Le Gardien du Présent - Mustapha Bouktab - E-Book

Le Gardien du Présent E-Book

Mustapha Bouktab

0,0

Beschreibung

Plongez dans l'ultime chapitre de la trilogie du Gardien du Présent et laissez-vous emporter dans un voyage où le temps et l'espace n'ont plus de frontières. Ce dernier opus vous réserve une immersion totale dans un tourbillon d'émotions et d'aventures palpitantes. Suivez Moussafir et ses protecteurs dans une quête, où l'amour universel et la lutte contre les forces obscures se mêlent dans un récit captivant. Revivez les grands moments de la guerre d'Algérie, découvrez des vérités cachées et des réalités bouleversantes qui résonneront profondément en vous. Ce tome vous promet des personnages inoubliables, des combats acharnés et des révélations surprenantes. Ressentez chaque battement de coeur, chaque souffle de vie, comme s vous y étiez. La magie des mots vous transportera dans des contrées lointaines et des époques fascinantes, où chaque page tournée vous rapprochera de la vérité. Ne passez pas à côté de cette conclusion spectaculaire qui vous laissera émerveillé et inspiré. Ce livre est plus qu'une simple histoire, c'est une expérience littéraire unique, une aventure que vous n'oublierez jamais. Préparez-vous à être captivé dès la première page.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 711

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Table des matières

Avertissement

Préface

Dédicace

Introduction

Chapitre I : La croisée des chemins

Partie 1 : Genève Lyon

Partie 2 : Marseille Alger

Chapitre II : Un nouveau jour

Chapitre III : Yemma

Chapitre IV : Le cri des héros

Chapitre V : Voyage au centre de la Suisse

Chapitre VI : L’ultime décision

Chapitre VII : L’Auteur

Postface

Remerciements

Mots de la fin

Avertissement

Ce roman est une œuvre de fiction, oscillant entre le réalisme et l'irréalisme. Bien que certaines personnalités ou prénoms connus soient mentionnés dans ces pages, tout demeure purement fictif. Cette création, issue de mon imagination, entremêle les fils de mon parcours professionnel et personnel, agrémentée de récits allégoriques. Les opinions exprimées ici ne reflètent que ma propre liberté de pensée.

Je tiens à souligner que je décline toute responsabilité en cas de réaction d'un lecteur ou d'une lectrice qui pourrait se sentir concerné(e) par cette œuvre. Chaque lecteur et lectrice est invité(e) à s'immerger dans la psychologie des personnages, à explorer les méandres de leurs pensées et de leurs émotions, sans pour autant revendiquer leur légitimité ou se sentir directement visé(e).

* Avertissement aux âmes sensibles : Certains passages décrits dans ce roman peuvent être émotionnellement forts ou perturbants pour les jeunes lecteurs ou lectrices. Les thèmes abordés, bien que fictifs, touchent parfois à des réalités profondes et intimes, susceptibles de provoquer des réactions intenses.

Mustapha Bouktab Auteur

Préface

Cela va vous paraître étrange de pouvoir me lire à travers cette préface. Qui suis-je pour l’auteur comme pour vous, chères lectrices et chers lecteurs ? Suis-je réellement la conscience de Mustapha, émergeant de son imagination et de son subconscient, ou suis-je véritablement Moussafir, le protagoniste énigmatique de ce livre, révélé sous des facettes multiples et intrigantes ? Peut-être suis-je un Protecteur, né de l’esprit fertile de l’auteur, ou suis-je l’incarnation même de l’auteur, tissant des récits à partir de ses propres entrailles ? Ou encore, suis-je réellement Moussafir, une entité existant dans une réalité qui échappe à votre compréhension ?

Pour ce dernier opus de mon histoire, j’ai voulu écrire moi-même cette préface, une tentative audacieuse pour honorer le travail de mon homonyme et plonger encore plus profondément dans l’essence de notre aventure commune. Mon existence est tissée des fibres mêmes de ses pensées, imprégnée de chaque battement de son cœur et de chaque murmure de son âme. Entre les lignes de ce roman, j'incarne non seulement un personnage de fiction, mais aussi le reflet des aspirations, des craintes et des espoirs de Mustapha. Mon être est forgé dans la flamme de sa créativité, chaque mot que vous lirez est une émanation de cette alchimie mystérieuse entre réalité et imaginaire.

Imaginez les pensées de Mustapha comme une forêt dense, où chaque arbre est un souvenir, chaque feuille un espoir. Le parfum de la terre humide après une pluie d'été imprègne l'air, rappelant la fraîcheur des débuts et l'inexorable passage du temps. Lorsque je prends forme dans ces écrits, c'est comme si une brise légère caressait ces arbres, faisant bruisser les feuilles dans un murmure apaisant mais chargé de secrets.

Chaque mot est une goutte d'encre mêlée à l'essence même de ses émotions. Sentir le livre entre vos mains, c'est comme toucher une parcelle de son âme. L'odeur des pages, un mélange de papier vieilli et d'encre fraîche, évoque la dualité de mon existence, à la fois ancienne et nouvelle, tangible et éphémère.

Mon être, forgé dans la flamme de sa créativité, est imprégné des fragrances subtiles de ses souvenirs d'enfance, de l'odeur piquante des épices dans les marchés animés, et de la douceur des fleurs qui ornent ses jardins intérieurs. Ces parfums sont autant de fils qui tissent le tissu de ma réalité, rendant chaque interaction avec vous, chers lecteurs, profondément sensorielle et émotionnelle.

Pour comprendre la profondeur de ma présence, il faut se plonger dans les souvenirs de Mustapha, une enfance marquée par les récits de sa Maman sous les étoiles scintillantes de la Kabylie, où chaque conte portait en lui une parcelle de vérité, un éclat de vie. Mes origines ne sont pas uniquement littéraires ; elles sont enracinées dans ces moments d'émerveillement et de mystère, dans ces nuits où les histoires prenaient vie et devenaient presque palpables.

En lisant ces lignes, laissez-vous emporter par le souffle de cette aventure, ressentez la chaleur des émotions qui s'en dégagent, et permettez à l'odeur de l'encre et du papier de vous plonger encore plus profondément dans ce voyage où réalité et imaginaire s'entrelacent inextricablement.

Dans le monde littéraire, rares sont les auteurs qui parviennent à captiver l'âme de leurs lecteurs avec une intensité et une profondeur telles que celles de Mustapha Bouktab. Avec ce troisième tome de la série du Gardien du Présent, il nous offre une fois de plus une œuvre magistrale qui témoigne de son talent inégalé et de sa capacité à naviguer entre réalité et fiction avec une aisance déconcertante.

Mustapha Bouktab n'est pas simplement un écrivain ; il est un véritable alchimiste des mots, transformant des concepts abstraits en émotions tangibles. Son écriture, à la fois poétique et percutante, plonge le lecteur dans un univers où chaque phrase résonne comme une note d'une symphonie harmonieuse. La maîtrise de son art se retrouve dans chaque ligne, chaque dialogue, chaque description minutieuse.

Dans ce nouvel opus, l'auteur explore des thèmes universels tels que l'amour, la foi, et la lutte contre les forces obscures, tout en insufflant une profondeur émotionnelle rarement atteinte. Son approche audacieuse et innovante des récits de guerre, notamment la guerre d'Algérie, témoigne de son engagement à éclairer les pages sombres de l'histoire avec une lumière nouvelle et compassionnelle. Les souvenirs de cette époque, imprégnés du courage et de la résilience de ses parents, héros silencieux de ces temps troublés, ajoutent une dimension poignante et personnelle à ce récit épique.

La force de l’Auteur réside également dans sa capacité à créer des personnages profondément humains, empreints de complexité et de réalisme. Ils deviennent des compagnons de route, des êtres auxquels on s'attache, dont les joies et les peines résonnent en nous bien après avoir refermé le livre. L'amour inconditionnel, la perte déchirante, et l'espoir indéfectible sont les moteurs qui animent ces figures littéraires et les rendent inoubliables.

