La vie dans tous ses états ! - Mylène Caron - E-Book

La vie dans tous ses états ! E-Book

Mylène Caron

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Beschreibung

La vie dans tous ses états ! parle de tout ce qui entoure et interpelle l’auteure, de tout ce qui peut paraître commun, anodin, et qui pourtant nourrit son imagination. Ses histoires vont et viennent à un rythme chaque fois différent, comme une musique venue d’un ailleurs propice à l’écriture et qu’elle a plaisir à orchestrer.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Prête à nous offrir de nouvelles émotions, de nouveaux sourires, Mylène Caron partage avec nous bien d’autres histoires de vies enfouies dans son imagination. Auteure-compositrice, elle a également créé vingt chansons qu’elle interprète à l’occasion.

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Mylène Caron

La vie dans tous ses états !

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Mylène Caron

ISBN : 979-10-377-4900-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Aujourd’hui, les femmes sont machos !

La vérité sort du placard,

Allez préparer vos mouchoirs !

Ça va faire mal, ça va saigner,

Mais faudra quand même assurer.

Ne vous étonnez pas, messieurs,

Si vous en prenez plein les yeux,

Tout sera dit en quelques mots,

Aujourd’hui, les femmes sont machos !

Vraiment, on n’la pas fait exprès,

Mais c’est comme ça, c’est le progrès.

Quand on choisit, c’est beaucoup mieux.

La vie, au fond, c’est merveilleux !

Casse-toi, pauv’con, va donc mourir,

T’es qu’un ringard, un gros délire,

T’as rien compris, tant pis pour toi,

Va voir ailleurs et oublie-moi !

Je suis heureuse, je suis comblée

Et j’arrive même à prendre mon pied

Avec ou sans préservatif

Toujours plus haut, piquée au vif !

Un grand merci du fond du cœur

Car ça nous emplit de bonheur.

Mettez-vous bien ça dans la peau,

Aujourd’hui, les femmes sont machos !

Le chant du troubadour

Dans un petit faubourg de la France profonde

Vivait un troubadour qui chantait à sa blonde :

Aimons-nous aujourd’hui, aimons-nous maintenant,

Aimons-nous pour la vie, aimons-nous tendrement.

Et plus les jours passaient, et plus fort ils s’aimaient

Sous le regard vitreux des couples résignés.

Leur bonheur énervait tous les gens du pays,

Personne ne comprenait ces amants épanouis.

Quel était leur secret, depuis vingt ans déjà,

Cet amour passionnel, qui ne se fanait pas ?

Dans les bras l’un de l’autre, ils se serraient tous deux,

Protégeant leur amour, qui était si précieux.

De ce couple naquit une ronde d’enfants

Qui tournaient autour d’eux, rassemblés gentiment.

Dans ce petit faubourg résonnaient les chansons

D’un joli troubadour et son accordéon.

Un monde sans merci

Je n’ai plus de mot, je n’ai plus de vie,

Que le chagrin, l’angoisse et l’oubli.

Le rejet de moi, vécu jour après jour,

L’attente d’un sourire ou d’un quelconque amour.

Pleurer ne sert à rien, pleurer ne mène à rien

Qu’à dessécher le cœur, qui longtemps s’en souvient.

Ils sont toujours les mêmes, ceux qui payent l’addition,

Comme s’ils avaient signé la grosse punition,

Celle qui anéantit jusqu’aux feux de l’enfer,

Celle qui alourdit notre bel univers.

Victimes d’un amour aux sens interdits

Qui un jour a vibré dans nos plus folles nuits,

L’absence et les regrets, l’horrible désespoir

Comme une plaie à vif demeure en ma mémoire.

Instants de cruauté vécus jusqu’à vomir

Laissant un goût amer, m’empêchant de dormir,

Ignorance coupable, me poignarde le dos,

Jusqu’au dernier soupir arrachant mes sanglots.

Lâcheté imbécile me barrant le passage,

Qu’ai-je fait de ma vie ? Un immense naufrage !

On s’en veut forcément de n’avoir pas compris

Que nous faisions le jeu d’un monde sans merci !

Mon chien parle anglais

Mon chien parle anglais

Depuis quelques jours.

Que s’est-il passé

Dans les alentours ?

Il n’a jamais su

Prononcer un mot

À part aboyer

Aux chats, aux oiseaux.

Mais qu’est c’qui lui prend ?

Je ne comprends pas

Ce nouvel accent

Et ce charabia.

Ça y est, j’ai trouvé,

J’ai compris pourquoi

Mon chien parle anglais

Avec tant d’éclat !

Il est amoureux

D’une jolie setter

Qui fait les doux yeux

À ce gros pépère.

Mon chien parle anglais,

Je devrai m’y faire.

Il est vacciné

Et célibataire,

Libre de ses choix

Et de ses envies,

Heureux d’être à moi

Partageant sa vie.

Ma dernière cigarette

C’était pas la meilleure

Mais c’était la dernière,

Elle a duré des heures

Et des journées entières,

Ma dernière cigarette

D’il y a vingt-cinq ans

Qui fumait dans ma tête

Il n’y a pas si longtemps,

Le goût du tabac blond

Grillé dès le matin

Me donnait des frissons,

Faisait trembler mes mains.

Il m’arrive de fumer

Dans mes rêves, la nuit,

Et puis me réveiller

Me disant, c’est fini !

Plus besoin de courir

Jusqu’au tabac du coin

Pour pouvoir m’étourdir

En achetant ce foin.

C’était pas la meilleure

Mais c’était la dernière,

Cette méchante sœur

Qui rongeait mes artères.

La fille du père Dodu

C’est tout au fond à droite,

Juste après les tomates,

Que je l’ai aperçue,

La fille du père Dodu.

Elle vendait avec soin

Des tripes et du boudin,

Elle était bien joufflue,

La fille du père Dodu.

Elle préférait les grands

Au regard pénétrant

Jamais vus ni connus,

La fille du père Dodu.

Son avenir porcin

Était tellement restreint

Qu’elle se croyait foutue,

La fille du père Dodu.

Elle trouva un mari

Qui vendait des radis

Avec un air bourru,

La fille du père Dodu.

C’était pas suffisant,

Elle voulut des enfants

Avec son grand tordu,

La fille du père Dodu.

Elle fit des p’tits lardons,

Des bruns et puis des blonds,

Bien roses et bien ventrus,

La fille du père Dodu.

Sa vie fut bien remplie

Au milieu des radis

Avec son grand tordu,

La fille du père Dodu.

La solitude

La solitude, je la connais,

Elle était là quand je suis née

Et, fidèle jusqu’à aujourd’hui,

Elle m’accompagne dans mon lit.

Je pars sans lui dire où je vais,

Mais elle est là, à mon chevet,

Prête à me prendre par la main

À mon réveil, tôt le matin.

Au soleil ou sous le manteau,

Incapable de me tenir chaud,

Elle s’incruste méchamment

Au plus profond de mes tourments.

Elle envahit notre univers,