7,99 €
« Rien n’est simple, rien n’est garanti. Le sentier que je vous offre n’est pas des plus simples à emprunter. On s’y perd, on trébuche, on se relève, on continue. Au bout de nos peines, on pense mériter un bon “repos”. Il n’en est rien. Il faut se (ré)concilier avec soi-même, avec autrui, avec l’horizon. De là, vous (re)commencerez à vivre, à (re)trouver votre moulin à vent de papier.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Guillaume Kertzinger fait de la poésie un moyen d’expression le plus intime et singulier. Cette démarche est perceptible dans "La voix des Égarés", un voyage lyrique imprégné de philosophie.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 31
Guillaume Kertzinger
La voix des Égarés
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Guillaume Kertzinger
ISBN : 979-10-422-1984-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Le poème est ascension furieuse. La poésie, le jeu des berges arides.
René Char, Feuillets d’Hypnos
Dépouillé, arraché en mon sein
La traverse ne s’est pas faite indemne
Le grésillement de leurs essaims
Résonne encore dans mon crâne en règne
En moi ils se sont faits ruches
Ils ont fait de moi leur coqueluche
Je suis héritier misérable
De leur céleste vénérable
Léviathan des lendemains
Je longe tes écailles glissantes
Tout en sachant de ma main
Que je finirai dans ta gueule béante
On rêverait d’un autre chemin
Mais il nous a été refusé…
Brasier sans lendemain
Tu connais ton destin
Tu le sens par ta main
Le monde est ton festin
Qui t’a été privé
Tes yeux y sont rivés
Mais tu as arrêté
De tenter d’y goûter
Tu te sais condamné
Tel le lys à faner
Mais je te vois encore
T’acharner dans ta lutte
Tu ne veux point d’accord
Pour éviter ta chute
Aucune rédemption
Au-delà de l’horizon
Tu erres sans déception
À travers ta prison
Et tu affirmes tout haut
Sous le joug de la faux
Qu’importe l’avenir
Que le monde te tend
Tu comptes bien détenir
Le reste de ton temps
À retentir ton cri
Face à l’adversité
T’abjurant par écrit
Cette fidélité
À ta marche étoilée
Désormais dévoilée
S’élevant par-delà les collines
Les dragons de l’au-delà apparaissent
La plaine se croyant maline
Cru pouvoir échapper, aux légions des déesses
Ainsi, comme toujours, elle se laissa surprendre
Pourtant, comme toujours, elle ne veut point se rendre
La plaine, recluse dans sa propre entaille
Et les bêtes, rugissantes et larmoyantes
Se livrèrent alors en cette énième bataille
À une énième extase de leurs passions délirantes
La rencontre se fit le soir
Un assaut général fut lancé par les cieux
Ils jouissaient déjà de cette prochaine gloire
Par leur percée, ils décochèrent des salves de pieux
Qui s’abattirent sur la proie de leur exutoire
En un éclair, la plaine se fit engloutir
Cependant, elle tint bon face à l’ennemi
De par ses rivières, elle put les ralentir
Et par sa douce berceuse, ils furent endormis
Le berceau les accueillit alors en son sein
Consolant, comme il le peut l’effroyable essaim
Ils se confessèrent chacun leurs peines et leurs craintes
Et s’adonnèrent à une déchirante étreinte
Aux aurores, la nuée abandonna sa faille
Rejoignant son ciel à bascule
Et se pare, pour une énième retrouvaille
À la jetée du crépuscule
Oracle des mystères
Tu es la voie du monde
Qui préfère se taire
Lorsque l’orage gronde
À écouter sa rage
Tu saisis ton naufrage
Et tu l’emportes là-haut
L’échappant du fardeau
À descendre la pente
L’amenant dans l’attente
À presser la détente
Mais un moment viendra
Où tu devras cesser
De couvrir de ton drap
Son jeune cœur blessé
Tu veux le préserver
Afin de te sauver
De ta propre misère