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Une étudiante en histoire de l’art est assassinée au parc Jourdan à Aix-en-Provence. L’ancien commissaire Moulier, désormais retraité, est appelé à résoudre l’affaire. Il se retrouve confronté à un défi ardu, comparable à la quadrature du cercle. Néanmoins, il compte bien utiliser sa méthode de recherche efficace pour faire face à un adversaire redoutable.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Gilbert Cotto s’inspire de Joseph Rouletabille et de Sherlock Holmes pour sa passion des enquêtes. Dans "La quadrature du cercle - Une nouvelle enquête du commissaire Moulier", il met en scène un personnage efficace, doté d’une intuition et d’une méthodologie d’investigation redoutables.
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Gilbert Cotto
La quadrature du cercle
Une nouvelle enquête
du commissaire Moulier
Roman
© Lys Bleu Éditions – Gilbert Cotto
ISBN : 979-10-422-2308-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite.
La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin.
Gaston Bachelard, La psychanalyse du feu
Sois subtil jusqu’à l’invisible, sois mystérieux jusqu’à l’inaudible ; alors tu pourras maîtriser le destin de tes adversaires.
Sun Tzu, L’art de la guerre
S’il s’élève, je l’abaisse, s’il s’abaisse, je l’élève et le contredis toujours jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il est un monstre incompréhensible.
Blaise Pascal, Les pensées
Une étudiante en histoire de l’art est assassinée en pleine journée dans un jardin public, le parc Jourdan à Aix-en-Provence.
Alors qu’il passe depuis quatre ans une retraite paisible au sein de l’abbaye de Notre-Dame de Sénanque à Gordes, l’ancien commissaire Moulier, ex-patron de la brigade criminelle de Marseille, reconnu comme éminent policier, est sollicité pour contribuer à élucider cette affaire.
Le directeur de la police judiciaire lui demande d’aider officieusement, en qualité de consultant bénévole, le commandant Marcel Santoni, son ex-adjoint et éternel ami, ainsi que la novice lieutenante Karine Monier, chargés officiellement de l’affaire.
Mais dès le début des investigations, il se trouve acculé dans une impasse. En effet, tous les potentiels suspects, un ex-fiancé rancunier, un voisin libidineux, un père désespéré et un directeur de thèse sans scrupule ont un alibi irréfutable.
Trouver la solution de cette enquête lui paraît d’emblée aussi improbable que de résoudre le problème de la quadrature du cercle.
Mais cette situation sera-t-elle de nature à freiner le légendaire commissaire Moulier dans sa quête de la vérité ?
Plus que jamais, il devra mettre en œuvre sa fameuse méthode de recherche, indispensable machine de guerre face à un adversaire d’une intelligence et d’un esprit diabolique peu commun.
Chers lecteurs, je vous rappelle que ce manuscrit est une œuvre de fiction et qu’elle ne constitue en aucun cas une méthodologie pour réussir le crime parfait.
Je vous invite donc à ne pas tenter d’imiter le tueur du récit en utilisant sa technique.
Je décline de ce fait toute responsabilité dans un pareil cas vis-à-vis des autorités compétentes ainsi que vis-à-vis de l’appareil judiciaire.
De toute façon, en lisant ce roman policier, vous constaterez que le criminel, bien que doté d’un esprit supérieur et machiavélique, est inéluctablement découvert par le commissaire Moulier.
Sachez de surcroît que s’il n’y a pas pléthore de Moulier dans les commissariats de France, il peut arriver qu’un policier adepte de ce dernier, de ses méthodes et animé de quelque velléité, puisse contrecarrer vos plans.
Enfin, rappelez-vous que « le crime ne paie pas » selon l’adage consacré.
À bon entendeur.
13100 Aix-en-Provence
13 heures 52
Depuis tôt ce matin, le temps est bougrement mitigé pour une journée printanière. Pourtant, malgré les quelques nuages menaçants, Clara et Marc, étudiants de leur état, effectuent leur promenade habituelle en amoureux après le déjeuner pris au restaurant universitaire « les Fenouillères » d’Aix-en-Provence.
