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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
Bien que souvent classé dans cette catégorie dans les anthologies, il convient de dire d’emblée que, même dans l’acception la plus large du terme, l’ouvrage Les Cahiers de Malte Laurids Brigge n’est pas un roman. R. M. Rilke le qualifiait de « Prosabuch », un livre en prose, qui appelle, en écho inversé, la référence à la poésie. Baudelaire, souvent cité dans Les Cahiers, avait publié quelques dizaines d’années auparavant les poèmes qui allaient constituer Le Spleen de Paris (1869), et c’est plutôt de ce côté-là qu’il faut chercher si l’on veut rapprocher cet ouvrage d’une catégorie littéraire. En introduction à sa traduction, Claude Porcell évoque prudemment et à juste titre « la complexité de cette structure littéraire » construite comme une mosaïque.
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ISBN : 9782341013352
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Les Cahiers de Malte Laurids Brigge, Rainer Maria Rilke (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Bien que souvent classé dans cette catégorie dans les anthologies, il convient de dire d’emblée que, même dans l’acception la plus large du terme, l’ouvrage Les Cahiers de Malte Laurids Brigge n’est pas un roman. R. M. Rilke le qualifiait de « Prosabuch », un livre en prose, qui appelle, en écho inversé, la référence à la poésie. Baudelaire, souvent cité dans Les Cahiers, avait publié quelques dizaines d’années auparavant les poèmes qui allaient constituer Le Spleen de Paris (1869), et c’est plutôt de ce côté-là qu’il faut chercher si l’on veut rapprocher cet ouvrage d’une catégorie littéraire. En introduction à sa traduction, Claude Porcell évoque prudemment et à juste titre « la complexité de cette structure littéraire » construite comme une mosaïque.
Mais peu importe la classification ou l’impossibilité de classification qui, loin de faire injure à ce texte, en souligne au contraire l’originalité. Cette œuvre agit plutôt comme une chambre d’écho où viennent se répercuter les souvenirs et les lectures, les expériences et les correspondances, les voyages et les errances de Rilke sur une période de plusieurs années. Quant au caractère confus de l’ensemble, il n’est pas sans rappeler les cris, les plaintes et les chuchotements d’un orchestre qui s’accorde avant qu’advienne la musique et qui laisse entendre toutes les libertés instrumentales avec leurs harmonies recherchées et leurs dissonances génialement improvisées.
La rédaction des Cahiers accompagne Rilke comme une obsession pendant six ans, de 1904 à 1910, et sa publication est suivie d’une dépression physique et mentale si profonde – comme si la vie n’était alors plus possible – que l’écrivain envisage une psychanalyse. Le 7 septembre 1911, il écrit encore à son amie, la comtesse Lili Kanitz-Menar : « Mais, à présent, je me sens un peu comme Raskolnikov après son acte, je ne sais pas du tout ce qui doit venir, et je frémis même un peu quand je réfléchis que j’ai écrit ce livre ; avec quelle force, je me le demande, de quel endroit, en viendrais-je presque à me demander. » Dans l’intervalle, il aura publié La Chanson de l’