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« Ne cherchez pas plus loin, il n’y a rien à comprendre, Passez votre chemin, ici rien n’est à vendre, Il y a des souvenirs qui traînent un peu partout, Sous le Pont des Soupirs, à vous rendre jaloux. Les arbres sont restés fidèles au paysage, Et la maison d’été a gardé ses feuillages, Rien n’a changé vraiment, tout est bien à sa place, Toujours le même vent qui tournoie et s’efface. »
À PROPOS DE L'AUTRICE
Plongée dans les dédales de la mémoire,
Mylène Caron exhume des trésors enfouis, des récits chargés d’émotions et de mystères. Chaque page qu’elle tourne révèle un nouveau chapitre de vie, prêt à captiver le lecteur avide d’aventures et de découvertes. En parallèle, en tant qu’auteure-compositrice, elle façonne des mélodies envoûtantes qui accompagnent ses mots, créant ainsi un univers où se mêlent les vibrations de l’écriture et de la musique.
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Mylène Caron
Les saisons de l’âme
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Mylène Caron
ISBN : 979-10-422-3464-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
L’écriture nous délivre parfois ses secrets, sachons les découvrir.
Ils ont condamné sans savoir,
Sans chercher plus loin, et devoir
Comme des animaux égarés
Tuer, quand ils sont affamés,
Ce pauvre gibier de potence
Qui un jour, par inadvertance,
Se trouvait au mauvais endroit,
Aperçu par un maladroit
Qui par hasard l’aurait surpris
Dans une rue quand il faisait nuit
En train de tuer de ses mains
Une femme qui promenait son chien.
Cette terrible accusation
Proférée par un avorton
Qui croyait l’avoir reconnu
Cette nuit-là, dans une rue
L’emmena dans un tribunal,
Devant un jury infernal
L’obligeant à se justifier
Pour un crime de lui ignoré.
Accusé par tous les pantins
D’être forcément l’assassin
D’une femme qu’il n’avait jamais vue
Pour laquelle il serait pendu.
L’étrangleur, ce n’était pas lui,
Mais n’ayant aucun alibi,
Il se retrouva à genoux
Au p’tit matin, la corde au cou.
Dans la noirceur de nos jours
Aussi vides de sens et d’amour,
Que reste-t-il à espérer ?
Que pourrions-nous imaginer ?
On n’ose même plus regarder
Par la fenêtre le temps qu’il fait,
Tout est devenu secondaire,
Sans intérêt et sans mystère.
Demain sera comme aujourd’hui,
Plein d’arrogance et de mépris,
Mais quand on regarde en arrière,
Tout était beau l’année dernière.
Que s’est-il passé entre-temps
Pour que rien ne soit comme avant ?
Un ouragan, un tsunami
Qui nous auraient anéantis ?
Un rien pouvait nous émouvoir,
Nous faire plaisir et nous faire croire
Que la vie nous tendait les bras
Avec de grands rires aux éclats.
Le passé est parfois plus beau
Que le présent avec ses maux
Nous projetant vers l’avenir
Qui nous donne envie d’en sortir.
Donnez-moi encore le temps
D’être à nouveau une enfant
Et désobéir comme hier
Autant que je pourrais le faire.
Donnez-moi encore le temps
De me rappeler les printemps
Que toujours je voulais garder
Comme un bonheur, comme un secret.
Donnez-moi encore le temps
De ronger la vie jusqu’au sang
Et d’aller danser sous la lune
Sans rien demander, sans rancune.
Donnez-moi encore le temps
Pour m’en aller les pieds devant
Nonagénaire et rétrécie
Dans un lit en sapin fleuri.
Donnez-moi encore le temps,
Vous avouerez que c’est navrant
De n’avoir plus aucun remords
Quand je dis tout et quand j’ai tort !
Donnez-moi encore le temps
De voir demain et au présent
Ce que mon cœur pourrait offrir,
Un mouchoir ou bien un sourire.
Donnez-moi encore le temps
D’aimer l’inconnu qui m’attend
Et me fera revivre encore
Ces plaisirs que je croyais morts.
Hier, en me promenant,
J’ai croisé une étoile
Naufragée d’un grand vent
Que je mis sur ma toile.
Tout autour de ses branches,
Il y avait du soleil
En ce jour de dimanche
Où rien n’était pareil.
Mon tableau grandissait
Au gré de mon pinceau,
Invitant mon étoile
À être le joyau
D’un décor anarchique
Rempli d’or en fusion
Où des anges mythiques
Veillaient sur ma maison.
Mon étoile brillait
Autant que le soleil
Jaloux de ses reflets
Étincelants, vermeils.
En compagnie des anges
Qui volaient sur ma toile,
J’ai vécu un dimanche
Avec ma bonne étoile.
