le nom de CHARLIE !

— Alex, tu es sûr de ça ? C’est monstrueux ! Qui peut faire une telle horreur ?

Lisa, c’est sûrement un détraqué ! Mais le plus extraordinaire est que la police a trouvé un autre corps d’une jeune fille, avec les mêmes atrocités retrouvées sur le corps de Martine Roucel, une vraie boucherie !

— Alex, tu la connaissais, elle aussi ?

— Je ne sais pas, ils n’ont pas encore révélé son identité. S’ils découvrent une autre victime, on va avoir à faire à un tueur en série. Ce qui est pratiquement sûr, c’est que les deux meurtres ont été exécutés par le même assassin !

— Alex, as-tu remarqué que le jour de la disparition de Rémi et de Sam correspond au jour où Martine Roucel a disparu ? C’est quand même une drôle de coïncidence !

— Non, ils ont disparu le lendemain.

— C’est quand même étrange.

— Oui, Lisa, ça m’a traversé l’esprit, j’ai examiné les différents cas de figure : soit ils se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment, soit ils sont impliqués directement au crime.

— Explique Alex, je suis un peu perdue ou je crains de comprendre où tu veux en venir !

— Prenons le premier cas ! Imagine qu’ils aient été les témoins du crime, l’assassin les aurait supprimés pour ne laisser aucune trace du crime. Dans ce premier cas, si on ne retrouve pas l’auteur du meurtre, ils sont disparus à jamais !

— Alex, tu veux dire qu’ils seraient morts ? Je n’accepte pas cette éventualité ! Tu te rends compte du traumatisme que ça va faire dans la famille ? Tout ça va finir par tuer ta mère !

— Dans le deuxième cas, ils sont les auteurs des crimes et ils sont en cavale.

— Tu penses vraiment ce que tu affirmes ?

— Bien sûr que non, mais je me mets à la place d’un inspecteur et étudie toutes les éventualités.

 

Vers la fin de la journée, je téléphonais à ma sœur pour lui relater la discussion avec Lisa.

— Tu es fou, Alex, de penser des choses pareilles !

— Je sais, mais il faut se préparer au pire. Je donnerai tout l’or du monde pour les revoir en vie, mais réfléchis. Tu crois que s’ils étaient encore en vie, on serait sans nouvelles ?

— Alex, je t’en supplie ! Laisse-moi encore l’espoir ! De toute façon, tant que l’on ne retrouve pas de corps, rien ne nous indique qu’ils sont morts !

— C’est vrai ce que tu dis, Sab, on reste sur cette éventualité pour le moment.

— Le deuxième cas de figure, si je comprends bien, tu penses que Rémi et Sam sont directement impliqués dans ce crime, en gros, ils seraient les assassins ?

— Oui, c’est une éventualité comme une autre. Même si j’ai du mal à l’admettre…

— Alex, tu te rends compte de l’énormité que tu avances ? Tu vois Sam et Rémi capables d’un tel acte ? Souviens-toi quand tu avais seize ans et qu’avec vos carabines vous alliez tirer sur les rats à la décharge municipale. La fois où Rémi a tué un petit oiseau, il était tellement malheureux qu’il l’a mis dans une boîte et enterré dans le massif de fleurs, lui qui craignait les poules depuis qu’il s’était fait courser par un coq ! Ah, il a fière allure ton assassin ! Et Sam, avec sa sclérose en plaques, tu te rappelles qu’il boite en marchant. Et la fois où vous êtes partis en vacances au bord de la mer, quand il a perdu l’équilibre, c’est le sauveteur qu’il l’a aidé à se relever. Tu le vois transporter un corps inerte ? Ça ne tient pas debout tout ça !

— Je comprends ton point de vue, mais sur ce cas de figure, on a une chance de les retrouver en vie.

— Tu parles d’une chance, pour finir leurs vies en prison… Tu es sûr qu’il n’y a que ces deux possibilités ?

— Sab, si tu veux une troisième possibilité, elle existe ! Mais ça risque de ne pas te plaire.

— Laquelle ?

— Eh bien, ils sont partis tous les deux, à l’étranger, sans avertir leur famille ! Et nous les premiers ! Ça expliquerait la voiture garée devant la gare de Montauban.

— Alex, tu devrais soumettre ces cas de figure à ton ami le commissaire pour voir ce qu’il en pense.

— Je le vois après-demain, à l’hôtel de police. À demain, Sab, j’arriverai à midi pour le déjeuner, je porterais le dessert.

— Lisa ! Demain, je retourne à Cabrerets. Je ne peux pas laisser ma mère et ma sœur dans cet état, elles sont complètement déboussolées. Pour l’instant, je vais me coucher, je tombe de sommeil.

— Je vais me doucher et je te rejoins dans la chambre.

— Lisa, tu me fais une place sous la douche ?

— Oui, mais fais vite !

Après une douche dont l’eau était aussi chaude que nous, nous nous glissons sous les draps et pour une fois, Lisa n’avait pas la migraine.