D’habitude, leur trajet est quasiment invariable et sans surprise : ils partent de l’avenue Victor Hugo, empruntent ensuite l’escalier qui serpente entre les divers bâtiments administratifs de l’université de Provence et aboutissent sur une passerelle constituée de métal et de bois, enjambant la voie ferrée reliant la ville du Roy René1 aux Alpes.
Enfin, comme récompense de leurs efforts, ils se retrouvent dans un grand jardin public, le parc Jourdan, planté d’arbres gigantesques de diverses essences ainsi que de végétaux endémiques. À cette période de l’année, cet éden de verdures est chargé d’odeurs de muguet et de chèvrefeuille, leur rappelant les parfums de l’enfance et du bonheur.
Mais aujourd’hui, à peine arrivés à une dizaine de mètres de la plateforme reliant l’escalier à l’espace vert, ils entendent un cri terrifiant.
Au risque de bousculer malencontreusement un passant se baguenaudant paisiblement en sens inverse, tous deux se précipitent spontanément sans se concerter et se retrouvent sur le ponceau situé en aplomb de la voie ferrée. Dans un premier temps, en scrutant l’horizon à trois cent soixante degrés en pivotant sur eux-mêmes, ils ne découvrent rien d’anormal. D’ailleurs, le gazouillis ininterrompu des oiseaux parvenant du parc semble attester de la tranquillité des lieux.
Mais lorsque Clara a l’idée de se pencher pour regarder en contrebas du passage suspendu, au niveau de la voie ferrée, c’est l’horreur : une quinzaine de mètres plus bas, un corps féminin gît, véritablement désarticulé entre les rails, les traverses de bois et le ballast ensanglanté.
Elle pousse un hurlement d’effroi et se pétrifie d’épouvante. Immédiatement, Marc la rejoint et découvre cette scène tragique qui le glace à son tour.
13 heures 55
Après s’être remis de leurs émotions un bref instant, Marc compose le 17 sur son mobile pour entrer rapidement en contact avec les services de police les plus proches.
Leur appel est transféré au commissariat de police situé au 10 avenue de l’Europe à Aix-en-Provence, à quelques encablures du lieu de la découverte du corps.
14 heures14
Les policiers locaux arrivent sur les lieux dans les meilleurs délais grâce aux renseignements précis fournis par le couple d’étudiants.
Ils dévalent rapidement les flancs herbeux des bas-côtés de la voie ferrée pour se retrouver enfin, en contrebas, à la hauteur du corps sans vie d’une jeune fille.
Ils établissent immédiatement un cordon de sécurité d’une bonne dizaine de mètres tout autour de la victime. Subodorant un meurtre, ils préviennent sans délai leur hiérarchie pour lui demander d’entrer en contact avec la brigade criminelle couvrant cette zone de compétence, soit celle de Marseille, située à l’hôtel de police nommé l’Évêché, rue Antoine Becquer.
Les agents demandent en outre au couple de jeunes gens de rester à la disposition de la police, car les collègues marseillais qui doivent les rejoindre sans tarder souhaiteront très certainement les interroger sur les circonstances de cette découverte.
14 heures 50
Deux officiers de police de Marseille arrivent discrètement pour les premières constatations, en devisant entre eux le long de la voie ferrée.
Le commandant Marcel Santoni, connu pour son air débonnaire et son grand professionnalisme, s’approche de la victime allongée sur les rails et regarde vers le haut de la passerelle deux ou trois fois : une façon personnelle d’essayer d’imaginer la scène et d’estimer la chute qui a suivi.