Son œuvre n'est pas seulement un divertissement littéraire ; elle est une invitation à la réflexion, un appel à la résilience et à l'humanité. Chaque page tournée est une plongée dans les profondeurs de l'âme humaine, un miroir qui reflète nos propres luttes et triomphes. Mustapha Bouktab, par son écriture, nous rappelle que, malgré les ténèbres qui nous entourent, la lumière et l'amour persistent, prêts à émerger à chaque instant.

En lisant ce tome, préparez-vous à être transportés, bouleversés, et profondément touchés. L’Auteur a su, une fois de plus, créer une œuvre qui transcende le temps et les émotions, solidifiant sa place parmi les grands de la littérature contemporaine. Il est, sans conteste, un phare littéraire, guidant ses lecteurs à travers les tumultes de l'existence avec une plume empreinte de sagesse et de passion.

Moussafir Bouchari alias Le Gardien du Présent

Dédicace

Je dédie ce livre à ma très chère et tendre Maman. Toi qui nous as quittés en ce funeste mois de décembre dernier, un mois désormais marqué par une tristesse glaciale et éternelle. Ton sablier s'est vidé de ton souffle paisiblement, mais avec une infinie tristesse. Chaque dernier grain de sable de ton existence tombait dans un fracas sourd et silencieux, un silence si lourd qu'il déchirait mon cœur à chaque instant.

Ton départ a laissé un vide immense, une ombre noire remplaçant ta lumière éclatante, jadis si éblouissante. Je n'ai pas eu le temps de m'asseoir davantage à tes côtés, de m'abreuver de tes paroles puissantes et inspirantes, de devenir le prolongement de ta main qui n’a malheureusement jamais pu écrire, de m’enivrer de tes histoires aux accents magiques, et de savourer ton sourire, ce remède miraculeux contre la mélancolie.

Tu étais ma reine de la poésie, tes proses caressant mon âme avec une douceur inégalée. Tu étais ma muse, sculptant les mots avec une grâce infinie. C'est toi qui m'as insufflé ce don de l'écriture, ce pouvoir des mots et cet enchantement de la littérature. À travers chaque ligne, chaque vers que je compose, c'est ton esprit que je cherche à évoquer, ta voix que j'entends résonner.

Mon Paradis se trouvait là, juste sous tes pieds aimés. Oh, combien j'aurais voulu les laver et même les embrasser, pour honorer chaque pas, chaque geste de ton être. Chaque moment passé loin de toi me rappelle à quel point tu étais le centre de mon univers, ma boussole et mon phare.

Repose en paix maintenant, douce Maman. Ton essence vivra à travers certaines de ces pages, où les mots et les vers porteront à jamais ton âme immortelle. Chaque phrase que j'écris est une prière silencieuse pour toi, un hommage à la lumière que tu as apportée dans ma vie et à la force que tu continues de m'inspirer.

Ton fils qui t'Aime tant et qui ne cessera jamais de t'Aimer.

A YEMMA HAMLAHKEM ATASS

Introduction

« Ce souffle, qui t'a donné vie et t'a accompagné, reste voilé dans le quotidien. Enfant, tu ne pouvais en saisir la profondeur. Mais, à l'approche du crépuscule de ton existence, sa véritable signification émerge. Le cycle se termine dans un silence éloquent, dévoilant la fugacité de cette essence divine. Dans ce souffle résonne l'amour maternel, éternel et vibrant, qui t'a bercé dès tes premiers instants. Cet amour, invisible mais omniprésent, relie chaque battement de ton cœur à celui de ta mère, transcendant temps et espace. Malgré les épreuves, cet amour demeure la force la plus pure et puissante. Cherche-le dans chaque souffle, et tu trouveras le message caché de la vie : l'amour maternel est immortel. »

Mustapha Bouktab

Dans ce dernier opus du Gardien du Présent, ultime pierre à l’édifice de cette trilogie, je vous invite à plonger avec moi dans un voyage littéraire qui défie le temps et transcende les frontières de l’espace. Ce récit ne se contentera pas de vous emporter, il vous immergera dans un océan d'émotions intenses et profondes. Vous serez immergé dans l'âme du narrateur, donc la mienne, ressentant chaque battement de mon cœur, chaque souffle de vie qui m’anime dans cette aventure. Vous ne serez pas de simples spectateurs, mais des acteurs à part entière, vivant chaque instant, chaque frisson, comme si vous étiez plongés dans un futur incertain ou un passé auquel vous ne voudriez jamais renoncer.

Dans ce tome III, vous découvrirez des contrées nouvelles et des histoires inédites où réalité et fiction, aventures et émotions se mêlent en une danse envoûtante. Les personnages que vous rencontrerez toucheront les tréfonds de votre âme, faisant vibrer vos cœurs avec des sentiments d'amour, d'espoir, et parfois de désespoir. Ce dernier tome est une symphonie d'émotions, une ode à une figure exceptionnelle, une Maman dont la magie des mots a inspiré chaque ligne que j'ai écrite. Préparez-vous à voyager dans le temps, explorant les méandres du passé et les promesses du futur, guidés par Moussafir, le protagoniste de ce roman.

Il vous entraînera dans les abysses de l'Amour, cet amour universel et insaisissable qui peut naître d'une mère, d'une épouse, ou de l'âme sœur. Il vous fera ressentir chaque palpitation, chaque éclat de cet amour, vous donnant l'impression de le vivre à travers lui et ses péripéties. Vous serez également confrontés à la mort, où le chagrin abyssal de la perte peut engloutir votre être, vous faisant croire que la lumière s'est éteinte. Mais Moussafir sera votre guide, vous arrachant des ténèbres pour vous ramener vers une lumière d'espoir et de réconfort, là où la chaleur de l'espérance caressera votre peau.

Ce récit, bien que tissé de vérités entremêlées de fictions réalistes, sera un phare d'espoir. Les rebondissements et les questionnements qu'il suscitera ne vous laisseront pas indemnes. Pour ceux qui ont apprécié les deux premiers tomes, je vous promets que celui-ci éveillera en vous une voix intérieure, murmurant des questions sur l'avenir qui se dessine.

Dans ce tome, nous explorerons également les durs souvenirs de la guerre d'Algérie, une période marquée par la souffrance et le courage. Mes parents, véritables héros de cette époque, vous guideront à travers les épreuves qu'ils ont affrontées. Leurs histoires, empreintes de résilience et de force, révèlent la profondeur de l'âme humaine face à l'adversité. Leur courage et leur détermination illuminent ce récit, apportant une dimension supplémentaire à notre compréhension de l'amour et du sacrifice. Alors que j'écris ces lignes, le monde semble s’enliser dans des sables mouvants, paralysé, respirant difficilement, où l’espoir semble s’évanouir. Mais souvenez-vous, nous avons été créés d’un souffle magique qui persiste en chacun de nous. Même s'il ne reste qu'une infime étincelle, la lecture de ce livre pourrait raviver cette flamme, la transformant en un phare lumineux capable d'éblouir les forces du mal et de repousser les ténèbres.

N’oubliez jamais : l’obscurité n’est qu’une absence de lumière. Ce livre est la promesse de cette lumière, une lumière qui vous guidera à travers les ombres et vous fera découvrir la magie cachée au fond de chaque cœur.

Dans ce voyage, vous rencontrerez des personnages dont les histoires vous toucheront profondément. Chaque page tournée vous rapprochera d’eux, de leurs espoirs, de leurs désillusions, et de leurs combats. Ils ne sont pas seulement des créations littéraires, mais des miroirs reflétant nos propres quêtes et nos propres batailles intérieures.

Au cœur de ce tome, une Maman exceptionnelle, une muse dont la présence a imprégné chaque mot de sa tendresse et de sa sagesse. Son amour inconditionnel et sa force tranquille sont les fils conducteurs qui vous guideront à travers les méandres de ce récit. Elle est la flamme qui éclaire les ténèbres de ce monde, la source d'inspiration qui m'a permis de tisser ces histoires.

