La voix des égarés - Guillaume Kertzinger - E-Book

La voix des égarés E-Book

Guillaume Kertzinger

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Beschreibung

« Rien n’est simple, rien n’est garanti. Le sentier que je vous offre n’est pas des plus simples à emprunter. On s’y perd, on trébuche, on se relève, on continue. Au bout de nos peines, on pense mériter un bon “repos”. Il n’en est rien. Il faut se (ré)concilier avec soi-même, avec autrui, avec l’horizon. De là, vous (re)commencerez à vivre, à (re)trouver votre moulin à vent de papier.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Guillaume Kertzinger fait de la poésie un moyen d’expression le plus intime et singulier. Cette démarche est perceptible dans "La voix des Égarés", un voyage lyrique imprégné de philosophie.

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Seitenzahl: 31

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Guillaume Kertzinger

La voix des Égarés

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Guillaume Kertzinger

ISBN : 979-10-422-1984-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Le poème est ascension furieuse. La poésie, le jeu des berges arides.

René Char, Feuillets d’Hypnos

Le passage

Dépouillé, arraché en mon sein

La traverse ne s’est pas faite indemne

Le grésillement de leurs essaims

Résonne encore dans mon crâne en règne

En moi ils se sont faits ruches

Ils ont fait de moi leur coqueluche

Je suis héritier misérable

De leur céleste vénérable

Au bout…

Léviathan des lendemains

Je longe tes écailles glissantes

Tout en sachant de ma main

Que je finirai dans ta gueule béante

On rêverait d’un autre chemin

Mais il nous a été refusé…

L’odyssée des tempêtes

Brasier sans lendemain

Tu connais ton destin

Tu le sens par ta main

Le monde est ton festin

Qui t’a été privé

Tes yeux y sont rivés

Mais tu as arrêté

De tenter d’y goûter

Tu te sais condamné

Tel le lys à faner

Mais je te vois encore

T’acharner dans ta lutte

Tu ne veux point d’accord

Pour éviter ta chute

Aucune rédemption

Au-delà de l’horizon

Tu erres sans déception

À travers ta prison

Et tu affirmes tout haut

Sous le joug de la faux

Qu’importe l’avenir

Que le monde te tend

Tu comptes bien détenir

Le reste de ton temps

À retentir ton cri

Face à l’adversité

T’abjurant par écrit

Cette fidélité

À ta marche étoilée

Désormais dévoilée

Les colères vosgiennes

S’élevant par-delà les collines

Les dragons de l’au-delà apparaissent

La plaine se croyant maline

Cru pouvoir échapper, aux légions des déesses

Ainsi, comme toujours, elle se laissa surprendre

Pourtant, comme toujours, elle ne veut point se rendre

La plaine, recluse dans sa propre entaille

Et les bêtes, rugissantes et larmoyantes

Se livrèrent alors en cette énième bataille

À une énième extase de leurs passions délirantes

La rencontre se fit le soir

Un assaut général fut lancé par les cieux

Ils jouissaient déjà de cette prochaine gloire

Par leur percée, ils décochèrent des salves de pieux

Qui s’abattirent sur la proie de leur exutoire

En un éclair, la plaine se fit engloutir

Cependant, elle tint bon face à l’ennemi

De par ses rivières, elle put les ralentir

Et par sa douce berceuse, ils furent endormis

Le berceau les accueillit alors en son sein

Consolant, comme il le peut l’effroyable essaim

Ils se confessèrent chacun leurs peines et leurs craintes

Et s’adonnèrent à une déchirante étreinte

Aux aurores, la nuée abandonna sa faille

Rejoignant son ciel à bascule

Et se pare, pour une énième retrouvaille

À la jetée du crépuscule

Le voyage retrouvé

Oracle des mystères

Tu es la voie du monde

Qui préfère se taire

Lorsque l’orage gronde

À écouter sa rage

Tu saisis ton naufrage

Et tu l’emportes là-haut

L’échappant du fardeau

À descendre la pente

L’amenant dans l’attente

À presser la détente

Mais un moment viendra

Où tu devras cesser

De couvrir de ton drap

Son jeune cœur blessé

Tu veux le préserver

Afin de te sauver

De ta propre misère