Les saisons de l’âme - Mylène Caron - E-Book

Les saisons de l’âme E-Book

Mylène Caron

0,0

Beschreibung

« Ne cherchez pas plus loin, il n’y a rien à comprendre, Passez votre chemin, ici rien n’est à vendre, Il y a des souvenirs qui traînent un peu partout, Sous le Pont des Soupirs, à vous rendre jaloux. Les arbres sont restés fidèles au paysage, Et la maison d’été a gardé ses feuillages, Rien n’a changé vraiment, tout est bien à sa place, Toujours le même vent qui tournoie et s’efface. »

À PROPOS DE L'AUTRICE

Plongée dans les dédales de la mémoire, Mylène Caron exhume des trésors enfouis, des récits chargés d’émotions et de mystères. Chaque page qu’elle tourne révèle un nouveau chapitre de vie, prêt à captiver le lecteur avide d’aventures et de découvertes. En parallèle, en tant qu’auteure-compositrice, elle façonne des mélodies envoûtantes qui accompagnent ses mots, créant ainsi un univers où se mêlent les vibrations de l’écriture et de la musique.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 85

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Mylène Caron

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les saisons de l’âme

Recueil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Mylène Caron

ISBN : 979-10-422-3464-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’écriture nous délivre parfois ses secrets, sachons les découvrir.

 

 

 

 

 

L’innocent assassin

 

 

 

Ils ont condamné sans savoir,

Sans chercher plus loin, et devoir

Comme des animaux égarés

Tuer, quand ils sont affamés,

 

Ce pauvre gibier de potence

Qui un jour, par inadvertance,

Se trouvait au mauvais endroit,

Aperçu par un maladroit

 

Qui par hasard l’aurait surpris

Dans une rue quand il faisait nuit

En train de tuer de ses mains

Une femme qui promenait son chien.

 

Cette terrible accusation

Proférée par un avorton

Qui croyait l’avoir reconnu

Cette nuit-là, dans une rue

 

L’emmena dans un tribunal,

Devant un jury infernal

L’obligeant à se justifier

Pour un crime de lui ignoré.

 

Accusé par tous les pantins

D’être forcément l’assassin

D’une femme qu’il n’avait jamais vue

Pour laquelle il serait pendu.

 

L’étrangleur, ce n’était pas lui,

Mais n’ayant aucun alibi,

Il se retrouva à genoux

Au p’tit matin, la corde au cou.

 

 

 

 

 

Le passé est parfois plus beau

 

 

 

Dans la noirceur de nos jours

Aussi vides de sens et d’amour,

Que reste-t-il à espérer ?

Que pourrions-nous imaginer ?

 

On n’ose même plus regarder

Par la fenêtre le temps qu’il fait,

Tout est devenu secondaire,

Sans intérêt et sans mystère.

 

Demain sera comme aujourd’hui,

Plein d’arrogance et de mépris,

Mais quand on regarde en arrière,

Tout était beau l’année dernière.

 

Que s’est-il passé entre-temps

Pour que rien ne soit comme avant ?

Un ouragan, un tsunami

Qui nous auraient anéantis ?

 

Un rien pouvait nous émouvoir,

Nous faire plaisir et nous faire croire

Que la vie nous tendait les bras

Avec de grands rires aux éclats.

 

Le passé est parfois plus beau

Que le présent avec ses maux

Nous projetant vers l’avenir

Qui nous donne envie d’en sortir.

 

 

 

 

 

Donnez-moi encore le temps

 

 

 

Donnez-moi encore le temps

D’être à nouveau une enfant

Et désobéir comme hier

Autant que je pourrais le faire.

 

Donnez-moi encore le temps

De me rappeler les printemps

Que toujours je voulais garder

Comme un bonheur, comme un secret.

 

Donnez-moi encore le temps

De ronger la vie jusqu’au sang

Et d’aller danser sous la lune

Sans rien demander, sans rancune.

 

Donnez-moi encore le temps

Pour m’en aller les pieds devant

Nonagénaire et rétrécie

Dans un lit en sapin fleuri.

 

Donnez-moi encore le temps,

Vous avouerez que c’est navrant

De n’avoir plus aucun remords

Quand je dis tout et quand j’ai tort !

 

Donnez-moi encore le temps

De voir demain et au présent

Ce que mon cœur pourrait offrir,

Un mouchoir ou bien un sourire.

 

Donnez-moi encore le temps

D’aimer l’inconnu qui m’attend

Et me fera revivre encore

Ces plaisirs que je croyais morts.

 

 

 

 

 

Ma bonne étoile

 

 

 

Hier, en me promenant,

J’ai croisé une étoile

Naufragée d’un grand vent

Que je mis sur ma toile.

 

Tout autour de ses branches,

Il y avait du soleil

En ce jour de dimanche

Où rien n’était pareil.

 

Mon tableau grandissait

Au gré de mon pinceau,

Invitant mon étoile

À être le joyau

 

D’un décor anarchique

Rempli d’or en fusion

Où des anges mythiques

Veillaient sur ma maison.

 

Mon étoile brillait

Autant que le soleil

Jaloux de ses reflets

Étincelants, vermeils.

 

En compagnie des anges

Qui volaient sur ma toile,

J’ai vécu un dimanche

Avec ma bonne étoile.