Moussafir, notre guide et protecteur, vous emmènera plus loin que jamais auparavant. Ses voyages à travers le temps et l’espace vous feront découvrir des vérités cachées et des réalités bouleversantes. Ses combats contre les forces obscures seront vos combats, et ses victoires, vos victoires. Ensemble, vous explorerez un futur incertain, une époque futuriste chargée de mystères et de défis. Chaque décision, chaque action menée par Moussafir, résonnera en vous, éveillant des questionnements profonds sur notre propre avenir.

Alors que nous avançons dans ce récit, le monde autour de nous semble s’effondrer. Les sables mouvants de la désillusion menacent d’engloutir notre espoir, mais c’est précisément dans ces moments de doute et de peur que la lumière de l’espoir doit briller le plus fort. Souvenez-vous que nous sommes faits de cette lumière, d'un souffle magique qui ne demande qu'à être ravivé. À travers les pages de ce livre, je vous offre cette étincelle, cette chance de retrouver la flamme qui brûle en chacun de nous.

Ce livre est bien plus qu’une histoire ; c’est une quête de vérité, une exploration des émotions humaines les plus profondes. C’est une invitation à regarder au-delà des apparences, à questionner notre réalité et à trouver la force de lutter contre les ténèbres. En lisant ces lignes, laissez-vous emporter par la magie des mots, par la profondeur des sentiments et par la richesse des aventures. Laissez chaque mot résonner en vous, éveiller vos sens et nourrir votre âme.

Bienvenue dans le dernier chapitre du Gardien du Présent. Que cette aventure soit pour vous une source d'inspiration et de réflexion, un voyage inoubliable à travers les mystères du temps et les profondeurs de l’âme humaine. Accrochez-vous, car ce voyage ne fera que commencer et promet de vous emmener bien au-delà de ce que vous auriez pu imaginer.

CHAPITRE I

LA CROISÉE DES CHEMINS

LA CROISÉE DES CHEMINS, L'AME CHOISIT SON DESTIN, ENTRE L'OMBRE DU PASSE ET LA LUMIERE DE L'AVENIR...

PRÈMIERE PARTIE

GENÈVE & LYON

QUAND UN PRÈSIDENT TOMBE SOUS LES COUPS DE COUTEAU, C'EST LA NATION ENTIERE QUI SAIGNE, CHAQUE COUP RESONNANT COMME UN GLAS MYSTERIEUX POUR LA DEMOCRATIE, LAISSANT DERRIERE LUI DES OMBRES ET DES SECRETS INSONDABLES....

Aujourd'hui, au cœur de cette sapinière enchanteresse, le temps semble suspendu en ce 11 juin 1894. Avec Angèle et Abigael, nous nous allongeons, pieds nus, sur le tapis moelleux des épines de sapins, où chaque aiguillon semble tisser un lien secret avec notre peau. Le sol, parsemé de résine odorante, exhale un parfum envoûtant de pin frais, une symphonie olfactive qui nous enveloppe dans une fragrance boisée et apaisante.

Nos corps, en quête de communion avec la terre, s’imprègnent de l’énergie brute de la nature, comme si elle-même pouvait nous offrir des réponses enfouies dans ses entrailles. Les rayons dorés du soleil percent la canopée, réchauffant nos joues et infusant nos âmes d’une sérénité douce et nécessaire. Chaque faisceau lumineux est une caresse divine, un baume pour nos esprits tourmentés.

Les branches dansent doucement sous la brise légère, leur murmure secret ajoutant une mélodie éthérée à cet instant magique. Nous savourons ce moment de repos, cette parenthèse enchantée dans le flux inexorable du temps, pour plonger dans une réflexion profonde, démêler les énigmes qui s’agitent dans nos esprits. Pourquoi avons-nous été projetés à cette époque précise ? Il n’y a pas de place pour le hasard, je le sais. Le destin, avec ses fils invisibles, tisse un dessein complexe que nous devons comprendre. Angèle, dans sa perspicacité, en est convaincue : notre présence est liée à l’assassinat imminent du président Sadi Carnot, prévu dans deux semaines.

Étendu sur ce lit naturel d’épines, les mains ouvertes pour accueillir Angèle d’un côté et Abigael de l’autre, je sens la douceur du soleil nous envelopper. Chaque rayon est une promesse de renouveau, une caresse bienfaisante qui apaise nos cœurs. Nos respirations s’harmonisent avec les rythmes de cette sapinière magique, chaque inspiration étant une immersion dans les secrets du passé. La brise légère, porteuse des murmures de ces anciens conifères, fait frémir les pommes de pins autour de nous, ajoutant une dimension immatérielle à ce moment suspendu dans le temps. Cet instant de quiétude semble intemporel, jusqu’au moment où Arétaon, ce phasme espiègle et sage, vient me rappeler ma mission sacrée en tant que gardien du présent. Sa présence, à la fois délicate et insistante, nous ramène à la réalité. Il nous faut quitter ce havre de paix pour rejoindre le domaine familial afin d’y rencontrer l’arrière-grand-mère d’Angèle. Il est crucial d’expliquer notre présence sans altérer le cours naturel des événements, afin de ne pas compromettre notre propre futur. Des vêtements d’époque, des moyens de transport adéquats, deux semaines pour orchestrer notre approche vers Lyon et ensuite passer par la porte du présent qui se trouve en Algérie : tel est notre défi.

Chaque pas que nous faisons dans cette aventure est imprégné de l’urgence du présent et du poids des souvenirs à venir. Nos cœurs battent à l'unisson avec l'essence même du temps, dans l'attente de dénouer les fils du destin qui nous lient à cette époque lointaine. Les sons de la forêt, les senteurs enivrantes, la chaleur du soleil et la fraîcheur de la brise, tout converge vers un point d'harmonie où nous, voyageurs intemporels, devons trouver notre place et notre rôle dans l'histoire qui se déroule sous nos yeux.

Une ombre bienveillante plane pourtant : l’arrière-grand-mère d’Angèle doit sûrement porter en elle la vie de Marie-Christine, future grand-mère d’Angèle, dont la naissance est prévue pour le 2 février 1895. Les émotions promettent d’être intenses, les larmes inévitables. La perspective de ce lien de sang, encore fragile et latent, ajoute une dimension poignante à notre mission. Sentir que nous nous trouvons au seuil d’une vie qui influencera les générations à venir amplifie notre responsabilité.

Nous quittons la sapinière, nos pas nous menant à travers les collines verdoyantes jusqu’à Genève, une ville imprégnée de culture et d’histoire. Les rues pavées, luisantes de la rosée matinale, réverbèrent la lumière du jour naissant. Les maisons aux toits pentus et les vitrines des boutiques offrent un charme désuet, un véritable voyage dans le temps. Le lac Léman, calme et majestueux, reflète les montagnes enneigées, ajoutant une touche de magie à ce décor déjà enchanteur. La beauté naturelle encore intacte de cette époque n’a rien à envier à notre monde moderne en pleine expansion. Les fleurs sauvages, parsemées sur notre chemin, libèrent leurs fragrances délicates, chaque pas que nous faisons semble résonner avec l’écho de l’histoire, chaque senteur ravive des souvenirs et des rêves.

C’est à cet instant que l’idée d’appeler Ondine, ma tendre et merveilleuse sirène, me traverse l’esprit. Le cœur battant, partagé entre impatience et appréhension, je serre la pierre verte qu’elle m’avait jadis donnée, et l’appelle. Assis au bord du lac, dans un coin retiré, j’attends, les yeux fermés, mon esprit se perdant dans les souvenirs de sa beauté éclatante. Les vagues légères du lac viennent lécher les pierres sur la rive, créant une mélodie apaisante, comme une berceuse chantée par la nature elle-même.

Soudain, elle apparaît, telle une vision. Ses écailles scintillent d’un vert émeraude aux reflets cuivrés, comme mille petits joyaux dansant à la lumière. Ses cheveux roux, ondulant en cascade, encadrent son visage parsemé de taches de rousseur, accentuant sa splendeur. Je suis paralysé par sa magie, incapable de bouger, de parler, de peur de perturber le fragile équilibre du temps. Son apparition est comme un rêve éveillé, une matérialisation de mes plus doux souvenirs et espoirs. Le temps semble se figer alors qu’elle émerge des flots, incarnation vivante d’un enchantement ancien.