De taille moyenne, mince et nerveux, il a malgré l’approche de la cinquantaine presque un physique d’adolescent. Il exhibe une tête de premier de la classe avec ses lunettes aux verres très épais et un visage de fouine. Comme à son habitude, il paraît toujours emprunté dans les démarches investigatrices, malgré les résultats qu’il a toujours obtenus lorsqu’il travaillait en tandem avec son ancien patron, le commissaire Moulier aujourd’hui à la retraite.
Certaines mauvaises langues, membres du sérail pourtant, ont prétendu que ses succès étaient obtenus grâce à ce dernier, considéré comme un génie et une légende vivante de la recherche jusqu’à ce jour inégalé.
Ces rumeurs ont fini par arriver aux oreilles dudit Moulier qui les a toujours fortement démenties en exagérant même, pour les faire taire, les qualités professionnelles de son ex-équipier, Marcel Santoni, pour qui il nourrit une estime ainsi qu’une amitié indéfectible.
Santoni n’est pas un surdoué de l’enquête et il le sait. En revanche, il compense par des investigations minutieuses, méthodiques et très méticuleuses.
Aussi il n’est pas étonnant qu’il consacre ses loisirs à des activités de philatélie et qu’il excelle dans la manipulation de ses timbres favoris qu’il traite avec une délicatesse extrême à l’aide d’une pince adéquate.
De plus, c’est un véritable besogneux et un opiniâtre sans pareil : lorsqu’il a ferré un suspect, tel un pitbull, il ne relâche jamais ses mâchoires de la proie.
Ses points faibles sont parfois son manque de confiance, ses hésitations fréquentes, son caractère timoré ainsi qu’un besoin constant d’encouragements.
Il passe souvent des heures entières au bureau à étudier les dossiers en cours, parfois jusqu’à l’épuisement.
Pour toutes ces raisons, les gars de la brigade criminelle le surnomment « le PèreTatillon » pour les plus enclins à l’empathie et « l’enculeur de mouches » pour les autres.
De plus, depuis quasiment une bonne année, bizarrement, Santoni donne des signes d’hypocondrie de façon incontrôlable et obsessionnelle. Dès qu’une petite anomalie organique le menace, tout de suite, il s’imagine aux portes de la mort et se plaint en permanence de son état de santé qui pourtant paraît être tout à fait normal.
De ce fait, les plus lettrés de la brigade l’affublent du qualificatif « d’orchidoclaste » et les autres plus basiquement de celui de « casse couilles ».
Malgré cela, Marcel dégage un capital sympathie important par sa bonne humeur, lorsqu’il estime sa santé stable, sa simplicité et son excellent esprit d’équipe et de camaraderie.
Il a été l’adjoint du commissaire Moulier pendant une quinzaine d’années au cours desquelles ils se sont entendus comme larrons en foire et ont dénoué les affaires les plus scabreuses que la brigade criminelle ait connues. Ils sont liés réciproquement par une estime et une amitié peu commune et ils sont toujours partants pour se rendre des services, quel que soit le contexte.
À présent, Santoni discute de cette affaire en aparté avec son adjointe, la lieutenante Karine Monier, originaire du Gers et fraîche émoulue de l’École Nationale Supérieure de Police de Cannes-Ecluses dans le département de Seine-et-Marne.
Cette jeune diplômée d’études supérieures de 24 ans a un physique agréable et affiche un sérieux de nonne.
D’une taille moyenne, elle s’est forgé un véritable corps de sportive en pratiquant depuis son enfance de l’athlétisme dans un club de Fleurance.
Elle possède un joli minois d’adolescente toujours souriant avec des yeux verts comme ceux d’un chat.
Depuis trois mois environ qu’elle œuvre au sein de la brigade, les cœurs n’en finissent pas de chavirer.
Selon Santoni, qui aime la plaisanterie, la brigade devra demander très prochainement une dotation en défibrillateur pour éviter des incidents cardiaques aux éléments masculins du groupe.