 

 

 

 

 

L’immortelle

 

 

 

Et voilà, c’est fini, tout s’arrête,

Par ici la sortie, on s’éjecte

De cette vie qui nous a tout donné,

Du meilleur jusqu’au pire, sans hésiter.

 

Le jour ou bien la nuit, peu importe,

On s’en va comme le vent nous emporte

Et Dieu seul sait où il nous mènera,

Beaucoup plus loin, ou juste au même endroit.

 

Bien chanceux celui qui a tout compris,

J’aimerais bien connaître son avis

Et s’il se pose autant de questions

Pour nous empêcher de tourner en rond.

 

Tout à coup, je vois les fleurs à l’envers,

Un soleil noir dans un ciel d’hiver.

J’ai tant besoin d’air et de liberté !

Celui qui sait tout viendra me sauver.

 

J’entends la musique que je préférais

Sans l’avoir choisie, elle vient me parler

Elle me dit « écoute, je suis là pour toi

Et aussi longtemps que tu le voudras.

 

Je suis l’immortelle qui vient te chercher,

Toi qui par tes mots me faisais danser.

Laisse-toi aller et suis le chemin,

Mes notes sont là pour te faire du bien. »

 

 

 

 

 

Je suis sentimentale

 

 

 

À mes heures perdues

Dans un décor banal

Plein de malentendus.

 

Ça ne dure pas longtemps,

Parfois tôt le matin,

En me brossant les dents

Et sortant de mon bain.

 

Je suis sentimentale

Sans trop savoir pourquoi

Avec un animal

Qui me prend dans ses bras,

 

Il me parle d’amour

En me couvrant de fleurs,

Il s’en va et il court,

Fuyant comme un voleur.

 

Je suis sentimentale

Avec un imbécile

Qui se prend pour un mâle,

Croyant qu’il est viril.

 

Ça me prend un quart d’heure

Sur mon emploi du temps,

Le moment où mon cœur

Aurait des sentiments.

 

 

 

 

 

En équilibre

 

 

 

Je marche sur un fil

En faisant attention

À ces pensées fragiles

Qui perdent la raison,

 

Je leur parle sans jamais

Irriter leurego,

Sans vouloir leur donner

L’espoir d’être un héros.

 

Mon fil est bien tendu,

Soutenant mes efforts

Si souvent dévolus

Jusqu’à perdre le nord.

 

Ces cerveaux délicats

Qu’il ne faut pas heurter

Me font marcher tout droit

Très vite sans m’arrêter,

 

Je leur dis au revoir,

Évitant leurs bonjours

Qui me donnent le cafard

Et me cachent le jour.

 

Je suis en équilibre

Avec tous ces gens-là,

Moi qui n’ai pas la fibre

D’être dans cet état.

 

 

 

 

 

13 rue général Caillet

 

 

 

Ce quartier qui m’a vue grandir

Au soleil jusqu’à mes vingt ans

Restera pour moi le sourire

Que je garde de mes parents.

 

À quelques pas du Mourillon

Où souvent j’allais me baigner,

Dans cette ville de Toulon,

Treize rue Général Caillet.

 

Le temps a tourné bien des pages,

La plupart d’entre eux sont partis

Comme sur un livre d’images,

Trois petits tours au paradis.

 

Je les vois toujours en couleurs

Sur fond d’azur et de printemps,

Tous mes amis, comme des fleurs

À l’âge où nous étions enfants.

 

Où êtes-vous, Madeleine

Brigitte, Gérard et Sylvia ?

Car aujourd’hui, quoi qu’il advienne,

Dans mon cœur, vous êtes avec moi.

 

Merci pour tous ces souvenirs

Que je garde précieusement.

Même s’ils me font un peu souffrir,

Ce sont les plus beaux à présent.

 

 

 

 

 

On a vidé la maison

 

 

 

Tout est parti à la poubelle,

Les robes, les manteaux, les dentelles,

Pour ne pas remplir les cartons

Quand on a quitté la maison.

 

On a viré le canapé

Où le chat venait s’allonger,

Les tapis remplis de poussière,

Les rideaux et le lampadaire.

 

On en a aussi profité

Pour libérer le perroquet

Qui nous réveillait le matin

En chantant « Voilà du boudin ».

 

On en a fait, des va-et-vient

Pour ce qui ne servait à rien,

Des bricoles vieilles de cent ans

Héritées de nos grands-mamans.

 

On a jeté le superflu

Sur le trottoir dans notre rue,

Des tableaux de maîtres italiens

Achetés aux puces à Saint-Ouen.

 

Et quand la maison fut vidée,

On est repartis plus légers

Sans nous retourner, sans un bruit,

Emportant les clefs d’une vie.

 

 

 

 

 

À quoi bon

 

 

 

À quoi bon faire pour le mieux

Quand d’autres en font pour le moins ?

C’est pas juste et pas sérieux

Qu’on se donne un mal de chien !

 

Toutes ces bonnes intentions

Que l’on a depuis toujours,

Depuis des générations

Qui nous ont joué des tours,

 

Pour ceux qui tendent la main,

Ceux qui nous offrent leur joue,

Ces éternels pèlerins,

Tendres agneaux de Padoue,

 

Qui donc va les remercier ?

Qui fera le premier pas ?

Ce serait trop demander,