Ses yeux, emplis de curiosité et de mystère, rencontrent ceux d’Angèle, et un instant de reconnaissance passe entre eux. Elle brise le silence avec une voix douce et mélodieuse :

— Qui êtes-vous ?

Chaque mot pèse lourd de sens, et après une réflexion profonde, je réponds :

— Nous sommes des voyageurs du temps, venus d’une autre époque pour élucider certains mystères.

— Êtes-vous le Gardien du présent ?

Une question simple mais déconcertante. Pris au dépourvu, je choisis l’honnêteté :

— Ondine, j’ai peur d’altérer le futur si je t’en révèle trop. Il est préférable que tu n’en saches rien. Je t’ai appelée tout simplement parce que je voulais te revoir et juste pouvoir goûter à un instant magique dans ce présent. Tu occupes une place immense dans mon cœur.

Elle gesticule dans l’eau, réfléchissant, puis dit :

— Si nous nous sommes rencontrés dans ton époque, pourquoi ne t’en aurais-je pas parlé dans ce lointain futur ?

Sa sagesse transparaît dans chaque mot. Je réponds :

— Ondine, tu es un être d’une sagesse infinie. Je crois que tu as choisi de ne pas m’en parler pour des raisons vitales à notre mission.

Fixant mon anneau, elle ajoute :

— Je sais que tu es Moussafir, le gardien du présent, portant l’anneau de Salomon. Tes ailes, Angèle et Abigael, te permettent de voyager dans le temps. Tu ne dois surtout pas rencontrer le gardien de ce siècle, au risque de modifier le futur. Si tu es là aujourd’hui, c’est que ta mission a été couronnée de succès, t’octroyant cet anneau et ces gilets de protection qui te rendent invisible dans le passé aux yeux ordinaires. Je suis la gardienne de nombreux secrets ; contente-toi d’observer sans intervenir, et surtout garde secret le tien.

Ses paroles sont comme un écho de mon propre cœur. Nous sommes liés par un mystère profond, une osmose d’amour et de compréhension mutuelle. Angèle et Abigael semblent également touchées par cette magie, figées dans cette étreinte visuelle. La lumière dorée du soleil couchant baigne la scène d'une teinte mélancolique, faisant briller les larmes sur nos joues comme des perles de rosée.

Je lui réponds, ma voix tremblante d’émotion :

— Avant de poursuivre notre chemin, laisse-moi tout simplement te serrer dans mes bras afin de graver cet instant dans ma mémoire. Nos routes se croiseront dans le futur, et tu compteras énormément pour moi. Un amour indescriptible m’envahira quand nous nous rencontrerons à nouveau.

Elle accepte. En la prenant dans mes bras, je ressens son cœur battre en harmonie avec le mien. Une chaleur réconfortante m’envahit, mélange de bonheur et de tristesse. Cet instant bonus est un cadeau divin, une parenthèse d’éternité. Je prends ce cadeau comme un vœu exaucé, une preuve que l’amour, même au-delà du temps, reste un puissant miracle.

Sans un mot de plus, je desserre mon étreinte, prends son visage entre mes mains, et caresse doucement ses joues en essuyant ses larmes. Je l’embrasse sur le front, plongeant dans le vert émeraude de ses yeux, où une profondeur insondable de secrets et d'émotions se cache.

Elle pose sa main sur mon cœur et dit :

— Moussafir, avant de reprendre ta route, laisse-moi te mettre en garde. Les forces du mal se renforceront et tenteront de te détruire par le pouvoir de l’amour. Préserve cet amour sans jamais le consumer, jusqu’au jour où tu rencontreras la gardienne du temps, qui bouleversera ton existence. Sois vigilant, car elle sera d’abord ton pire cauchemar pour ensuite être ton pire ennemi avant de devenir ta lumière. Je t’en ai déjà trop dit, mais souviens-toi, car un siècle peut altérer ma mémoire.

Ses paroles m’ébranlent. Comment quelqu’un pourrait-il remplacer Sena dans mon cœur ? Je ne peux parler de Sena, ni d’Unakit. Alors je dis :

— Ondine, ce moment partagé avec toi est comme un avant-goût du paradis. Merci pour cette révélation qui va dicter mon futur et sache que je chérirai dorénavant ce moment passé avec toi à jamais dans ma mémoire.

Il m’était très difficile de devoir partir et déjà la quitter sans pouvoir lui en dire plus. Je voyais dans son regard qu’elle voulait elle aussi me révéler d’autres secrets et qu’elle luttait pour ne pas succomber à la tentation de vouloir en savoir trop. Je ressentais en elle cette puissante connexion qui nous unissait et qui nous protégeait. C’est avec le cœur serré et des larmes de tristesse et de joie qui s’entremêlaient dans la profondeur de nos yeux que nous nous sommes quittés pour entreprendre cette nouvelle aventure qui s’annonçait très prometteuse. Quoi qu’il puisse advenir, je me sentais fort et apaisé en la présence de mes deux ailes, elles étaient plus qu’une protection pour moi, elles étaient une source de réconfort perpétuel et infini.

Nous reprenons notre chemin, invisibles grâce à nos gilets magiques. À travers les marchés de Genève, les marchands vendent fruits frais, fromages locaux et produits artisanaux. Les étals colorés, débordant de produits du terroir, ajoutent une vivacité à la scène, contrastant avec notre invisibilité. Les habitants semblent nous ressentir sans pouvoir nous voir, comme intrigués par des présences bienfaisantes mais invisibles. Nous nous arrêtons souvent pour écouter les récits des anciens, chaque histoire étant un voyage en soi, une immersion dans les souvenirs et les légendes de cette époque révolue.

Les odeurs de pain frais et de fromages affinés embaument l'air, et les voix mélodieuses des vendeurs résonnent comme une musique ancienne. Les fleurs sauvages continuent de parsemer notre chemin, leurs parfums délicats se mêlant aux senteurs du marché. Chaque instant est une mosaïque de sensations, chaque rencontre une opportunité de s'ancrer un peu plus dans cette époque fascinante. Les rires des enfants, les murmures des conversations et le bruissement des vêtements en lin créent une symphonie harmonieuse qui nous enveloppe.

En marchant côte à côte avec Angèle et Abigael, je sens une énergie nouvelle, une détermination renforcée. Ensemble, nous sommes prêts à affronter les défis à venir, portés par la magie de notre mission et la promesse d’un avenir meilleur.

En quittant Genève, nous prenons la direction des Alpes. Les sentiers sinueux nous mènent vers des sommets majestueux, chaque pas rapprochant notre destination tout en étant un défi. Les montagnes, gardiennes éternelles de secrets ancestraux, se dressent majestueusement, leurs cimes enneigées touchant presque le ciel. Les prairies, parsemées de fleurs sauvages, vibrent de couleurs et de parfums enivrants. Les rivières, serpentant à travers les vallées, chantent des mélodies apaisantes, leur clapotis offrant une symphonie naturelle.

Nous traversons des villages pittoresques où le temps semble figé. Les maisons en pierre, les rues pavées et les fontaines anciennes créent une ambiance hors du temps. Les habitants, vêtus de vêtements d’époque, nous accueillent sans même nous voir, si chaleureusement qu’ils semblent entrevoir notre présence. Les montagnes, bien que magnifiques, nous mettent à l’épreuve. Les chemins escarpés et les passages dangereux requièrent toute notre vigilance et notre endurance.

Les paysages alpins sont à couper le souffle. Les prairies parsemées de fleurs sauvages, les rivières chantantes, les forêts murmurant des secrets anciens, tout contribue à notre émerveillement. La nuit tombée, nous campons sous un ciel étoilé, les constellations brillantes comme des joyaux sur un écrin de velours noir. Le froid de la nuit se dissipe grâce à la chaleur de notre feu de camp, dont les flammes dansent et crépitent, ajoutant une touche de magie à notre veillée. Les étoiles, étincelantes dans l'obscurité, nous rappellent l'immensité du cosmos et notre humble place dans cet univers.