De plus, Karine est une excellente collègue et depuis qu’elle a intégré la brigade criminelle, elle est toujours de bonne humeur et ne rechigne jamais à l’ouvrage. Elle paraît passionnée par son travail et cherche à progresser de façon permanente.
15 heures 30
La Police technique et scientifique fait son entrée sur la scène de crime pour effectuer les premières constatations concernant la victime et tout autour dans le périmètre déterminé.
Le médecin légiste les accompagne. Sa tâche consistera à déterminer clairement s’il s’agit d’un meurtre comme supposé ou bien d’un suicide plus simplement. Il évoque sans ambiguïté qu’il ne peut se prononcer pour l’heure, mais que l’autopsie, si elle est demandée par le corps judiciaire, permettra de préciser sans équivoque le caractère de ce décès.
Enfin, le juge d’instruction, monsieur Christian Jacques, arrive accompagné du procureur de la République d’Aix-en-Provence, monsieur Richard Beaume.
L’ordre est donné de ratisser précautionneusement toute la scène de crime ainsi que la passerelle située au-dessus qui a été fermée au public immédiatement.
Les recherches ont permis de découvrir dans la poche arrière du jean de la victime son smartphone dont l’écran est éclaté. Le service technique devra l’explorer et déterminer s’il fonctionne pour recueillir le maximum de renseignements utiles à l’enquête et à défaut le remettre en état de marche ou récupérer sa carte SIM.
À proximité, le sac de la victime contient des clés diverses de logement et de véhicule, des affaires de maquillage et produits de beauté et enfin un portefeuille avec tous les papiers de la jeune fille permettant de l’identifier. Son nom est Lisa Leccia, elle est âgée de 25 ans et suit des cours d’histoire de l’art à l’université de Provence au vu de sa carte d’étudiante.
D’après ses documents d’identité, elle demeure au numéro 5 de la rue Aude à Aix-en-Provence.
Enfin, une feuille de format A4 est découverte dans le périmètre à quelques mètres du corps, avec un simple mot inscrit dessus : « lafcadio » tapé à l’ordinateur en gros caractère et tiré en utilisant une imprimante.
À toutes fins utiles, les agents récupèrent cette feuille, sans savoir si elle a ou non un rapport avec l’affaire en cours.
16 heures 05
Le procureur de la République autorise l’enlèvement du corps après que de nombreuses photos aient été prises in situ.
De son côté, Marcel Santoni, suivi de la lieutenante Monier, s’approche des témoins pour les interroger.
Il leur demande de s’identifier et de lui présenter leurs papiers d’identité respectifs. La jeune fille s’appelle Clara Fontange et elle a vingt ans. Le garçon se nomme Marc Siboni et a vingt et un ans. Tous deux sont étudiants en droit à la faculté aixoise.
Des différentes questions posées par Santoni à propos de ce qu’ils ont vu ou entendu, il ressort qu’ils n’ont croisé qu’une seule personne au moment des faits.
Cette personne marchait nonchalamment entre le bout de la passerelle et le début des marches dans le sens de la descente. C’était un homme : il était mince, de taille moyenne et paraissait avoir la cinquantaine. Il portait une casquette, des lunettes solaires et des écouteurs sur les oreilles. Quelqu’un de normal qui se balade dans un parc quoi ! Sans signe distinctif particulier : Monsieur tout le monde.
Marc et Clara ne pensent pas que cette personne ait quelque chose à voir avec cette affaire. En prenant en compte l’attitude détendue qu’elle présentait, elle semblait ne rien avoir vu ni entendu de ce qui s’était passé. À cause des écouteurs probablement…
Santoni note les coordonnées précises des deux étudiants : leurs noms, leurs numéros de téléphone mobile, leurs adresses mail, leurs adresses postales. Il leur demande en outre de les accompagner sur le champ dans les locaux les plus proches de la police nationale, sis au 10 avenue de l’Europe à Aix-en-Provence, pour enregistrer rapidement par écrit leurs témoignages sous forme de procès-verbal d’audition et recueillir leurs signatures. De plus, ils pourront tenter d’élaborer ensemble un portrait-robot de l’éventuel suspect grâce à leurs descriptions.