Et voilà, c’est fini, tout s’arrête,
Par ici la sortie, on s’éjecte
De cette vie qui nous a tout donné,
Du meilleur jusqu’au pire, sans hésiter.
Le jour ou bien la nuit, peu importe,
On s’en va comme le vent nous emporte
Et Dieu seul sait où il nous mènera,
Beaucoup plus loin, ou juste au même endroit.
Bien chanceux celui qui a tout compris,
J’aimerais bien connaître son avis
Et s’il se pose autant de questions
Pour nous empêcher de tourner en rond.
Tout à coup, je vois les fleurs à l’envers,
Un soleil noir dans un ciel d’hiver.
J’ai tant besoin d’air et de liberté !
Celui qui sait tout viendra me sauver.
J’entends la musique que je préférais
Sans l’avoir choisie, elle vient me parler
Elle me dit « écoute, je suis là pour toi
Et aussi longtemps que tu le voudras.
Je suis l’immortelle qui vient te chercher,
Toi qui par tes mots me faisais danser.
Laisse-toi aller et suis le chemin,
Mes notes sont là pour te faire du bien. »
À mes heures perdues
Dans un décor banal
Plein de malentendus.
Ça ne dure pas longtemps,
Parfois tôt le matin,
En me brossant les dents
Et sortant de mon bain.
Je suis sentimentale
Sans trop savoir pourquoi
Avec un animal
Qui me prend dans ses bras,
Il me parle d’amour
En me couvrant de fleurs,
Il s’en va et il court,
Fuyant comme un voleur.
Je suis sentimentale
Avec un imbécile
Qui se prend pour un mâle,
Croyant qu’il est viril.
Ça me prend un quart d’heure
Sur mon emploi du temps,
Le moment où mon cœur
Aurait des sentiments.
Je marche sur un fil
En faisant attention
À ces pensées fragiles
Qui perdent la raison,
Je leur parle sans jamais
Irriter leurego,
Sans vouloir leur donner
L’espoir d’être un héros.
Mon fil est bien tendu,
Soutenant mes efforts
Si souvent dévolus
Jusqu’à perdre le nord.
Ces cerveaux délicats
Qu’il ne faut pas heurter
Me font marcher tout droit
Très vite sans m’arrêter,
Je leur dis au revoir,
Évitant leurs bonjours
Qui me donnent le cafard
Et me cachent le jour.
Je suis en équilibre
Avec tous ces gens-là,
Moi qui n’ai pas la fibre
D’être dans cet état.
Ce quartier qui m’a vue grandir
Au soleil jusqu’à mes vingt ans
Restera pour moi le sourire
Que je garde de mes parents.
À quelques pas du Mourillon
Où souvent j’allais me baigner,
Dans cette ville de Toulon,
Treize rue Général Caillet.
Le temps a tourné bien des pages,
La plupart d’entre eux sont partis
Comme sur un livre d’images,
Trois petits tours au paradis.
Je les vois toujours en couleurs
Sur fond d’azur et de printemps,
Tous mes amis, comme des fleurs
À l’âge où nous étions enfants.
Où êtes-vous, Madeleine
Brigitte, Gérard et Sylvia ?
Car aujourd’hui, quoi qu’il advienne,
Dans mon cœur, vous êtes avec moi.
Merci pour tous ces souvenirs
Que je garde précieusement.
Même s’ils me font un peu souffrir,
Ce sont les plus beaux à présent.
Tout est parti à la poubelle,
Les robes, les manteaux, les dentelles,
Pour ne pas remplir les cartons
Quand on a quitté la maison.
On a viré le canapé
Où le chat venait s’allonger,
Les tapis remplis de poussière,
Les rideaux et le lampadaire.
On en a aussi profité
Pour libérer le perroquet
Qui nous réveillait le matin
En chantant « Voilà du boudin ».
On en a fait, des va-et-vient
Pour ce qui ne servait à rien,
Des bricoles vieilles de cent ans
Héritées de nos grands-mamans.
On a jeté le superflu
Sur le trottoir dans notre rue,
Des tableaux de maîtres italiens
Achetés aux puces à Saint-Ouen.
Et quand la maison fut vidée,
On est repartis plus légers
Sans nous retourner, sans un bruit,
Emportant les clefs d’une vie.
À quoi bon faire pour le mieux
Quand d’autres en font pour le moins ?
C’est pas juste et pas sérieux
Qu’on se donne un mal de chien !
Toutes ces bonnes intentions
Que l’on a depuis toujours,
Depuis des générations
Qui nous ont joué des tours,
Pour ceux qui tendent la main,
Ceux qui nous offrent leur joue,
Ces éternels pèlerins,
Tendres agneaux de Padoue,
Qui donc va les remercier ?
Qui fera le premier pas ?
Ce serait trop demander,