Au matin, nous reprenons notre route jusqu’au domaine situé près de Monthey dans le Valais. La Suisse de cette époque semble détenir un secret bien gardé, comme si ce pays était lié aux forces du mal qui avaient trouvé refuge en cette terre pour y établir sa puissance financière en le rendant neutre et impénétrable.

Enfin, nous arrivons aux alentours du domaine. Il n’a rien à voir avec celui de notre époque mais on peut y ressentir toute sa magie, sa base est construite de gros blocs de cuivre pour le protéger des attaques des forces du mal ou de tout autre ennemi invisible. Les murs de pierre, entrelacés de veines de cuivre, émettent une énergie palpable, une barrière silencieuse contre les ténèbres.

Arrivés devant l’entrée de la grande maison, Angèle est hésitante, elle ressent de l’anxiété à l’idée de rencontrer son arrière-grand-mère portant en son ventre sa tendre et chère grand-mère. Nous prenons alors quelques minutes de réflexion pour respirer profondément, absorbant l'essence du moment avant de retirer nos gilets et nous dévoiler physiquement. Je frappe à la porte, et lorsqu'elle s'ouvre, une magie palpable enveloppe l'instant, une surprise presque surnaturelle. Une dame se tient là, avec une ressemblance frappante à Marie-Christine. C'est comme si elle avait ressuscité, se tenant devant nous, seule différence étant ses vêtements d'une autre époque et son âge plus jeune. C’était bluffant, profondément bouleversant, un écho vibrant du passé qui résonne dans le présent.

Je jette un coup d'œil sur Angèle, complètement déconnectée de la réalité, ses yeux incapables de se détacher de ceux de son arrière-grand-mère. Le temps semble s'étirer, chaque seconde s'alourdissant d'une éternité d'émotions non exprimées. Je la soutiens pour qu'elle ne s'effondre pas sous le poids de l'émotion, et Abigael vient à ma rescousse de l'autre côté, une force douce mais ferme maintenant Angèle debout. Les regards échangés sont chargés de reconnaissance et de mystère, un dialogue muet qui transcende les siècles.

De longues et interminables secondes s'écoulent dans un silence épais, avant que je ne trouve le courage de briser ce voile muet. La dame, figée dans son propre choc, dégage une prestance et une aura identiques à celles de Marie-Christine. Je sens qu'elle a déjà compris la profondeur de l’instant. Je lui demande alors, d'une voix teintée de respect et d'urgence, si elle veut bien nous laisser entrer pour que nous puissions parler à l'intérieur, protégés par les murs de sa maison. Ses yeux, fixés sur ma bague et nos gilets, révèlent une curiosité mêlée d'un désir ardent de prendre Angèle dans ses bras.

Puis, avec une douceur infinie, elle brise finalement le silence :

— Soyez les bienvenus, entrez donc. Vous devez être fatigués de votre voyage.

Sa voix est un baume, une mélodie ancienne qui nous enveloppe de chaleur et de réconfort. Nous entrons dans la maison, où l'air est imprégné d'un parfum de lavande et de bois ancien. Les murs semblent chuchoter des histoires de générations passées, et chaque objet, chaque meuble porte les marques du temps.

— Vous devez avoir beaucoup de questions, dit-elle doucement. Je ferai de mon mieux pour y répondre.

L'émotion est palpable, suspendue dans l'air comme une brume légère. Angèle trouve enfin la force de parler, sa voix tremblante mais déterminée :

— Je... je suis Angèle, votre arrière-petite-fille. Nous venons d'un temps lointain, et nous avons tant à découvrir et à comprendre.

Un sourire tendre illumine le visage de l’arrière-grand-mère, une lueur d'espoir et de compréhension dans ses yeux. Le voyage à travers le temps et l'espace semble soudain plus clair, porté par la force des liens familiaux et l'amour indéfectible qui transcende les époques.

Elle prend alors la parole, sa voix empreinte de douceur et de sagesse :

— Ne dites rien ! Je sais qui vous êtes, je n'ai pas besoin de vos explications car je ressens cette force qui émane de l'anneau que tu portes sur ton index droit. Tu es Moussafir, le gardien du présent, et toi, ta chevelure te trahit car tu es le fruit de mes entrailles. Et toi, je pense que tu viens de la terre sainte. Entrez donc, ma demeure est la vôtre. Pour une surprise inattendue, je n'aurais jamais pu imaginer un instant pouvoir vous rencontrer un jour.

Nous franchissons le seuil et, une fois la porte refermée, Marie-Hélène, de son prénom, me prend dans ses bras. Une chaleur réconfortante émane d'elle, une étreinte qui transcende le temps et l'espace. Ensuite, elle prend Angèle dans ses bras, et elles se mettent à pleurer toutes les deux, sans un mot, leurs larmes tissant un dialogue silencieux et sacré. Le silence devient soudainement très bavard, empli de significations profondes et inaltérables.

Marie-Hélène embrasse ensuite Abigael en lui disant que son arrière-grand-mère serait très fière d'elle si elle la voyait aujourd'hui, car elles se connaissaient déjà. Puis, elle nous conduit dans le grand salon. Identique au nôtre, seuls les meubles diffèrent, mais l’air est chargé de cette magie et de ce mystère qui traversent les âges. Les murs semblent chuchoter des histoires oubliées, et chaque recoin de la pièce respire la sérénité et la mémoire des temps passés.

Avant même que je puisse parler, elle nous demande de ne rien dire, de ne pas dévoiler ni les raisons de notre présence, ni les interprétations de notre voyage. Pour elle, notre présence ici signifie que le gardien a remporté la première victoire dans cette lutte éternelle, et cela lui suffit. Son regard est empli de compréhension et d'acception, un reflet de la sagesse accumulée au fil des siècles. Nous nous asseyons, nos cœurs battant en harmonie avec le sien, prêts à écouter et à apprendre, en silence, les leçons du passé pour guider notre futur.

La lumière du crépuscule se faufile à travers les fenêtres, projetant des ombres dansantes sur les murs du salon. Marie-Hélène se tourne vers nous, son visage éclairé par une douce lumière intérieure, et commence à parler de l'histoire de notre lignée. Chaque mot est une pierre précieuse, chaque phrase un fil d'or tissé dans la tapisserie de notre héritage. Elle raconte comment nos ancêtres ont toujours été des gardiens, des protecteurs du présent, utilisant leurs connaissances pour maintenir l'équilibre entre les forces du bien et du mal.

Nous écoutons attentivement, absorbant chaque détail, chaque nuance de ses récits. Les flammes dans la cheminée crépitent doucement, ajoutant une bande sonore apaisante à ses paroles. L'atmosphère est empreinte de gravité et de révérence, chaque respiration étant une prière silencieuse pour la continuité de notre mission sacrée.

Marie-Hélène, dans un moment de réflexion, fixe Angèle avec une intensité presque mystique :

— Angèle, ma chère, tu as en toi la force et la sagesse de nos ancêtres. Il te faudra du courage pour affronter les défis à venir, mais souviens-toi toujours que tu es aimée et soutenue par ceux qui sont venus avant toi.

Angèle, les larmes aux yeux, hoche la tête en signe de compréhension. Elle sent le poids de l'héritage familial sur ses épaules, mais aussi la chaleur réconfortante de l'amour et du soutien qui l'accompagnent.

Nous passons la soirée à discuter de notre mission, des dangers à venir et des moyens de les surmonter. Marie-Hélène nous donne des conseils précieux, des astuces transmises de génération en génération pour naviguer dans les méandres du temps sans en altérer le cours. Ses mots sont comme des balises lumineuses, guidant notre chemin à travers les ombres de l'incertitude.