Mais Marcel a vite compris que comme d’habitude, dans la panique et la hâte consécutives à une action, les témoins ont du mal à fixer dans leur mémoire les personnes qu’ils ont entrevues.
Il est notoire que dans l’urgence, la priorité est à l’intervention qui prend place dans le mode du présent, et non à l’effort de mémorisation qui s’inscrit dans le mode du futur.
Ainsi, décrire le suspect reviendrait à décrire monsieur Dupont ou monsieur Durand. Aucun intérêt !
Dans sa jeunesse, le déterminisme familial ainsi que le contexte de l’époque avaient conduit Jean Moulier à entrer au séminaire de Marseille situé dans le quartier de Saint-Joseph du quatorzième arrondissement de la ville.
Mais aussi, il n’avait guère de choix. Comme pour de nombreux enfants de familles pauvres dont le potentiel intellectuel méritait d’être exploité, la seule possibilité de faire des études gratuitement était le séminaire.
Dans cet établissement religieux, il avait appris la théologie, la philosophie, la littérature, l’histoire, l’art pictural et la musique, entre autres. Comme il avait déjà soif de connaissances, il avait emmagasiné toutes ces matières et il possédait une érudition encyclopédique certaine.
Parallèlement, grâce à une bourse d’études, il avait suivi à l’université d’Aix-en-Provence des cours de droit et il avait réussi ses examens très brillamment.
Puis, plus tard, il avait rencontré Colette, devenue son épouse, et de fait, il avait quitté son engagement religieux pour s’orienter dans une autre voie aussi institutionnelle, sérieuse et labyrinthique : le mariage.
Puis, pour des raisons économiques bien compréhensibles, il était entré dans la vie active en réussissant avec maestria le concours de commissaire de police.
Au cours de toute sa carrière de policier, il avait résolu des affaires considérées comme inextricables. Ces résultats lui avaient permis d’acquérir au fil du temps une certaine notoriété et un profond respect auprès de ses collègues de travail, ainsi que de la hiérarchie policière, malgré un physique quelconque et un aspect plutôt fluet et discret, qui n’impressionnait personne et surtout pas les suspects.
En revanche, dès qu’il plongeait ses yeux bleu profond dans ceux des personnes interpellées, comme pour les sonder au plus profond de leur âme, la magie opérait. Un charisme inexplicable se dégageait de tout son être. En effet, l’intensité et la vivacité de son regard annonçaient à son interlocuteur une intelligence, une sagacité agrémentée d’une sensibilité peu commune.
La hiérarchie policière, consciente de ses capacités, lui avait toujours réservé les affaires les plus sensibles, les plus difficiles et les plus tortueuses. Il les avait toujours résolues avec une grande maîtrise et aussi beaucoup de courtoisie envers ses collègues et envers les suspects, dans les délais les plus brefs.
Ainsi, il était devenu une véritable légende vivante dans le milieu policier et dans les médias, à tel point qu’il était souvent cité en exemple dans toutes les formations des écoles de police.
Depuis des années, nombre de commissaires et d’inspecteurs de police ont tenté en vain d’appliquer la méthode dite « Moulier » sans aboutir dans leur démarche.
Ce qui faisait dire avec humour à son adjoint et ami de toujours, Marcel Santoni, sur un ton de publicité télévisée : « Moulier, toujours imité, jamais égalé ».
Pour tout flic ordinaire, la constante d’une enquête demeure la fameuse trilogie : le mobile, les moyens et l’opportunité. Cela définit les objectifs à découvrir, mais n’explicite en rien le process pour les mettre au jour.
Moulier, grâce à son système et aussi à ses qualités intrinsèques, a dénoué toutes les enquêtes qui lui ont été confiées en plus de quarante ans de carrière.