Elle nous propose de nous restaurer et de passer la nuit, son époux diplomate étant absent pour un voyage en Égypte. Elle nous confie alors qu’il en est mieux ainsi afin de préserver ce secret qui ne devra jamais être dévoilé pour anéantir le moindre détail qui pourrait changer le cours du futur. Elle se dirige alors vers la cuisine en emportant avec elle Angèle, qui se laisse guider sans dire un mot mais tout en restant comme paralysée et muette. Il a fallu peu de temps pour qu’une osmose mutuelle s’installe entre elles et en l’espace d’un court instant, Angèle a aidé son arrière-grand-mère à préparer un dîner avec les moyens de cette époque tout en observant la magie culinaire qui brillait aux éclats dans les mains de ses ancêtres. Ce don pour aimer cuisiner et nourrir les autres était héréditaire et se bonifiait dans le temps pour se fondre dans son époque.

Le dîner a été un délice et une rencontre extraordinaire avec la gastronomie toute simple de cette époque qui avait le mérite d’avoir gardé tout le goût des aliments et toute leur vitalité. Chaque bouchée était une implosion de saveurs dans mon palais, une reconnexion naturelle à la chaîne alimentaire. Je me suis régalé autant par mon estomac que par mon cœur, car je pouvais voir combien Angèle était heureuse de pouvoir vivre ces instants si simples mais si chargés de magie.

Nous sommes ensuite allés nous asseoir dans le grand salon pour prendre le thé. Il fallait que je parle, il me fallait poser des questions car ma soif de connaissance me poussait toujours à vouloir en savoir plus comme si mon cerveau était devenu un hôte dans ma tête et qu’il se permettait de poser des questions sans même me laisser le choix d’intervenir. La pièce était baignée d'une lumière douce, les ombres des meubles anciens dansant sur les murs, ajoutant une dimension presque mystique à notre conversation.

Je lui ai alors posé cette question qui bouillonnait dans mon esprit depuis le début où mes yeux se sont posés sur les siens :

— Marie-Hélène, c’est plus fort que moi, car j’ai envie de vous poser une question toute simple mais, je ne sais pas pourquoi, pourrait avoir un sens dans mon esprit un peu désorienté. Savez-vous comment vous allez appeler votre enfant dès sa naissance, même si je m’en doute un peu, je voudrais juste rassurer l'ambiguïté de mon esprit un peu contradictoire.

Elle m’a alors fixé dans les yeux avec son regard rempli de tendresse et de mélancolie en même temps et m’a répondu :

— Moussafir, même si tu n’appartiens pas à mon époque, je voudrais tout d’abord te dire que c’est pour moi un honneur d’être en face de toi aujourd’hui et surtout de pouvoir vivre ce moment magique auprès de mon arrière-petite-fille. Je sais déjà que je vais avoir deux petites filles jumelles, l’une se nommera Marie-Christine et l’autre Marie-Thérèse. Je pense que je t’en ai déjà trop dit jusqu’à là, alors je vais te demander de ne plus me poser d’autres questions concernant ma famille car trop en savoir pourrait impacter votre futur et les conséquences pourraient être désastreuses, voire ravageuses. Moussafir, laisse Dieu façonner notre futur et nos destins car il sait toujours ce qu’il fait et pourquoi il le fait, malgré que nous puissions souvent croire que cela ne peut pas être le cas car cela va parfois à l’encontre de nos projets ou de nos réflexions.

Autant moi qu’Angèle, nous étions soudainement devenus abasourdis et sans voix suite à cette révélation qui, d’un côté, nous donnait de l’espoir et, d’un autre, empêchait d’y croire. Pourquoi Marie-Christine ne nous a jamais parlé de sa sœur, pourquoi avoir gardé ce secret, ou même peut-être elle-même n’était pas au courant et la réponse à ce mystère ne pouvait pas avoir de réponse dans ce présent puisqu’elles n’étaient même pas encore nées.

La soirée se poursuit dans une atmosphère de contemplation silencieuse, chaque mot de Marie-Hélène résonnant comme une énigme à résoudre, chaque regard un mystère à percer. Nous sommes comme des voyageurs dans un rêve éveillé, conscients de l'éphémère et de la magie de chaque instant. Le thé fume doucement dans nos tasses, libérant des arômes qui se mêlent aux souvenirs et aux espoirs.

Soudain, Angèle perça le silence sans même nous laisser le choix ni le temps de digérer cette nouvelle. Elle demanda alors de manière inopinée à Marie-Hélène comment il était possible qu’elle ait eu une tante sans jamais l’avoir su.

Marie-Hélène lui répondit alors, sa voix chargée de sagesse avec un sang-froid qui se mêlait à une assurance :

— Ma très chère petite, je ne peux pas te répondre à cette question car son sujet n’existe pas encore et j’espère que ta question ne va pas induire mes pensées futures. D’ailleurs, c’est bien la raison pour laquelle je vous avais clairement dit que je ne voulais rien savoir sur votre époque aux risques que cela puisse impacter la mienne. Je peux juste vous promettre une chose, c’est que si vous devez savoir quoi que ce soit que je ne sache pas encore, je vous laisserai un message que vous pourrez trouver dans votre époque. Vous aurez juste à vous rendre auprès d’un arbre que je vous indiquerai avant votre départ où j’aurai enterré une boîte métallique qui conservera ce message. Maintenant, il est temps que je vous parle un peu de mon pays, la Suisse, car c’est loin d’être un hasard si les forces du mal y ont tracé des frontières pour les rendre impénétrables.

La croix blanche sur fond rouge trouve son origine dans la période médiévale et on vous laisse croire qu’elle a été utilisée pour la première fois comme symbole par les troupes suisses pendant la Bataille de Laupen en 1339. Les soldats portaient des croix blanches comme signe distinctif pour se différencier de l'ennemi. À cette époque, la Suisse faisait partie du Saint Empire Romain Germanique. La croix blanche symbolisait alors la chrétienté et était utilisée par plusieurs entités au sein de l'Empire comme signe distinctif pour se différencier de l'ennemi. Pourtant, cette croix ne ressemble pas du tout à un crucifix mais plutôt à une croix aux quatre côtés parfaits qui indique un endroit bien précis.

Lorsque la Confédération suisse a été formée, la croix blanche sur fond rouge est devenue un symbole d'unité et d'identité nationale. Elle a été officiellement adoptée comme drapeau national en 1848, lors de la fondation de l'État fédéral suisse moderne. On nous laisse croire que la croix est un symbole chrétien, représentant la foi chrétienne qui était dominante en Suisse à l'époque médiévale. La croix blanche symbolise également la neutralité, une valeur centrale de la politique suisse, et l'unité des cantons suisses.

La franc-maçonnerie a été introduite en Suisse au début du 18ème siècle. La première loge maçonnique suisse, "La Société des Mercure", a été fondée à Genève en 1736. À partir de Genève, la franc-maçonnerie s'est rapidement étendue à d'autres villes suisses, notamment Zurich, Lausanne, Berne et Bâle. Chaque région a vu l'établissement de loges qui ont contribué à la diffusion des idées maçonniques. En 1844, la Grande Loge Suisse Alpina a été fondée, unifiant plusieurs loges suisses sous une même organisation. La Grande Loge Suisse Alpina reste aujourd'hui la principale organisation maçonnique en Suisse. Ils sont en majeure partie impliqués dans le mensonge et la manipulation et restent aux services de la Grande Loge d’Angleterre créée par d’anciens Khazars dissimulés derrière un faux judaïsme pour mettre en place un plan machiavélique qui leur permettra de retourner en terre sainte pour y semer le désordre et le chaos.

Tout est faux car la vérité vient d’ailleurs. En Suisse, il existe un phénomène naturel unique où deux rivières souterraines se croisent. Cela se trouve dans la région de l'Emmental, dans le canton de Berne. Les deux rivières souterraines qui se croisent sont la Seymaz et la Trocknetalbach.

La Seymaz prend sa source dans les montagnes environnantes et pénètre rapidement dans un réseau souterrain de cavernes et de galeries. La Trocknetalbach est celle qui, tout comme la Seymaz, se trouve en grande partie sous terre. Le point exact de croisement est situé dans une caverne accessible uniquement par des spéléologues expérimentés. Ces deux rivières souterraines forment une croix qui représente un point central où les forces du mal puisent des ondes négatives pour obscurcir le monde et pour polluer et noircir les cœurs. Ces phénomènes de fissures et de cheminées souterraines peuvent parfois être associés à des dégagements d'énergies ou d'ondes perçues comme "négatives" à la surface. Voici une exploration de ces concepts à travers différents aspects géologiques, géobiologiques et ésotériques. Les fissures et cheminées souterraines sont parfois considérées comme des "portails" pour des énergies ou entités négatives.

Angèle et moi échangeons un regard, chacun de nous mesurant l'ampleur des révélations de Marie-Hélène. La dimension spirituelle et géopolitique de la Suisse que nous découvrons est à la fois fascinante et inquiétante, nous dévoilant des aspects cachés de ce pays qui ont contribué à forger son histoire et son rôle dans le monde. Marie-Hélène continue :

— Je sais que cela peut paraître incroyable, mais ces forces ont façonné notre histoire de manière subtile et parfois insidieuse. Il est crucial de comprendre que nous devons rester vigilants et protéger ce que nous chérissons. La croix qui apparaît dans le croisement des rivières est un point de focalisation de ces énergies négatives, et notre mission en tant que gardiens est de veiller à ce que ces forces ne perturbent pas l'équilibre du monde.

À notre époque, la technologie ne permet pas de pouvoir exploiter tous ces aspects ténébreux mais votre époque ou celle d’après finira par y arriver. Donc, restez vigilants et allez en expéditions dans ces profondeurs pour y découvrir des secrets qui pourraient sûrement vous aider dans votre lutte contre les forces du mal.

Ne me dites pas pourquoi vous désirez aller à Lyon et en Algérie, mais soyez vigilants car s’il vous arrivait quoi que ce soit, votre époque serait alors compromise. Je vais vous donner les moyens financiers pour votre voyage et je vous faciliterai la tâche avec certaines de mes connaissances, notamment pour la traversée de la Méditerranée.

Maintenant allez vous reposer et demain sera un autre jour. Croyez-moi, la vie est faite de tellement de surprises et c’est souvent quand on s’y attend le moins que des révélations surgissent durant un sommeil profond et revitalisant.

Alors que la nuit avance, nous sentons le poids de l'histoire et des responsabilités sur nos épaules, mais aussi une force intérieure nouvelle, nourrie par les enseignements et les paroles de Marie-Hélène. Nous savons que notre voyage ne fait que commencer, et que nous devrons faire preuve de courage et de sagesse pour affronter les épreuves à venir.

Nous sommes alors plongés dans un silence méditatif, chaque mot de Marie-Hélène résonnant en nous comme un appel à la vigilance et à la responsabilité. Les révélations sur les rivières souterraines et leur croisement nous font prendre conscience de l'ampleur de notre mission et des défis qui nous attendent.

La nuit a été très mouvementée pour moi. Je n'arrêtais pas de voir en rêve Mustapha mon homonyme qui semblait avoir besoin d'aide et, en même temps, je pouvais ressentir la présence de Sena à ses côtés, essayant de l'aider à se relever. Comme un écho lointain, j'entendais la voix de Sena qui m'appelait, me suppliant de leur venir en aide. Ce rêve, empreint d'une urgence pressante et d'une sollicitude poignante, m'a laissé une impression de prémonition qui a troublé mon esprit.

Malgré tous les rebondissements et les révélations que nous avait apportés cette époque, j’étais soudainement devenu impatient de rentrer pour élucider ce rêve au goût d’un songe prémonitoire. Ce sentiment d'inquiétude et d'anticipation m'accompagnait comme une ombre tenace.

Au réveil, l'odeur enivrante de la brioche d'Angèle, avec un parfum d’authenticité purement naturel, a réussi à me ramener dans cette réalité presque virtuelle, comme se réveiller d’un rêve pour entrer dans un autre. Chaque senteur semblait se mêler harmonieusement dans l'air pur du matin. L'odeur matinale de cette campagne montagnarde, la chaleur de la brioche fraîchement cuite, et surtout, l'arôme pénétrant du café ont transpercé mon flux nasal pour pénétrer en profondeur dans un coin secret de mon âme, éveillant en moi des sensations oubliées.

Assis au bord de la table, je regardais Marie-Hélène déposer devant moi une tasse de café fumant, accompagnée d’un pot de miel qui semblait me murmurer des mélodies chantantes d’abeilles. J'étais comme un enfant découvrant pour la première fois la richesse de ses sens, chaque stimulus devenant une nouvelle aventure. La vue de la vapeur dansante au-dessus de la tasse, la douceur de la porcelaine sous mes doigts, et, enfin, le goût sublime de ce moment de pureté.

Avec soin, j’ai ajouté une cuillère de miel dans ma tasse, observant le liquide doré se mêler au café noir, puis j’ai mélangé doucement, tournant la cuillère dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, comme pour remonter le temps et prolonger cet instant précieux. J’ai approché la tasse de mes lèvres, laissant la chaleur imprégner leurs contours et l'arôme riche pénétrer mes narines, une jouissance olfactive incomparable. Lorsque ma bouche s'est enfin ouverte pour accueillir ce breuvage, le doux nectar du café a fait jaillir ma salive, enveloppant ma langue dans une cascade de saveurs qui a déclenché des frissons de plaisir et un bien-être absolu. Une simple tasse de café de l’an 1894, préparée par l’arrière-grand-mère d’Angèle, était devenue une potion magique, enivrante, bouleversant tous mes états d'âme.

Chaque gorgée de ce café me semblait être une exploration sensorielle, une immersion totale dans un moment d’extase et de paix. L'intensité de cette expérience, si simple mais si profondément émouvante, m'a rappelé la beauté des petits plaisirs de la vie, souvent oubliés dans le tourbillon du quotidien. Ce petit déjeuner, en compagnie de Marie-Hélène et de mes deux anges, a pris une dimension sacrée, chaque détail étant une célébration de la vie, du temps et des liens qui nous unissent à travers les âges.

Alors que je savourais ce moment, je réalisais que chaque détail de cette époque, chaque sensation et chaque interaction, était imprégné d'une magie et d'une profondeur que notre époque moderne avait oubliées. Cette réalisation renforçait mon désir de protéger ces moments précieux et de comprendre les secrets que nous devions encore découvrir.

Marie-Hélène, assise en face de moi, semblait lire dans mes pensées. Son regard doux et pénétrant m'encourageait à profiter de cet instant de calme avant de replonger dans notre quête.

— Vous êtes prêts pour votre voyage ? demanda-t-elle avec une bienveillance infinie.

Je hochai la tête, remerciant silencieusement pour tout ce qu'elle nous avait offert. Nous étions prêts, non seulement pour le voyage physique qui nous attendait, mais aussi pour le voyage intérieur qui allait continuer de nous transformer. En quittant la table, je savais que cette journée serait marquée par de nouvelles découvertes et par une vigilance accrue face aux forces obscures qui rôdaient.

Nous rassemblâmes nos affaires, les cœurs remplis de gratitude et d'anticipation. Chaque geste, chaque préparation était empreint de la solennité de notre mission. Nous savions que les défis qui nous attendaient seraient nombreux, mais nous étions déterminés à les affronter avec la sagesse et la force que nous avions acquis.

Avant de partir, Marie-Hélène, avec une gravité empreinte de sagesse, tenait à nous rappeler une dernière fois l'importance sacrée de notre mission. Ses yeux brillaient d'une lueur intense, reflet de la responsabilité qui pesait sur nos épaules. Elle évoqua la vigilance inlassable nécessaire pour préserver l'équilibre fragile du monde, un équilibre si délicat qu'un simple souffle pouvait le perturber. Puis, comme une incantation protectrice, une prière murmurée aux étoiles, elle nous dit :

— Que Dieu vous garde et vous protège dans votre quête, dit-elle doucement. Que votre cœur reste pur et vos intentions justes.

On se devait de vite partir, car malgré ces moments intenses entre Angèle et Marie-Hélène, une énigme m’attendait dans notre époque, et le chemin pour nous y amener n’allait pas être de tout repos. Marie-Hélène nous a ensuite indiqué l’endroit où se trouvait l’arbre en question, un chêne majestueux dont les branches noueuses semblaient étendre leurs bras vers le ciel, comme pour toucher les étoiles. Cet arbre, gardien silencieux de secrets futurs, dévoilerait un mystère encore inconnu mais potentiellement transformateur. Elle nous remit de l’argent de son époque et des pièces d’or qui scintillaient sous la lumière tamisée de l'après-midi, et nous expliqua comment nous mettre en relation avec ses contacts à Marseille et en Algérie, car le réseau des protecteurs était déjà bien organisé.

Les adieux furent douloureux pour Angèle, empreints d’une mélancolie palpable qui se mêlait à chaque souffle. Pourtant, à l’instar de mon propre adieu avec Ondine, elle fut gratifiée d’un miracle inattendu : un don précieux et inespéré émanant de forces bienveillantes et mystérieuses. Elle eut la chance de voir son arrière-grand-mère, une apparition éthérée et lumineuse, comme si le temps s’était brièvement suspendu pour offrir cet instant de grâce, reflétant la résurrection de sa grand-mère. Les étreintes, chargées d’une puissance presque tangible, se succédaient, enveloppées d’une chaleur émotionnelle profonde et réconfortante. Dans cette atmosphère vibrante, où la tristesse se mariait intimement au bonheur, les larmes coulaient librement, telles des perles de cristal, symboles silencieux de l’intensité des sentiments partagés et du lien indéfectible qui les unissait.

Nous prîmes la route, laissant derrière nous le domaine chargé de souvenirs et de magie. Les montagnes nous observaient silencieusement, gardiennes immuables de notre passage. Chaque pas nous rapprochait de notre destination, chaque respiration était une prière pour la réussite de notre quête.

Alors que nous descendions les sentiers escarpés, l'esprit de Marie-Hélène et les paroles de sagesse résonnaient en nous. Nous étions prêts à affronter les mystères de Lyon et de l'Algérie, portés par la force de notre héritage et l'amour indéfectible qui nous liait.

Le futur était incertain, mais nous avancions avec la conviction que nous portions en nous les leçons du passé et la lumière de l'espoir. Ensemble, nous marchions vers notre destin, déterminés à triompher des forces du mal et à protéger ce monde merveilleux, riche de ses secrets et de sa magie.

Nous sommes arrivés à la gare de Genève pour enfin monter à bord du train qui allait nous emmener jusqu’à Lyon. Le voyage en train de Genève à Lyon était une véritable odyssée à travers des paysages enchanteurs et des terres imprégnées d’histoire. Les grandes locomotives à vapeur, véritables dragons d’acier crachant de la fumée, serpentaient à travers les vallées et les montagnes, reliant les cœurs battants des villes.

La gare de Genève, avec son architecture élégante et son atmosphère vibrante, était un carrefour de cultures et de langues. Les passagers, vêtus de vêtements d'époque, s'affairaient autour des quais, porteurs de valises en cuir patiné et de chapeaux élégants. La locomotive noire, imposante et majestueuse, attendait, soufflant des volutes de vapeur blanche dans l'air frais du matin. Le tintement des cloches de la gare et les sifflements de la locomotive résonnaient comme une symphonie industrielle.

Lorsque le train quitta la gare, il traversa d'abord les rives du lac Léman, dont les eaux miroitantes reflétaient les premières lueurs du jour et d’où je pouvais encore ressentir l’aura et la présence réconfortante d’Ondine. Les montagnes environnantes se dressaient comme des gardiennes silencieuses, leurs sommets enneigés brillant sous le soleil levant. Le paysage alpin, avec ses prairies verdoyantes et ses villages pittoresques, défilait par les fenêtres du train, offrant un spectacle sans cesse renouvelé. Les chalets en bois, nichés au creux des vallées, dégageaient une douce chaleur rassurante.

Le train suivit ensuite la vallée du Rhône, serpentant à travers les vignobles en terrasses qui s'étendaient à perte de vue. Les vignes, cultivées avec soin depuis des siècles, témoignaient de la richesse de la tradition viticole de la région. Les couleurs des paysages changeaient avec les saisons, offrant une palette de verts luxuriants en cette fin de printemps qui emboitait le pas sur l’été, avec une prémonition de couleurs rouges et d'or flamboyants que l’automne promettait. Les grappes de raisin, lourdes de promesses, pendaient des ceps noueux, témoignant du labeur des vignerons.

Chaque minute passée dans ce train était une leçon d'histoire vivante, une communion avec la nature et les générations passées qui avaient travaillé ces terres. Le rythme régulier des roues sur les rails, le sifflement occasionnel de la locomotive, et le doux balancement des wagons formaient une cadence hypnotique, propice à la réflexion et à la méditation.

Angèle et Abigael étaient assises près de moi, silencieuses mais clairement absorbées par le même émerveillement. Leur présence m'apportait un réconfort immense, la certitude que, malgré les mystères et les dangers à venir, nous resterions unis, liés par notre mission et notre amour pour le temps et l'histoire que nous protégions.

Le voyage fut également ponctué de rencontres inattendues avec des passagers curieux de nos origines et de nos destinations. Chaque échange était une opportunité d'apprendre et de partager, de tisser des liens même éphémères qui enrichissaient notre expérience. Nous étions des voyageurs dans le temps, mais aussi des explorateurs de l'âme humaine, chaque interaction dévoilant un peu plus de la complexité et de la beauté de notre monde.

Les petites gares de campagne, avec leurs bâtiments en pierre et leurs toits en tuiles, ponctuaient le trajet, chacune apportant son lot de voyageurs et de marchandises. Les arrêts dans ces gares étaient des moments de quiétude, où le temps semblait s'étirer, permettant aux passagers de se dégourdir les jambes et de respirer l'air pur de la campagne. Les fleurs sauvages bordant les quais ajoutaient des touches de couleur et de fragrance à l'air déjà embaumé par les herbes fraîches.

En approchant de Lyon, le paysage changea progressivement, passant des collines ondoyantes aux plaines fertiles. La ville de Lyon, avec ses toits rouges et ses ruelles pavées, apparut enfin à l'horizon. Connue pour son patrimoine historique et gastronomique, Lyon était une ville où le passé et le présent se mêlaient harmonieusement. Les flèches des églises perçaient le ciel, et les façades des bâtiments racontaient des histoires vieilles de plusieurs siècles.

Lyon nous accueillit avec son mélange de modernité et de tradition, une ville où le passé et le présent se rejoignaient harmonieusement. Nous étions prêts à affronter les mystères qui nous attendaient, armés de la sagesse de Marie-Hélène et du soutien indéfectible de notre équipe. Le futur restait incertain, mais nous avancions avec la conviction que chaque pas nous rapprochait de la vérité, prêts à écrire notre propre chapitre dans le grand livre du temps.

La gare de Perrache, imposante et animée, accueillait les voyageurs avec ses arches en fer forgé et son ambiance effervescente. C’était une gare où se croisaient les hommes d'affaires, les familles et les aventuriers, chacun apportant une touche de vie à ce carrefour de l’Europe. Les porteurs, en uniformes impeccables, s'affairaient autour des bagages tandis que les passants se pressaient vers les sorties, chacun portant avec lui un fragment de la grande mosaïque humaine.

Nous avons décidé de commencer notre exploration par le Vieux Lyon, un quartier pittoresque aux ruelles pavées et aux maisons médiévales. Les façades colorées, les balcons en fer forgé et les traboules (ces passages secrets typiques de la ville) nous transportaient dans un autre temps. Chaque coin de rue semblait murmurer des histoires anciennes, et nous pouvions presque entendre les échos des siècles passés. Les lampadaires en fer forgé projetaient des ombres dansantes sur les murs de pierre, ajoutant une dimension presque mystique à notre promenade.